Ma vie avant la fin (Karyne Gaouette)

Tome 1 : Le commencement

Elle ne sait pas ce qu'est l'amour. Elle essaie de le découvrir, car elle a peur de se retrouver seule.

Il n'a pas une vie facile. Il doit s'occuper de sa famille et vivre avec d'énormes responsabilités sur les épaules.

Elia et Jeff vont croiser le chemin l'un de l'autre, mais leur vie compliquée n'hésitera pas à les éloigner.

J’ai conscience, en commençant cette chronique, que peu d’entre vous connaîtront ce roman. C’est bien simple et bien normal, puisqu’il s’agit d’un roman d’une petite maison… canadienne !

Le premier tome de Ma vie avant la fin nous plonge dans l’histoire d’Élia et Jeffrey, deux êtres radicalement différents qui se complètent pourtant si bien. Élia cherche du réconfort où elle le peut, en essayant d’apprendre ce qu’est l’amour. L’apprentissage ne va pas être facile. Quant à Jeff, il est le seul homme de la maison et fait de son mieux pour permettre à sa mère et sa sœur de vivre décemment. Ils vont se rencontrer… et ça pourrait bien tout changer.

Ça me fait tout drôle d’avoir à chroniquer un roman que j’ai bêta-lu… pourtant, j’en ai fait plusieurs. Mais je sais pas, celui-ci a quelque chose en plus… c’est sûrement dû au fait que Karyne est une de mes amies de plume. Ceci dit, cela n’altère pas mon jugement ni ma critique, bien que j’éprouve un attachement particulier à l’histoire !

Pour ceux qui ne l’auraient pas compris, il s’agit d’une romance contemporaine. Mais une romance dans laquelle la relation débute par une mésentente franche et assez amusante ! Élia ne peut pas encadrer Jeff et Jeff se fout royalement d’Élia. Si on les met l’un à côté de l’autre par la force des choses, tout en sachant que les deux ont de la répartie et qu’elle ne sait pas tellement tenir sa langue… voilà. Ça commence un peu comme ça !

Le commencement est un petit bouquin assez court qui risque quand même de vous en faire voir de toutes les couleurs. Quand je l’ai lu la première fois, en le corrigeant, j’ai cru que c’était « Les feux de l’amour », mais en un peu mieux. Je plaisante, mais on n’est pas loin : il y a plein de rebondissements, et on n’attend pas trop dans notre lecture pour savoir à quoi nous en tenir.

La romance a lieu sur plusieurs plans, puisque nos deux héros ne sont pas ensemble dès le départ… bien au contraire ! Élia apprend beaucoup de choses et j’avoue que vous pourriez être tentés de la baffer une ou deux fois. Son apprentissage de l’amour en particulier est parfois… agaçant. On a envie de la secouer, surtout vers la fin, alors qu’elle peut nous paraître aussi relativement mature sur plusieurs éléments !

En revanche, je n’ai pas eu envie de frapper Jeff. Quoique. Non, c’est surtout Élia, la plus jeune des deux, qui a tendance à exciter les nerfs, même si l’union des deux crée un beau feu d’artifice ! On rigole beaucoup, on suit le match de tennis, l’évolution de leur relation qui n’a rien de simple, et on grogne aussi.

Mais au-delà de la romance (qui ne suit pas un chemin habituel, petite précision), il y a d’autres choses qui sont mentionnées, et qui sont loin d’être évidentes : la solitude, le manque d’amour à la maison, la disparition d’un être cher… et encore d’autres choses que je m’en voudrais de mentionner. Je trouve que c’est bien abordé, et de fait, quand on saisit ces éléments, les personnages nous paraissent plus profonds, et leurs réactions parfois virulentes le deviennent moins à nos yeux. Je trouve que c’est un beau pari que de vouloir écrire là-dessus !

Au niveau de la plume, par rapport à son premier roman, Karyne Gaouette a beaucoup mûri, même si on sent encore quelques petites erreurs (là, par contre, je pourrais dire que c’est de ma faute, vu que je suis la bêta ! AHA). Sa manière de présenter les choses et de formuler les phrases est très agréable, les dialogues sont fluides et drôles, bref, c’est du tout bon pour moi ! Elle réussit même à alterner les points de vue entre lui et elle, ce qui n’a rien d’évident !

Et enfin… la fin. Bon sang, cette fin. Je vous préviens, j’ai déjà bêta-lu le deux ! Mais la fin du tome 1 est gggngjinj ! Vous allez avoir envie de la lyncher, c’est certain ! Et pourtant, c’est rondement mené !

En conclusion, puisque je ne vais pas m’éterniser, ce premier tome est une vraie réussite pour moi. J’ai ri, j’ai passé un très bon moment avec ce roman que j’ai relu en moins d’une journée. L’histoire d’Élia et Jeff est bien ficelée, une romance qui change et qui vous embarquera, tout en vous proposant au passage des sujets plus difficiles assez bien joints à l’intrigue principale. Je continue ? Nooon… si vous le pouvez, tentez l’aventure, ça vaut le coup !

Ce sera un 17/20 pour moi et encore bravo, Kary !

Tome 2 : La fin 

Déjà, cinq années ont passé. En cinq ans, beaucoup de choses peuvent changer, mais parfois l’amour résiste au temps.

Jeff et Élia vont-ils à nouveau se croiser ? Et la vie s’acharnera-t-elle encore pour les séparer ?

Je trouve toujours ça hyper difficile de faire un avis alors que j’ai lu le roman en bêta-lecture. C’est parti pour essayer quand même !

Jeff et Élia vivent des vies séparées, loin de chacun, depuis 5 ans. Chacun a eu le temps de refaire sa vie, d’avancer et de prendre son parti par rapport à ce qui s’était passé. Voilà pourtant qu’Élia va déménager… et retomber sur Jeffrey. Leur rencontre totalement inopinée pourrait-elle changer quelque chose ? L’amour existe-t-il encore réellement ?

Je sais, j’ai sûrement un peu spoilé l’histoire, mais un peu seulement ! Parce que si le roman est court, il n’en est pas moins rempli de rebondissements et de surprises. Je me souviens, la première fois que j’ai mis le nez dedans, je n’arrêtais pas de me laisser surprendre par tout ce qui se produisait ! Sans parler de la romance, qui m’a transportée de A à Z, je dois l’admettre.

C’est avec plaisir que j’ai retrouvé Jeff et Élia, qui ont tous les deux mûri, grandi et qui on avancé chacun de leur côté. Dans les pensées exprimées, dans ce qu’ils vivent, tout porte à croire qu’ils ne sont plus ceux qui ont vécu la même passion, cinq ans plus tôt. Et pourtant… le hasard n’existant pas, le destin va leur prouver que leur histoire n’est pas tout à fait terminée.

Jeff et Élia représentent deux personnages assez différents, dont les caractères se complètent néanmoins. Jeff est plus réfléchi, posé, et il semble avoir tiré des leçons de son passé. Pour autant, il n’est toujours pas spécialiste des affaires de cœur, c’est clair. J’ai aimé le voir évoluer et le voir prendre conscience de certaines choses, notamment de ses sentiments.

Quant à Élia, ça a été du bonheur de retrouver son caractère frais, enjoué et parfois décalé ! Karyne Gaouette a le don de nous offrir des héroïnes qui ont tout de nous : des pensées incongrues, une façon de parler qui nous ressemble et qui nous fait souvent rire. En tout cas, c’est le cas, avec moi. Élia a une personnalité franche, entière, et j’ai vraiment aimé la retrouver pour la voir mûrir et grandir encore.

Si le bouquin nous parle d’une histoire d’amour, il nous propose aussi plusieurs sujets de réflexion, notamment au travers du parcours d’Élia et de son frère, Shawn. Je ne sais pas si ce serait véritablement réaliste que tout se produise comme dans le roman, sauf que j’avoue avoir été interpellée par la thématique. C’est un sujet peu évident, et je trouve que Karyne a réussi à formuler des points de pensée, de réflexion pour ses personnages assez pertinents, sans en faire trop. C’est pas un sujet évident, mais c’était une approche sympathique ! (et j’aurais eu quelques trucs à balancer à la mère d’Élia, clairement…)

Le roman se lit très vite : il y a du rythme, tout est aéré et fluide, les répliques s’enchaînent, et comme je vous l’ai dit plus haut… il y a des surprises, des rebondissements qui font qu’on ne peut lâcher le roman que difficilement. Karyne Gaouette réussit à nous happer dans son intrigue !

D’ailleurs, cette dernière ne souffre pas de scènes trop longues ou de détails superflus. Tout est précisé pour que le lecteur puisse de laisser imprégner du contexte, sans que cela devienne lourd. Parfois, même, on pourrait avoir plus de descriptions, cela ne gênerait pas la cadence !

La plume de Karyne est fluide, amusante et un peu décalée, par moments. Elle mûrit, nous apporte les émotions d’une palette qui s’agrandit, devient plus précise sur les émotions. Elle s’égare moins, quelque part, et se paie même le luxe de nous offrir une fin différente de nos attentes. Franchement, j’apprécie, parce que l’audace, c’est pas souvent, sur la fin d’une série ! Attention, ça risque d’en frustrer certains !

Au niveau des valeurs, je pense qu’on peut dire que l’amour ne meurt jamais, en premier lieu. Ensuite, on peut dire que l’amour de la famille (du noyau, de ceux qui forment notre véritable famille) est très important, puissant. C’est même lui qui construit et qui permet un équilibre, une stabilité aux gens, souvent. J’ai beaucoup aimé ce lien qui existe à la fois chez Jeff et Élia, pour ça. Leur parcours nous montre aussi qu’aucune douleur n’est inutile et qu’il vaut la peine de se battre pour ceux que nous aimons, pour ce en quoi nous croyons. Et enfin, la conclusion nous présente le bonheur sous une autre forme, l’accomplissement d’une vie sous un autre angle, et je trouve ça pas mal du tout !

En conclusion, le deuxième tome de Ma vie avant la fin est juste un succès pour moi. La relecture aura été un pur plaisir, après la bêta que j’en avais faite, et je suis heureuse d’avoir pu découvrir l’histoire de Jeff et Élia, addictive, amusante et surprenante ! L’histoire est simple mais pleine de rebondissements, apte à nous faire réfléchir sur des thèmes parfois peu évidents. La plume de Karyne Gaouette a encore mûri, devenant plus précise et juste, capable de nous embarquer du début à la fin en nous offrant quelques rires au passage !

Alors ce sera un immense merci à Kary, et un 17/20 pour moi, et je vous recommande vraiment cette série ! (puis, c’est une auteure québécoise ! C’est super, non ?)