Fatigué de sa
solitude, "le chien" décide de se trouver des maîtres, des vrais,
capables de l'aimer et de s'occuper de lui. C'est alors qu'il rencontre Pomme,
une petite fille assez capricieuse, en fait, une vraie cabocharde. Elle
l'adopte puis, bizarrement, devient indifférente. Lequel des deux apprivoisera
l'autre ? Tout le talent de Pennac pour ceux qui risqueraient d'oublier que
"quand on choisit de vivre avec un chien, c'est pour la vie".
Alors ! Je peux enfin prendre le temps de me poser pour
vous taper mon avis sur un livre qui marqué mon enfance. J’ai été très, très
heureuse de pouvoir me replonger dans cette histoire de Daniel Pennac…
Cabot-Caboche, c’est
l’histoire du Chien, qui décide un jour – après l’abandon de sa mère de substitution,
une chienne de la décharge – de se trouver une maîtresse. Et cette maîtresse,
ce sera Pomme… Pomme, cabocharde comme pas possible, qui va faire un caprice à
ses parents pour l’avoir, lui, le cabot… et finalement s’en désintéresser
complètement une fois qu’ils seront de retour au quotidien. Que faire ? Le
Chien va fuguer… mais est-ce pour autant la fin de leur histoire, de leur
amitié ?
Pour être honnête, si je me souvenais très bien du fait qu’on
suivait un chien, qu’il y avait Pomme et la Poivrée, fichtre, j’avais tellement
oublié ! Je suis bien contente d’avoir pu rafraîchir ma mémoire et d’avoir
pu redécouvrir cette histoire ! Je le dois d’ailleurs à une de mes élèves
avec qui j’ai lu quelques passages à haute voix : impossible de ne plus
vouloir me le procurer ensuite !
On retrouve très vite le style de cet auteur particulier :
ses remarques entre parenthèses, ses petits sarcasmes que parfois on ne
comprend qu’une fois adulte, et… comme pour la plupart de ses bouquins :
des aspects que je n’aurais jamais pu entrevoir étant gamine. Ces bouquins sont
des romans jeunesse, mais parfaitement pertinents quand on est plus vieux aussi !
J’ai retrouvé Le Chien, qui est personnage fort sympathique,
qui réfléchit pas mal, et qui m’a beaucoup touchée par ses hantises, ses
réflexions, justement, et ses blessures. On le considère à la fois comme un
enfant un peu grand, un peu innocent, parfois, et comme un chien qui en a déjà
beaucoup vécu. Il est très nuancé et pourtant facile à cerner, c’est vraiment
chouette !
À côté de lui, il y avait Pomme, qui elle, m’a franchement
gonflée avant de rentrer dans mes bonnes grâces. Mais quelle caboche, et c’est
le cas de le dire ! Ses caprices, ses exigences… surtout quand elle
revient au Chien, nom d’un chat ! J’ai été contente que sa relation avec
lui puisse la faire mûrir. Quant à ses parents, n’en parlons pas, ils ont été
stéréotypés, un peu, mais même, oh la chèvre, j’avais envie de les… ouh, de les
taper, oui ! Après, il y a eu aussi le Hyéneux, qui est un personnage
animal qui m’a beaucoup plu, par sa philosophie et sa manière d’être…
L’intrigue est assez complexe, je trouve, dans sa mise en
place : on découvre Le Chien avec Pomme, puis on revient sur son passé,
jusqu’à cet instant T, et ensuite, on accède à ce qui se dit ensuite. C’est un
voyage particulier, assez propre à Pennac, aussi, que j’ai pourtant apprécié. Ça
a éveillé ma curiosité, mais comme d’habitude, je me suis laissée porter.
Suivre Le Chien n’est pas toujours une partie de plaisir, mais quelles leçons !
Ceci est un des gros points forts qui ressort toujours avec
cet auteur : le sens des valeurs qui émane de ses romans. Les discussions
du Chien avec le Hyéneux, la vérité brute qui est parfois présentée, c’est à la
fois très doux et très dur à envisager. Je comprends que certains aient été
choqués par ce roman, parce qu’il aborde des points peu évidents, comme la
noyade et l’abandon de certains chiens/chiots… il est difficile de rester
indifférent.
Au final, même si ce roman nous parle d’un Chien avec son
amie (et non pas sa maîtresse), il est empli d’une humanité et d’une
sensibilité incroyable, qui saura percuter le lecteur à tout âge. Si vous
prenez en plus la note de fin de Daniel Pennac, faites-moi confiance : ça
vous aura largement fait réfléchir !
La seule zone d’ombre que j’ai sentie dans ce roman concerne
la vengeance du Chien. Je ne m’en souvenais pas, et j’ai peu approuvé ce
procédé, tout simplement parce que je réprouve la vengeance en soi. J’aime
moyennement le message que ça fait passer, mais quelque part, c’est justifié. C’est
un rendu de violence. Je ne suis pas foncièrement d’accord, mais avec mon
regard d’adulte, je comprends. Et puis, évidemment, l’auteur arrive à nous
faire saisir le pourquoi du comment, et le bouquin se finit sur une bonne note.
Que demander de plus ?
Enfin, la plume reste très fluide, elle s’adresse
directement au lecteur, parfois pour s’en éloigner un peu et laisser l’histoire
respirer, sans le prendre à partie. On y trouve de très belles leçons, il n’y a
pas de temps morts, et pourtant, il y a un certain nombre de descriptions !
Un savant mélange, pour moi ! Et un livre que je suis heureuse d’avoir
relu, de posséder désormais dans mes étagères !
Et je ne vous ai pas parlé des illustrations qui ponctuent
le bouquin, elles aussi pleines de caractère et que j’ai beaucoup appréciées,
au passage !
En conclusion, Cabot-Caboche
a été une très belle relecture. Si elle contient une certaine violence et une
certaine âpreté que j’avais oubliée en grandissant, l’aspect humain et la
sensibilité qui s’en dégagent m’ont à nouveau totalement charmée. Je comprends
mieux pourquoi ce livre m’avait tant marquée : entre les leçons qu’on en
tire, l’intrigue jonglant entre présent, passé et futur, les personnages forts
et la plume de l’auteur, unique en son genre, il y avait de quoi !
Je le recommande sincèrement, à tous, que vous soyez jeunes
depuis plus ou moins longtemps ! Ce sera un 17/20 pour moi !
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