jeudi 19 mai 2016

Jules (Didier van Cauwelaert)

« À trente ans, Alice recouvre la vue. Pour Jules, son chien guide, c’est une catastrophe. Et en plus on les sépare. Alors, il se raccroche à moi. En moins de vingt-quatre heures, ce labrador en déroute me fait perdre mon emploi, mon logement, tous mes repères. Il ne me reste plus qu’une obsession – la sienne : retrouver la jeune femme qui nous a brisé le cœur. »

Entre une miraculée de la chirurgie et un vendeur de macarons, une histoire de renaissance mutuelle et de passion volcanique orchestrée, avec l’énergie du désespoir, par le plus roublard des chiens d’aveugle.

Quand j’ai croisé ce livre sur le catalogue de France Loisirs, je me suis immédiatement dit qu’il fallait que je le lise. Il parlait de déficience visuelle, de chien d’aveugle, il me promettait quelque chose de cocasse et d’original avec peut-être une histoire d’amour. C’était le cocktail parfait ! Mais…

Alice est une jeune femme de trente ans qui est aveugle depuis le lycée. Elle vit avec son chien guide Jules depuis sept ans, et chacun sait anticiper, interpréter tout ce que l’autre veut faire ou dire. Ils fonctionnent dans une symbiose parfaite. Mais voilà, Alice va se faire opérer et retrouver la vue. Jules n’y comprend plus rien, il est complètement perdu : à quoi sert-il, désormais ? Et alors qu’Alice l’abandonne pour qu’il puisse aller aider un autre aveugle, retrouver son envie de vivre, Jules file vers l’homme qui les a secourus une fois à l’aéroport : Zibal. Zibal qui a eu un coup de foudre pour Alice, et qui ne s’attend pas du tout à ce que son chien essaie de les coller ensemble. Mais Jules est déterminé, intelligent, et des deux, c’est bien l’humain qui va se faire mener par le bout du nez.

Ce résumé est un peu plus long, je vous l’accorde. Il n’est cependant pas encore assez complet à mes yeux, et je vais étoffer tout ceci dans ma chronique. Parce que malheureusement, j’ai été un peu déçue de ce roman par rapport à ce que j’en attendais véritablement.

Tout d’abord, laissez-moi vous dire que je me suis plongée dans ce roman sans trop me poser de questions, juste en espérant passer un bon moment. Le départ m’a un peu paru étrange, avec la mention de détails que je trouvais un peu crus, inutiles, aussi. J’ai senti rapidement que c’était écrit dans un style masculin et je n’y suis pas particulièrement habituée. Mais je voulais savoir la suite quand même. Après tout, ça pouvait donner quelque chose de très bien !

Je suis allée de surprises en surprises. Les personnages hauts en couleurs de ce roman n’ont pas toujours fait l’unanimité chez moi. Si j’ai beaucoup apprécié Zibal et son caractère parfois fonceur, puis rêveur et un peu passif, j’ai beaucoup moins accroché avec les autres. Jules, évidemment, était un toutou que j’ai vraiment aimé, par son intelligence, ses incompréhensions, par tout ce qui émanait de lui et qui m’a touchée de bien des façons. On va dire que c’est plutôt Alice et Fred qui m’ont causé quelques soucis. Pour Alice, j’ai trouvé son caractère assez étrange, bien que je saisisse que les changements dans sa vie soient difficiles. Sur la fin, ça a mieux été, parce que les choix qu’elle doit faire sont compliqués et que ça nous prend aussi à partie. Mais Fred… déjà, il faut dire que Fred est une femme de… 50 ans ? 60 ans ? Je ne sais pas trop, qui entretient une amitié amoureuse avec Alice depuis plusieurs années et qui a un caractère très spécial auquel j’ai parfois reconnu quelques qualités, mais… elle pourrait très bien faire un personnage ambigu dans un Disney, pour vous donner une image !

Si je pensais pouvoir me couler dans une histoire d’amour un peu rocambolesque, j’ai été déçue. Oui, il y a une histoire d’amour entre Zibal et Alice, mais là aussi, la fin du roman nous laisse sur une note d’incertitude que je n’aime pas franchement, bien que la dernière réplique de Zibal soit assez choue, dans son contexte. Ceci dit, j’ai bien cru qu’on allait finir dans un ménage à trois, à un moment donné et le malaise a été bien présent. D’ailleurs, on ne sait pas vraiment non plus si ça va être le cas, à la fin !

Le gros point fort du roman, c’est l’aspect renseigné des chiens guides, de leur monde et de celui des recherches scientifiques que Zibal peut mener. Ça offre une autre dimension plus hétéroclite, mais j’ai trouvé ça amusant, au final, surtout quand on apprend que c’est inspiré de travaux réalistes ! Quant aux chiens guides, ça, ça m’a vraiment touchée. La détresse de Jules est ce qui risque de nous toucher le plus, parce qu’il se retrouve désemparé, sans raison de vivre, et ses espoirs fous de revenir à la normale sont aussi touchants que blessants.

Quant à la plume de Didier van Cauwelaert, je n’ai pas grand-chose pour la qualifier. C’est assez fluide, il passe d’un personnage à l’autre sans trop de difficultés… il me sera difficile d’aller plus avant.

En conclusion, Jules est pour moi une déception. J’en attendais des rires, une jolie histoire d’amour, et si j’ai rencontré des situations cocasses et inattendues, que les personnages ont pu parfois me toucher (ou me laisser froide et distante), la belle histoire d’amour n’a pas été au rendez-vous. Il y a des sentiments, mais pas ceux que je recherchais. On dira que c’est peut-être un rendez-vous manqué ! Jules est pourtant un personnage central qui attire presque toute notre attention et concentre nos émotions de façon incroyable. On en apprend plus sur les chiens guides, sur quelques recherches scientifiques, et l’histoire en elle-même peut nous faire réfléchir.
Ce sera donc un 13/20 pour moi !

1 commentaire:

  1. Ahhhh, je crois que je m'attendais à la même chose que toi (dans le style punch des télé-film d'M6, qui vendent du peps et de la bonne humeur) ^^ :S

    RépondreSupprimer