Tome 1 : La Révélation des Enchanteurs
Emmett sentait les
mots venir à lui comme une évidence, comme si son âme lui dictait que le moment
était venu alors que sa conscience lui criait de laisser cette fille loin de
tout ça. Et son âme prit le dessus, enflammant ses veines, embrassant le destin
qui le poussait sans relâche vers Lana Taylor. Pourtant, il est fort recommandé
de ne pas fréquenter quelqu'un capable de vous transcender. Surtout lorsqu'il
s'agit d'une humaine que vous pourriez briser d'un simple battement de cils. Ou
de cœur. Et même si elle parvenait malgré tout à rester en vie, ni Emmett ni
Lana ne pouvait imaginer la menace qui lévitait au-dessus de leur tête comme
une épée de Damoclès, silencieuse, prête à s'abattre sur sa cible.
Bon, et si je vous parlais d’un livre qui m’a un peu laissée
sur ma faim ?
Le premier tome d’Emmett
Llewelyn nous embarque auprès d’Emmett, qui va apprendre qu’il est plus qu’un
simple humain. Juste après sa rencontre avec Lana, tout va lui tomber un peu
dessus. L’amour, les pouvoirs, les secrets… il ira de révélations en
révélations, devant accepter que le monde qu’il a toujours côtoyé n’est pas le
sien, et que désormais, ses relations vont vraiment se compliquer.
Pardonnez-moi si mon résumé n’est pas très attirant, j’avoue
avoir du mal à rassembler suffisamment de points pour réaliser quelque chose d’intéressant.
Mais comme je suis rarement satisfaite de mes résumés, on dira que je ne déroge
pas à ma propre règle.
J’ai un peu hésité avant de vous écrire cette chronique. Je le
fais de moins en moins sur le blog, par manque d’envie, et pour retourner à la
source première de la lecture. Je prends plaisir à faire mes chroniques, quand j’ai
vraiment quelque chose à dire et à développer. Et je me suis fait la remarque
que c’était le cas, justement, pour La
révélation des enchanteurs. Attention, ma chronique ne va pas être très
positive, je vous préviens. J’ai eu du mal avec ma lecture, même si on y trouve
des points positifs !
Angeline Sirba nous a bien vendu son roman, elle nous a
donné envie de le lire lorsque la GrosseOp de Bragelonne a eu lieu cet été. J’avais
un peu perdu de mon enthousiasme entre temps, mais quand est venu le temps de
la lecture, je me suis dit : « pourquoi pas ». Le début du roman m’a vite fait
comprendre que j’allais un peu batailler.
On comprend très vite que l’auteur a une multitude d’idée,
une richesse dans son univers qui est indéniable, mais… qui est lourde. Dès les
premières pages, j’ai eu l’impression de la voir ramer pour nous apporter tout
ce qu’elle voulait nous transmettre, implantant ses personnages, son décor,
avec plus ou moins de maîtrise. Je le souligne : il y a vraiment beaucoup d’idées
et de détails, elle a pensé à tout. Mais pour le lecteur, c’est rapidement
fatiguant. Et plus on avance dans le bouquin, plus il y a des trucs qui
apparaissent comme par magie, alors qu’ils auraient pu être amenés avec plus de
douceur. Du coup, le lecteur est un peu perdu avec toute la profusion d’éléments
qu’il rencontre.
S’il n’est pas trop perdu, le lecteur va vouloir faire des
analogies, des comparaisons, avec des univers qu’il connaît. S’il est comme
moi, il va reconnaître des inspirations Twilight pour l’université, les
rapports entre Emmett et Lana, ainsi que Harry Potter. La richesse du contexte
enchanteur m’a donné envie de faire une comparaison point par point avec HP. C’est
dommage, parce qu’il y a de bonnes idées, mais j’ai eu la désagréable
impression que l’auteur avait pris chaque élément du monde de JK Rowling pour
en créer d’autres de même niveau. Ça
m’a poursuivie tout au long de ma lecture.
Au niveau de l’intrigue, par contre, oui, il y a de l’innovation,
même si j’ai senti des accointances avec Twilight, comme je l’ai dit. Le tout
devient vraiment intéressant et approfondi vers la fin du bouquin, même si à
partir de la moitié, déjà, on rame moins. Il y a quand même trop d’éléments qui
« plopent » de façon trop soudaine pour que ça soit vraiment fluide
et que ça embarque à fond le lecteur.
Concernant la fluidité, on va dire aussi que l’histoire d’amour…
est un bon gros coup de foudre magique. Je suis navrée de le présenter ainsi,
mais il n’y a que comme ça que vous pourrez accepter tout ce qui se produit et
qui lie Lana et Emmett. Sauf que quand vous avez assumé ce postulat, vous avez
envie de secouer Lana, qui elle ne l’accepte pas. C’est dur à gérer, en tant
que lecteur… surtout quand vous n’appréciez pas non plus follement Emmett.
Parce que oui, j’ai eu du mal avec un peu tous les
personnages, au final. Parfois, ils m’étaient sympathiques, d’autres fois ils m’agaçaient,
et souvent me laissaient promptement indifférente. Bien sûr, les moments clés
de l’histoire d’amour sont prenants, Angeline Sirba sait faire monter la
température, mais euh… de faire, avec le coup de foudre magique, ça faisait un
peu les montagnes russes, et j’ai regretté de ne pas pouvoir m’accrocher à
autre chose. Il manque pour moi quelque chose, une profondeur dans les
caractères des personnages, comme pour la mère d’Emmett, qui d’un seul coup
devient limite quelqu’un d’autre, y compris pour son fils.
Après, comme je l’ai dit et répété ici, il y a beaucoup d’idées.
Je ne regrette pas d’avoir lu ce premier tome, mais pour moi, il manque du
travail dessus. Je pense que ça pourrait faire un super roman, s’il était moins
dense, que les idées étaient amenées plus progressivement et non pas comme si
elles tombaient du ciel, et que le tout devenait plus crédible. On sent que l’auteur
y croit, mais j’ai eu de la peine à y croire avec elle. Si j’ai enchaîné la
deuxième moitié du roman avec beaucoup plus de facilité qu’au début, ce n’est
pas vraiment assez… Après, je sais que d’autres ont vraiment aimé, mais voilà,
c’est mon avis, mon ressenti.
À propos des valeurs, la quête de soi, de son identité est
bien sûr au centre. Emmett doit réapprendre qui il est, faire des choix, et il
en va de même pour Lana. La prise de responsabilités est importante, l’amour
apporte de la douceur, et enfin, le refus d’Emmett d’être considéré et traité
comme un privilégié malgré son statut est un bon point qu’il faut souligner. Mais
pour moi, il manque un petit peu aussi de mise en valeur de beaux messages.
En conclusion, Emmett
Llewelyn 1 est un roman qui me laisse mitigée. Il me rappelle d’autres
univers, comme si on avait voulu s’en inspirer pour s’en démarquer, et je
trouve cela dommage, parce que cela ruine l’originalité qu’il porte. L’intrigue
finit par être vraiment prenante à la fin, après que nous ayons un peu ramé
avec une foule d’idées qui surgissent régulièrement comme si elles tombaient du
ciel. J’ai eu du mal avec ma lecture, même si je ne la regrette pas. Je pense
qu’il y a encore du travail à effectuer, mais la matière de base peut donner
quelque chose de super intéressant ! Ce sera donc un 13/20 pour moi !
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