Un chat abandonné.
Un chef cuisinier veuf
et père.
Une enfant singulière.
Une femme sous
emprise.
Lorsque quatre vies
tourmentées entrent en collision, n’est-ce pas un signe du destin ? À six mains
et huit pattes, seront-ils plus forts ?
Chahutés mais jamais
vaincus, nos héros prouvent que rien n’est immuable tant que l’on est vivant.
Non, non, vous ne rêvez pas ! C’est bien une nouvelle
chronique sur le blog ! La deuxième du mois d’octobre 2017 ! Et je ne
crois pas que la neige soit prochainement annoncée par la météo, mais je ne
suis sûre de rien… hihi !
C’est toi le chat
nous embarque auprès d’une petite bande familiale. Harold est un chat qui vient
d’être abandonné, au caractère assez bien trempé, et qui va être accueilli dans
une famille un peu atypique : celle de Paul et Louise, qui vivent sans
Aurélia. Il manque une maman et une femme, et aucun des deux ne se construit
très bien, même s’ils font de leur mieux. L’arrivée d’Harold coïncide avec
beaucoup de vagues dans cette famille : Paul qui essaie de sortir à nouveau,
puis qui va rencontrer quelqu’un sans trop savoir comment, Louise qui est
beaucoup plus évoluée intellectuellement et qui souffre déjà à l’école. Et le
chat, au milieu, qui va essayer de survivre… un savant mélange bien onctueux !
En débutant ce roman, je ne savais pas trop quoi penser. J’avais
déjà croisé le nom de Laura Trompette sur des couvertures de romans qui ne me
faisaient pas forcément envie. Mais le chat, l’aspect psychologique présentés
dans le résumé m’ont convaincue. Quelle bonne idée j’ai eu de lui laisser sa
chance !
Laura Trompette nous démontre très vite que sa plume est
douce, précise, et qu’elle sait s’accorder à ses personnages. Difficile de
confondre la narration d’Harold et celle de Paul ! Elle fait véritablement
émerger la personnalité de chacun dès le début, puis parvient à créer une
évolution dans leurs caractères au fur et à mesure, ce qui est assez fort. Surtout
quand on voit l’épaisseur du roman ! En plus de cela, nous sommes
confrontés à un (voire deux !) points de vue masculin, ce qui change pas
mal la dynamique de la « romance », et je dirais même de l’histoire
en général. C’était fascinant !
Là où j’ai été curieusement surprise aussi, ça a été de me
dire que la narration avec Paul ressemblait parfois à ce que je trouvais dans
les romans de Gilles Legardinier, dans la façon de nous présenter les choses. Ça
m’a beaucoup charmée, parce que c’était simple, humain, et touchant. Et tout le
long du roman regorge de passages soit très drôles et cocasses, directs, avec
Harold, soit de touches plus humaines, douces et convaincantes de la part de
Paul. Je pense qu’il faut beaucoup de psychologie et de sensibilité à l’autre
pour réussir à écrire un bouquin comme ça, sans se perdre dans une narration
trop complexe et aller à l’essentiel. Pour moi, Laura Trompette l’aura très
bien réussi !
En plus de cela, la thématique centrale de (re)construction
est très enrichissante. De bien des façons, l’auteure nous invite à changer
notre regard sur différentes choses, à la tolérance, et la tolérance envers
soi-même. Louise est pour cela un bel exemple, parce que son enfance n’est
vraiment pas évidente, et ses proches l’accompagnent comme ils le peuvent, avec
beaucoup d’amour et de tendresse. Paul aussi est bien entouré, même s’il fait
face à des défis qu’il n’aurait jamais imaginés.
Après, n’allez pas croire que le roman est pesant, au
contraire ! Il se lit de façon très fluide, très légère, même si on ne
peut éviter de se plonger dedans parfois avec un peu de gravité, vu les thèmes
abordés. Comme le tout est abordé avec simplicité, sans fioritures, c’est juste
un plaisir à lire, mais qui fait aussi réfléchir. Avec l’automne qui s’installe
véritablement, c’est super à lire avec une boisson chaude sous un plaid !
Et comme je n’ai pas grand-chose de plus à dire, hormis que
le rythme est prenant, tranquille, et que l’alternance des points de vue donne
un bon dynamise au roman, je vais clore cette chronique ! On dirait que la
douce efficacité de la plume de Laura Trompette m’aura contaminée (du moins, je
l’espère !).
Je vous conseille donc C’est
toi le chat, une histoire qui regorge de jolis messages, dans laquelle vous
rencontrerez un chat au caractère bien trempé, au langage assez châtié (aha),
tout en côtoyant une famille en reconstruction, tranquillement mais sûrement. Ce
roman est doux, réaliste et touchant, avec une plume très maîtrisée et
chaleureuse, qui met en valeur des personnages intéressants et riches. Aucun jugement,
au contraire, c’est une invitation à avancer sur le chemin de la vie, surtout
quand on n’a pas été épargné. Ce sera donc un 17/20 pour moi !
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