Hors de question (Georgia Caldera)

Tome 1

Son leitmotiv ? Ne jamais révéler ses faiblesses. Et pour atteindre son but, Sonia ne se ménage pas. Que personne ne connaisse son vrai visage lui convient parfaitement. Même ses plus proches amies voient en elle une fille légère, frivole et décomplexée. Il n’y a que dans ses photos que le secret affleure la surface…

Lorsque les fantômes de son passé ressurgissent, menaçant de détruire ses remparts, elle panique. Mais, c’est sans compter le hasard qui va mettre sur son chemin le seul être capable de la percer à jour.

Hanté lui aussi, Axel parviendra-t-il à combattre ses propres démons pour la sauver ?

Bon. Je me pose, je rassemble mes idées, mes émotions, et j’essaie de taper mon avis sur un roman qui m’a vraiment, vraiment touchée, et que j’ai lu en commun avec April, the seven (♥). Je crois même qu’on frise le petit coup de cœur, parce que j’ai regardé et je regarde encore ce roman avec amuuur.

Le premier tome de Hors de Question (comment ça, vous ne saviez pas que c’était un tome 1 ? Ravie de vous renseigner !) nous permet de faire la connaissance de Sonia, une jeune femme très belle, mais qui semble avoir tissé sa vie autour de mensonges. Elle se cache derrière une attitude qui ne lui correspond pas, à cause d’un passé qu’elle veut oublier. Jusque-là, tout s’est relativement bien passé. Jusqu’à ce qu’Axel déboule dans sa vie, perce ses secrets et devienne beaucoup plus important qu’il ne l’avait imaginé. Mais elle n’est pas la seule à tirer les chaînes de son passé…

Ce résumé est pourri, comme d’habitude, mais il est difficile de vous donner des éléments qui vous fassent envie sans pour autant vous spoiler quoi que ce soit, parce que ce serait vraiment très dommage. Il y a tant à découvrir et à apprécier, dans ce premier tome ! Tant pour se laisser imprégner et bouleverser !

Commençons par ça : les sentiments, tiens. Quand j’ai débuté le roman, j’ai très vite remarqué que Georgia Caldera présentait beaucoup les ressentis de ses personnages. Un peu plus loin, j’ai constaté que je me laissais prendre au jeu et que tout ceci me transperçait littéralement. Les mots me percutaient, trouvaient un écho puissant dans mon être, et c’était aussi magnifique que dévastateur.

Pourquoi ces contraires ? Parce que Sonia et Axel sont des personnages complexes, auxquels il est très difficile de ne pas s’attacher, pour lesquels on ne peut pas ne pas compatir ou simplement réagir à ce qui leur arrive. Ça a beau être assez rapide, l’auteur prend le temps de développer chaque petit pas en avant ou en arrière pour que nous, nous ne ressentions pas tellement ce décalage. En prenant du recul, on se dit que oui, c’est rapide. Mais que c’est trop intense, trop soudain pour que ça ne soit pas naturel. Il y a quelque chose, et on veut toujours aller plus loin.

Je vous parle de naturel, mais pourtant, le parcours de nos deux héros est jalonné d’obstacles. À cause de ce qu’ils ont vécu, à cause de l’environnement, à cause des blessures qui rejaillissent… Georgia Caldera nous a présenté des personnages complexes mais terriblement réalistes, et les réactions de chacun m’ont vraiment, là aussi, percutée et m’ont paru vraies. On n’est jamais dans la facilité : ce n’est pas un roman à l’eau de rose où on passe par « serre-moi dans tes bras, je me sens mieux, et deux secondes après, je te dis que je t’aime et que je ne veux plus jamais me séparer de toi ». Non, pas du tout ! Parfois, c’en est même frustrant, parce qu’on redécouvre la magie et la difficulté d’une telle relation.

Parallèlement à cela, on découvre le passé d’Axel, de Sonia, bien que celui d’Axel arrive plus tard. Et on ne peut pas rester indifférent. Pas possible. C’est révoltant, meurtrissant et… tellement de trucs. Quand je vous dis que ce roman vous prend à parti, c’est pas une blague, loin de là. c’est parfois même chaotique, comme ça le serait dans la réalité. C’est juste et difficile.

Malgré tout ce que je vous présente ici, il émane une douceur, un espoir et une lumière incroyable de ce roman. Entre les lignes, les remarques de chacun, l’envie d’avancer, les rires qui peuvent être échangés… ce roman est à la fois une bouffée d’oxygène et un uppercut. Et on en redemande. On veut toujours plus. Tant qu’on n’aura pas eu droit au point final, on attendra en faisant le pied de grue. J’ai même envie de découvrir tous les autres romans de Georgia Caldera, maintenant !

Il faut aussi que je vous parle de plusieurs choses, encore. Oui, cette chronique est longue. Mais quand c’est bien, il faut le dire, c’est tout !

Bref. On retrouve plusieurs références plutôt sympathiques dans ce bouquin, et j’ai beaucoup apprécié que l’univers professionnel de chacun soit mentionné et étoffé. Ça nous les rend encore plus proches. L’entourage des deux personnages principaux a de quoi nous faire réfléchir aussi, mais ça, c’est mon point suivant.

Si je vous ai dit que les personnages ne pourraient pas vous laisser indifférent… j’incluais aussi l’entourage moins proche. Je ne dirais pas qui, mais après avoir tremblé et ressenti autant de bonheur que de frayeur et de tension dans mes tripes, je peux vous dire que j’ai découvert la colère et la haine. J’en ai été jusqu’à rédiger une liste de tortures pour deux personnages en particulier. C’est la première fois que ça m’arrive ! (et j’ai pas été tendre, c’est un fait)

Alors ? Que n’ai-je pas encore abordé ? La plume ? La fin ? Mh. La plume de Georgia Caldera a été une superbe découverte pour moi. Elle m’a paru juste, pleine de sensibilité et elle a très bien su imprégner dans ses mots les caractères d’Axel et de Sonia : les deux voix sont sensiblement différentes, et je sais que c’est un défi, donc chapeau ! Mention spéciale pour les titres de chapitres qui m'ont pas mal réjouie ! Quant à la fin, j’avais anticipé les possibilités, mais j’avoue que je me suis laissé envahir par une foule d’émotions contradictoires que j’ai eu du mal à gérer (d’où la liste de torture). C’est à la fois déroutant et génial, parce que ça veut dire que le roman vous a mis sens dessus-dessous et qu’il va vous falloir du temps pour en sortir.

Et puisqu’il faut que j’arrête, avant d’écrire un roman sur le roman, bien que j’aie encore 20'000 trucs à raconter… Hors de Question 1 est une merveilleuse découverte pour moi, un petit coup de cœur qui m’a chamboulée, pulvérisée de l’intérieur, tant par l’intensité de la relation Sonia/Axel, pleine de lumière et d’espoir, que par les ombres qui planent autour d’eux et qui m’ont tout aussi bien percutée. Leur histoire est difficile, mais vraie, profonde et travaillée. La plume vous transporte, vous transmet des émotions poignantes… il est impossible de ne pas succomber, je crois. Il va me falloir la suite dès qu’elle sortira !

Ce sera donc un petit coup de cœur pour moi et un 20/20 ! Merci, Georgia, infiniment, c’était incroyable !

Tome 2 : Hors de contrôle

Une attitude un brin brutale, un caractère des plus ombrageux, une façon de parler bien à lui, mais incroyablement fascinant… Malgré le fiasco de la soirée de gala, Axel est tout cela, et bien plus encore.

Une seule chose est certaine pour Sonia : elle doit le retrouver. Dans quel but ? Ont-ils toujours un avenir ensemble ? Rien n’est moins sûr…

Et pourtant, c’est ainsi, les papillons refusent de mourir.

Quand j’ai reçu ce bouquin, j’étais contente et impatiente de pouvoir le commencer, et l’attente pour le dévorer a été longue, mais finalement récompensée ! Retour sur une lecture forte de beaucoup de qualités !

Nous avions laissé Axel et Sonia dans une situation critique et douloureuse (pour le lecteur comme pour eux) à la soirée de gala…nous les retrouvons dans la même situation, quelques instants après. Sonia ne veut pas lâcher Axel, mais celui-ci est écorché. Chacun a ses blessures, mais on dirait que ce qui les lie est beaucoup plus fort que ce qui peut les séparer. Parviendront-ils à construire quelque chose ensemble ?

Comme pour le premier tome, April, the seven et moi avons décidé de nous lancer dans une lecture commune (le lien vous permet d'accéder directement à sa chronique), et je la remercie encore de ces bons moments et de nos échanges !

J’ai retrouvé avec plaisir Axel et Sonia, qui représentent un couple que j’aime beaucoup. Il y a quelque chose en eux, dans leur union, qui donne envie de croire que peu importent les obstacles, l’amour surmontera tout, sans pour autant s’enfermer dans un monde de Bisounours, mais en sachant s’accommoder de chacun, de chaque trait et chaque défaut pour en faire quelque chose de beau et de lumineux.

Allons-y tout de go : je n’ai pas autant crépité que pour le tome 1. Cela étant, j’ai franchement apprécié et j’ai dévoré le bouquin en trois (deux ?) jours alors que je bossais, c’est vous dire ! Je n’ai pas crépité, mais c’était juste en-dessous, parce que c’était encore très fort en émotions et en thèmes compliqués, il faut l’admettre. Le tout étant traité avec brio !

Si j’analyse ce qui fait que j’ai moins été transportée, certains m’attendront au tournant : il y avait trop de détails intimes. Pourtant, je ne peux pas en faire reproche à Georgia Caldera, ou difficilement, puisque cela fait partie de l’histoire, de la construction du couple et surtout, surtout… de la reconstruction de Sonia. Mais un peu moins de détails m’aurait arrangée, c’est vrai. Nous ne versons cependant jamais dans le vulgaire et toujours, l’amour prédomine et je ne peux que lever les deux pouces en l’air !

Au niveau de l’intrigue, le tout reste profondément psychologique, quand même. Sonia et Alex tâchent d’affronter leurs propres démons afin de construire quelque chose ensemble, et de toute évidence, c’est loin d’être une partie de plaisir. Pourtant, notre auteur a su retranscrire les réactions, les hésitations et les envies de chacun avec réalisme et véracité. C’était une des raisons pour lesquelles j’étais rivée au bouquin : tout était profondément vrai et puissant. Axel et Sonia ont chacun su me percuter à leur manière, dans leur détresse et leurs moments de joie.

De même, les thèmes évoqués par Georgia Caldera sont assez puissants pour ne pas laisser le lecteur indifférent. Que ce soit Sonia ou Axel, chacun a un bagage lourd… et les révélations sont bien amenées, douloureuses aussi. L’histoire d’Axel m’a vraiment émue et j’en ai été toute remuée intérieurement. Si j’avais imaginé en surface ce qui pouvait avoir eu lieu, notre auteur a bien su enfoncer le clou, quand même, sans que ça devienne trop. J’ai compris beaucoup de choses sur ce que j’avais lu avant, aussi !

Oh, et si je parlais des personnages ? Chacun a évolué, depuis le tome 1. Sonia a encore ses réticences, mais peu à peu, elle ose réellement s’ouvrir à Axel et surtout, elle devient plus forte. J’ai admiré et apprécié qu’elle prenne enfin confiance en elle, au point de générer une superbe scène face à un personnage en particulier, que j’aurais volontiers giflé si l’occasion m’en avait été donnée ! Elle s’affirme aussi face à Axel, et j’aurais levé les deux mains en l’air pour ça ! Pour autant, elle n’oublie jamais qui elle est, et elle sait se remettre en question. Parfois encore trop, c’est vrai, mais les habitudes ont la vie dure…

Axel, quant à lui, semble ne plus savoir où il en est. Il se croit faible, démuni, et pourtant, il ressort pour nous incroyablement fort mais vacillant. J’ai aimé le voir se battre contre ses démons, bien que ça soit douloureux, et j’ai tellement, mais tellement aimé qu’il soit un être qui ait connaissance de ses faiblesses et qu’il les admette. Lui va essayer de se relever, de se juguler, aussi, et son évolution est superbe.

Quant aux personnages secondaires, je garderai Geoffrey en tête, mais aussi Aidan et le père de Sonia, ainsi que les sœurs d’Axel. Chacun marque le récit de sa pierre, c’est vrai. Bon, ok, j’ai voulu lancer des pierres sur Geoffrey, mais j’suis pas la seule !

La plume de Georgia Caldera est toujours aussi fluide, elle nous entraîne et sait autant nous dévaster, nous ruiner, que nous éveiller de bien des manières. Elle sait manier son récit, les deux voix de ses protagonistes et les sentiments qu’elle évoque, qu’elle cherche à susciter chez son lecteur. Le récit est addictif, ce n’est pas pour rien ! Je regrette juste cette sensation de rapidité sur la fin du roman. J’aime beaucoup, beaucoup la conclusion, j’aurais cependant aimé suivre Axel et Sonia pendant encore un chapitre ou deux. J’espère retrouver certains personnages de cet univers par la suite ! Comme les sœurs d’Axel, par exemple.

Pour finir, abordons les valeurs. Je l’ai mentionné plus haut, l’amour plus fort que n’importe quoi est quand même au centre de ce deuxième tome, puisqu’il permet de se sortir de soi-même pour aller vers l’autre. Il y a aussi la confiance, le respect de l’autre et l’honnêteté, y compris envers soi-même. Je pense qu’on peut aussi parler de pardon et de la difficulté de l’accorder quand le mal a tout ravagé. Pour autant, le pardon qu’Axel et Sonia peuvent s’accorder dans les temps difficiles montre qu’avec de l’amour, c’est possible.

En conclusion, puisque cette chronique est quand même assez longue, j’ai beaucoup apprécié ce tome 2, même si je m’attendais presque à un coup de cœur. Je pense que les scènes trop intimes du bouquin ont rendu le tout moins étincelant, il n’en reste pas moins puissant et assez bouleversant ! Sonia et Axel forment un couple qui fait rêver et qui nous dévaste aussi, parce qu’ils ont des blessures à panser et que ça n’a rien d’évident. Les thématiques abordées sont difficiles, néanmoins très bien traitées et il sera difficile de rester indifférent aux révélations ! On retrouve de belles valeurs, une très jolie plume… c’est une excellente suite, mine de rien, que j’ai dévorée et sincèrement appréciée !

Ce sera donc un 18/20 pour moi et je vous la recommande !