samedi 31 mai 2014

Jeux de Pouvoir (Westley Diguet)



« Tant que Gilmaril, Seigneur d’Elroniel veille, notre monde est en paix. Le jour où il disparaît…» La paix règne depuis plusieurs milliers d’années sur la Terre Sacrée ; Gilmaril, Seigneur d’Elroniel, Marcus, Roi aimé du Vandil et Fondïr, Monarque redouté du Wayr gouvernent chacun leur territoire d’une poigne de fer. Au décès prématuré du roi Marcus, le prince héritier du Vandil monte sur le trône, remettant en cause toute l’organisation des Royaumes. Les anciennes alliances peuvent-elles résister à la nouvelle génération ? Lorsque la princesse Elronienne tombe amoureuse d’un prince alors qu’elle va devoir en épouser un autre afin de préserver l’harmonie, tout bascule. Le fragile équilibre pourrait bien être rompu et plusieurs têtes risquent de tomber dans une bataille hors norme, dépassant de beaucoup toutes les prédictions. Quand l’envahisseur arrive, pour certains, la seule échappatoire est la fuite. La Chute survient et personne n’est à l’abri du chaos.

Bon, alors. J’ai terminé hier soir La Chute d’Elroniel, après l’avoir lu, somme toute, relativement vite. Il n’est pas resté longtemps dans ma PAL, c’est vrai, j’avais craqué dessus et je voulais savoir dans quel autre univers Westley Diguet allait nous embarquer. J’avoue ne pas être déçue de mon voyage !

Le premier tome de Jeux de Pouvoir retrace l’histoire de trois peuples d’elfes qui vivent, pour le moment, en paix. Mais cette paix ne saurait durer, car elle ne sert pas les intérêts de certains. Et voici que les monarques des trois royaumes se retrouvent dans des situations périlleuses, aux portes d’une guerre effroyable, à cause de la soif de pouvoir de Fondïr, monarque du Wayr. Eowaril, frère du nouveau monarque du Vandil, est épris de la princesse Delandria d’Elroniel. Mais leur amour semble mis lui aussi en péril avec toutes ces complots, surtout Delandria qui n’est autre que l’héritière directe du trône si son père venait à en mourir.

Je sais que mon résumé est nul. Du moins, c’est l’image que je m’en fais, parce que je ne rends pas très bien justice au livre et à tout ce qu’il s’y déroule. Mais en même temps, c’est de la fantasy, si j’en lis plus… ça ne veut pas dire que mes capacités de résumé se sont améliorées entre temps !
Bref.

J’avais hâte de découvrir La Chute d’Elroniel, surtout parce que je suis une fan de Westley Diguet. Les Mémoires du Dernier Cycle m’avaient beaucoup plu (et les autres tomes devraient me plaire hihi), il me fallait découvrir Jeux de Pouvoir ! Lorsque j’ai plongé dedans, ma première réaction a été « wouah, c’est vraiment de la fantasy, de la vraie ! » J’ai eu l’impression de me plonger dans ces bouquins comme Le Trône de Fer, même si je répugne à utiliser cette comparaison. On est vraiment dans un pur style fantasy, classique, et c’est… époustouflant. On sent que l’auteur a laissé son univers mûrir, qu’il a tout travaillé comme il faut, y compris les caractères de ses personnages.

Dès lors, comprenez-vous ma difficulté ? Comment voulez-vous résumer un truc pareil en quelques lignes ? Certes La Chute d’Elroniel ne fait pas 700 pages, mais quand même. L’univers est trop riche pour y parvenir à mon goût.

J’avoue avoir mis la moitié du livre pour vraiment me plonger dans l’histoire. Je ne me sentais pas impliquée, je laissais le livre essayer de me convaincre, et il y est finalement parvenu. Pourquoi ? Parce que ces légers mouvements qui présagent la guerre me paraissaient lointains. J’aurais aimé m’impliquer plus tôt, vivre à 200% ce premier opus, cela n’a pas été totalement le cas. J’ai quand même pu admirer les caractères des personnages, qui, je l’ai déjà dit, sont poussés et travaillés.
À ce sujet, je me dois de faire la remarque : c’est quoi ces méchants, sérieusement ? Et puis c’est quoi cette manie de créer des méchants complètement siphonnés du bocal ? Bon, je sais bien que ça rentre dans leur CV à la base, mais Westley Diguet a quand même le chic pour créer des personnages sérieusement atteints.

C’est un atout, parce que ces vilains plongés dans le vice et dans la cruauté permettent de mettre en valeur les qualités et vertus des héros du bouquin. Delandria et Eowaril m’ont paru d’un seul coup moins Bisounours mais persévérants et courageux, déterminés et prêts à tout affronter. Quand ils sont partis et que tout a été chamboulé, là j’ai trouvé qu’ils se révélaient et je me suis attachée à eux. L’histoire commençait vraiment, pour moi.
Au point que j’ai été désespérée de certains points, touchée (nan, j’ai pas pleuré, cette fois !) et que j’ai stressé, vraiment. Et que maintenant, évidemment, je veux la suite !

Au niveau de l’univers, je l’ai découvert avec parfois fascination, tant les descriptions avaient de quoi émerveiller. L’histoire qui semble poindre, les religions, les coutumes, le décor de Jeux de Pouvoir est tout simplement extraordinaire. Ne serait-ce que les différents elfes qui se présentent durant le roman, j’en reste encore ébahie. Je suis toujours épatée par les auteurs de fantasy, d’ailleurs, pour leur capacité à créer des univers et ensuite à y mêler des complots, des guerres… Alors chapeau, déjà Westley !
Ensuite, j’avoue aussi que je suis restée totalement sous le charme de la plume. Qu’il s’agisse des dialogues, des descriptions… de tout, rien ne m’a paru déplacé, faux, au contraire, j’ai trouvé l’ensemble délicat, mais parfaitement adapté au roman. Oui, parce que c’est pas Bisounoursland, au contraire…

C’est, je crois, le seul bémol que j’aurai à remarquer. C’est de la pure fantasy et il y a ce que je redoute dans la pure fantasy : les trucs qui me dégoûtent et me laissent perplexe. Westley Diguet n’a pas failli à la règle : il a exploré la piste du méchant sous ses coutures les plus horribles, ce que font les auteurs de fantasy en général. Je suis une pauvre chose sensible, c’est parfois trop pour moi. Mais voilà, c’est mon goût personnel et je pense que ça fait partie du lot.

En conclusion, un bon premier tome que j’aurai plus apprécié sur la deuxième moitié du livre, et qui possède de grandes qualités dignes de la fantasy classique (enfin, pour ce que j’en ai lu dans ce genre, évidemment…). Une bonne lecture pour moi, que je conseille vivement. Westley Diguet nous prouve là qu’il a bien plusieurs cordes à son arc et qu’il sait en user, pour notre plus grand plaisir. J’ai hâte de me plonger dans le deuxième tome de Jeux de Pouvoir pour voir ce qu’il adviendra de ces personnages forts malgré toutes les épreuves qu’ils ont déjà subi et qu’ils subiront encore.
Bref, un succès, même si je ne suis pas entièrement conquise (question de goût personnel, avec les ingrédients de la fantasy ;) ). Vous ne connaissez pas La Chute d’Elroniel ? Vous doutiez encore avant de tenter le roman ? Arrêtez de tergiverser, plongez-vous dedans !
Ce sera un 17/20 pour moi et bravo, Westley !

PS: cette couverture est vraiment magnifique.

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