A l'ombre du Cyclone,
les célèbres montagnes russes de Coney Island, là où New York se jette dans la
mer, Angela et June, deux jeunes filles que tout oppose, se construisent
ensemble dans une amitié indéfectible. A l'ombre du Cyclone, les célèbres
montagnes russes de Coney Island, là où New York se jette dans la mer, Angela
et June, deux jeunes filles que tout oppose, se construisent ensemble dans une
amitié indéfectible.
Puisque j’ai du temps devant moi et du retard à rattraper, c’est
l’occasion parfaite pour rédiger mes chroniques ! Donc c’est parti pour Miss Cyclone, un roman qui a su me
plaire, exactement comme je m’y attendais !
Miss Cyclone est l’histoire
de deux amies inséparables que tout différencie : Angela et June. L’une
vit dans HLM, l’autre dans un quartier huppé, mais rien, au fil des années, ne
saura les séparer. Au rythme des évènements qui ont marqué New York, le lecteur
est invité à suivre ces deux jeunes filles, puis femmes, dans leurs parcours de
vie uniques, ensemble.
Encore une fois, il m’est difficile de vous faire un résumé
assez correct de ce que vous pouvez trouver dans cette histoire forte et peu
commune. Si l’histoire de June et Angela est celle d’une amitié, elle est aussi
celle de deux destinées diamétralement opposées et fascinantes, touchantes.
Angela vit dans un HLM. Son avenir est déjà programmé :
elle se mariera avec Nick, son petit ami, et restera à Coney Island. June,
issue d’une famille aisée, elle, est la roue libre du duo, et son avenir est
tout sauf défini. La nuit où New York et le monde pleurent John Lennon
ensemble, la vie d’Angela va être totalement chamboulée : de projets qui
auraient encore pu être chamboulés, sa vie avec Nick va devenir réalité,
fatalité. Son caractère, dès lors, va évoluer tranquillement, avec la force d’un
long fleuve. Un long fleuve qui pourra peut-être un jour se réveiller, se
révolter. June, elle, va évoluer, tout en restant quelque part une adolescente
dans sa tête, dans ses actes, mais pas tout à fait.
Comme on peut le voir, les deux femmes sont vraiment très
différentes. Elles sont même elles aussi difficiles à résumer, parce que chacune
possède une personnalité semblable à un caléidoscope : leurs facettes sont
multiples. N’allez pas croire qu’elles ont des personnalités multiples, mais
plutôt que chacune possède des traits surprenants et inattendus qui vont
émerger au fur et à mesure de la vie. C’est une grande force des personnages de
Laurence Peyrin, ça, ce côté puissant des caractères et de la psychologie !
Le roman voit son intrigue tourner autour de la vie des deux
femmes, mais aussi et surtout autour d’Angela, il faut dire. C’est surtout elle
que l’on suit, elle qui devient la femme forte presque insoupçonnée. Et tout
ceci sur le tempo de grands évènements marquants dont Laurence Peyrin a su
capter l’essence et l’ambiance générale. J’ai beaucoup apprécié ces « points
culture » qui servent l’histoire. Tout est renseigné et fondu dans le
quotidien de celles que nous suivons. On s’y croit !
Au niveau de la plume, elle est concise, puissante et
percutante. En soi, le roman n’est pas très long, sauf qu’il réussit à résumer
presque une vie, non, deux ! L’auteur a le don de choisir ses mots, ses
scènes, d’ellipser au bon moment pour que le lecteur sache quoi deviner, tout
en laissant dans une zone d’ombre pour les révélations qu’elle va lâcher. Je trouve
qu’il faut beaucoup de maîtrise pour cela, et c’est ainsi qu’on remarque que
Laurence Peyrin a un véritable style et qu’elle sait en même temps embarquer
son lecteur dans une histoire qu’on aura de la peine à lâcher. Elle cumule les
qualités !
À propos de l’intrigue et des rebondissements, rien de
fantasque à l’intérieur, et pourtant, tout est vécu par le lecteur comme des
retentissements incroyables ou presque. Il y a une force de l’évènement, qu’il
s’agisse de ce qui impacte directement nos héroïnes, ou d’actions qui se
déroulent en fond de toile. Il est évident que tout est mêlé, exactement comme
lorsque nous apprenons de grandes nouvelles, de grands évènements à échelle
mondiale. Tout entre en résonnance, et c’est aussi ce qui confère une puissance
certaine au roman, parce que c’est comme si, dans une danse complexe, les
évènements se répondaient. D’où une certaine fascination déjà provoquée par les
caractères de June et Angela, assez atypiques !
Un autre point fort du roman ? Les sentiments et les
pensées des personnages. Il y a beaucoup de non-dits qui n’auraient pas plus
signifié que s’ils avaient été criés. Laurence Peyrin a une justesse dans ses
propos qui nous permet de nous mettre quasiment exactement à la place des deux
femmes, et surtout d’Angela. June reste l’électron libre qu’on aime bien, qui
nous étonne, mais qu’on ne comprend pas vraiment. Elle est insaisissable,
beaucoup plus qu’Angela, qui nous est plus proche.
Concernant les valeurs, ce roman nous questionne. Il est
impossible de poser un jugement sur qui que ce soit dans cette affaire, dans
ces affaires, exactement comme je l’avais remarqué dans La drôle de vie de Zelda Zonk. Les personnages ont beau agir de
façon répréhensible sur des tableaux divers, on ne peut pas les juger, parce qu’ils
sont tellement humains que c’est juste pas possible. Pour autant, l’amour de la
famille est présent, la force d’avancer aussi, l’amitié au-delà de tout… mais
surtout, ce qui apparaît sur la fin, c’est le droit pour chacun de faire des
choix sans que les circonstances ne nous incline à quoi que ce soit. Faire ses
choix soi-même, s’accorder d’être soi-même, sans influence extérieure. Ça, c’est
super important et très beau, comme message !
En conclusion, Miss Cyclone
a été une très belle lecture pour moi. Je savais que Laurence Peyrin allait m’embarquer
dans une histoire prenante, j’ai pourtant été surprise et admirative de sa
plume concise, puissante et percutante. Elle a le don de manier les mots pour
nous présenter des personnages extrêmement riches dans leurs caractères et leur
façon de penser, au milieu d’une intrigue forte, réaliste et prenante, qui fera
réfléchir à bien des égards. Bref, gros succès pour moi, et ce sera un 18/20 ! Je vous le conseille plus
que franchement !
Vous résumez et analysez parfaitement ce livre que j'ai adoré.
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