Tome 1 : Le Pays du Nuage Blanc
« Église anglicane de
Christchurch (Nouvelle-Zélande) recherche jeunes femmes honorables pour
contracter mariage avec messieurs de notre paroisse bénéficiant tous d'une
réputation irréprochable. »
Londres, 1852. Hélène,
préceptrice, décide de répondre à cette annonce et de tenter l'aventure. Sur le
bateau qui la mène au Pays du Nuage Blanc, elle fait la connaissance de
Gwyneira, une aristocrate désargentée promise à l'héritier d'un magnat de la
laine. Ni l'une ni l'autre ne connaissent leur futur époux.
Une nouvelle vie -
pleine d'imprévus - commence pour les deux jeunes femmes, qu'une amitié
indéfectible lie désormais...
Se poser et prendre le temps de taper son avis sur un roman
que j’ai mis du temps à lire, mais que j’ai savouré. C’est parti !
Le Pays du Nuage Blanc
nous embarque auprès d’Hélène et de Gwyneira, deux femmes que rien n’associe,
mais qui vont se retrouver toutes les deux sur le même bateau en partance pour
la Nouvelle-Zélande. Hélène est une préceptrice qui a accepté de partir pour se
marier avec un inconnu, tandis que Gwyneira obéit à l’honneur : son père a
parié sa main au jeu et l’a perdue…elle devra épouser le fils de Gérald Warden,
le baron des moutons. Aucune des deux n’imagine pourtant ce qui les attend, une
fois la terre promise atteinte… Mais elles sont désormais amies, et rien ne
pourra détériorer ce lien qu’elles ont créé.
J’avoue, j’avoue, au tout départ, c’est la superbe
couverture qui m’a attirée. Ensuite, ça a été l’intrigue d’un roman historique
sur une terre que je ne connais que très peu : la Nouvelle-Zélande. En
plus, le bouquin était bien épais, et ça promettait de belles heures de
lecture. Je suis heureuse d’avoir vu juste !
Très vite, j’ai découvert des personnages assez emblématiques,
pas forcément forts, mais qui ont vraiment du caractère et des ressentis
humains. Hélène, dans son rôle de préceptrice, m’a beaucoup plu, parce qu’elle
incarne cet idéal d’éducation de l’époque, et qu’elle va devoir s’adapter et
faire face à ce qu’elle va trouver avec son mari. Franchement, je l’ai admirée,
j’ai vécu les difficultés avec elle, et je me demande comment j’aurais vécu
tout ça à sa place. Au final, elle est à la fois vraiment faible et terriblement
forte. C’est génial !
Quant à Gwyneira, elle est totalement différente de son amie,
plus jeune, plus fougueuse… et pourtant,
on l’aime tout autant. Gwyn se retrouve dans une famille qui semble mieux mais
cache pas mal de choses. Les épreuves qu’elle traverse n’ont rien d’évident, et
sa force de caractère apparaît parfois comme la seule chose qui lui permet de
se tenir debout contre vents et marées. Je l’ai trouvée pleine de vie, amusante
et parfois si bornée que j’avais envie de la secouer.
Malgré tout, les deux femmes représentent sincèrement des
êtres dont nous prenons plaisir à découvrir la vie et les aventures.
En plus d’elles se trouvent évidemment bien d’autres
personnages, comme les deux maris, le beau-père, James, les enfants de chacune,
ou les jeunes filles qu’Hélène accompagne durant la traversée… le roman se
dessine sur plusieurs années, donc forcément, plusieurs protagonistes entrent
en jeu et offrent une belle densité au roman, qui devient au bout d’un moment
véritablement prenant.
Une intrigue sur plusieurs années nécessite des
rebondissements, des améliorations ou des aggravations de situations… et je
peux vous dire que Sarah Lark a eu l’imagination suffisante pour nous tenir en
haleine ! J’étais à fond, ne serait-ce que pour les histoires de cœur de
Gwyneira, et même tout ce qui pouvait se produire dans l’histoire. Toute évolution
avait ses conséquences, parfois plusieurs mois après, et on avait vraiment l’impression
de suivre une saga familiale à la fois tragique et pleine d’espoir.
Au niveau historique, je pense avoir appris des trucs. J’ignore
quelle est la validité des données de base, mais j’ai trouvé l’ensemble
cohérent, et la plongée dans l’élevage de moutons sur des immenses surfaces,
mais aussi les difficultés de la cohabitation avec les Maoris, ou encore l’utopie
de la ruée vers l’or… tout m’a paru fascinant. J’aime apprendre des trucs,
découvrir de nouveaux horizons, et pour le coup, j’ai été largement servie !
J’ai véritablement voyagé dans une autre époque, un autre lieu qui m’a bien
fait rêver, et au milieu de mœurs différentes des nôtres.
Après, n’allez pas croire que tout est rose, dans l’histoire.
Dans mon avis, il y a essentiellement du positif, parce que je ne vois pas quoi
critiquer, en dehors, encore une fois, de certains détails qui m’ont un peu
chiffonnée. En même temps, ici, c’était plutôt… c’était pas du tout dans une
visée érotique, loin de là. J’ai eu l’impression que c’était plutôt pour
impliquer le lecteur, pour lui montrer le problème, le tragique, et surtout le
manque d’information de l’époque. Ça, gros plus plus, parce qu’on oublie
souvent que les jeunes vierges n’avaient aucune connaissance sur le sujet !
Pour en revenir aux passages plus difficiles du roman… il y
a des morts. Des engueulades, des vices, des trucs qui vous tordent le cœur et
les boyaux, parce que c’est quand même assez violent. La Nouvelle-Zélande
représentait peut-être une terre pour un nouveau départ, c’était pas
Pâquerettes et Tartes aux Myrtilles tous les jours, hein. La vie était parfois
rude, et nos héroïnes ne sont pas épargnées. Ce qu’elles traversent, d’autres l’ont
vécu aussi, et ça a de quoi faire réfléchir !
Concernant la plume, je l’ai trouvé vraiment sympathique,
pour plusieurs raisons. La première étant que le roman est fluide, ça se laisse
couler, sans souci. Ensuite, c’est que l’auteur prend souvent le parti de se
dire que son lecteur n’y connait pas grand-chose et qu’elle doit réactualiser
ses connaissances dans bien des situations, notamment sur les échanges entre Pakehas et Maoris. Ça m’a beaucoup plus,
parce que je me suis sentie impliquée dans l’histoire, comme si j’en faisais
vraiment partie. On a l’impression que Sarah Lark nous fait une petite place
dans l’histoire qu’elle nous conte. De fait, les émotions et les situations
sont plus percutantes encore, de cette façon.
Enfin, à propos des valeurs, je pense qu’on peut en dire
beaucoup. La force de caractère et l’espoir de s’en sortir, de voir advenir des
jours meilleurs, est assez présente dans le roman. Idem pour l’amour que l’on
porte aux autres, on en constate l’importance. Le respect d’autrui, que l’on
soit de la même tribu d’origine ou non, aussi, a son importance. Avec le recul
de notre époque, on réalise l’importance du respect dans le mariage, de l’information
et de la nécessité de savoir s’adapter, même quand on a l’impression que toutes
les voies sont bouchées. On pourrait tirer beaucoup de choses de ce roman. Mais
l’amour et l’espoir restent omniprésent.
En conclusion, Le Pays
du Nuage Blanc est un franc succès pour moi. La lecture aura été plus
longue que prévu, mais sincèrement agréable : je ne me suis pas ennuyée
une seconde ! J’ai voyagé dans le temps et dans l’espace, auprès de deux
héroïnes vraiment différentes mais que j’ai appréciées toutes deux, pour leurs
forces et leurs faiblesses. Leur histoire est passionnante, l’intrigue possède
beaucoup de rebondissements, et si ce n’est pas le monde des Bisounours, l’amour
et l’espoir prédominent. C’est un récit vivant, fluide, intéressant, et qui m’a
donné envie de lire la suite !
Je vous conseille donc vivement ce premier tome, et ce sera
un 18/20 pour moi !
Tome 2 : Le Chant des Esprits
Tome 3 : Le Cri de la Terre
Tome 2 : Le Chant des Esprits
Gwyneira – l’une des
deux héroïnes du Pays du nuage blanc – élève sa petite-fille Kura et s’inquiète
pour elle. La jeune métis de quinze ans, surnommée la reine maorie, possède un
physique et une voix magnifiques qui suscitent l’admiration. Mais, capricieuse
et uniquement intéressée par la musique, Kura refuse d’assumer son rôle
d’héritière de Kiward Station, le domaine familial. Gwyneira décide alors de
l’envoyer en pensionnat pour lui donner une éducation stricte. C’est alors que
Kura rencontre William Martyn – le fiancé de sa cousine, la petite-fille
d’Hélène – autre héroïne du Pays du nuage blanc… Le coup de foudre est
réciproque. Kura et William décident de se marier, au grand dam de tous. Kura
pourra-t-elle cependant se contenter d’un rôle d’épouse alors qu’une grande
carrière musicale lui est promise ? Portée par un puissant souffle romanesque,
ce roman confirme le talent d’une auteure découverte avec Le Pays du nuage
blanc…
Bon, j’ai beau être HS, les chroniques en retard sur le blog
ne vont pas se rédiger seules, alors c’est parti !
Ce deuxième tome nous embarque à nouveau en
Nouvelle-Zélande, terre qui a accueilli Gwyneira et Hélène dans leur jeunesse.
Désormais, ce sont Kura et Elaine que nous suivons, les petites-filles. Elaine
est même la petite-fille des deux héroïnes que nous connaissons. Pour autant,
elles sont diamétralement différentes, et lors d’une visite où Kura rencontre
le fiancé d’Elaine et s’en éprend (et réciproquement), les choses commencent à
dévier. La situation n’était déjà pas simple, mais rien ne va s’arranger,
surtout pas pour Elaine… mais comme leurs aïeules, ce sont des battantes,
différentes mais déterminées. Qui sait ce qui pourra encore leur arriver ?
Franchement, quand j’ai commencé ce tome 2, je ne savais pas
trop si j’allais apprécier. C’est toujours un peu le souci quand vous suivez
une saga de ce type : si le premier tome vous a conquis, vous craignez un
peu que la suite vous déçoive, que la nouvelle génération/les nouveaux
personnages ne soient pas à la hauteur des précédents. Que nenni ! Ça n’a pas du tout été le
cas ici.
Les deux protagonistes de ce roman sont véritablement
différentes, et j’ai beaucoup apprécié de suivre Elaine. C’est une jeune femme
sensible, innocente, qui va pourtant mûrir et révéler une véritable force de
vie en elle. J’ai beaucoup aimé son personnage qui n’avait pas beaucoup d’orgueil
à la base, mais a eu beaucoup d’humilité avec une détermination qui m’a touchée !
Quant à Kura, je dois avouer que si elle m’est moins
antipathique sur la fin, franchement, elle n’a pas remporté les suffrages de
mon côté. J’ai vraiment eu du mal avec son caractère, ses décisions, son
orgueil et sa façon de voir les choses. J’admets pourtant que la suivre a été
intéressant.
De même, on rencontre plusieurs personnages sur lesquels on
pourrait s’arrêter ici, mais la liste serait longue. Disons plutôt qu’ils sont
nombreux, et que chacun est susceptible de créer un sentiment vivace dans le cœur
du lecteur. La fresque peinte par Sarah Lark est très vivante, très humaine (en
bien comme en mal), et on se laisse vraiment embarquer dans cet imbroglio qui
ne peut pas nous laisser indifférent.
Au niveau de l’intrigue, en 800 pages et plus, il y a
largement le temps de raconter des choses. Pour autant, je n’ai pas eu l’impression
de m’ennuyer, de vivre des temps morts ou d’avoir affaire à des passages
superflus. Certains moments sont plus lents, mais Sarah Lark sait très bien
mener son lecteur à la baguette pour nous emmener là où elle le souhaite. Ses
chemins sont parfois sinueux, frôlant les précipices ou parcourant des vallées
moins trépidantes, mais une chose est sûre : le voyage en vaut la peine. On
referme toujours le livre en disant : « Quelle aventure ! ».
Le voyage en vaut la peine, absolument, bien qu’il faille
passer au travers d’épreuves douloureuses pour les personnages. Maltraitance,
trahison, culpabilité, mort… beaucoup de thématiques sont abordées, au travers
d’Elaine, surtout, mais aussi de Kura. Les choix de vie de chacune les propulse
dans des situations auxquelles elles n’auraient jamais imaginé faire face.
Cette fois-ci, je trouve que les champs sont plus élargis : on voit que la
Nouvelle-Zélande se diversifie au fil des années avec l’arrivée de nouvelles
personnes et les technologies qui avancent.
Ceci est un bon point aussi, la découverte de cette île
particulière que j’avais déjà beaucoup appréciée dans le tome 1. Je ne connais
que peu ce recoin de la planète (enfin, recoin… sur un globe… bref), et j’aime
toujours autant en apprendre plus à son sujet. Déjà, de pouvoir sentir l’évolution
des mœurs, des pratiques et des possibles au travers de ce deuxième tome est
agréable. On constate de véritables changements sociétaux, alors que les
personnages que nous avions croisés au départ sont toujours là. Ce mouvement
est super !
Concernant la plume de Sarah Lark, rien à redire dessus :
tout est fluide, les descriptions sont intéressantes et elle sait capter l’essence
des sentiments pour ses personnages. Chacun a une véritable psychologie, à
laquelle on adhère ou non, mais elle a le don de manier son intrigue et ses
pions pour embarquer le lecteur de bout en bout. Ses histoires sonnent vraies,
sous le couvert de la fiction !
À propos des valeurs, je dirais qu’Elaine est celle qui nous
fait le plus réfléchir à ce sujet. C’est une des raisons pour lesquelles je l’apprécie
autant. Elle tâche de rester juste et droite, même dans l’obscurité qu’elle
doit affronter. Sa force de cœur est très belle. Kura est différente, et elle
fait vraiment égoïste, à dire vrai. Si son caractère est intéressant, elle ne
porte pas de beau message comme Elaine, qui ressemble à un oiseau pur ayant
traversé beaucoup trop d’épreuves. On voit tout de même une belle image de
pardon entre les deux cousines, et surtout les dégâts, les conséquences qui
peuvent survenir dans une même famille lorsqu’on ne prête pas attention aux
autres. De bien des manières, ce roman nous fait réfléchir. D’ailleurs, je
pourrais épiloguer longtemps là-dessus !
Avant de me mettre encore à écrire un roman sur le roman, je
conclurai en affirmant que Le Chant des
Esprits est un roman très intéressant, largement à la hauteur du Pays du Nuage Blanc, bien que très
différent. Les deux héroïnes que nous suivons ont des caractères uniques, que
le lecteur aura tout loisir d’apprécier ou non. Leurs trajectoires sont
vraiment intéressantes à suivre, d’autant qu’elles permettront de suivre l’évolution
du pays par rapport au premier tome, et de voguer dans une intrigue qui réserve
pas mal de surprise. Il y a de beaux messages, de belles réflexions à tirer, et
la plume est toujours aussi fluide. Ce sera donc un 17/20 pour moi !
Tome 3 : Le Cri de la Terre
Gloria,
l’arrière-petite-fille de Gwyneira McKenzie (la jeune Anglaise qui débarquait
sur les côtes de la Nouvelle-Zélande dans Le Pays du Nuage blanc), a joui d’une
enfance et d’une adolescence idylliques à Kiward Station, la ferme familiale.
Mais tout s’effondre
quand ses parents – pourtant absents car pris par la carrière de cantatrice de
sa mère – lui font savoir qu’il est temps pour elle de devenir une véritable
lady.
Gloria doit alors tout
quitter et faire ses adieux à ceux qui l’entourent, en particulier son cousin
Jack, dont elle est très proche. Destination l’Angleterre et un austère
pensionnat !
Contrainte de se plier
aux règles strictes de l’établissement, incapable de s’intégrer, Gloria se
retrouve plus seule et démunie que jamais.
Aussi décide-t-elle de
rentrer coûte que coûte dans son pays, celui du nuage blanc, et, qui sait, d’y
retrouver Jack…
Alors ! Parlons de ce troisième opus qui aura été une
relative déception pour moi.
Dans Le Cri de la
Terre, nous nous glissons auprès de Gloria, la fille de Kura, que nous
suivions en parallèle d’Elaine dans Le
Chant des Esprits, mais aussi auprès de Jack, le fils de Gwyneira, et de la
fille d’Elaine. Cette dernière va partir avec Gloria en Angleterre pour la
soutenir, en pensionnat, pendant plusieurs années, puisque Kura et William l’imposent
à leur fille. Mais tandis que Gloria grandit, Jack refait sa vie, chacun va son
chemin, jusqu’au jour où Gloria décide de rentrer par ses propres moyens, et
que dans le même temps, la Première Guerre Mondiale éclate…
Comme on peut le voir dans le résumé, là encore, Sarah Lark
a décidé de faire souffrir ses personnages. C’est en lisant ce tome 3 que je me
suis aperçue du fait qu’elle n’épargne pas du tout ses héroïnes. Pour autant,
ici, je n’ai pas du tout retrouvé l’étincelle que j’avais appréciée dans le
tome 1, surtout, et qu’on retrouvait avec Elaine dans le tome 2. La conviction
que malgré les blessures, on s’en sortira, que ça ira. Ici, l’ambiance est
beaucoup plus pesante, et alors disons que je n’ai pas adhéré aux choix de l’histoire.
Parlons d’abord des personnages. Nous suivons
essentiellement Gloria, qui va être obligée, à 12 ans, de partir en pensionnat
en Angleterre sur injonction de ses parents, qui ne seront jamais présents ou
presque. Heureusement, Gloria ne partira pas seule, mais son soulagement est de
courte durée, puisqu’elles ne seront quasiment jamais ensemble. La fille de
Kura ne ressemble pas du tout à ses parents au niveau de ses talents, et elle
en souffrira tout le long de l’histoire, parce qu’on lui reproche. De fait, son
chemin, depuis l’annonce de son départ, jusqu’aux toutes dernières pages du
roman, est plus que laborieux et pesant. Sarah Lark a très bien réussi à
capturer ses ressentis, mais franchement, pour le lecteur, c’est pas joyeux,
même si on éprouve de l’empathie à son égard.
Nous suivons aussi Lilian, la cousine de Gloria, qui elle va
faire de sa vie un presque roman, et c’est le cas de le dire. Pour moi, elle
aura été la petite étincelle, le petit lutin joyeux qu’on aime bien, même si on
ne s’attache pas forcément à elle, parce qu’on la suit moins.
Enfin, il y a aussi Jack, le fils de Gwyneira, que nous
suivons dans sa vie d’adulte, qui n’a rien d’une balade au bord de la plage non
plus. Ses engagements vont être de véritables épreuves, et du garçon insouciant
que nous connaissions, il va devenir un homme blessé qui aura de la peine à se
relever. Et bien sûr, nous continuons de suivre Gwyneira, qui vivra bien des
épreuves aussi dans ce troisième tome !
Il est difficile de rassembler toutes mes idées pour vous
exprimer mon ressenti exact face à cette lecture. J’ai eu du mal à apprécier
les personnages, à éprouver une réelle proximité avec eux, bien que je ne sois
pas indifférente à leur sort, au contraire. Sauf que comme je l’ai dit, c’était
plutôt, dans l’ensemble, dramatique, et la conclusion (que je redoutais de voir
arriver, la devinant) a été telle que je le craignais. Personnellement, elle ne
me convient pas… mais je dois admettre que Sarah Lark a vraiment mené ses
personnages au travers de chemins sinueux peu évidents.
L’intrigue du roman, d’ailleurs, est à la hauteur des tomes
précédents : on commence le livre sans absolument se douter de toutes les
épreuves qui attendent nos héros. Les tours et détours qui sont exprimés sont
bien pensés, et j’ai apprécié ce détour par la Première Guerre Mondiale au
travers de l’ANZAC, parce que j’ai appris des choses. Le côté historique de
cette saga m’a toujours plu, et cela a continué ici, bien que le contexte soit
plus élargi qu’à la Nouvelle-Zélande. On en apprend beaucoup aussi sur les
tribus maories, c’est chouette.
Non, ce qui me chagrine, c’est le ton dramatique, de l’histoire.
Je pense que je n’étais pas préparée à une ambiance pareille pour ce troisième
tome, et je trouve ça quelque part dommage. Bien sûr, Sarah Lark nous montre à
quel point l’humain, au travers de ses personnages, est fort, capable de
surmonter le pire. Mais quand même ! Là, ça craint ! Je cherchais du
rêve, et j’ai trouvé une belle histoire, mais j’ai pas rêvé, ça non, pas
vraiment. J’ai passé un moment de lecture relativement agréable, mais ce n’était
pas ce que je cherchais. Je suis sûrement passée à côté, quelque part.
Cela étant, la plume de Sarah Lark est toujours aussi
fluide, prenante et harmonieuse, quelque part. Elle dépeint fidèlement les
émotions de chacun, elle sait s’appesantir sur une ambiance particulière, et on
voit qu’elle maîtrise très bien la tonalité dramatique, mais aussi les côtés
plus légers, notamment avec l’histoire de Lilian. Elle sait être touchante.
Au niveau des valeurs, cela reste très beau : pour
avancer, il faut s’accepter, accepter son passé, tout ce que l’on a traversé. C’est
un livre qui nous fait vraiment réfléchir sur ce que nous considérons comme
forces et faiblesses. J’en tire l’idée qu’à force de se blinder pour survivre,
pour surmonter les épreuves, on devient plus faible, bien plus démuni et vulnérable.
Cela demande un apprentissage de la faiblesse, ensuite, pour redevenir fort. De
même, l’amour est toujours présent, même si on essaie de l’enterrer, de l’éloigner,
il est là, et c’est lui qui nous guérit, nous permet d’avancer. Ce sont de
beaux messages à retenir, parmi tant d’autres.
En conclusion, même si Le
Cri de la Terre aura été une déception pour moi, je reconnais que l’intrigue
a été très bien ficelée et que Sarah Lark possède encore et toujours le même
talent de narration et d’écriture. Son contexte historique est fascinant, ses
personnages sont forts et véhiculent de beaux messages pour les lecteurs, et ce
qu’ils vivent est prenant. Je regrette juste la trop forte tonalité dramatique
de l’intrigue générale, j’aurais aimé quelque chose de plus joyeux, vivant et
surtout un autre tournant pour la fin, que je n’apprécie pas. Cela reste une
lecture intéressante, et pour moi, ce sera un 14/20 !
Une très bonne découverte pour moi aussi !! Je te conseille Le Chant des Esprits, le deuxième tome, qui n'est pas mal du tout ! Pour ma part, je pense que je vais me lancer cet hiver dans Le Cri de la Terre, le dernier tome de la trilogie qui m'a l'air plutôt sympa aussi ! !
RépondreSupprimer