Tome 2 : De Velours et d'Acier
Dans les Bas-fonds de
Néo-Londonia, Léopoldine se bat depuis des années pour survivre. Lorsque le
groupe auquel elle appartient maltraite un enfant, elle décide de se rebeller,
quitte à affronter la colère de la Guilde des Voleurs. Dorénavant, elle ne
laissera plus rien ni personne lui barrer la route.
Augustin, lui, a
toujours mené une existence fastueuse et insouciante, résigné à subir en
parallèle l’écrasante emprise de sa mère, la Reine Victoria au règne sans fin.
Mais il tombe de haut quand, pour la première fois, il refuse de se conformer à
ses plans aussi tortueux que mystérieux. Car, s’il est un prince dont la
fonction n’est que titre, c’est lui. Le jeune homme devra résister et fuir pour
s’affranchir du joug de la souveraine et embrasser sa destinée.
Une rencontre qui
pourrait bien tout bouleverser… mais la liberté ne s’obtient jamais sans
sacrifice.
Pour ceux qui me suivent depuis quelques temps, vous savez
que j’ai découvert Georgia Caldera et ses bouquins à tendance addictive il y a
environ un an. Depuis, je me plonge régulièrement dans ses histoires, mais c’était
la première fois que j’essayais un roman de sa plume dans un autre genre que la
romance contemporaine, et le dépaysement a été certain !
Dans De Velours et d’Acier,
nous rencontrons Augustin et Léopoldine, qui vivent dans deux sphères
différentes d’une même société. Lui est Prince de Néo-Londonia, fils de la
Reine Éternelle, et connu pour ses frasques avec les femmes. Elle cache sa
véritable identité sous l’apparence d’un homme, et tâche de survivre dans une
bande de voleurs plutôt bien organisée. Jusqu’au jour où tout bascule pour Augustin,
et où sa route croise celle de Léo, rompant tous les repères de la jeune femme.
Alors il faut savoir que je n’ai pas lu le tome 1 de Victorian Fantasy. Je pense remédier à
cela dans l’année, mais comme on m’avait assuré que la suite pouvait se lire
sans, je n’ai pas trop hésité !
Lorsque j’ai commencé ce tome 2, j’avoue avoir été
déconcertée. Georgia Caldera nous plonge d’emblée dans un univers plutôt
obscur, auprès de personnages qui ne vivent décidément pas un conte de fées. C’était
relativement oppressant, et quand vous lisez maximum une demi-heure par jour, j’avoue
avoir laissé le scepticisme me contaminer. D’autant plus que les débuts d’Augustin
sont relativement noirs, inexpliqués et plus que légèrement flippants et
sanglants. Parfait pour moi, non ?
Pourtant, j’ai décidé de continuer, parce qu’il y avait ce
petit truc qui me faisait dire que d’autres choses pouvaient nous attendre
ensuite. Je n’ai pas eu tort ! Si le début a été difficile, pour démêler
les ficelles de la compréhension, j’ai vite apprécié les caractères des deux
personnages principaux. Augustin aurait tout pour se faire détester, vu son
passé et ses habitudes, pourtant, quand on apprend à le connaître et qu’on le
voit évoluer, on peut difficilement lui épargner notre sympathie et soutien. Quant
à Léopoldine, son caractère bien trempé et son franc-parler font d’elle une
femme forte qu’on a tendance à bien apprécier aussi. Même si parfois elle a ses
faiblesses et qu’elle peut nous énerver, de fait ! Tous les deux, d’ailleurs,
peuvent soulever des agacements certains chez le lecteur. Pour autant, leur duo
est… addictif.
Là, nous en arrivons à l’habituel pour Georgia Caldera, si
je puis me permettre. Parce que ses romans finissent toujours par choper le
lecteur avec la romance qu’ils contiennent, j’ai l’impression ! Celui ou
celle qui met le nez dedans se laisse entraîner dans les rouages de ces micmacs
amoureux qui sont assez fascinants, même si trop développés encore pour les
scènes explicites… (ceci dit, je dois soulever ce point à chaque romance que je
dévore, donc…) Les réticences et désirs de chacun, souvent tus, mal
interprétés, nous entraînent dans une valse qui n’a pas fini de vous accrocher !
Pour autant, il n’y a pas que la romance. Il y a aussi le
côté imaginaire de ce monde et de ces capacités pour le moins déroutantes.
Entre Léo et son passé, son don actuel, et tout ce qui se révèle sur Augustin…
j’avoue que nous ne sommes pas en reste. C’est parfois tellement poussé que je
me suis demandé comment l’auteur pouvait faire pour imaginer tout ça !
(promis, je n’ai même pas pensé à la tisane un peu hallucinogène ! Sinon,
clairement, je pourrais dire que j’en bois aussi…)
En plus, pour ceux qui apprécient les univers étoffés, l’intrigue
joue aussi sur le plan politique et social. Augustin et Léopoldine sont amenés
à accomplir des choses à une échelle plus importante, et le décalage entre
leurs positions de classe à la base permet de faire des comparaisons pour le
moins intéressantes et utiles ! Oui, j’ai bien apprécié ce point, sans compter
que Léopoldine suit ce qu’elle croit être juste, parfois à son propre
détriment. Ça fait réfléchir, aussi !
Concernant le rythme, il est bon, même si le début peut
paraître lent à ceux qui ne comprennent pas tout immédiatement (comme moi). Il
faut (un tout petit peu) s’accrocher, pour ensuite se laisser emporter dans un
roman qui n’a plus de temps mort, sautant d’un point à l’autre, entre la
romance, la survie et tous les fils emmêlés à la pelote de laine, une fois le
bolide lancé, rien ne peut l’arrêter ! Et la fin semble presque trop
rapide après ce long déroulé, c’est vrai. Pour autant, elle me convient et je
pense que d’autres songeront comme moi, tout en espérant une suite, parce que
certains problèmes sont irrésolus actuellement !
Au niveau des valeurs, si les scènes violentes et sanglantes
m’ont rebutée et que l’érotisme me dérange encore, je dois avouer que cette
histoire véhicule de belles choses. D’abord, qu’une personne ne se résume pas à
son passé, à ce qu’elle a pu faire jusqu’à présent, et qu’elle peut changer si
elle le désire vraiment. Ensuite, que l’amour ne se commande pas et que ne pas écouter
son cœur est douloureux… et qu’enfin, chacun a un rôle à jouer à différentes
échelles dans notre monde. Que ce soit en fiction ou ici, dans la vie réelle,
nous avons tous notre poids, notre croix à porter (pardon pour l’image, mais
Pâques n’est pas loin !), et si nous l’acceptons, si nous acceptons d’œuvrer
aussi pour les autres, nous pouvons changer le monde en mieux. Ça, c’est grave
la classe !
En conclusion, De
Velours et d’Acier aura été une chouette lecture pour moi. Si j’ai peiné
sur le départ avec des moments noirs, un contexte sombre et des choses que je
ne comprenais pas forcément immédiatement, je me suis laissé ensuite embarquer
avec facilité. J’avais du mal à lâcher à la fin de mes 30 min imposées pour
le Carême ! Georgia Caldera sait encore manipuler les ficelles pour rendre
le tout addictif, avec une jolie plume vivante et sensible. De quoi remuer le
lecteur ! Entre une romance prenante, un imaginaire surprenant et une
intrigue étoffée à plusieurs facettes, il n’y a pas de quoi s’ennuyer !
Ce sera donc un 17/20
pour moi et je vous le recommande !
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