Colleen, Deena, Emma
et Anjali sont en terminale dans le prestigieux lycée St Joan. Colleen est sur
le point d'être acceptée à Harvard et ne pense plus qu'à cela.
Un jour de janvier,
une de ses camarades est prise de convulsions. Très vite, d'autres élèves
présentent d'étranges symptômes : perte de cheveux, paralysies, quintes de
toux... La presse s'empare de l'affaire, un vent de panique souffle sur St
Joan. Mais pas question pour Colleen de se laisser déstabiliser : elle doit
travailler sur la pièce Les Sorcières de Salem, d'Arthur Miller.
Et ses recherches
l'amènent en 1692. Au moment du procès des sorcières de Salem, à la rencontre
d'Ann Putman, qui fit semblant d'être ensorcelée...
Les époques se
croisent, les drames se nouent. Qu'arrivent-ils aux élèves de St Joan ? Et si
la réponse se trouvait dans le passé, trois siècles plus tôt ?
Conversion est
arrivé un petit peu par hasard dans ma PAL. Il ne faisait ni partie de ma Wish,
ni même des livres qui avaient su retenir mon attention lors de leur sortie. Et
pourtant, grâce à une gentille blogueuse et au concours que j’avais remporté chez
elle, il a fini chez moi !
Ce roman fait le parallèle entre deux époques : le 17ème
siècle et le 21ème. Dans le passé, c’est l’époque de la chasse aux
sorcières, au travers d’une confession, où il sera question de plusieurs jeunes
filles et d’une mascarade. Côté contemporain, Colleen et ses amies sont en
dernière année du lycée et travaillent dur pour obtenir l’entrée dans
l’université de leur choix. Mais leur quotidien studieux et bien rodé tourne au
cauchemar lorsqu’une élève de terminale est un jour prise de convulsion… et
devient ainsi la première touchée d’une maladie mystérieuse qui semble se
propager sans suite logique.
Je dois admettre que je n’avais pas très envie de lire ce
livre. Bien sûr, la blogueuse qui me l’avait envoyé n’avait pas tari d’éloges à
son encontre, et comme je suis et reste curieuse avec le temps, j’avais envie
de m’en faire ma propre opinion. Je l’ai lu en presque une journée, parce que
c’est un roman jeunesse, et qu’une fois que le mystère était lancé, j’avais
envie d’en découvrir la résolution (dit comme ça, on dirait que je parle d’un
épisode de Scoobi-Doo, c’est étrange !).
Parce que oui, Katherine Howe réussit vraiment bien à nous
plonger dans son histoire, en installant un rythme en deux époques dans
lesquelles nous voulons absolument le fin mot. La tension est présente de bout
en bout, tant dans le quotidien et la tête de nos héroïnes, que dans l’intrigue
qui s’installe. Parce que rien ne semble vraisemblable ! Aucun début d’explication
n’émerge, et lorsque le phénomène prend une ampleur insoupçonnée, c’est encore
pire !
Colleen est une héroïne intéressante à suivre : elle
est déterminée, et bosse dur pour parvenir à son objectif, et ainsi intégrer la
fac qu’elle désire. La pression est immense, et on sent que l’étau se resserre
autour d’elle. À la fin du roman, on se rend compte aussi de tout ce qui pesait
sur elle, et qui nous paraissait pourtant normal, puisqu’on le vit souvent dans
ces périodes-là ! Par moments, de fait, elle est tellement prise dans sa
ligne de mire, qu’elle en devient irritante. Pourtant, elle nous ressemble, et
elle m’a souvent rappelée celle que j’avais été au lycée !
Les personnages secondaires sont intéressants aussi, même si
je regrette la présentation qui nous a été faite des meilleures amies, et même
de plusieurs autres personnages. Tout a été très linéaire, et même si c’était
très riche, j’ai eu l’impression de suivre un plan. Mais en dehors de ceci,
chacun avait sa personnalité, et les liens tissés entre tous étaient
relativement réalistes, c’était chouette ! La romance, en revanche, m’a
beaucoup moins transportée, je l’admets. Cela étant, ce n’était pas le centre
de l’intrigue, alors ce n’est pas forcément un reproche !
L’ambiance du roman est parfois difficile, et le nombre d’hypothèses
émises ainsi que les remises en question formulées pousse nécessairement le
lecteur à effectuer le même genre de processus chez lui. C’est enrichissant,
mais ça peut engendrer une légère baisse de morale. Moi qui l’ai lu malade dans
mon lit… je n’étais pas foncièrement guillerette à la fin ! Malgré tout,
il m’aura fait réfléchir et m’aura appris quelque chose.
D’ailleurs, c’est un point à souligner : si le récit
est fictif, il s’inspire de faits réels, et de sources que nous pouvons
consulter. J’aime toujours lorsqu’une histoire est documentée, et clairement,
cela a été le cas ici, qu’il s’agisse de la partie contemporaine, ou de la
partie passée. Le parallèle à effectuer entre les deux n’est pas toujours
évident, et le petit mot de l’auteur est bénéfique en ce sens.
Concernant la plume, elle est plutôt fluide, même si un peu
trop scolaire à mon goût. Tout me paraît trop agencé, et pourtant, quelque
part, elle colle au caractère très studieux de Colleen, qui ne semble vivre que
pour son cursus. Les émotions sont cependant bien décrites, et la maturité du
récit n’est pas en décalage avec la narratrice, donc c’est assez chouette.
Au niveau des valeurs, la remise en question est tout à fait
présente, de bien des manières. La notion de l’amitié, de l’altruisme et de la
simple attention à l’autre est aussi au cœur de l’histoire. On parle aussi
beaucoup d’avenir, et cela nous pousse, je pense, à relire notre histoire et à
identifier nos propres pressions pour voir où nous en sommes sur notre propre
chemin. Cela peut ouvrir les yeux !
En fin de compte, Conversion
est un roman qui m’aura assez surprise et embarquée. Si je ne l’ai pas
énormément aimé, j’apprécie le fait de l’avoir découvert, parce que c’est un
roman qui sort des sentiers battus et qui possède sa propre richesse. Je comprends
mieux pourquoi il fallait que je le lise ! Colleen est une héroïne
intéressante à suivre, d’autant plus parce qu’elle peut nous rappeler comment
nous étions à l’époque du lycée. Quant aux aspects historiques (contemporains
ou non), ils représentent un gros point fort aussi !
Ce sera donc un 14/20
pour moi, et un grand merci à la gentille blogueuse qui m’a permis cette
découverte !
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