Dans l'ombre de la Demoiselle
Oakwood, son église, sa grange abandonnée, ses tavernes, son cimetière.
Et ses sorcières, au grand dam des prêtres qui se succèdent sans parvenir à
éradiquer les diableries.
Lorsque la nuit tombe, les ombres s'étirent et drapent le hameau d'un
manteau de noirceur, laissant à la lune le soin d'épier les plus sombres
desseins. Cruelles malédictions et engeances démoniaques arpentent alors
librement les rues aux faveurs de l'obscurité ; mieux vaut ne pas s'attarder
en-dehors des logis, au risque de rencontrer la Mort au détour d'une bâtisse.
Pourtant, le vieux cimetière attire bien des convoitises... Certains
affirmeront avoir aperçu la lueur chétive d'une lanterne au détour d'une tombe,
d'autres diront avoir entendu des hurlements déchirants briser la torpeur
nocturne. Les plus folles rumeurs circulent au village, mais ses habitants
s'accordent à dire qu'il ne se trame rien d'anormal.
Entre spectres, pentacles, corbeaux et cadavres, quelques téméraires se
risquent toutefois à des errances en solitaire. L'un en quête de l'être aimé,
l'autre animé par une vengeance inassouvie, ou tout simplement, à la recherche
du repos éternel. Or tous ignorent que dans l'ombre, la demoiselle d'Oakwood
veille...
Il est temps pour moi de taper
cette dernière chronique du mois d’octobre ! D’autant que cette lecture
semble bien coller avec le thème qui plane…
Les Chroniques d’Oakwood sont en fait une sorte de recueil de
différentes histoires se passant autour du bourg d’Oakwood. Sorcières,
revenants… Au fil des années, il y a bien des choses à raconter, et ces récits
peuvent parfois vous mettre mal à l’aise, vous répugner, ou tout simplement
vous effrayer. Le maillon qui semble relier toutes ces histoires en dehors du
lieu ? La Demoiselle d’Oakwood… mais qui est-elle ? Que fait-elle ?
Ces différents récits nous permettent de l’appréhender différemment à chaque
fois, pour nous en faire une image un peu plus précise.
Ceux qui suivent le blog de façon
plus ou moins régulière pourront aisément constater que ce bouquin ne rentre
pour ainsi dire pas du tout dans ce
que je peux lire d’habitude. Qu’est-ce qui a bien pu me prendre de vouloir
essayer, alors ? Très simple. Lors d’une visite au stand du Chat Noir
durant le Swiss Fantasy Show à Morges, nous avons pu échanger quelques mots avec
Marianne Stern. Et j’ai appris qu’elle habitait le même bled que moi. Oui, je
sais, deeply, deeply shocking. Du
coup, je me suis dit que j’allais tenter. N’allez pas croire que je ne
possédais pas de réserves, bien au contraire, mais je voulais quand même
essayer.
Quelle n’a pas été ma surprise
après une quarantaine de pages ! Bien sûr, j’ai été mal à l’aise pendant
ma lecture. Bien sûr, j’ai flippé. Et évidemment que j’ai, à plusieurs
reprises, murmuré : « Mais c’est dégoulasse ! ». Sauf que
cela ne m’a pas empêchée d’aller jusqu’à la fin. Je voulais aller jusqu’à la
fin ! Et quand je devais m’arrêter de lire, je n’étais pas très contente
parce que je désirais en savoir plus (curiosité, quand tu nous tiens…). L’auteure
a donc bien réussi son pari durant tous ces chapitres !
Marianne Stern nous livre
véritablement des chroniques de cimetière, des chroniques de sorcières, en
mêlant le surnaturel au réel. C'est un bouquin sombre. Vraiment ! En plus, on sent le travail au niveau du
contexte, aussi, parce que même au niveau des pratiques, on s’y croirait !
À l’époque de la chasse aux sorcières, il y a tellement de choses à raconter. Et
je vous avoue que la chronique la plus flippante du livre n’a rien de
surnaturel. Elle est horrible, mais tellement bien narrée que j’ai été scotchée
dans mon fauteuil, presque tétanisée !
C’est un peu la magie du bouquin
de Marianne Stern : c’est ensorcelant. C’est, une fois de plus, vraiment
très bien écrit, on sent qu’elle souhaite nous emmener quelque part, mais qu’elle
s’attarde parfois juste sur quelques détails, histoire de nous mettre bien dans
l’ambiance… et parfois, ces détails nous font largement grimacer. Tout est
presque trop réel, on s’y croirait vraiment ! La manière qu’elle a de
planter le décor, de décrire les personnages a quelquefois un aspect de douceur
et de mélancolie, ou au contraire quelque chose de percutant et beaucoup moins
charmant (c’est là qu’on sent qu’elle joue un petit peu avec ses lecteurs,
quand même…)
Moi qui n’aime pas les récits de
sorcières, j’avoue pourtant que j’ai assez apprécié mon voyage, parce qu’il m’a
permis de découvrir une facette que l’on ne croise que peu. Je veux dire, la
Demoiselle d’Oakwood est assez particulière, et j’ai trouvé ça intéressant de
voir ce qu’elle venait faire dans ce cimetière. Je ne dis pas que j’aimerais en
savoir plus, mais le temps du livre, ça m’a plu ! (ce qui est presque un
exploit en soi)
En plus, je trouve que les
différentes histoires sont bien organisées, avec les dates au début de chaque « chapitre »,
on s’y repère bien et tout s’entremêle pour construire une Oakwood où l’on ne
voudrait pas habiter mais dont on se servirait bien pour raconter des histoires
qui font peur au coin du feu.
Que dire de plus ? Si vous
aimez les ambiances sombres comme ce livre en propose, laissez-vous tenter, parce que
pour le coup, vous risquez bien de vivre des moments assez forts ! (et non
pas en roquefort).
Cette chronique n’est au final
pas si longue, mais pour un livre d’environ 200 pages, c’est un peu normal. Je ne
peux pas en dire plus au risque de spoiler, mais on peut dire que Les Chroniques d’Oakwood auront été ma
surprise du mois, puisque je ne m’attendais pas du tout à apprécier le bouquin
ainsi. Néanmoins, je me retrouve incapable de mettre une note pour ce bouquin,
sachant que j’ai du mal à évaluer mon ressenti dans le livre et après le livre.
Si je devais en mettre une ? Ce serait un 17/20, je pense, mais c’est uniquement à
titre indicatif. Je ne risque pas de faire une habitude de ce genre de lecture,
mais bravo à Marianne Stern pour cet ouvrage, c’est réussi ! (et je lui
souhaite plein de lecteurs !)
Belle chronique, et je t'avoue que j'ai été agréablement surpris par celle-ci, connaissant ta réticence aux histoires de sorcières. Bon, c'est de bonne augure pour moi alors quand je le lirais^^ Mais comme souvent, certaines phrases m'ont fait rigoler^^ J'ai particulièrement aimé les "mais c'est dégoulasse" et "vous risquez bien de vivre des moments assez forts ! (et non pas en roquefort)" hihihi
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