mardi 6 octobre 2015

Zen (Maxence Fermine)

"Chaque jour, de l'aube au crépuscule, Maître Kuro pratique l'art subtil de la calligraphie. Pendant de longues heures, dans un recueillement proche de la plénitude, il reste agenouillé devant un rouleau de papier de riz et le recouvre d'encre noire.
Peu lui importe le vaste monde et ce qui le régit depuis des siècles. Il vit concentré sur son labeur et sur la direction, la finesse du trait qu'il dessine à main levée.
Avec verticalité, harmonie, simplicité et élégance.
Ainsi va la vie, tranquille et apaisante, de Maître Kuro."
Jusqu’au jour où…

Tout d’abord, un grand merci aux Editions Michel Lafon pour ce partenariat qui m’aura permis de découvrir un roman court mais bien écrit !

Zen nous parle de Maître Kuro qui exerce l’art de la calligraphie au Japon. Cet homme se concentre sur la voie du Zen afin de maîtriser son art et d’arriver à la presque perfection. Jusqu’au jour où Yuna fait irruption. Elle veut se perfectionner, elle qui maîtrise si bien déjà la calligraphie…

J’avoue que quand j’ai récupéré le roman chez moi, j’ai de suite pensé « la vache, il est minuscule » ! 136 pages, en même temps… et je me suis demandé comment l’histoire allait pouvoir évoluer.
Puis, j’ai commencé. J’ai dû lire le bouquin en à peine une heure, ainsi que certains me l’avait prédit.

Très vite, le lecteur entre en contact avec une plume fraîche, épurée et qui pourtant nous emmène au Japon, auprès de Maître Kuro et de son art dont nous ne connaissons pas tellement de choses, par ici. Le zen ? Je l’ai ressenti. J’ai eu envie de me poser, de savourer les pages que je parcourais presque trop vite. En plus, le grain velouté de la couverture de l’objet livre nous y incite aussi fortement. Tout dans le bouquin est fait pour nous donner envie de capter l’instant présent pour en apprécier la teneur.

Avec ceci, on découvre plusieurs choses, sur la culture, la religion… les simples mœurs et habitudes de vie de Maître Kuro sont assez particulières, et pourtant reflètent bien un ensemble d’éléments qui collent avec le Japon. On est loin de la culture pop manga, on renoue plutôt avec ce qui crée les légendes de cette terre unique.

En lisant les mots de Maxence Fermine – un auteur que je découvre à travers ce roman –, j’ai eu l’impression qu’il s’était rendu là-bas pour aller capter l’essence de l’environnement pour son roman. Je m’y croyais. Quelques mots suffisaient pour créer une représentation propice pour l’évasion. Incroyable.

De même, moi qui me suis demandé comment l’intrigue allait pouvoir se développer, j’ai très vite compris qu’avec ce style épuré, rien n’allait trop vite, ni trop doucement. Tranquillement. À point nommé. On sent une perturbation, quand même, qui se perçoit même dans le rythme des phrases… et qui est légèrement sensuelle, je trouve. Et on reste dans le sensuel. Ça ne va pas plus loin.

En revanche, on termine le livre un peu comme un conte, comme un conte de là-bas ou de chez nous, je ne sais pas. Mais ça donne l’impression d’une quête, de la naissance de quelque chose, un petit bout qui permet d’avancer pour les personnages, et là aussi, je dois admettre que c’est très rafraichissant et apaisant, quelque part. C’est simple, et ça convient. Pourquoi chercher plus loin ?

En conclusion, Zen est un très court roman qui nous détend avec une plume très bien travaillée, épurée et qui pourtant dans ses variations arrive à nous communiquer bien des choses. L’intrigue va tranquillement, nous invitant aussi à nous poser, et se déroule simplement tout en faisant avec les aléas de la vie et de la nature humaine. Inutile de vous prendre la tête, au contraire… laissez-vous porter.
Ce sera un 18/20 pour moi et je vous le conseille !

3 commentaires:

  1. Maxence Fermine a une plume si belle ... Quand j'ai vu qu'un nouveau livre arrivait, je m suis dit qu'il fallait que je me jette dessus. Ta critique confirme cela !

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