Dans leur téléphone,
il y avait toute leur vie.
New York. Aéroport
Kennedy.
Dans la salle d'embarquement
bondée, un homme et une femme se télescopent. Dispute anodine, et chacun
reprend sa route.
Madeline et Jonathan
ne s'étaient jamais rencontrés, ils n'auraient jamais dû se revoir. Mais en
ramassant leurs affaires, ils ont échangé leurs téléphones portables.
Lorsqu'ils s'aperçoivent de leur méprise, ils sont séparés par 10000 kilomètres
: elle est fleuriste à Paris, il tient un restaurant à San Francisco.
Cédant à la curiosité,
chacun explore le contenu du téléphone de l'autre. Une double indiscrétion et
une révélation : leurs vies sont liées par un secret qu'ils pensaient enterrés
à jamais…
Bon, alors pour être honnête, j’ai déjà chroniqué ce livre
il y a trois ans en arrière, mais quand je vois la teneur de ladite chronique,
autant vous dire que je me fais un plaisir de taper celle-ci !
L’appel de l’ange,
c’est l’histoire de Madeline et de Jonathan, qui, se percutant avec force
jurons et mauvaise humeur, vont échanger leurs mobiles dans un café de l’aéroport
Kennedy. Elle est fleuriste à Paris, vient de se fiancer, mais sous le vernis
se cache quelque chose qui pourrait bien tout faire éclater. Lui est
restaurateur à San Francisco, divorcé et père d’un enfant qu’il garde pendant
les vacances. Sa vie lui correspond… bien qu’il n’ait jamais compris sa
séparation.
Et si, avec ces deux téléphones, tout pouvait changer ?
Et si cet échange n’était que le fruit de la destinée ?
Là, comme moi, vous avez envie de faire un « tatataaaa »
bien sinistre. Vous vous apprêtez à plonger dans un livre prenant, parfois un
peu bancal, mais ô combien intriguant. J’avais oublié plein de trucs, et je
suis contente d’avoir pu rafraîchir ma mémoire !
Lorsqu’on commence le roman, tout va bien, en apparence,
jusqu’au moment où Jonathan et Madeline se percutent : bam, pif pouf, on s’échange
des civilités courtoises (ahaha) et on échange les téléphones. À partir de ce
moment précis, Musso nous plonge déjà dans une certaine tension qui n’a encore
rien à voir avec ce qu’il nous propose dans la suite. On en apprend très vite
plus sur nos deux protagonistes, déjà parce que l’histoire avance et que c’est
normal, et ensuite… parce que tous les deux sont incroyablement curieux et qu’ils
vont aller fouiller dans le mobile récupéré.
Peut-être que vous vous êtes dit comme moi : euh…
fouiller ? C’est quand même un peu extrême. Je sais pas vous, mais je
récupère un téléphone qui n’est pas le mien, bien que la tentation soit forte,
je ne suis pas sûre que j’irais fureter. Mais… admettons.
Plus les pages se tournent, plus Musso creuse ses
personnages, leur passé et mystérieusement, ce qui les lie et dont on ignore
tout. Une fois que le tout est déployé, on constate avec assez d’effarement
tout ce qui a été mis en place et on se dit que ce bouquin, c’est quand même
fort de café. Assez réaliste, mais fort de café. Cela étant, ça m’a assez plu.
Je suis restée encore une fois relativement scotchée au roman.
De même, j’ai retrouvé ce qui m’avait déjà plu dans ma
première lecture : l’usage de différents moyens de communications, les
diverses traces écrites comme les SMS, les mails, les coupures de presse…
Guillaume Musso a une plume « multi-supports » qui reste très
agréable à lire. Sa plume, en elle-même, est très fluide, assez sympathique, et
il est vrai qu’on peut facilement entrer en empathie avec ses personnages.
Parlons-en, des personnages. J’aime bien Madeline et
Jonathan, je les trouve bien étoffés, et même si leur histoire d’amour est un
peu rapide, elle ne me semble pas incongrue. Je le prends comme une suite
logique qui me convient. J’ai aimé le caractère déterminé et parfois un peu
brute de coffrage de Madeline, ainsi que celui un peu amer mais quand même
réfléchi de Jonathan. Tous deux peuvent être plein de surprises… notamment
Jonathan, qui pour le coup a été le cerveau de la fin du roman, et ça m’a fait
gentiment sourire.
Non, le point que j’aurais à reprocher, c’est que… l’histoire
se termine sur plusieurs non-dits. Ok, Madeline et Jonathan sont ensemble. Mais
Raphaël, le fiancé de Madame, on en fait quoi ? Et le fils de Jonathan ?
Il y a plusieurs points qui me semblent irrésolus et que l’épilogue n’a pas
aidé à comprendre. Je trouve ça sincèrement dommage, et c’est ce qui contribue
à mon idée de bancal.
Je trouve aussi que l’obsession des deux protagonistes l’un
pour l’autre est aussi presque forcée, mais ça ne rend pas trop mal, alors
pourquoi pas… admettons, encore une fois. Ça reste une lecture plaisante qui m’aura
fait voyager, bien qu’elle soit par moments proche du thriller et que ça soit
relativement violent.
En conclusion, je dirais que L’Appel de l’ange a été une bonne relecture, qui s’approche du
thriller et réussit à vous maintenir en haleine sur un sujet que vous auriez eu
de la peine à deviner. On se laisse prendre au jeu, bien qu’il faille admettre
quelques points assez légers et se dire plusieurs fois « admettons ».
Les personnages principaux ont des caractères assez étoffés, et même si leur
histoire d’amour est loin d’être la plus transcendante que j’ai vue, leur duo m’a
convaincu au fil des pages.
Ce sera donc un 15/20
pour moi !
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