J’avais tout quitté
sur un coup de tête pour m’installer dans mon bout du monde. J’avais enfin
trouvé l’homme de ma vie. Je touchais le bonheur du bout des doigts.
Malheureusement, ma vie n’est pas une comédie romantique et une catastrophe
naturelle est venue tout chambouler... Mon fiancé dans le coma, ma meilleure
amie sur le point d’accoucher à l’autre bout du monde, et un voisin quelque peu
étrange : en voilà, un cocktail explosif pour une jeune femme déboussolée. Et
pourtant, dans l’obscurité, je vais pouvoir compter sur ma bonne étoile... Qui
sait ? Je vais peut-être réussir à vaincre le destin et enfin vivre mon « happy
end » ?
Comme vous le savez si vous suivez le blog, j’ai lu fin 2016
Une Parisienne au bout du monde, qui
se situe juste avant Si moi sans toi.
J’étais curieuse de voir ce qu’Aëla Liper avait bien pu concocter comme suite !
Si moi sans toi
nous permet de retrouver (ou de rencontrer, pour ceux qui n’ont pas lu le livre
d’avant) Florence, qui file le parfait amour avec Jérôme. Parfait, jusqu’au
moment où une tragédie survient et que notre chère héroïne perd tous ses
repères. Son cœur, malmené par cette nouvelle situation, va pourtant lui
envoyer d’étranges signaux… et bon sang, qui est ce nouveau voisin et pourquoi
débarque-t-il précisément dans la pire période de son existence ?
Pour tout vous dire, ce roman a été placé sous le signe de
la lutte. Lutte parce que j’apprécie les romans d’Aëla, mais que j’ai entendu
des échos sur ce bouquin en particulier qui auraient franchement pu orienter
mon avis et mes ressentis. Il est difficile de ne pas se faire une idée avant
la lecture, dans ce cas. Pourtant, on dirait que je ne m’en suis pas trop mal
sortie, puisque j’ai quand même aimé ce que j’ai trouvé.
Replonger dans le quotidien et les pensées de Florence a été
plutôt sympathique : c’était un personnage que j’avais bien aimé pour sa
fraîcheur et son tempérament un peu gourmand et réaliste dans le livre
précédent. Elle me fait toujours penser à moi, à beaucoup de femmes en général,
avec sa manière d’exagérer les situations, de se réconforter avec du chocolat…
je la trouve chouette, et l’impression s’est prolongée dans cette suite qui ne
l’épargne pas.
Si moi sans toi, c’est
un roman qui casse l’image qu’on peut avoir du bonheur parfait. C’est un roman
qui invite à réfléchir, à se positionner, sans pour autant juger. Je n’ai pas
approuvé les choix de l’héroïne. Pour autant, j’étais loin de vouloir jeter mon
livre au loin, et je l’ai lu passivement, en gardant mon opinion. Aëla Liper
nous présente une grosse part de la conscience de son héroïne, et si certains
passages sont en contradiction avec le choix que vous auriez fait à sa place,
je trouve que son examen de conscience est juste et qu’il nous rapproche de
Florence. Attention, je ne dis pas que forcément vous allez accepter, mais l’éloignement
me semble se réduire.
On retrouve aussi dans ce bouquin cette petite manie des
détails que possède Aëla Liper. La façon de décrire des choses qui pourraient
paraître inutiles, et pourtant accrochent le lecteur et l’ancrent dans une
forme de réalité, ou de réalisme. Ici, ça prend encore une autre dimension avec
le thème abordé. On retrouve aussi avec plaisir le chocolat, qui apparaît entre
les pages et devient la marque de fabrique de notre chère auteure, avouons-le !
Si j’avais une faiblesse à soulever pour Si moi sans toi, cependant, ce serait
celle des raccourcis. Si l’ensemble de la trame me paraît bien, j’avoue que
parfois, j’ai un peu tiqué sur des points qui surviennent trop vite. Ça aurait
demandé plus de développement, notamment pendant la période de crise que vit
Florence et les choix que son entourage fait autour de cela. C’était trop
rapide, et là, c’était plus difficile de rester totalement accroché (en tout
cas pour moi).
Les personnages secondaires suscitent tous des réactions
différentes. On les aime ou on les rejette, on accepte leurs choix ou pas, mais
une chose est sûre : chacun a son caractère et apporte un petit truc. Ils n’ont
pas forcément des personnalités flagrantes, mais je trouve qu’ils forment un
bel ensemble. Ne parlons pas de Jérôme qui est juste tellement trognon et qui
ferait fondre un cœur de pierre, ce me semble !
Cette suite aborde aussi des thématiques difficiles qui ont
tendance à s’empiler. Beaucoup risquent de se demander quelle aurait été leur
réaction face à tout ceci. On y parle deuil, trahison (sous différents aspects,
même), déni, ténacité, abandon… il y a tout un florilège qui ne manque pas de
toucher le lecteur et de le faire réfléchir et pourquoi pas compatir avec ce
qui se produit.
Là, vous vous dites qu’en fait, c’est un roman un peu
mensonger, vu la couverture. Comment ça, on nous parle pas d’un drame !
Ben non, parce que s’il y a des aspects franchement tragiques et effectivement
dramatiques, c’est l’espoir qui prédomine. L’espoir et l’envie d’avancer, même
si c’est incroyablement difficile. J’ai pour cela beaucoup aimé la référence
cinématographique de la fin, puisque c’est un des films qui m’a demandé le plus
de Kleenex dans ma vie.
À propos de la fin, je pense que, tout comme le roman, elle
divisera. On peut la voir de différentes manières, personnellement, elle me
convient. Le choix a été fait, celui du bonheur, et on se dit avec l’épilogue
que même si on n’est pas entièrement d’accord, quand même… ça a du sens, bien
plus que ce que Florence imagine.
Oh, et la plume ! Avant que je ne l’oublie ! Aëla
continue de mûrir sur son petit chemin. Ses histoires ont des points communs,
et pourtant savent se différencier les unes des autres. Clairement, ici, elle
signe un roman qui nous indique qu’elle n’est plus uniquement dans les
romances, mais aussi dans des histoires qui nous font réfléchir et nous
questionnent. C’est moins innocent, et ça se ressent dans sa plume, qui reste
pourtant fraîche et fluide.
En conclusion, Si moi
sans toi aura été une jolie lecture, qui m’aura fait réfléchir. Je n’ai pas
eu de réaction épidermique face aux choix de Florence, même si je n’étais pas d’accord
avec ce qu’elle faisait (chose que j’avais déjà ressentie dans Une Parisienne au bout du monde). Le ton
est ici plus grave, avec des thématiques difficiles, et pourtant réaliste et
même teinté d’espoir. Les circonvolutions de l’esprit de Florence nous
rappellent les propres méandres de nos pensées, dans ses divagations et
exagérations. En bref, un roman sympathique que je recommande quand même !
Ce sera un 15/20
pour moi !
Il a l'air génial !!
RépondreSupprimer