« Lors de ma
première naissance, je n'étais pas là. Mon corps est venu au monde le
26 juillet 1937 à Bordeaux. On me l'a dit. Je suis bien obligé d'y
croire puisque je n'en ai aucun souvenir. Ma seconde naissance, elle,
est en pleine mémoire. Une nuit, j'ai été arrêté par des hommes armés
qui entouraient mon lit. Ils venaient me chercher pour me mettre à mort.
Mon histoire est née cette nuit-là ». C'est cette histoire
bouleversante que Boris Cyrulnik nous raconte pour la première fois en
détail dans ce livre où l'émotion du survivant se conjugue au talent de
l'écrivain, où le récit tragique se mêle à la construction de la
mémoire, où l'évocation intime d'une enfance fracassée par la guerre
exalte la volonté de surmonter le malheur et de répondre à l'appel de la
vie.
Alors, comment dire...
Précisons déjà, hormis le fait que vous vous en doutez déjà sûrement, que ce genre de lecture ne fait habituellement pas partie de ma PAL. Je ne pense pas que je me le serais achetée. Ma marainne me l'a offert pour Noël, je l'ai découvert et...
Mitigée, je suis.
Sauve-toi, la vie t'appelle est un roman à mi-chemin entre le témoignage et les livres que je peux lire pour l'université. Plein de références, parce que l'auteur passe son temps à citer des auteurs ou à expliquer des concepts, c'est... c'est dérangeant, je l'avoue. Bien sûr, dès qu'on parle de témoignages, il faut des références, je suis d'accord. Sauf que là, j'avais des références de style psychanalyse. Or, ce domaine, j'en ai un peu bavé l'année dernière.
J'ai bataillé ferme pendant les 200 premières pages, soit plus de deux-tiers du livre, en me disant qu'il tournait en rond en ajoutant parfois des éléments nouveaux. Et moi, je guettais ces éléments précis, parce que j'avais déjà, croyez-moi, bien saisi son propos auparavant. Je n'arrivais pas à m'émouvoir, et sans m'ennuyer vraiment, je suivais le fil sans ressentir une envie forcenée de continuer.
Un témoignage bouleversant? Je ne pense pas, non. Pourquoi? Parce que j'ai appris des choses, oui, mais il m'a fallu d'abord faire un travail de recomposition de puzzle entre les différents propos de l'auteur, qui se reconstitue lui aussi, et ce que j'avais déjà emmagasiné moi avec d'autres lectures.
Boris Cyrulnik a été enfant juif pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Il ne sait pas réellement comment s'est passée cette guerre, comment il a pu survivre. Sa mémoire est morcellée, parfois lui reviennent des flash-back, et il se rend compte que certains éléments ne collent pas à la réalité. C'est normal, il fait des associations... Entre ce qu'on lui a raconté, ce dont il se souvient, parfois, c'est comme tout le monde... Quand on ne se souvient pas, on se crée des souvenirs, sans pouvoir dire s'ils sont vrais ou faux, après.
Son expérience m'a permis de me rendre compte que ceux qui témoignaient avaient un silence à la fois protecteur et destructeur, et que si parfois, ils racontaient des choses qui semblaient fausses, éparses, c'était aussi parfois parce qu'ils avaient, sans s'en rendre compte, transformé la réalité pour la rendre plus supportable.
Toutefois, comme vous pouvez le lire, si vous êtes parvenu jusqu'ici, ça ressemble plus à de l'analyse qu'à un témoignage. J'ai eu l'impression, je m'en rends compte maintenant, que Boris Cyrulnik tentait de se justifier tout le long du livre, ce qui peut tout à fait se comprendre, après tout, nous apprenons vite que les gens, souvent, ne l'ont pas cru.
Je trouve dommage de n'avoir ressenti des émotions qu'après les 200 pages, lorsqu'il a raconté son après-guerre, le moment où il a commencé à sortir de sa crypte, de son silence, qu'il a rencontré des gens...
Alors... honnêtement, je vais arrêter ma chronique ici, je tourne en rond, moi aussi, je ne peux vous conseiller ou vous déconseiller de lire ce livre, c'est un genre particulier, mais si vous voulez un témoignage sur la 2GM, comme je l'appelle, je ne pense pas qu'il s'agisse du livre qu'il vous faut. Je ne lui attribuerai pas de note... comment voulez-vous attribuer une note à des souvenirs?
J'ai appris des choses, mon regard s'est éclairé, mais... peut-être pas sur la 2GM, plutôt bien plus sur les processus cognitif, relationnels des enfants soumis à des traumas, des situations horribles. Ce n'est pas perdu, avec mes études.
Alors, comment dire...
Précisons déjà, hormis le fait que vous vous en doutez déjà sûrement, que ce genre de lecture ne fait habituellement pas partie de ma PAL. Je ne pense pas que je me le serais achetée. Ma marainne me l'a offert pour Noël, je l'ai découvert et...
Mitigée, je suis.
Sauve-toi, la vie t'appelle est un roman à mi-chemin entre le témoignage et les livres que je peux lire pour l'université. Plein de références, parce que l'auteur passe son temps à citer des auteurs ou à expliquer des concepts, c'est... c'est dérangeant, je l'avoue. Bien sûr, dès qu'on parle de témoignages, il faut des références, je suis d'accord. Sauf que là, j'avais des références de style psychanalyse. Or, ce domaine, j'en ai un peu bavé l'année dernière.
J'ai bataillé ferme pendant les 200 premières pages, soit plus de deux-tiers du livre, en me disant qu'il tournait en rond en ajoutant parfois des éléments nouveaux. Et moi, je guettais ces éléments précis, parce que j'avais déjà, croyez-moi, bien saisi son propos auparavant. Je n'arrivais pas à m'émouvoir, et sans m'ennuyer vraiment, je suivais le fil sans ressentir une envie forcenée de continuer.
Un témoignage bouleversant? Je ne pense pas, non. Pourquoi? Parce que j'ai appris des choses, oui, mais il m'a fallu d'abord faire un travail de recomposition de puzzle entre les différents propos de l'auteur, qui se reconstitue lui aussi, et ce que j'avais déjà emmagasiné moi avec d'autres lectures.
Boris Cyrulnik a été enfant juif pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Il ne sait pas réellement comment s'est passée cette guerre, comment il a pu survivre. Sa mémoire est morcellée, parfois lui reviennent des flash-back, et il se rend compte que certains éléments ne collent pas à la réalité. C'est normal, il fait des associations... Entre ce qu'on lui a raconté, ce dont il se souvient, parfois, c'est comme tout le monde... Quand on ne se souvient pas, on se crée des souvenirs, sans pouvoir dire s'ils sont vrais ou faux, après.
Son expérience m'a permis de me rendre compte que ceux qui témoignaient avaient un silence à la fois protecteur et destructeur, et que si parfois, ils racontaient des choses qui semblaient fausses, éparses, c'était aussi parfois parce qu'ils avaient, sans s'en rendre compte, transformé la réalité pour la rendre plus supportable.
Toutefois, comme vous pouvez le lire, si vous êtes parvenu jusqu'ici, ça ressemble plus à de l'analyse qu'à un témoignage. J'ai eu l'impression, je m'en rends compte maintenant, que Boris Cyrulnik tentait de se justifier tout le long du livre, ce qui peut tout à fait se comprendre, après tout, nous apprenons vite que les gens, souvent, ne l'ont pas cru.
Je trouve dommage de n'avoir ressenti des émotions qu'après les 200 pages, lorsqu'il a raconté son après-guerre, le moment où il a commencé à sortir de sa crypte, de son silence, qu'il a rencontré des gens...
Alors... honnêtement, je vais arrêter ma chronique ici, je tourne en rond, moi aussi, je ne peux vous conseiller ou vous déconseiller de lire ce livre, c'est un genre particulier, mais si vous voulez un témoignage sur la 2GM, comme je l'appelle, je ne pense pas qu'il s'agisse du livre qu'il vous faut. Je ne lui attribuerai pas de note... comment voulez-vous attribuer une note à des souvenirs?
J'ai appris des choses, mon regard s'est éclairé, mais... peut-être pas sur la 2GM, plutôt bien plus sur les processus cognitif, relationnels des enfants soumis à des traumas, des situations horribles. Ce n'est pas perdu, avec mes études.
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