Alice végète depuis
trois ans dans le déprimant état de chômeuse surdiplômée, quand elle a l’idée
d’animer des ateliers d’écriture dans des maisons de retraite. Suzanne,
Germaine, Jeanne, Elisabeth, Georges, Lucien… : les anciens dont elle croise la
route sont tous plus attachants les uns que les autres. Au fil des séances
d’écriture, les retraités dévoilent des bribes de leur passé tout en complotant
pour influer sur l’avenir d’Alice. Un roman sur la solitude et la nostalgie.
Sur l’amitié, la tendresse et l’amour, aussi…
Non, vous ne rêvez pas, ceci est bien une chronique !
Je manque vraiment de motivation ces temps-ci, et de temps… mais quand faut y
aller, faut y aller !
L’Atelier des
Souvenirs est un roman assez court qui nous parle d’Alice, qui, pour sortir
du chômage, va se lancer dans un atelier d’écriture dans deux maisons de retraite.
Elle n’a jamais fait ça, mais va très vite découvrir de très belles choses, une
richesse incroyable avec ces « petits vieux » qui participent à ses
séances. Là s’ouvre un nouveau chemin pour elle, de surprises, déconvenues,
tendresse et inquiétudes parfois aussi !
Quand j’ai commencé le roman, je ne savais (comment souvent)
pas trop à quoi m’attendre. Un rapide épilogue qui ne dit quasiment rien, et
ensuite le lecteur plonge dans des morceaux choisis de l’atelier d’écriture d’Alice.
D’abord, j’ai eu peur que cela ne soit que ça : des morceaux choisis qui
seraient censés nous toucher. Et puis non, Anne Idoux-Thivet a choisi d’abord
de nous intriguer avec ça, pour donner une touche particulière à son roman,
puis de mêler une histoire, celle d’Alice et de ses nouveaux compagnons. Celle d’une
femme qui va apprendre tellement avec eux, mais pas que !
Ce bouquin est un joli condensé de tendresse, d’esprit, de
réalisme et de joie de vivre. Il n’y a pas toujours de quoi rire, de quoi s’émerveiller,
mais véritablement, le lecteur qui s’y attarde ne pourra que remarquer qu’on y
célèbre la vie et les liens qu’on peut y tisser. L’auteure ne s’embarrasse pas
de trop de descriptions, elle reste souvent dans les faits, et croque
rapidement les émotions de ses personnages, laissant aussi régulièrement la
part belle aux dialogues, et surtout aux extraits de l’atelier d’écriture.
Ce qu’il faut noter aussi, c’est que nous n’avons pas que
des aînés ! Nous avons aussi des enfants, puisqu’Alice sera aussi
confrontée à ce public, dans son atelier. Et elle va réussir à les réunir, pour
former une mosaïque de vie et d’humanité qui ne pourra que rejoindre le
lecteur, parce que c’est touchant et vrai. Nous avons aussi des personnages
entre les deux générations : Madame le maire, Alice, Chloé, Julien…
Le croisement de tous ces personnages donne quelque chose de
beau, de juste, même si on reste dans de la fiction. Il n’y a pas que de la
joie, je vous l’ai dit, parce qu’en parlant de ce public de personnes âgées, il
se passe forcément des choses moins drôles. Pour autant, j’ai trouvé que tout
était abordé avec pudeur et douceur, encore une fois. Comme pour montrer,
inclure, sans juger. Mais en expliquant de façon à ce qu’on ne puisse pas
ignorer.
Quelque part, ce livre a trouvé un écho en moi, comme en beaucoup
je pense, parce que j’ai pensé à ma grand-mère. À ces proches que nous avons dans
des maisons de retraite ou des EHPAD. À la richesse qu’ils peuvent nous transmettre,
à nos façons de les rejoindre, ou à nos incapacités de les rejoindre, justement.
Je pense que ce roman pourra parler à beaucoup, pour ce point précis.
Dans l’ensemble, le roman a été une chouette lecture, et je
regarde le livre avec un sourire. Si j’ai un seul petit bémol, c’est celui de
la fin, que je trouve trop courte, trop brusque. Les fins ouvertes mais pas
trop ne me conviennent pas forcément, mais je m’en satisferai ici. Disons que
cela reste dans la lancée de tendresse et de pudeur qu’Anne Idoux-Thivet a
initié pour le reste du bouquin.
Et… je crois que j’aurai ici tout dit ! Mes chroniques réduisent
en taille, c’est pas plus mal ! Une jolie plume simple, qui colle pourtant
bien à chaque style pour les extraits choisis du cahier d’écriture, est le seul
élément que je pourrais ne pas avoir dit.
En conclusion, L’Atelier
des souvenirs est un roman que je recommande pour sa douceur, pour son
réalisme mais aussi pour toute la richesse qu’il nous transmet. Alice va
beaucoup apprendre et vivre (avec surprises !) auprès de ces aînés qu’elle
va côtoyer. Ils ont chacun leur caractère, et le lecteur pourra difficilement
ne pas les aimer. Le chemin d’Alice nous emportera, ses compagnons nous
toucheront, et le bouquin sera juste un pur plaisir pour ceux qui le liront. Ce
sera un 17/20 pour moi !
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