dimanche 31 janvier 2016

Le Joyau (Amy Ewing)

Tome 1

Qui dit Joyau dit richesse. Qui dit Joyau dit beauté. Qui dit Joyau dit royauté. Mais pour les filles comme Violet, le Joyau est avant tout synonyme de servitude. Et pas n'importe quelle servitude : Violet est née et a grandi dans le Marais avant d'être formée dans l'optique de devenir Mère-Porteuse pour la royauté. En effet, au sein du Joyau, la seule chose qui prime sur l'opulence et le luxe, c'est la descendance...
Achetée par la Duchesse du Lac lors de l'Enchère des Mères-Porteuses, Violet est accueillie par une gifle. Désormais connue sous l'appellation #197, elle va rapidement découvrir la brutale réalité qui sous-tend l'étincelante façade du Joyau : cruauté, trahisons et violence sourde sont les méthodes de la royauté.
Violet doit accepter ce sinistre quotidien... et tâcher de rester en vie. Mais c'est alors que naît une romance interdite entre elle et un séduisant jeune homme, loué pour servir de compagnon à la nièce aigrie de la Duchesse. Bien que la présence de ce dernier vienne illuminer le sombre quotidien de Violet au cœur du Joyau, les conséquences de leur relation illicite vont dépasser ce qu'ils redoutaient...

Avant de commencer cette histoire, je possédais quelques appréhensions : rien qu’avec la couverture, j’avais peur de me retrouver dans une nouvelle Sélection et ce n’était absolument pas le but recherché. Mais j’ai tenté et quelle surprise, quelle surprise !

Le Joyau 1 nous embarque dans un univers dystopique dans lequel la Royauté est remise en place, et où ceux qui en font partie dirigent le monde… sans pouvoir procréer. Quelque chose en eux rend les fœtus non viables, alors que certaines jeunes femmes issues des cercles beaucoup plus pauvres, elles, possèdent toutes les qualités pour enfanter. C’est ainsi qu’est instituée le principe des mères-porteuses. Violet Lasting en est une : elle n’a pas décidé de son avenir, et va se retrouver projetée dans le Joyau, dans cette royauté si cruelle qui ne pense qu’à l’utiliser.

Quand j’ai mis le nez dans ce roman, je ne m’attendais pas à trouver quelque chose d’aussi dur et cruel, teinté d’espérance et de douceur sur les bords. C’est vraiment un bouquin qui ne noue épargne pas, original et novateur, avec pourtant des concepts que nous connaissons très bien… celui de l’esclavagisme. Parce que c’est de ça qu’il s’agit, en somme. C’en est une autre forme.

Le début du roman nous permet de découvrir ce qu’est être mère porteuse, puisque c’est Violet qui raconte l’histoire. Nous faisons sa connaissance, celle d’une jeune femme de 16 ans qui n’a pas décidé de son sort mais qui possède malgré tout un vrai caractère. Avec Raven, sa meilleure amie, nous plongeons dans la Vente aux Enchères, après avoir vécu leurs derniers instants en tant qu’élèves… ou jeunes filles encore libres.

L’intrigue se met rapidement en place, ça ne va ni trop vite, ni trop lentement, et les informations qui nous permettent d’appréhender l’univers viennent à point nommé : n’essayez pas de comprendre avant que les infos vous soient données ! En même temps, si on est intrigué et qu’on a toujours envie d’en savoir plus, on se laisse facilement porter.
Une fois qu’on a les clefs en mains, on commence à appréhender le tableau d’une autre manière, et on remarque qu’en effet, le tout est impitoyable.

Là, nous abordons un point qui m’aura grandement plu : ce livre nous fait réagir. Les émotions qu’il suscite sont fortes, tant par les moments de sensualité qui nous embarquent, que par les moments où la condition humaine n’est pas respectée : le Joyau implique que la Royauté se considère comme propriétaires de certains êtres, et ce qu’ils leur infligent est juste… révoltant. Proprement révoltant.

Difficile de rester insensible à tout ceci, donc. Violet est un personnage attachant, fort, même si elle est obligée de se soumettre. J’ai apprécié voyager à ses côtés, même si elle n’est pas parfaite et que ses réactions peuvent parfois nous agacer. Je suis restée concernée par ce qui lui arrivait, tremblant avec elle à maintes occasions.

En parlant des personnages, il s’en trouve une pelée, dans ce bouquin. Tous ont un petit truc qui vous fait réagir aussi, et il est difficile de ne pas se positionner à leur sujet : vous les aimez ou non, même si parfois, ils peuvent vous faire varier dans vos ressentis. J’ai beaucoup apprécié Ash, j’ai vraiment aimé détester la duchesse… et Lucien m’a inspiré des sentiments contradictoires, encore.

La plume ? Je dirais sympathique. Elle n’est pas transcendante, mais elle est un bon véhicule de l’histoire : on sent aussi du caractère dedans. Pour moi, ce qui fait la force de ce bouquin, c’est l’intrigue légèrement tortueuse, implacable et qui laisse quand même filtrer de l’espoir, malgré une situation où tout semble perdu. Sérieusement, j’ai été embarquée, choquée, révoltée, la petite romance m’a fait fondre et la fin…

Oh, la fin. Amy Ewing fait définitivement partie de ces auteurs qui savent clore un roman sur une note d’incertitude chronique, sur Le moment où il ne faudrait pas, et pourtant… ça tient du génie et du sadisme.

En conclusion, pour cette chronique au final pas si longue que ça, le premier tome du Joyau m’aura réellement surprise. Je ne m’attendais pas à autant apprécier, ni à plonger dans un univers aussi travaillé, une dystopie probable même si un peu surnaturelle, aux reflets d’une humanité impitoyable et pourtant si fidèle à ce que nous pouvons être. Il y a le pire, il y a aussi le meilleur, avec des personnages emblématiques qui sauront vous faire voyager, une romance toute sensuelle et des rebondissements à la clef ! Faites juste attention : la consommation du 1 peut entraîner celle très rapide du 2 !
Ce sera donc un 17/20 pour moi et j’ai la ferme intention de prendre le 2 quand je pourrai ! (viens, petit porte-monnaie, on va trouver un arrangement et… non ! Ne me mords pas !)

2 commentaires:

  1. Je t'avais dit (sur LLSLPQLME je crois ^^) que je passerai sur ta chaîne, me voici maintenant sur le blog. Et franchement, j'aime beaucoup les deux, sans vraiment préférer l'un spécialement, ils sont tous deux géniaux :D
    J'adore ta manière de chroniquer aussi, et cette critique particulièrement ! Si j'ai l'occasion (et l'argent surtout :')) d'acheter ce roman bientôt, je n'hésiterai pas (en plus il fait partie de la collection R *-*)
    Enfin voilà, bon courage pour la suite, parce que tu gères la fougère ♥

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