Tome 1 : Le secret des Esthètes
Dans le lointain Nord,
tout autour d’une cahute, s’étendent à perte de vue forêts enneigées et pics
glacés. Blizzard, l’un des rares magiciens survivant d’une guerre encore
fraîche et son protégé Chasseur y vivent entre retraite et exil loin d’un
royaume maintenant pacifié d’une main de fer par l’Inquisiteur. Jusqu’au jour
où une redoutable phalange les attaque sans raison. Jusqu’au jour où la même
troupe ravage entièrement le village de Iak, dresseur de tigre des glaces. Les
voilà jetés sur les routes, consumés par le désir de vengeance et la volonté de
comprendre. Leur périple les confrontera à des secrets qui ébranleront tout ce
qu’ils croyaient savoir.
La fantasy recèle de
nombreux trésors dont l’un est d’être la littérature de la belle aventure,
celle qui nous emporte dans un récit puissant et échevelé, entre grande saga et
paysages à couper le souffle.
Avec Blizzard, Pierre
Gaulon signe un roman de cette trempe. Écrivain talentueux de thriller, il a
tissé une histoire trépidante, plus grande que nature. Doué d’un sens du
merveilleux digne des meilleurs, il nous emmène sur les pentes montagneuses
balayées par les vents glacés, au sein de cavernes où gronde la révolte, dans
des cités décadentes, aux venelles hantées, ou à la rencontre des étranges Esthètes,
ce peuple qui magnifie tout ce qu’il touche. Un régal !
Allez, hop, on se met un petit coup de pied aux
fesses ! Il est grand temps pour moi de rattraper le retard que j’ai pu
accumuler sur mes chroniques pour cause de partiels.
Avant de commencer mon avis, j’aimerais à nouveau remercier
du fond du cœur Pierre Gaulon pour ce SP !
Le premier tome de la saga Blizzard nous transporte dans un monde de fantasy où les mages sont
traqués sur ordre de l’Inquisiteur. Pourquoi ? Nul ne le sait vraiment, au
final, l’Inquisiteur étant un homme parfaitement manipulateur. Toujours est-il
que Blizzard, un vieillard qui est aussi un puissant mage, vit avec Chasseur,
un jeune homme qui a oublié ses souvenirs quelques années auparavant. Ils
vivent discrètement, jusqu’au jour où des troupes armées viennent pour les
éliminer. Chasseur s’échappera, et devra se débrouiller seul, même si cette
épopée s’avèrera pleine de surprises. Pas si loin, Iak, orphelin de père, voit
son village ravagé et sa mère tuée. Accompagné de son tigre, il ne craint plus
rien, pas même la mort. Son seul désir est la vengeance.
Que trouveront-ils sur leur chemin ? Qu’adviendra-t-il
d’eux ?
Vous avez parfaitement le droit de dire que mon résumé est so damn pourri. Franchement, j’ai essayé
de suivre un peu la trame de la quatrième de couverture, mais outch, quoi.
C’est tellement plus complexe, riche et intéressant que ce que je viens
d’écrire !
Parce que oui, j’ai plongé au cœur d’un univers de fantasy
bien particulier. Ni classique, ni trop original. Quoique, me direz-vous, j’ai
quand même eu droit à mon lot de surprises et de sueurs froides pour les
créatures de ce monde.
Si je crains toujours un petit peu de commencer un nouvel
univers de fantasy, c’est pour la bonne et simple raison que cela demande
beaucoup d’exigences, notamment de savoir décrire tout ce qui le compose. Pierre
Gaulon a très vite démontré que tout ce qui avait très à l’univers de Blizzard possédait un robuste travail en
amont : les coutumes avant-guerre, la culture carrément, l’histoire des
peuples et de nouveaux peuples, tout simplement. En un peu moins de 300 pages,
avec de l’action, il faut le faire. Bien sûr, il n’y a pas de détails. Mais
quand vous arrivez à des petites notes comme « X et Y étaient des poètes
de l’ancien temps » ou des éléments semblables, il faut admettre que
l’ensemble est construit.
Ce genre de notes vous fait prendre conscience que même si
vous n’avez pas besoin de plus d’explications, tout semble couler de source.
C’est un nouvel univers, certes, mais vous en faites déjà un peu partie. C’est
assez fort, comme tour, je l’avoue !
Au niveau des personnages, comme dans la plupart des romans
de fantasy, il y en a un certain nombre : on suit divers personnages,
parfois qui nous renseigneront juste sur un instant et que l’on ne croisera
plus du tout, mais on ne s’emmêle pas les pinceaux parce que tout semble
survenir à point nommé. Ça ne vous tombe pas dessus d’un seul coup, et ouf,
d’ailleurs.
De façon plus spécifique, il y a Chasseur, un jeune homme
déterminé et qui a un certain sens des valeurs, auquel on s’attache vite. On a
envie de savoir, comme lui, et on comprend très souvent ses choix, même si ce
ne sont pas les meilleurs.
Il y a Iak, avec Givre, le tigre, et ceux-là, je dois avouer
que je les aime énormément. Iak m’effraie un peu avec sa soif de vengeance,
mais j’aime beaucoup Givre ainsi que le lien qu’ils entretiennent. J’ai déjà
hâte de les retrouver par la suite !
Blizzard, aussi, le vieillard, est un personnage que j’ai
vraiment apprécié et que j’aurais voulu voir plus souvent (bien que j’aie
conscience que le voir plus n’aurait pas nécessairement apporté à l’histoire).
Il a un caractère un peu particulier, philosophe et secret…
Il y en a plein d’autres, qui m’ont parfois touchée, ou
hérissée, ou révoltée… la palette de personnes présentes ne vous laisse pas
indifférent : rien ne semble fade, si vous voulez, chacun possède son
histoire, ses qualités et ses défauts et ça se sent.
Autre point : la plume de Pierre Gaulon, que j’ai
trouvée sans fioritures mais très jolie quand même. Les mots semblent
expressément choisis, pesés, sans que l’ensemble ne semble surfait, c’est même
l’opposé : ça paraît relativement naturel. J’ai même rencontré des termes
rares qui m’auraient donné envie d’aller dans un dictionnaire et qui élèvent
aussi le texte, ce qui me plaît énormément !
Que dire ? Je vous parlais sur la page d’un petit truc
qui manque, dans tout ça… ce n’est pas le manque de cohésion, tout est vraiment
bien ficelé et j’ai presque envie de dire qu’on sent que c’est écrit par quelqu’un
qui l’habitude des thrillers, vu la
façon dont les choses se déroulent. Des sentiments ? Il y en a, c’est
peut-être en effet là où ça va moins bien chez moi : il n’y a pas
tellement de douceur, mais beaucoup de sentiments sombres, bien que l’ambiance
du livre ne plonge pas dans la noirceur. Non, je ne vois pas, en fait. Je crois
que j’aurais aimé que le roman soit plus long, je n’ai pas l’habitude qu’ils
soient aussi courts, mais cela ne péjore pas le tout : la tension est là
et l’envie de découvrir la suite aussi !
Enfin bref, un bon premier roman de fantasy qui se lit avec une grande fluidité, Le secret des Esthètes est un très bon
démarrage et nous promet de belles surprises pour la suite ! Des
personnages assez atypiques et un univers très riche, dans lequel nous sommes
rapidement immergés pour une intrigue qui semble plus complexe que ce qu’on
pourrait penser, une plume qui élève aussi le récit… Vous en faut-il plus ?
Je pourrais continuer, hein ! Mais… concluons donc : ce sera un 17/20 pour moi, encore merci à l’auteur
et bravo !
Avis des partenaires :
Lire-une-passion
Tome 2 : Les guerres madrières
Avis des partenaires :
Lire-une-passion
Tome 2 : Les guerres madrières
Dans le premier tome
de la saga de fantasy Blizzard, Le Secret des Esthètes, la révolte s’est
propagée contre la tyrannie de l’Inquisiteur, des pentes montagneuses balayées
par les vents glacés aux somptueuses galeries souterraines des Esthètes jusqu’à
la capitale où se tient le Grand Tournoi. L’invasion des Erzats, le peuple
mi-humain mi-animal irradié par la magie, menace de déclencher une nouvelle
grande guerre. Au coeur des montagnes, Chasseur, le jeune leader des révoltés,
embarque pour le plus dangereux des voyages : explorer la part sombre de sa
mémoire. Qui est-il réellement ? Ravivera-t-il les récits des terribles
premières grandes guerres ? Réussira-t-il à trouver l’enfer des mages où se
terre l’ombre de son étrange maître, Blizzard ? Ce deuxième tome
particulièrement attendu enchaîne aventures trépidantes et révélations,
conduisant toujours plus loin le lecteur dans les secrets du monde de Blizzard.
Sans un mot de trop, tissant une intrigue nerveuse, Pierre Gaulon marie avec
bonheur la magie de la fantasy et l’intensité du thriller. Avec Les Guerres
madrières, l’auteur confirme qu’il bâtit une œuvre de fantasy à la fois
ambitieuse et haletante.
Je sens que ma chronique va être difficile à taper. Non pas
parce que je n’ai pas apprécié le roman, au contraire, mais parce que parfois,
apparemment, il y a des romans qui vous semblent ardus à chroniquer, voilà.
Le tome 2 de Blizzard
nous replonge au cœur de l’action, puisque Pierre Gaulon choisit de nous
replonger directement dans le bain : la résistance continue de s’organiser,
Chasseur est toujours chez les Esthètes et… le tournoi dans lequel Iak et Givre
participent continue son déroulement. Grâce à Chasseur, le lecteur sera invité
à découvrir les Guerres Madrières, tandis que la situation, elle, continuera de
se compliquer et de s’envenimer pour ses amis.
Je vous interdis de dire que mon résumé est pourri, je le
sais déjà. Il est cependant difficile de dire en quelques mots ce qui se
produit dans un roman entier, sachant que l’auteur a décidé de croiser entre
les chapitres des retours dans le passé.
C’est d’ailleurs un bon point pour lui, puisque ce détour
par les Guerres Madrières est intéressant. On apprend plein de choses sur
différents personnages, sur l’univers même dans lequel se situe Blizzard, et Pierre Gaulon parvient même
à nous laisser juste avant des révélations que nous attendons depuis le tome 1.
Sadique ? Oui, sans conteste. Notre auteur sait jouer
avec les nerfs de ses lecteurs, puisqu’il dose les moments de tension, voire de
terreur et s’amuse à décrire des scènes plus ou moins… attirantes (pas du tout)
histoire de nous mettre dans une ambiance bien particulière. Qu’il s’agisse du
passé ou du présent ! (c’est là qu’on reconnait aussi le petit côté
thriller)
Ceci dit, avant de continuer, il faut avouer que j’ai eu un
peu de mal à lire ce deuxième tome. La faute ne revient pas du tout à la plume
qui est toujours aussi fluide et qui justement serait plus propice à nous
immerger, non. Cela vient du fait que pour un tel roman, qui ne possède aucun
rappel, lexique ou autre aide pour le lecteur, il faut absolument être plongé
du début à la fin et ne pas décrocher. Ou alors avoir une excellente mémoire
sur le tome 1, ce qui, hélas, n’était pas tout à fait mon cas. J’ai souvent été
interrompue durant ma lecture, ce qui l’a rendue plus laborieuse.
J’étais cependant contente de retrouver nos personnages,
même si j’ai trouvé que nous restions très extérieurs à ce qui leur arrivait. C’est
un inconvénient à en suivre plusieurs en même temps, je suppose, tout en
faisant un retour régulier dans le passé. Ça nous laisse moins de lien avec le
présent et avec ceux que nous sommes supposés suivre tout au long de cette
aventure.
Après, comme je l’ai dit, ce retour dans les souvenirs de
Fender’oc a été très instructif sur bien des points et on ne peut nier que
Pierre Gaulon a parfaitement construit son univers. On ne peut que s’étonner de
la richesse des tactiques de guerre, des techniques qui sont décrites, ou même
de l’univers (magique ou non) que nous découvrons au fil des pages. C’est un
gros plus et ça confirme le fait que notre auteur sait y faire avec la fantasy !
J’avoue avoir moins apprécié ce deuxième tome, parce que
justement, j’attendais plus d’action au présent. Ceci dit, je pense que c’est
un passage obligé pour poursuivre dans le monde de Blizzard, et la fin du roman nous pose toujours autant de souci :
il nous faut la suite. Oui, parce que c’est malin de nous poser de jolis
problèmes et de nous couper les révélations juste avant qu’elles ne surviennent !
L’envie de se procurer la suite est bien présente, rassurez-vous !
En conclusion, même s’il s’agit d’une suite qui m’aura moins
plu et emballée que le premier tome, j’ai apprécié mon voyage auprès de nos
héros, qu’il soit présent ou passé. L’action que nous attendions prend son
temps, évolue doucement, alors qu’en parallèle, le souvenir des Guerres
Madrières se déploie, témoin d’une grande richesse d’univers et d’histoire. Si on
regrette cet arrêt sur image, je pense qu’il est toutefois nécessaire pour la
suite des hostilités, et même si parfois dans le présent, les évènements sont
douloureux, l’envie de lire la suite, de sortir de ces nœuds impossibles et d’avoir
enfin accès aux révélations est bien présente !
Pierre Gaulon signe donc un deuxième opus intéressant et
presque déroutant.
Ce sera un 16/20
pour moi !
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