Ferdinand Brun est
atypique.
Le genre de vieux
monsieur qui boude la vie et s’ennuie à (ne pas) mourir.
Tel un parasite, il
occupe ses journées en planifiant les pires coups possibles qui pourraient nuire
et agacer son voisinage.
Il suffit d’un nœud
qui se relâche et laisse partir son seul compagnon de vie, Daisy sa chienne,
pour que tout s’écroule.
Quand Juliette, une
fillette de dix ans, et Béatrice, la plus geek des grands-mères, forcent
littéralement sa porte pour entrer dans sa vie, Ferdinand va être contraint de
se métamorphoser et de sortir de sa chrysalide, découvrant qu’il n’est jamais
trop tard pour commencer à vivre…
Voilà un livre qui me faisait envie depuis un long moment,
et que j’ai mis plus de 5 mois à sortir de ma PAL ! (la honte soit sur
moi, j’ai pris un de ces retards…)
Mémé dans les orties
nous raconte l’histoire de Ferdinand, un vieil homme acariâtre qui a décidé d’embêter
ses voisines pour ne pas se conformer au règlement de la copropriété qu’il
trouve stupide. Il n’aime que Daisy, sa chienne, mais lorsque cette dernière
disparaît, il n’a plus de raison de vivre. C’est alors que vont surgir presque
simultanément deux tempêtes dans sa vie : une enfant de 10 ans très
intelligente, et une nonagénaire pimpante et pleine de surprises. Ferdinand va
voir son quotidien et ses repères être chamboulé… mais après tout… même à 80
ans passés, il n’est jamais trop tard pour changer, non ?
Je vous avoue tout de suite que c’est le titre qui m’a
totalement fait craquer pour le roman. C’est une expression que j’ai beaucoup
utilisée, et que j’ai même détourné en « faut pas pousser Pépé dans les
orties », parce qu’au bout d’un moment, Mémé, elle en a marre. Bref !
Entre ce titre très accrocheur, et le résumé qui promettait un livre sans prise
de tête et rafraîchissant, je n’ai plus hésité. J’ai bien fait !
Ce petit bouquin se lit très, très vite : les chapitres
sont courts, c’est entraînant et… vivant. Même si Ferdinand n’a au départ pas
un quotidien palpitant, il y a quelque chose dans le ton qui nous fait sourire :
on sent que quelque chose se prépare, puis, bon, tous les personnages sont à la
fois atypiques et assez communs parce qu’ils nous rappellent quelqu’un (une
personne ou un personnage !).
En parlant de Ferdinand, je crois qu’il est difficile de ne
pas s’attacher à ce papy rebelle, bougon et casanier. Voir la vie de son côté,
même s’il n’a pas toujours raison, nous permet de l’apprécier, de le
comprendre. Combien de personnes âgées pensent comme lui, par manque d’attention,
d’amour et de présence ? Beaucoup d’entre elles, je pense. Ferdinand est
très humain, et l’arrivée de deux tornades différentes dans sa vie est juste
hypra bénéfique.
D’ailleurs, les deux tornades en question sont très
attachantes aussi. Pleines de surprises et de ressources, elles ne cesseront d’étonner
le lecteur, qui les appréciera aussi, après s’être demandé à son tour qu’est-ce
que sont ces deux folles ! Elles apportent un véritable air frais, vivant,
original dans ce roman !
L’intrigue est originale, pour ce pépé qui n’attend plus
rien de la vie, est persuadé que tout lui arrive par fatalité, alors qu’un
changement de regard et d’attitude peuvent orienter différemment les choses… c’est
un petit bouquin aux multiples rebondissements assez cocasses, amusants,
touchants et parfois tristes ! Bref, une jolie fresque humaine, un roman
feel-good comme on en a bien besoin !
La plume d’Aurélie Valognes est légère, et elle ne s’appesantit
pas sur le superflu : elle va droit au but, en s’autorisant des détails
qui nous attachent à ses personnages et nous offrent un meilleur angle de vue
sur les situations qu’elle nous présente. Les confrontations de Ferdinand avec
le monde actuel ont été très drôles pour moi, la façon de parler de chacun des
personnages aussi, et ce petit ton un peu humoristique… il s’agit juste d’ingrédients
qui font mouche à mes yeux !
Que dire de plus ? Que j’ai essayé de ne pas le lire
trop vite ? C’est vrai, j’ai ralenti exprès pour ne pas le dévorer. Que j’ai
aimé du début à la fin ? C’est vrai aussi, mais en crescendo, comme pour
les bons romans. Que ça a été un souffle d’air frais et une lecture sans prise
de tête ? Double oui ! Je suis curieuse à présent de lire les autres
romans de cette auteur, parce que j’ai beaucoup aimé ce que j’ai trouvé entre
ces pages.
Ah, et parlons un peu des valeurs, voulez-vous ? Non
seulement ce roman nous permet de nous décentrer et de voir cet homme sous un
autre angle, et ainsi d’autres personnes âgées d’une autre façon, mais il nous
invite à nous rendre compte que nous sommes acteurs de nos vies. Il suffit
parfois d’une rencontre tout à fait inattendue, d’une porte qui ne se ferme
pas, ou d’une porte qu’on peut laisser ouverte, à l’inconnu, au chamboulement,
pour améliorer notre vie, et la vie d’autrui. C’est un joli roman pour se
relire et relire le monde, je crois. Ferdinand repousse tout le monde, sans s’en
rendre compte, parfois, et accuse une fatalité qui n’existe pas. Et si nous
faisions pareil aussi ?
En fin de compte, ce petit bouquin est vraiment une jolie
découverte pour moi. Il se lit rapidement, nous offre une histoire drôle,
touchante, vivante et qui nous fera réfléchir en plus de nous offrir un beau
message. J’aime beaucoup cette ambiance fraîche, un peu décalée, ce rythme
tranquille mais rapide, comme la vie qui ne cesse d’avancer. Une bien jolie
découverte, je le répète, que je vous recommande vraiment, et ce sera pour moi
un 17/20 !
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