Sam rêve depuis
toujours d'être une ballerine professionnelle. Mais c'était avant que son corps
ne s'en mêle, à s'arrondir à des endroits inappropriés... Bientôt, la jeune
fille qui la regarde dans le miroir devient une étrangère.
Après une série
d'attaques de panique, sa mère – qui ne fait qu'accentuer ses complexes –
décide de l'envoyer dans un centre de traitement pour jeunes filles rencontrant
des problèmes d'acceptation de soi. Obligée de se livrer devant de parfaits
étrangers, Sam n'a plus le choix. Si elle veut participer au ballet dont elle
rêve tant depuis des mois, elle doit aller jusqu'au bout du programme. Elle
trouve du réconfort auprès du bel Andrew, l'un des animateurs, et apprend peu à
peu à dompter ses démons.
Mais alors que les
désillusions et les trahisons s'enchaînent, Sam trouvera-t-elle la force
d'accomplir ses rêves ?
Bon, un coup de pied aux fesses et c’est reparti pour une
nouvelle chronique ! On pourra dire que j’ai peu fait tourner le blog, au
mois de février…
How it feels to fly,
traduit en français sous le titre Comment
j’ai appris à voler, nous parle de Sam, qui fait des crises de panique et a
été envoyée dans un camp d’été pour apprendre à gérer ses émotions. Elle qui
veut devenir ballerine professionnelle et essaie avec difficulté de combiner
les changements de son corps de femme avec l’exigence de son art, se retrouve
entourée de 5 autres ados aux problèmes non moindres, 2 anciens du camp et une
doctoresse dont elle se méfie allègrement. Elle a trois semaines pour apprendre
à dompter ses faiblesses, pour aller de l’avant, mais le chemin sera semé d’embûches.
Parce que ce n’est pas seulement une histoire de trucs à apprendre, mais bien d’une
révolution intérieure dont on parle… Sam parviendra-t-elle à surmonter tout ça ?
J’avoue que si le résumé m’avait intriguée, en anglais, c’est
la couverture aux couleurs toutes douces qui m’avait décidée. Le sujet avait l’air
de changer, et comme je suis une appréciatrice de la psychologie des
personnages, je pensais que celui-ci pourrait me faire voyager. Je n’ai pas eu
tort ! C’était une bonne lecture, sans trop de prise de tête.
Samantha est une jeune femme assez torturée mentalement,
puisqu’elle ne parvient plus à gérer l’afflux d’émotions concernant son corps. Elle
est persuadée que tout le monde la trouve grosse, et il est vrai que dans le
milieu de la danse classique, les gens sont assez violents avec ça. Elle qui
possédait un corps de ballerine a vu fleurir des formes féminines qui désormais
l’angoissent. Elle considère que son propre corps l’a trahie, et cela devient
une obsession, de par le regard des autres.
Elle est attachante et touchante, parce que la lutte qu’elle
mène est difficile, et que son chemin n’est pas évident.
On s’attache aussi d’une certaine manière aux autres membres
du camp, qui chacun possèdent une faiblesse et effectuent un chemin de « conversion »
qui n’a rien d’aisé. Pour autant, nous ne sommes pas tentés de les prendre en
pitié, aucun. On est plutôt là pour apprendre à les découvrir, en espérant qu’ils
pourront avancer. J’ai beaucoup apprécié ce fait, parce qu’on sent qu’il y a
une belle considération de chacun au travers de l’écriture. Aucune concession n’est
faite, et parfois, on a très envie de secouer Zoe, par exemple, qui ressemble à
s’y méprendre à une petite peste qui nous irriterait rapidement.
Petit point de déception du livre ? La romance. Je
crois que je m’étais attendue à plus, et de fait, mes attentes n’ont pas été
remplies. Pour autant, le reste de l’histoire est bien, c’est clair, et c’est
avant tout un chemin de guérison et d’efforts qui nous est présenté avec
justesse. Mais pour la romance ? On repassera, je crois.
Au niveau de l’intrigue, elle prend son temps, sans avoir de
temps morts. Le lecteur découvre au fur et à mesure ce qui se passe dans la
tête de Sam, l’ampleur de ses soucis et des raisons qui l’ont poussée à devenir
comme ça. Bien sûr, les facteurs externes ne sont pas les seuls à entrer en
compte, mais tout revient dans un aspect plus large et bien développé, à mon
sens. Entre ses temps de « thérapie » et ceux où elle fait son
introspection, ou encore ceux des interactions avec les autres, on ne s’ennuie
pas. Si le récit n’est pas addictif, le rythme est bien dosé.
La plume de Kathryn Holmes est juste, fluide, et j’admire le
fait qu’elle sache retranscrire aussi bien la lutte intérieure de Samantha dans
ses différents aspects que dans les personnalités qui émergent des autres
personnages. Même les descriptions sont simples, assez précises, et je me suis
souvent représentée le contexte sans trop de difficultés. Une écriture
tranquille !
Au niveau des valeurs, la notion de courage et de force est
assez centrale. Samantha part avec une vision biaisée de beaucoup de principes,
et son cheminement va aussi l’aider à reconsidérer tout ça. J’ai aimé son
humilité et celle de la doctoresse du groupe, le fait que Sam reconnaisse les
torts de ceux qui l’entourent, sans pour autant les accuser de tous ses maux. La
valeur de l’amitié et l’estime de soi ont une grande place aussi, tout comme l’acceptation
que nous ne pouvons pas tout faire seuls. Je pense que ce livre propose de
belles leçons de vie, sous couvert d’une histoire simple mais bien ficelée et
avec des personnages intéressants.
En conclusion, How it
feels to fly aura été une sympathique lecture pour moi. Pas de coup de cœur,
pas de côté addictif et même une petite déception côté romance, cela dit, j’ai
apprécié la psychologie des personnages et le cheminement effectué auprès de
Sam. On ne les prend pas en pitié, mais on découvre de belles leçons de vie
avec elle et avec eux, non sans heurts. L’écriture est fluide, simple, et les
sentiments justes.
Je vous le conseille donc et ce sera un 15/20 pour moi !
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