La Hague... Ici on dit
que le vent est parfois tellement fort qu'il arrache les ailes des papillons.
Sur ce bout du monde en pointe de Cotentin vit une poignée d'hommes. C'est sur
cette terre âpre que la narratrice est venue se réfugier depuis l'automne.
Employée par le Centre ornithologique, elle arpente les landes, observe les
falaises et leurs oiseaux migrateurs. La première fois qu'elle voit Lambert,
c'est un jour de grande tempête. Sur la plage dévastée, la vieille Nan, que
tout le monde craint et dit à moitié folle, croit reconnaître en lui le visage
d'un certain Michel. D'autres, au village, ont pour lui des regards étranges.
Comme Lili, au comptoir de son bar, ou son père, l'ancien gardien de phare. Une
photo disparaît, de vieux jouets réapparaissent. L'histoire de Lambert intrigue
la narratrice et l'homme l'attire. En veut-il à la mer ou bien aux hommes ?
Dans les lamentations obsédantes du vent, chacun semble avoir quelque chose à
taire.
J’avais profité d’une brocante de kermesse pour me procurer
ce bouquin, eh bien, je ne suis pas déçue de mon achat !
Les Déferlantes
nous parle d’une femme qui est venue se cacher à la Hague pour peut-être
réapprendre à vivre. Sauf qu’elle ne le sait pas. Qu’elle vit au jour le jour. Jusqu’à
ce que Lambert arrive, apportant avec lui son lot d’étrangetés et de souvenirs.
On ne sait pas qui il est… et pourtant il semble venir d’ici, lui aussi. Attirée
par cet homme peu commun, la narratrice va mener sa petite enquête tout en
continuant de vivre – ou de survivre – au milieu de ce qu’elle connait depuis
des mois. Au milieu de ceux qu’elle ne connait en fait pas…
Après ma panne de lecture concernant Memoria, je vous avoue que j’étais presque un peu frileuse de
commencer Les Déferlantes. Je reste
quand même quelqu’un qui n’apprécie pas de faire traîner trop longtemps un
livre dans sa PAL et celui-ci y était depuis 2 mois. Déjà beaucoup trop pour
moi !
Très vite, je me suis laissé bercer par ces mots et ce style
qui ne sont pas tout à fait classiques. Il y a quelque chose, dans la manière
de présenter les choses, chez Claudie Gallay, mais aussi d’écrire, qui ne
rendre pas dans les normes. La narration se mêle au dialogue, se confond, un
peu comme le ballet incessant des vagues. Au bout d’un moment, on ne sait plus
vraiment.
Les chapitres sont très courts et nous donnent ainsi un
rythme qu’il est facile de suivre. Les personnages ne s’attachent pas vraiment,
et on fait comme eux, on se laisse emporter au gré de l’histoire. Je ne peux
pas dire que je me sois réellement attachée à l’un d’eux, bien qu’aucun d’eux
ne m’ait laissé indifférente.
Cela tient peut-être au fait que ces personnages sont
incroyablement réalistes et… cabossés. Chacun a quelque chose à cacher, des fêlures
qui parfois mettent du temps à se dévoiler, vous savez, ces secrets qui resteraient
tellement bien enterrés… oubliés. Au fur et à mesure que les éléments étaient
mis à jour, je vous avoue que parfois, j’ai grimacé. C’est souvent difficile à
lire, et pourtant ça pourrait tellement avoir lieu.
On découvre un monde pas si éloigné du nôtre, et pourtant
infiniment différent. Presque encore archaïque, dans la manière de penser,
cependant très actuel, à mes yeux. Il y a quelque chose de très proche et de
très déroutant dans tout ceci, c’est difficile à exprimer.
Ne vous attendez pas, avec cette lecture, à sourire à tout
bout de champ, ce serait même le contraire. Les
Déferlantes est un roman assez doux, dans sa narration, le propos et les
évènements n’en restent parfois pas moins violents. Ça fait mal, de temps en
temps. Et on sourit peu. Cela vient sûrement du fait que notre personnage
narrateur ne sourit que très très peu.
Que vous dire de plus ? C’est une intrigue qui prend
son temps, sur un fond de paysage assez charmeur et désolé, mine de rien. On a
envie de découvrir ce qui s’est passé, même si on le devine relativement tôt. Ce
qui continue malgré ceci à nous tenir est du ressort de la vérité qui éclate :
quelles conséquences aura cette nouvelle facette ? Qu’est-ce que cela peut
entraîner encore comme autre chamboulement ? Et avec ceci, on a la lente
guérison de notre héroïne, qui est un peu décalée et toutefois proche de nous
dans ses réactions passives, normales ou révoltées.
En conclusion, puisque je ne sais pas trop quoi dire en
plus, ce roman est une bonne découverte. On est loin du coup de cœur, mais il y
a un style particulier, des personnages réalistes et qui peuvent parfois nous
déranger sans que nous les jugions. Cette enquête sur la vérité est fascinante
tout autant que redoutable, parce qu’elle nous emmène sur des sentiers encore
inexplorés… bref, un bon moment, même si c’est pas un vecteur de joie infinie !
Ce sera un 15/20
pour moi !
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