dimanche 3 juillet 2016

Une vie ne suffit pas (Annie Fayet)

Comment survivre dans la France profonde et traditionaliste de la fin du XIXème siècle, quand on porte en son sein un enfant illégitime ? Marie va devoir l’apprendre à ses dépens. Abandonnée par Guillaume et confrontée à la vindicte villageoise, elle ne trouve de salut que dans la fuite. C’est alors que commence son combat vers la liberté. La sienne et celle de l’enfant qu’elle s'apprête à mettre au monde.
Au fils des épreuves souvent douloureuses qui jalonnent sa route, Marie avance pas à pas, tire les leçons de ses erreurs, évolue, se transforme pour devenir une femme forte, courageuse, déterminée.
Malgré la volonté farouche dont elle fait preuve, le chemin qui mène à la sérénité est long et difficile... Elle y est presque parvenue quand éclate la Grande Guerre. Dans cette folie meurtrière, une synchronicité troublante fait ressurgir son passé de manière inattendue...
Une vie suffit-elle pour accomplir tout ce que nous souhaitons réaliser ? Certains y parviennent. Pour d’autres, le destin en décide autrement…
"Des collines mordorées du Lot à l'enfer sanglant de Verdun, cette fresque romanesque est une ode à l'amour de deux êtres pris dans la tourmente de la passion, des doutes et des évènements historiques... Un portrait de femme émouvant...Une fabuleuse leçon de vie."

Voici (enfin) ma chronique sur ce presque coup de cœur, sur ce livre qui a été une excellente découverte alors que je ne m’y attendais pas du tout ! Oh, certes, j’espérais une très bonne lecture… mais pas à ce point-là !

Une vie ne suffit pas, c’est l’histoire de Marie, une jeune femme à la fin du XIXème siècle, qui va tomber amoureuse du fils du châtelain et tomber enceinte… elle qui est issue d’une famille très humble, qui n’a pas été épargnée par la vie malgré son jeune âge, va être amenée à faire des choix très durs pour assurer un avenir à son enfant et pour avancer dans sa vie. Jusqu’à la fin de la Première Guerre Mondiale, nous suivrons ses pas, ceux de son amant, ceux de son enfant… une véritable immersion dans le passé, dans un parcours de vie fascinant !

Dès le départ du livre, on ne peut que constater la qualité de la plume, tout à fait poétique et qui vous plonge dans l’histoire sans aucune difficulté ! J’aurais été une enfant encore coincée dans mon lit avec ma grand-mère lorsqu’elle me racontait des contes, ça n’aurait pas mieux marché ! J’ai immédiatement été bluffée par ce style, par cette richesse de vocabulaire, totalement conquise !

Ensuite, j’ai découvert une intrigue qui débutait tranquillement, avec ses joies calmes, ses peines discrètes mais non moins puissantes… bref, une plongée dans un passé réaliste et qui s’avère très, très vite passionnant ! Si le départ est doux, dès que Marie rencontre Guillaume, tout devient plus vivant, plus entraîné, et nos propres ressentis semblent exaltés. Si vous saviez à quel point j’ai été tendue, à quel point j’ai savouré chaque émotion pour trembler et à quel point j’ai été accrochée à ce roman ! Bon sang !

Marie est un personnage très attachant, plein de volonté et de qualités, même si elle possède bon nombre de fêlures et que nous la voyons dans des situations de détresse profonde qui nous la révèlent d’une humanité sincère. J’ai énormément apprécié son personnage : j’ai été incapable de la juger alors que je n’étais pas forcément d’accord avec ses choix. C’était pareil avec Guillaume, qu’on pourrait parfois prendre pour un connard sans s’y résoudre tout à fait. Tous les deux m’ont transportée hors du temps, hors de mes propres pensées, et leur histoire, bien que difficile, m’a touchée.

Les différents temps du récit sont tous époustouflants. Qu’il s’agisse de la vie tranquille à la campagne, avec ses mœurs, ses commérages… ou de la vie difficile dans un bourg alors que la guerre a emporté tous les hommes vaillants, tout est pensé et je pense sincèrement qu’Annie Fayet a fait des recherches pour conférer encore plus de véracité à son histoire. Alliées à sa plume si belle, c’est juste fantastique !

J’aimerais tout vous décrire de ce que j’ai ressenti : les révoltes, les réflexions sur les paroles de certains personnages, mon attachement à d’autres, ce sentiment de voyager parfois auprès d’eux mais aussi auprès de moi… oui, de moi ! Je suis persuadée que tous ceux qui lisent ce genre de livres, observent les personnages faire des choix malaisés, se demandent eux-mêmes ce qu’ils auraient fait, malgré ce qu’ils peuvent juger sur l’instant. C’est ce qui s’est produit. Et avec cette histoire où l’amour est partout, dans toutes ses formes, j’ai hésité. Je ne suis pas sûre que j’aurais agi autrement que comme Marie…

Et du coup, vous voilà aussi propulsés dans une nouvelle dimension : Marie devient une sorte d’amie, vous voyez tout, expérimentez tout de son histoire avec Guillaume, de ses terreurs, ses passions… bref, je crois que je mélange un peu tout. Je ne sais même plus quoi dire sur ce qui a été génial dans ce livre. Une chose est sûre : j’ai été secouée comme un prunier récalcitrant au niveau de mes ressentis, j’ai oublié le monde et je ne voulais pas que ça s’arrête, ou si… pour laisser les personnages vivre seuls, sans moi.

Les reproches que j’aurais à faire ? Ils sont minimes et classiques, vous aurez deviné, pour ceux qui me lisent depuis longtemps : les scènes de sexe étaient un peu trop détaillées pour moi, même si c’était amené de façon naturelle, un peu comme le reste du roman. Cela étant, tout paraît couler de source, être amené de façon logique, naturelle, oui, comme dans une véritable histoire de vie jalonnée de tellement de choses qu’une existence semble ne pas suffire pour tout expérimenter et absorber.

Une vie ne suffit pas… c’est en arrivant à la fin du roman que vous comprenez. Marie a tellement vécu, tellement traversé, et vous, vous avez tellement éprouvé avec elle et avec Guillaume, dans des moments terribles, que vous vous faites la remarque qu’en effet, une existence ne suffit pas pour tout ça. Et pourtant… ahlala, et pourtant !

En conclusion, le roman d’Annie Fayet a été une excellente découverte. Presque un coup de cœur ! Il le deviendra peut-être par la suite, vu toutes les qualités qu’il possède et ce qu’il aura suscité en moi. J’en suis encore stupéfaite et émerveillée. Le contexte historique, l’intrigue qui ne pourra pas vous laisser indifférent, la ronde des sentiments qui vous laisse pantois à la fin ou presque, les personnages uniques, réalistes et attachants… les nombreuses leçons de vie que l’on peut en tirer : il serait encore une fois trop long de vous énumérer tout ce qu’il y a de bon dans Une vie ne suffit pas. L’auteur a une plume incroyable qui vous transporte hors du monde et qui vous fera traverser quasiment une existence entière, suspendu à ses lignes.
Alors ? Qu’attendez-vous pour vous ruer dessus ? Foncez ! Ce sera un 19/20 pour moi !

1 commentaire:

  1. Les mots me manquent Charlène pour exprimer ce que j'ai ressenti en lisant votre chronique sur mon livre... l'Éden des rêves porte bien son nom puisque c'est un rêve que vous m'offrez avec ces lignes. Je suis profondément touchée. Merci de tout mon cœur, de toute mon âme pour ce merveilleux cadeau :-) !

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