dimanche 18 janvier 2015

Blizzard (Pierre Gaulon)

Tome 1 : Le secret des Esthètes

Dans le lointain Nord, tout autour d’une cahute, s’étendent à perte de vue forêts enneigées et pics glacés. Blizzard, l’un des rares magiciens survivant d’une guerre encore fraîche et son protégé Chasseur y vivent entre retraite et exil loin d’un royaume maintenant pacifié d’une main de fer par l’Inquisiteur. Jusqu’au jour où une redoutable phalange les attaque sans raison. Jusqu’au jour où la même troupe ravage entièrement le village de Iak, dresseur de tigre des glaces. Les voilà jetés sur les routes, consumés par le désir de vengeance et la volonté de comprendre. Leur périple les confrontera à des secrets qui ébranleront tout ce qu’ils croyaient savoir.

La fantasy recèle de nombreux trésors dont l’un est d’être la littérature de la belle aventure, celle qui nous emporte dans un récit puissant et échevelé, entre grande saga et paysages à couper le souffle.

Avec Blizzard, Pierre Gaulon signe un roman de cette trempe. Écrivain talentueux de thriller, il a tissé une histoire trépidante, plus grande que nature. Doué d’un sens du merveilleux digne des meilleurs, il nous emmène sur les pentes montagneuses balayées par les vents glacés, au sein de cavernes où gronde la révolte, dans des cités décadentes, aux venelles hantées, ou à la rencontre des étranges Esthètes, ce peuple qui magnifie tout ce qu’il touche. Un régal !

Allez, hop, on se met un petit coup de pied aux fesses ! Il est grand temps pour moi de rattraper le retard que j’ai pu accumuler sur mes chroniques pour cause de partiels.
Avant de commencer mon avis, j’aimerais à nouveau remercier du fond du cœur Pierre Gaulon pour ce SP !

Le premier tome de la saga Blizzard nous transporte dans un monde de fantasy où les mages sont traqués sur ordre de l’Inquisiteur. Pourquoi ? Nul ne le sait vraiment, au final, l’Inquisiteur étant un homme parfaitement manipulateur. Toujours est-il que Blizzard, un vieillard qui est aussi un puissant mage, vit avec Chasseur, un jeune homme qui a oublié ses souvenirs quelques années auparavant. Ils vivent discrètement, jusqu’au jour où des troupes armées viennent pour les éliminer. Chasseur s’échappera, et devra se débrouiller seul, même si cette épopée s’avèrera pleine de surprises. Pas si loin, Iak, orphelin de père, voit son village ravagé et sa mère tuée. Accompagné de son tigre, il ne craint plus rien, pas même la mort. Son seul désir est la vengeance.
Que trouveront-ils sur leur chemin ? Qu’adviendra-t-il d’eux ?

Vous avez parfaitement le droit de dire que mon résumé est so damn pourri. Franchement, j’ai essayé de suivre un peu la trame de la quatrième de couverture, mais outch, quoi. C’est tellement plus complexe, riche et intéressant que ce que je viens d’écrire !

Parce que oui, j’ai plongé au cœur d’un univers de fantasy bien particulier. Ni classique, ni trop original. Quoique, me direz-vous, j’ai quand même eu droit à mon lot de surprises et de sueurs froides pour les créatures de ce monde.

Si je crains toujours un petit peu de commencer un nouvel univers de fantasy, c’est pour la bonne et simple raison que cela demande beaucoup d’exigences, notamment de savoir décrire tout ce qui le compose. Pierre Gaulon a très vite démontré que tout ce qui avait très à l’univers de Blizzard possédait un robuste travail en amont : les coutumes avant-guerre, la culture carrément, l’histoire des peuples et de nouveaux peuples, tout simplement. En un peu moins de 300 pages, avec de l’action, il faut le faire. Bien sûr, il n’y a pas de détails. Mais quand vous arrivez à des petites notes comme « X et Y étaient des poètes de l’ancien temps » ou des éléments semblables, il faut admettre que l’ensemble est construit.

Ce genre de notes vous fait prendre conscience que même si vous n’avez pas besoin de plus d’explications, tout semble couler de source. C’est un nouvel univers, certes, mais vous en faites déjà un peu partie. C’est assez fort, comme tour, je l’avoue !

Au niveau des personnages, comme dans la plupart des romans de fantasy, il y en a un certain nombre : on suit divers personnages, parfois qui nous renseigneront juste sur un instant et que l’on ne croisera plus du tout, mais on ne s’emmêle pas les pinceaux parce que tout semble survenir à point nommé. Ça ne vous tombe pas dessus d’un seul coup, et ouf, d’ailleurs.
De façon plus spécifique, il y a Chasseur, un jeune homme déterminé et qui a un certain sens des valeurs, auquel on s’attache vite. On a envie de savoir, comme lui, et on comprend très souvent ses choix, même si ce ne sont pas les meilleurs.
Il y a Iak, avec Givre, le tigre, et ceux-là, je dois avouer que je les aime énormément. Iak m’effraie un peu avec sa soif de vengeance, mais j’aime beaucoup Givre ainsi que le lien qu’ils entretiennent. J’ai déjà hâte de les retrouver par la suite !
Blizzard, aussi, le vieillard, est un personnage que j’ai vraiment apprécié et que j’aurais voulu voir plus souvent (bien que j’aie conscience que le voir plus n’aurait pas nécessairement apporté à l’histoire). Il a un caractère un peu particulier, philosophe et secret…
Il y en a plein d’autres, qui m’ont parfois touchée, ou hérissée, ou révoltée… la palette de personnes présentes ne vous laisse pas indifférent : rien ne semble fade, si vous voulez, chacun possède son histoire, ses qualités et ses défauts et ça se sent.

Autre point : la plume de Pierre Gaulon, que j’ai trouvée sans fioritures mais très jolie quand même. Les mots semblent expressément choisis, pesés, sans que l’ensemble ne semble surfait, c’est même l’opposé : ça paraît relativement naturel. J’ai même rencontré des termes rares qui m’auraient donné envie d’aller dans un dictionnaire et qui élèvent aussi le texte, ce qui me plaît énormément !

Que dire ? Je vous parlais sur la page d’un petit truc qui manque, dans tout ça… ce n’est pas le manque de cohésion, tout est vraiment bien ficelé et j’ai presque envie de dire qu’on sent que c’est écrit par quelqu’un qui  l’habitude des thrillers, vu la façon dont les choses se déroulent. Des sentiments ? Il y en a, c’est peut-être en effet là où ça va moins bien chez moi : il n’y a pas tellement de douceur, mais beaucoup de sentiments sombres, bien que l’ambiance du livre ne plonge pas dans la noirceur. Non, je ne vois pas, en fait. Je crois que j’aurais aimé que le roman soit plus long, je n’ai pas l’habitude qu’ils soient aussi courts, mais cela ne péjore pas le tout : la tension est là et l’envie de découvrir la suite aussi !

Enfin bref, un bon premier roman de fantasy qui se lit avec une grande fluidité, Le secret des Esthètes est un très bon démarrage et nous promet de belles surprises pour la suite ! Des personnages assez atypiques et un univers très riche, dans lequel nous sommes rapidement immergés pour une intrigue qui semble plus complexe que ce qu’on pourrait penser, une plume qui élève aussi le récit… Vous en faut-il plus ? Je pourrais continuer, hein ! Mais… concluons donc : ce sera un 17/20 pour moi, encore merci à l’auteur et bravo !


Avis des partenaires :
Lire-une-passion 


Tome 2 : Les guerres madrières



Dans le premier tome de la saga de fantasy Blizzard, Le Secret des Esthètes, la révolte s’est propagée contre la tyrannie de l’Inquisiteur, des pentes montagneuses balayées par les vents glacés aux somptueuses galeries souterraines des Esthètes jusqu’à la capitale où se tient le Grand Tournoi. L’invasion des Erzats, le peuple mi-humain mi-animal irradié par la magie, menace de déclencher une nouvelle grande guerre. Au coeur des montagnes, Chasseur, le jeune leader des révoltés, embarque pour le plus dangereux des voyages : explorer la part sombre de sa mémoire. Qui est-il réellement ? Ravivera-t-il les récits des terribles premières grandes guerres ? Réussira-t-il à trouver l’enfer des mages où se terre l’ombre de son étrange maître, Blizzard ? Ce deuxième tome particulièrement attendu enchaîne aventures trépidantes et révélations, conduisant toujours plus loin le lecteur dans les secrets du monde de Blizzard. Sans un mot de trop, tissant une intrigue nerveuse, Pierre Gaulon marie avec bonheur la magie de la fantasy et l’intensité du thriller. Avec Les Guerres madrières, l’auteur confirme qu’il bâtit une œuvre de fantasy à la fois ambitieuse et haletante.

Je sens que ma chronique va être difficile à taper. Non pas parce que je n’ai pas apprécié le roman, au contraire, mais parce que parfois, apparemment, il y a des romans qui vous semblent ardus à chroniquer, voilà.

Le tome 2 de Blizzard nous replonge au cœur de l’action, puisque Pierre Gaulon choisit de nous replonger directement dans le bain : la résistance continue de s’organiser, Chasseur est toujours chez les Esthètes et… le tournoi dans lequel Iak et Givre participent continue son déroulement. Grâce à Chasseur, le lecteur sera invité à découvrir les Guerres Madrières, tandis que la situation, elle, continuera de se compliquer et de s’envenimer pour ses amis.

Je vous interdis de dire que mon résumé est pourri, je le sais déjà. Il est cependant difficile de dire en quelques mots ce qui se produit dans un roman entier, sachant que l’auteur a décidé de croiser entre les chapitres des retours dans le passé.
C’est d’ailleurs un bon point pour lui, puisque ce détour par les Guerres Madrières est intéressant. On apprend plein de choses sur différents personnages, sur l’univers même dans lequel se situe Blizzard, et Pierre Gaulon parvient même à nous laisser juste avant des révélations que nous attendons depuis le tome 1.

Sadique ? Oui, sans conteste. Notre auteur sait jouer avec les nerfs de ses lecteurs, puisqu’il dose les moments de tension, voire de terreur et s’amuse à décrire des scènes plus ou moins… attirantes (pas du tout) histoire de nous mettre dans une ambiance bien particulière. Qu’il s’agisse du passé ou du présent ! (c’est là qu’on reconnait aussi le petit côté thriller)

Ceci dit, avant de continuer, il faut avouer que j’ai eu un peu de mal à lire ce deuxième tome. La faute ne revient pas du tout à la plume qui est toujours aussi fluide et qui justement serait plus propice à nous immerger, non. Cela vient du fait que pour un tel roman, qui ne possède aucun rappel, lexique ou autre aide pour le lecteur, il faut absolument être plongé du début à la fin et ne pas décrocher. Ou alors avoir une excellente mémoire sur le tome 1, ce qui, hélas, n’était pas tout à fait mon cas. J’ai souvent été interrompue durant ma lecture, ce qui l’a rendue plus laborieuse.

J’étais cependant contente de retrouver nos personnages, même si j’ai trouvé que nous restions très extérieurs à ce qui leur arrivait. C’est un inconvénient à en suivre plusieurs en même temps, je suppose, tout en faisant un retour régulier dans le passé. Ça nous laisse moins de lien avec le présent et avec ceux que nous sommes supposés suivre tout au long de cette aventure.

Après, comme je l’ai dit, ce retour dans les souvenirs de Fender’oc a été très instructif sur bien des points et on ne peut nier que Pierre Gaulon a parfaitement construit son univers. On ne peut que s’étonner de la richesse des tactiques de guerre, des techniques qui sont décrites, ou même de l’univers (magique ou non) que nous découvrons au fil des pages. C’est un gros plus et ça confirme le fait que notre auteur sait y faire avec la fantasy !

J’avoue avoir moins apprécié ce deuxième tome, parce que justement, j’attendais plus d’action au présent. Ceci dit, je pense que c’est un passage obligé pour poursuivre dans le monde de Blizzard, et la fin du roman nous pose toujours autant de souci : il nous faut la suite. Oui, parce que c’est malin de nous poser de jolis problèmes et de nous couper les révélations juste avant qu’elles ne surviennent ! L’envie de se procurer la suite est bien présente, rassurez-vous !

En conclusion, même s’il s’agit d’une suite qui m’aura moins plu et emballée que le premier tome, j’ai apprécié mon voyage auprès de nos héros, qu’il soit présent ou passé. L’action que nous attendions prend son temps, évolue doucement, alors qu’en parallèle, le souvenir des Guerres Madrières se déploie, témoin d’une grande richesse d’univers et d’histoire. Si on regrette cet arrêt sur image, je pense qu’il est toutefois nécessaire pour la suite des hostilités, et même si parfois dans le présent, les évènements sont douloureux, l’envie de lire la suite, de sortir de ces nœuds impossibles et d’avoir enfin accès aux révélations est bien présente !
Pierre Gaulon signe donc un deuxième opus intéressant et presque déroutant.
Ce sera un 16/20 pour moi !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire