La jeune Alice a
décidé de passer seule quelques jours à Rome avant d’épouser son petit ami qui
est plus le choix de ses parents que le sien. Dès l’aéroport elle rencontre un
groupe de jeunes Anglais, en vacances en Italie, dont un, August, la convainc
de passer quelques heures à visiter la ville avec lui. Ces heures, les plus
intenses qu’Alice, timide et réservée, a jamais passées, bouleversent le plan
d’une vie si soigneusement élaboré. Meg et Alec se sont rencontrés à Rome il y
a presque 20 ans. Depuis, leur amour s’est étiolé et ils sont à couteaux tirés
la plupart du temps. Ce voyage à Rome, officiellement pour trouver le
fournisseur du carrelage sur le sol de leur chambre d’hôtel d’antan que Meg veut
absolument utiliser dans la rénovation de leur maison, est aussi l’ultime
tentative de raviver une passion ensevelie sous le poids de la vie quotidienne.
Mais n’est-il pas trop tard ? Constance et Lizzie, belles-soeurs et complices
depuis des décennies, sont à Rome pour honorer la dernière volonté de Henry, le
mari de Constance et frère de Lizzie récemment décédé : disperser ses cendres
dans la ville éternelle. Mais Lizzie ignore tout du terrible doute qui a poussé
Constance à revenir dans la ville où elle a rencontré l’amour de sa vie il y a
plus d’un demi-siècle.
Me revoici pour un livre que j’ai dévoré en une journée à
peine ! Il promettait une histoire aux destins croisés, presque un peu
rocambolesque, et j’avoue m’être laissé emporter avec facilité !
Les amoureux de l’Hôtel
Montini nous emporte à Rome, la cité éternelle. Trois personnages
différents vont s’y rendre, sans jamais se croiser. Alice, qui décide de faire
pour une fois quelque chose de « waouh » dans sa vie, alors qu’elle
mène une existence tranquille et rangée. Alec, qui accompagne sa femme Meg,
décidée à retrouver le fabricant ayant créé le bout de carrelage qu’elle a
retrouvé chez elle, et pour fêter leurs vingt ans de mariage, qui pour le moment,
n’annoncent pas de si belles années pour la suite… et enfin Lizzie, qui vient avec
Constance, sa belle-sœur, afin de répandre les cendres de son défunt frère dans
les eaux romaines, selon ses dernières volontés. Et si tout était encore à
découvrir ? Et si l’histoire pouvait changer ?
Au moment même où j’ai commencé le prologue du roman, j’ai
su que j’allais apprécier ma lecture. Pourquoi ? Parce que le narrateur
est extérieur à l’histoire, mais pas tant que ça (loin de là, même), et
implique directement le lecteur dans une relation de complicité, voire de
confidentialité qui me plaît tout particulièrement. Nous sommes dès lors
invités à observer cette histoire et ses rebondissements au travers d’une
petite fenêtre secrète.
Nous faisons la rencontre au fur et à mesure de ces
personnages tous différents, et pourtant semblables de bien des façons. Chacun semble
un peu perdu, et va sans le savoir obtenir des réponses à Rome. Alice s’est
conformée à ce que l’on attendait d’elle, étouffant ses propres désirs pour
vivre une vie calme et rangée, jusqu’à ce qu’elle se lance dans ce voyage qui
va tout changer. Alec et Meg sont mariés depuis longtemps, mais vivent une
histoire qui leur donne souvent envie de se baffer l’un l’autre. Chacun possède
son caractère, et Meg est clairement survoltée, cachant de nombreuses douleurs,
tandis qu’Alec est plus franc, mais moins enjoué. Quant à Lizzie et Constance,
si la deuxième est plus calme, elles n’en forment toutes deux pas moins un duo
incroyable qui en fera rire et grincer plus d’un !
Chacun des duos (puisqu’Alice ne va pas rester seule) m’a
touchée et m’a transportée dans son dédale. J’ai véritablement apprécié de
suivre le chemin de chacun, parce qu’il parlait de vérité, d’incertitudes et
aussi de retournements plutôt inattendus. Mark Lamprell semble avoir un don
pour nous ferrer et ne plus nous lâcher, narrant son histoire avec simplicité
et semant des informations, des phrases-clefs qui transforment le récit en
quelque chose de plus addictif que ce que l’on aurait pu suspecter.
En fait, ce roman est un roman d’amour, mais pas seulement. C’est
une histoire qui parle de différents amours, de plusieurs parcours de vie, tous
uniques et qui ne manqueront pas, je pense, de toucher le lecteur. Les incertitudes
d’Alice sont très réalistes et on s’attache facilement à elle, et à son
histoire naissante avec T-shirt vert, comme il est surnommé. Meg et Alec sont d’un
abord plus difficile, bien que tout aussi touchants, parce que leur couple est
au bord du précipice et que leur histoire va être totalement autre. Quant à
Lizzie et Constance, c’est le récit d’une formidable amitié et d’un amour qui
dure toujours après la mort, malgré de nombreux doutes et d’épisodes
difficiles.
C’est un récit profondément humain, parfois drôle, parfois
douloureux, ou intriguant, surprenant et fascinant, parce que Rome nous est
décrite de bien des façons. Nous avons droit à de petites anecdotes historiques
(qui mêlent souvent un peu de fiction, ce qui me ravit sérieusement), des
descriptions de lieux qui nous donnent juste incroyablement envie de nous
rendre dans la ville éternelle ! On voyage non seulement avec les
personnages, mais aussi dans les lieux qu’ils visitent, c’est extraordinaire.
Au niveau de la plume, comme je l’ai dit, on note la
présence d’un certain jeu entre le narrateur, l’auteur et le lecteur. Mark
Lamprell réussit à installer une complicité avec rapidité et facilité, et le
lecteur obtient dès lors une relation privilégiée avec le récit qu’il découvre.
Les sentiments sont exprimés avec justesse, parfois de façon très directe, mais
sans devenir cru, pour ce qui est des passages plus intimes. L’auteur a bien su
capter l’essence de ses personnages pour les offrir entre ces pages. C’est
fluide, entraînant, amusant, touchant.
À propos des valeurs, je dois dire que j’ai beaucoup aimé ce
bouquin pour ce versant. Alice s’autorise enfin à vivre sa vie selon son cœur et
non pas selon des attentes qui la pèsent, elle essaie d’être une autre avant de
réaliser qu’elle ne peut être qu’elle-même… Alec et Meg sont très beau dans
leur déchirure, parce qu’ils doivent comprendre que l’amour qui les lie doit
dépasser les masques qu’ils se forcent à porter. C’est presque un chemin de
rédemption, en fait, formé par les faiblesses et la puissance des émotions de
chacun. Quant à Lizzie et Constance, leur amitié est juste superbe, et on
constate la puissance du doute dans une relation, qui peut aller jusqu’à
empoisonner une vie entière, ainsi que d’autres liens. Et c’est un message d’amour
au-delà de la mort, alors que dire de plus ?
Les amoureux de l’Hôtel
Montini aura été un franc succès pour moi. J’ai voyagé auprès des trois
couples du roman, tant dans leurs histoires que dans les rues de Rome,
fascinantes et merveilleuses ! Chacun des personnages apporte un soupçon
qui forme un tout vraiment sympathique, tissant un récit aux multiples couleurs
et nuances. Ils feront ressentir au lecteur une foule d’émotions et sauront
vous attendrir, chacun à leur façon. Entre les premiers émois d’un nouvel
amour, celui du sauvetage d’un mariage et les souvenirs d’un couple qui s’est
tant aimé, vous n’aurez pas de quoi vous ennuyer ! Ça se lit avec facilité
et bonheur.
Ce sera donc un 18/20
pour moi et je vous le recommande chaudement !
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