Lyon, septembre 1777.
Antoine Fabert est avocat au barreau lyonnais. De l'avis général, c’est le
meilleur de tous. Pourtant, il n'a jamais plaidé, contrairement à Prost de
Royer, son célèbre ami et associé. Des écrits gaulois sont découverts à
Fourvière, les textes d'un druide du nom de Louern, qui vont propulser Antoine
au centre d'une bataille pour le rétablissement de la réalité historique. Cette
bataille portera en elle les prémisses de la révolution des esprits. Antoine et
ses proches, Antelme de Jussieu, historien paralytique, Camille Delauney,
rédacteur de la première gazette sur l'actualité locale, et la comédienne de
l'Ambigu-Comique Michèle Masson seront confrontés à un groupe d'espions
baptisés les Lugduniens sur la trace du trésor du druide Louern, dont la
découverte pourrait à elle seule renverser la royauté. S’affirmant comme le Ken
Follett français, Éric Marchal tisse, sur le thème des origines de la France,
une passionnante course-poursuite qui nous plonge dans les arcanes de la
justice, de la presse, de l’imprimerie et du théâtre, à la veille de la
Révolution française. Une aventure où il faudra aussi compter sur des araignées
tisseuses de fils d'or, l'avènement de la poire de terre et la fin du monopole
de la boulangerie lyonnaise, le procès d'un musicien inculpé de meurtre, le
baquet magnétique de Mesmer, une pièce de théâtre dont l'auteur n'existe pas,
et l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert.
Non, vous ne rêvez pas ! Après un nouvel article peu
commun sur le blog, me voici de retour avec une chronique ! Je tenais
absolument à vous parler d’un roman avec lequel je me suis évadée pendant plus
de deux semaines.
La Part de l’aube
nous embarque dans le Lyon du 18ème siècle, auprès d’Antoine Fabert,
un avocat à la mémoire prodigieuse qui va plancher sur des textes et des objets
pouvant remettre en cause toutes les idées que l’on se fait à l’époque sur les
gaulois. Et s’ils n’étaient pas les barbares que l’on croit ? Antoine est
lancé sur une piste, et bien décidé à fouiller jusqu’à avoir des réponses. Mais
le pouvoir n’est pas d’accord… et les obstacles seront nombreux. Au milieu de
ce Lyon où nous découvrons tout, qu’adviendra-t-il d’Antoine et de ses proches ?
La vérité éclatera-t-elle ?
Alors mea culpa, j’ai
essayé de faire un résumé de type minimaliste, parce que c’est un gros pavé de
600 pages, et que toute la richesse de ce roman ne peut se traduire en quelques
phrases. Du coup, j’ai centré l’intrigue sur Antoine, parce que c’est lui qu’on
suit le plus, et qui représente un peu le nœud de tout, mais nous suivons aussi
Camille et Anne, Antelme de Jussieu, François Prost de Royer, Marc de Ponsampierre
et tant d’autres. Et c’est tout bonnement fascinant !
Bon, je vous l’avoue, le début est un peu difficile, surtout
quand on n’est pas habitué au genre. Mais j’avais décidé que je lui offrais sa
chance, à ce roman, et si j’ai mis du temps à le lire, au final, je ne suis
absolument pas déçue de ma découverte. La preuve en est, puisque je vous en
fais une chronique !
Il était important pour moi de vous présenter ce roman qui
nous dépeint la ville de Lyon comme peu la connaissent. On entend souvent
parler dans les romans historiques de Paris à plusieurs époques, mais c’est la
première fois que je lis quelque chose sur Lyon (je ne dis pas que ça n’existe
pas, mais que je n’en ai jamais croisé), et en plus à l’époque des Lumières !
Je suis toujours férue d’Histoire, et quand la fiction s’implante dans l’Histoire,
je trouve ça top. Le sujet ne pouvait que me passionner, en plus ! Et il
faut le dire : tout a été traité avec brio, avec des personnages auxquels
on s’attache véritablement.
Le contexte a été décrit avec beaucoup de finesse : j’ai
eu l’impression d’évoluer au milieu de ce Vieux Lyon, avec ses mœurs, ses
affaires courantes, ses difficultés… le lecteur est véritablement transporté. C’est
un vrai voyage qu’il effectue ! Suivre plusieurs personnages ayant des
âges différents a aussi beaucoup aidé : Antoine est avocat, Camille
aspirant journaliste, Marc tisserand… tous sont liés ou le deviennent au fil
des pages, et apportent encore un peu plus à la richesse de l’histoire. Même Camille,
qui au départ nous apparaît juste comme un petit jeune un peu lourdaud et
rêveur. Mais non ! Chacun a matière à nous surprendre, même Marc qui m’aura
définitivement dégoûtée avec ses halabées (mais je l’aime bien. Il a juste des
projets saugrenus, pour ne dire que cela !).
L’intrigue est juste incroyable : on part dans un jeu
de piste avec une quête de la vérité dangereuse, dans des lieux improbables… et
tout semble s’accorder autour des personnages pour consolider cette traque !
Fascinant, je vous dis ! Je voulais trop avoir le fin mot de l’histoire :
Antoine réussirait-il à faire jaillir la vérité ? Percerait-il le secret
de Louern ? En plus de ça, j’ai beaucoup aimé découvrir des aspects
culturels de l’époque. Les Français pensaient-ils vraiment descendre de Troie ?
Ça a piqué ma
curiosité, c’est indéniable. Tout comme de rencontrer des personnages
historiques dans la fiction ! Voltaire, Parmentier… j’étais ravie !
Bien sûr, je sais que c’est de la fiction. Mais c’est là où
Éric Marchal fait fort, c’est qu’on ne le sait pas tant qu’on n’a pas lu les
notes à la fin. Tout est basé sur des recherches et cela se sent. Ce n’est pas
pesant, mais enrichissant, même si certains pourraient voir un excès de
détails. J’ai juste trouvé que ça nous imprégnait toujours plus de cette époque.
Sans compter que cette plume est douce, elle coule tout en nous embarquant. Si vous
plongez dedans, attendez-vous à être emportés avec le courant sans trop vous en
rendre compte. Normalement, pas de noyade, juste un bon dépaysement !
Humainement, aussi, ce roman est très intéressant. Les valeurs
qui passent sont riches : la quête de la vérité est au centre, évidemment.
Mais les existences de chacun des personnages offrent aussi beaucoup de prises
pour de beaux messages : le pardon, la possibilité de se reconstruire
après un drame, la force d’aller plus loin quand on croit à quelque chose, l’amour,
l’amitié… Sur 600 pages, il y a de quoi faire, faites-moi confiance !
En conclusion, La part
de l’aube est une jolie pépite que je conseille vraiment à tous ceux qui
aiment l’historique, les sujets qui sortent un peu des sentiers battus et… qui
n’ont pas peur des gros pavés. C’est un roman très riche, bien renseigné et qui
nous fait vraiment voyager, en compagnie de plein de personnages uniques,
auxquels on s’attache et qui font partie d’une intrigue fascinante, tout
simplement ! J’ai mis deux semaines à le lire, et j’en ressors conquise. À qui le tour ? Ce sera
un 19/20 pour moi !
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