Une formidable
aventure de cape et d'épée.
Champagne, 1382.
Quand, après six années de croisade, Jacques de Charny regagne enfin ses
terres, il découvre, stupéfait, une foule immense massée devant l'église du
château.
De toute l'Europe, des
pèlerins affluent pour prier devant la relique extraordinaire détenue par la
famille : le saint suaire, sur lequel apparaît le corps martyrisé du Christ.
Pour sauver le domaine de la faillite, Jeanne, la mère de Jacques, a décidé d'exposer
publiquement cette relique cachée aux yeux du monde depuis des décennies.
Alors qu'il espérait
être accueilli à bras ouverts, Jacques se heurte à la défiance et l'hostilité
de tous. Sa mère, la première, lui reproche d'avoir ruiné la seigneurie avec
ses voyages en Orient. Pierre d'Arcis, l'implacable évêque de Troyes, veut
interdire l'exposition du drap sacré. Et même sa promise, la ravissante Hélène,
s'est mariée à un barbon... Seuls ses deux amis d'enfance, Miles, le
bouillonnant comte de Brienne, et Arnaut, le fougueux chevalier de Jaucourt,
semblent se réjouir de son retour.
C'est alors qu'un
jeune seigneur et sa suite arrivent en Champagne pour admirer la sainte
relique. Pour Jacques, cette visite inattendue va s'avérer providentielle...
Avec Le Seigneur de
Charny, Laurent Decaux nous offre un grand roman d'aventure où la passion,
l'audace et l'amitié triomphent de la mort et du déshonneur.
Non, vous ne rêvez pas ! Il s’agit bien d’une chronique !
Une chronique, oui !
Le Seigneur de Charny
nous embarque à la fin du 14ème siècle, auprès de Jacques Charny,
qui revient de 6 années de croisades qui ne se sont pas passées comme il l’aurait
souhaité. Il pense revenir en héros, ou du moins, être accueilli avec amour,
respect et admiration. Il découvre pourtant à son retour que sa famille a dû se
saigner pour lui permettre ce voyage, et qu’elle lui en veut. Les Charny
exposent désormais le Linceul du Christ, et des milliers de pèlerins viennent
chaque année pour l’adorer. Leurs revenus proviennent de ceci, mais ce n’est
pas assez… comment Jacques fera-t-il pour redorer son blason, récupérer l’estime
de sa famille, et lui permettre d’échapper à la faillite ? L’arrivée d’un
jeune seigneur d’Anjou un peu particulier pourrait bien être le miracle attendu
par Jacques…
Si je suis assez amatrice de romans historiques, plusieurs
raisons m’ont en plus poussée à lire ce bouquin. D’abord, la mention du suaire
du Christ m’a tout de suite topé dans l’œil. Ensuite, il s’agit d’une période
historique que je ne connais pas tellement, et j’aime bien apprendre des trucs.
Je me suis donc plongée dans ce bouquin en espérant l’apprécier. Ça a été le
cas !
J’espère ne pas trop m’emmêler les pinceaux en vous faisant
ma chronique, j’ai l’impression d’être déjà rouillée. Dès le début du bouquin,
nous nous lions d’attachement pour Jacques, qui pensait bien faire en partant
pour ce voyage, et se voit reprocher tellement de choses en revenant. Il vit
dans l’ombre d’un père illustre, et cela lui pèse beaucoup. La situation à
Lirey va lui en mettre un coup aussi. On l’apprécie assez vite, pour sa
droiture, et pour sa détermination. Il ne fait pas toujours tout juste, et fait
même des erreurs, mais on l’aime bien, en fait.
L’ensemble des personnages est appréciable, de fait. J’ai eu
du mal avec la sœur de Jacques, ainsi qu’avec sa mère et au départ, avec le
jeune seigneur inconnu qui va débarquer. Il y a quelque chose de pas net chez
lui qui se dévoile ensuite. Mais sinon, tous ont des personnalités uniques, qui
résonnent avec l’époque de chevalerie tant regrettée par ces mêmes
protagonistes. J’ai eu l’impression, surtout avec Jacques, Miles et Arnaut, de
retrouver un peu des Trois Mousquetaires.
Il y avait beaucoup de similitudes dans les caractères, je dois l’avouer !
Au niveau de l’intrigue, elle m’a bien intéressée. Je n’étais
pas fascinée comme j’aurais aimé l’être, mais je pense que cela tient au ton de
la narration, et à l’époque, au contexte du roman. Cela ne m’a pas empêchée d’apprécier
l’histoire en général, mais j’admets là aussi qu’après un début un peu lent
pour le retour de Jacques, une fois que tout est bien lancé et qu’il faut se
bouger, là, j’ai été prise dans le roman. Je ne peux m’empêcher encore une fois
de faire la comparaison avec des romans plus classiques de capes et d’épée, où
il faut un temps de mise en place avant l’action. C’est exactement ce que
Laurent Decaux nous propose. De fait, j’aurais apprécié que cela dure plus,
parce que j’ai l’habitude avec des romans classiques que les péripéties durent
plus longtemps. Mais c’était très bien quand même !
La plume de Laurent Decaux est simple, mais ajustée. Il parvient
à donner vie à ses personnages, leur offrant les mœurs de l’époque, et des
comportements, des paroles qui les ancrent dans cette période. La narration est
légère, on a vraiment l’impression d’être devant une scène et on observe ce qui
se passe. On comprend avec Jacques tout ce qui s’est produit pendant son
absence, puis une fois que le rythme devient plus cadencé, on se laisse
embarquer dans l’action. Et la fin nous laisse un peu pantois, parce qu’on ne s’y
attendait pas. C’est à ce moment-là que vous réalisez que vous vous êtes
laissés prendre, parce que votre cœur réagit et peut protester face au revers
essuyé…
Avant que je ne passe aux valeurs, je tenais à mentionner l’aspect
historique sur lequel se base le roman. Bien sûr, il y a de la fiction, mais
pendant la lecture, le lecteur peut s’apercevoir à quel point Laurent Decaux s’est
renseigné pour offrir une densité contextuelle à son roman. C’est toujours un
bon point que d’évoluer en pensée dans un livre qui a de solides bases comme ici.
De plus, les anecdotes en fin de roman enrichissent encore la lecture que nous
venons de faire, et c’est franchement sympa, je trouve !
Les valeurs ? L’amitié et la famille sont au cœur de ce
roman. Il y a aussi de beaux débats entre différents points de vue de religion,
sur l’application des règles et l’application du cœur. J’ai trouvé ça aussi
amusant que riche pour ma propre réflexion, parce que ce sont des sujets que j’ai
croisés il y a peu dans mon parcours spirituel. En dehors de ça, j’ai aimé les
liens entre Miles, Arnaut et Jacques, mais aussi envers le seigneur inconnu et
certains membres de son entourage. Il y a quelques subtilités qui se dégagent
et qui peuvent nous interpeller, en dehors de l’histoire principale, et de la
détermination de Jacques Charny pour redorer son blason.
En conclusion, Le
Seigneur de Charny aura été une chouette lecture pour moi. J’en ai appris
plus sur le 14ème siècle, j’ai évolué en tant que lectrice auprès de
personnages qui m’ont rappelé des Mousquetaires que j’aime tellement, et dans
une intrigue qui rappelle vraiment les romans de cape et d’épée de Dumas et
compagnie, mais en plus court. Le roman est vraiment renseigné, se pose sur de
solides bases, avec une plume simple mais ajustée, et finit par nous embarquer
pour nous laisser sur une fin surprenante, mais pas inintéressante. Ce sera
donc un 16/20 pour moi, et je vous
recommande ce roman, évidemment !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire