samedi 27 juin 2015

Sur les marches d'Oort (Emilie Querbalec)

Les ténèbres règnent aux frontières du système solaire. Sur les marches d’Oort, un sculpteur de matière-vie est hanté par le souvenir de sa défunte épouse. Son ambition ? Redonner vie à son amour par la magie de son art. Ce qu'il ne sait pas, c’est que sa fille a élevé une prière aux forces tapies dans l’ombre. Or, on ne réveille pas Gaoden, le dieu des morts, sans devoir en payer le prix fort...

De sa plume sensible et élégante, Émilie Querbalec revisite les classiques de la littérature fantastique japonaise en nous transportant dans un univers onirique teinté de science-fiction. Ses descriptions vivantes nous ouvrent les portes sur ces mondes flottants où se mêlent désenchantements et espoirs.

Je tiens en premier lieu à remercier les Editions Fantasmagorie pour ce partenariat !

Sur les marches d’Oort nous présente Noriev, un homme qui vit sur Oort, veuf et père d’une petite enfant. Ce sculpteur de matière-vie (si je ne me trompe pas), désespéré depuis le décès de sa femme, se consacre chaque nuit à essayer de la recréer. Jusqu’à ce jour où Mei, sa fille, fasse une prière qui pourrait bouleverser encore une fois sa vie…

À nouveau, j’ai découvert une nouvelle qui m’a un peu époustouflée. Elle est totalement différente de L’Essence de jusériame, et pourtant, possède des qualités similaires que je vais m’appliquer à vous décrire.

Tout d’abord, le premier élément que vous pouvez noter est la plume. Elle est belle, riche et presque poétique aussi. On sent que les mots ont été choisis avec soin sans que cela pèse, mais que pour bien au contraire, le lecteur puisse réellement plonger dans l’univers si particulier de la nouvelle. On reconnaît l’empreinte japonaise, très vite, avec cependant une petite touche en plus.

Le lecteur est donc tout de suite immergé dans ce nouveau monde qu’on touche du bout des doigts, mais qui semble aussi complexe et construit qu’une galaxie. J’admire toujours les auteurs qui savent en imposer autant en si peu de pages. Même les personnages ont leur histoire, c’est vraiment travaillé. J’avoue cependant que j’aurais presque désiré un peu plus de détails pour Mei, la petite fille. Ça reste une nouvelle et on ne peut pas non plus demander tout ce qu’on pourrait trouver dans un roman. Donc ça passe très bien ici.

L’ambiance de la nouvelle est très particulière. Elle fait appel en effet au registre onirique, avec des références qui m’échappent très certainement mais me rappelle les films d’animation japonais que j’ai visionnés. On se rapproche plus du rêve un peu… pas glauque, mais presque, quand même. Des esprits, des croyances étranges, des désespoirs et peu de lumière. Pourtant, moi qui suis très sensible, je n’ai pas été effrayée. Je n’ai pas non plus été très à l’aise, mais je restais curieuse. Un peu « berk » sur certains points, mais intriguée de savoir comment tout ceci allait se finir.

Parce qu’au final, on évolue comme dans un rêve. Est-ce que ça va se terminer ? Comment ça va se terminer ? C’est vrai ou non ? Que signifie tout ceci ? J’ai apprécié que la gamine ait son rôle à jouer et qu’il y ait quelque chose à tirer de ces évènements à la fin. C’est glauque, mais quelque part, ça apporte un peu de lumière. Même au niveau des sentiments, on suit facilement les personnages bien que l’on soit en recul par rapport à eux, externes et légèrement surpris de ce que l’on peut rencontrer.

En conclusion, j’ai fait un voyage intriguant à l’ambiance particulière mais qui m’aura aussi laissé une trace. On ne peut que reconnaître le talent d’Emilie Querbalec, qui vous fera évoluer dans une nouvelle comme dans un rêve particulier aux résonnances japonaises, mais pas que. Au moyen d’une belle plume, évoluez dans un nouvel univers duquel vous pourrez vous poser des questions mais aussi voir la lumière apparaître à la fin des quelques pages dont vous disposerez ! Bel imaginaire tout de même !
Ce sera pour moi un 15/20 (non, pas plus parce que l’ambiance un peu étrange m’aura moins convenue que la fantasy plus habituelle, question de goût personnel) et je vous recommande cette nouvelle !

PS : la couverture prend son sens une fois qu’on a lu le texte et wouah, elle convient parfaitement !

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