lundi 17 août 2015

Coeur de Lycahan (Amélie Cresson)

Tome 1 : Renaissance

Pour Aveline, tout commence par une vision, un pressentiment effroyable concernant le sort du peuple humain qui l’a élevée depuis ses sept ans. Sa famille adoptive a été massacrée par d’ignobles monstres ailés venus de Barath – un territoire défendu aux humains dénués de pouvoirs magiques. Ignorant le danger, les interdits et la peur, Aveline va tenter de franchir seule la frontière qui sépare Astaril de Barath afin de venger les êtres qu’elle aimait. Mais au-delà de cette colère qui la tenaille, la jeune femme va rapidement devoir faire face à une vérité qui dépassera tout ce qu’elle aura pu imaginer. Elle apprendra qu’elle est à la genèse d’une rivalité opposant les deux peuples les plus puissants que le monde ait jamais porté… Guidée par un magicien grincheux, un elfe mystérieux et un lycahan aussi attirant que redoutable, Aveline va devoir renouer avec son passé et endosser l’improbable prophétie qui, depuis plusieurs décennies, anime secrètement le cœur de tous les habitants de Barath.

N’allez pas vous demander pourquoi j’ai craqué sur ce bouquin : c’est un Valentina et en plus la couverture est sublime. Et je peux vous dire que le contenu est génial !

Renaissance nous plonge au cœur d’un nouvel univers de fantasy tout droit sorti de la tête d’Amélie Cresson, avec des terres comme Astaril, Barath… et tant d’autres ! Nous suivons Aveline, une femme dont la famille et le peuple d’adoption viennent d’être décimés. Impuissante face à cette fatalité, Aveline va se déplacer jusqu’en Barath au péril de sa vie afin de venger ceux qui l’ont élevée. Elle ignore pourtant qu’en se rendant là-bas, elle accomplit son destin… puisque la voilà au cœur d’une guerre, d’une prophétie et à l’aurore de la survie des lycahans. Tout commence avec une vengeance.

Pitié, ne me lynchez pas avec ce résumé dont je ne suis pas fière ! Je suis désolée, mais je suis incapable de tout résumer. La quatrième de couverture est très bien ! Elle dit ce qu’il faut ! Même si c’est tellement plus riche, plus complexe et… plus envoûtant que cela.

Au début, quand vous commencez le bouquin, vous avez un peu l’impression d’être jeté dans un lac sans savoir réellement comment nager. Vous faites de votre mieux, hop, hop, vous intégrez des noms, des situations et… vous continuez. Et enfin, après un bon moment, vous comprenez. Les éléments prennent sens, les liens se créent et… oh, miracle, l’histoire devient bigrement intéressante.

Parce que même si Amélie Cresson prend le parti de nous lancer de façon assez brusque dans son univers (enfin, ça a été mon impression), elle nous plonge en fait directement dans l’état d’esprit chaotique de son héroïne. C’est dur, on est totalement déboussolé comme elle, et puis ensuite, les choses se mettent en place, trouvent des explications et… Aveline devient maîtresse d’elle-même et nous pouvons à notre tour apprécier, découvrir et nous laisser embarquer par cette aventure qu’elle n’aurait jamais pu imaginer.

Au fur et à mesure des pages, l’univers et les personnages se dévoilent, laissant apparaître une immense richesse qui a de quoi vous bluffer. Je suis toujours incroyablement épatée par les auteurs de fantasy qui savent créer un monde, des coutumes et tant d’éléments qui rendent l’ensemble réaliste. Et là, c’était… je veux dire, il est assez rare de trouver des bouquins qui soient aussi complets de bien des manières. Au niveau des peuples, de l’histoire du monde, de la politique et des complots qui peuvent se créer ? Purée, ça aurait de quoi vous étourdir.

Vous comprendrez donc déjà pourquoi je peux parler de pépite à propos du premier tome de Cœur de Lycahan. Je ne m’attendais pas à un tel voyage !
Ni à tomber sur des personnages aussi… woah. Aveline est une femme très forte, mais aussi emmurée dans des sentiments néfastes et qui va devoir apprendre à en faire abstraction. Je la trouve superbe, sincèrement, parce qu’elle sait aussi réfléchir sur elle-même et rester celle qu’elle a toujours été tout en évoluant. C’est complexe, je sais. Sauf qu’elle en prend un peu plein la tronche et qu’elle s’en sort très bien, à mes yeux. Elle n’est pas Wonderwoman et pourtant elle remplit merveilleusement bien le rôle d’héroïne !

D’autres évoluent autour d’elle et attirent notre sympathie (ou pas, hein, comme dans tout roman de fantasy, il y a des bons gros méchants), comme Yann (forcément), Firmin, et… beaucoup d’autres (vous n’imaginez pas la cohorte qu’ils sont, là-dedans, mais on finit par s’y retrouver, promis !). Chacun est construit avec justesse et réalisme, avec ses forces et ses faiblesses, son caractère et… même les méchants ne sont pas too much. J’aime beaucoup, d’ailleurs, parce que ce n’est pas évident de créer des ennemis qui soient à la fois horribles et non caricaturaux.

D’ailleurs, l’intrigue du roman n’a de cesse de se dévoiler pour se complexifier. C’est juste génial, parce que le lecteur en observe la densité tout en cherchant à aller plus loin. Il n’y a pas une impression de trop, au contraire, on a envie d’en savoir plus, notamment avec cette fin qui est légèrement angoissante sur les bords. On oscille souvent entre réjouissance, soulagement, peur, colère et tension assez incroyable. Pour ça, Amélie Cresson mérite un grand bravo !

Je peux la féliciter aussi pour les valeurs qu’elle met en avant, comme l’amour qui apaise la douleur, l’espoir d’une vie meilleure et le fait que la mort et la violence ne sont pas… des choses dont on doit se réjouir. J’aime qu’elle insiste sur le fait que si guerre il doit y avoir, les choses peuvent encore changer. Amélie a mis en Aveline beaucoup de choses très bénéfiques à mes yeux, de même que dans le cœur des lycahans qui eux aussi font réfléchir.
Oui, parce que notre auteure nous fait pas mal réfléchir sur notre société, quelque part, aussi, sur le fait que nous restons passifs, aussi… avec une très belle plume avec un vocabulaire recherché, une jolie fluidité et une maîtrise peu commune dans un premier roman.

C’est beau hein ? C’est sur ce genre de notes que je voudrais terminer ma chronique. Je pense qu’il y aurait tellement de choses à dire encore sur ce premier tome, pourtant je vais m’arrêter. Avec une plume superbe, Amélie Cresson nous embarque dans un roman à l’univers incroyablement riche qui pourrait peiner un peu le lecteur au début puisque nous nous retrouvons mêlés au bazar que représente l’esprit d’Aveline quand ses aventures commencent. Puis, on découvre une intrigue géniale, des personnages formidables aussi bien du côté gentil que méchant, et on a toujours un petit aspect de morale qu’on peut tirer, alors que les émotions jouent au yoyo… C’est un peu confus ? Pardonnez-moi, les romans excellents ont pas mal le don de me retourner l’esprit. Ce fut le cas pour Renaissance !
Ce sera donc un 19/20 pour moi et un grand bravo à Amélie Cresson, je suis sincèrement admirative !

3 commentaires: