mercredi 14 octobre 2015

Marche vers le crépuscule (Christophe Guillemain)

La fin est proche. Le long périple de Dandanga, une gigantesque et paisible créature portant le village de Pongala sur son dos, arrive à son terme. Les villageois sont persuadés qu’il les emmène vers une terre nouvelle, loin du monde dévasté dans lequel ils sont nés. Mais une étrangère bienveillante contacte Gali, un jeune garçon, par le biais d’un coquillage enchanté et le met en garde : Dandanga est mourant, rien ni personne ne pourra le sauver. S’ils ne veulent pas périr avec lui, les Pongalais doivent à tout prix fuir la cité.

Poussé par l’imminence de la menace, Gali entreprend de prévenir les siens, mais qui pourrait bien accorder du crédit à cet enfant qui prétend parler à un coquillage ? Les habitants, aveuglés par leurs croyances et l’espoir fou de découvrir une terre pleine de richesses, verront-ils que les mauvais présages ne cessent de se multiplier ? Comment Gali les amènera-t-il à sortir de leur torpeur ? Désormais, le destin de Pongala repose sur lui…

Encore une fois, merci aux Editions Fantasmagorie pour ce partenariat ! Ces nouvelles sont toujours de super voyages !

Marche vers le crépuscule est une nouvelle qui nous embarque sur le dos de Dandanga, une créature immense qui porte sur son dos la ville de Pongala. Malheureusement, Dandanga se meurt, et Gali en est prévenu par une femme qui lui a transmis une conque par laquelle elle peut lui parler. Le sort de son peuple repose sur ses épaules : c’est à lui d’empêcher la fin. Mais peut-on échapper au destin ?

Après ma dernière lecture durant laquelle j’ai réussi à avoir une panne livresque, dites-vous que cette nouvelle m’apparaissait juste nickel pour repartir de bon pied. Et comme d’habitude, je me suis laissé emporter. Je reste fasciné de constater à chaque fois comme les univers et les histoires sont construits en si peu de pages.

Je ne sais pas vous, mais en lisant le résumé, j’ai eu l’impression de voir quelque chose qui se serait presque inspiré du conte « l’enfant qui criait au loup ». Non ? Cette sensation s’est retrouvée aussi dans la nouvelle, pour finalement être balayée presque tout à fait quand j’ai vu ce que l’intrigue devenait.

Cette nouvelle est pleine de poésie (il n’y a qu’à voir les sonorités des noms propres : Pongala, Dandanga, Gali… rien que ça, on sent une douceur particulière) et en même temps, emprunte d’une violence qui pourrait surprendre. Elle n’est pas tout de suite visible, au contraire, mais c’est comme évoluer dans un rêve et finir en cauchemar puis… vaincre le cauchemar et filer vers quelque chose… dont on ignore tout.

Vous comprendrez donc que vous effectuez un réel voyage, au milieu de ces mots ! L’univers est bien construit, même avec l’histoire du peuple Pongalais, c’est intéressant à découvrir. Les choses se passent très vite, au niveau de la durée, et pourtant, il n’y a aucune précipitation, l’ensemble est maîtrisé. Il y a une tension, et quand arrive le dénouement, on est quand même franchement cramponné à sa liseuse !

Au niveau des personnages, aucune fausse note, Gali m’a plu et tout paraissait cohérent. Je me suis attachée à ce jeune homme qui se voit confier une responsabilité majeure et que personne ne croit. Il a du cran, de la détermination et il est cependant assez réfléchi, j’aime beaucoup.

Quant à la plume, comme je vous l’ai dit, il y a un soupçon de poésie, mais une franchise qui se ressent notamment dans les dialogues. Ça permet de varier un peu, et de rendre le tout plus accessible, c’est chouette, vraiment.

En conclusion, la nouvelle Marche vers le crépuscule est un nouveau succès pour moi, avec un univers de nouveau bien construit, un petit rappel d’un conte que nous connaissons bien, avec de franches innovations qui créent un ensemble très intéressant. Il y a de la poésie, qui introduit quelque chose de presque violent, il y a un personnage auquel on s’attache et qu’on suivrait bien encore quelques temps… et il y a tout simplement une histoire qui vaut la peine d’être lue.
Ce sera donc un 17/20 pour moi !

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