1939. En Allemagne nazie.
Le pays retient son souffle.
La mort n'a jamais été aussi occupée et jamais elle ne le sera autant.
Un roman où il est question :
d'une fillette
de mots
d'un accordéoniste
de fanatiques
d'un boxeur juif
d'un certain nombre de vols...
C'est la mort elle-même qui raconte cette histoire. Dotée d'un humour noir, sarcastique, mais compatissant, elle est témoin de la folie des hommes. Tout semble perdu d'avance, sauf quand se distinguent des enfants rebelles et des Allemands qui n'obéissent pas aux règles...
Quand la mort vous raconte une histoire, vous avez tout intérêt à l'écouter !
Brillant et extrêmement ambitieux... Un livre qui peut changer votre vie .
New york Times Book Review.
La Voleuse de livres...
Entre nous soit dit, le titre peut soit intriguer, soit passer au travers des mailles du filet sans se faire remarquer. Pendant longtemps, il a fait ça, chez moi... Jusqu'à ce qu'on me le conseille. Il est arrivé dans ma PAL pour Noël, en grand format, et j'ai trouvé ce livre imposant, gros, et avec une belle couverture, un résumé qui me donnait cette fois-ci bien envie... le parfait mélange!
Ce roman n'est pas un coup de coeur, je vous l'annonce de suite, néanmoins, j'avoue que c'est une découverte que je suis extrêmement loin de regretter. La Voleuse de Livres fait partie de ces romans intrigants, originaux, et qui dépassent un peu le cadre conventionnel, et qui, doucement, marquent.
Parce que sous ses dehors de livre jeunesse, ce roman cache une leçon de vie, et surtout, un aperçu de la Deuxième Guerre Mondiale (2GM, hein) en tant qu'allemand, en tant que ceux qui ont dû vivre sous le diktat d'Hitler, sans aller au front. Ceux qui ont dû vivre avec les moyens du bord, rationnés, alors qu'ils n'avaient rien demandé.
Liesel est une enfant que sa mère a laissé à la charge de deux parents nourriciers. Sur le chemin qui les mène à Molching, le petit frère de Liesel meurt sous ses yeux, et c'est ainsi que la Mort et la fillette font en quelque sorte connaissance. C'est lors de l'enterrement de son frère que Liesel va dérober son premier livre. Elle ne sait alors pas lire. Pas encore.
Elle va apprendre, avec Hans, son père nourricier, un homme qui n'adhère au parti nazi que par obligation, parce que ceux qui refusent les idéaux du Führer se voient aussi refuser le travail. Or, quand on a une femme et une petite fille à nourrir, il faut bien travailler. Alors Hans fait comme il peut, avec un amour grand comme lui...
Liesel va vivre 4 ans à Molching, entourée de son Papa qu'elle aime tant, cet homme si discret mais si grand dans son coeur, qui en a vu des vertes et des pas mûres; mais aussi de sa Maman, qu'elle aime aussi, mais dans un style différent. Rosa est plus abrupte, plus directe, mais elle aime aussi Hans et Liesel à sa façon.
Il y a Rudy, aussi, le meilleur ami de Liesel, qui tentera tout le long du livre d'arracher un baiser à celle qu'il aime tant depuis le premier jour. Un peu fou, ce Rudy, ce garçon qui rêve d'être Jesse Owens, cet athlète noir qui a gagné aux JO d'Hitler. Avec un humour que je qualifierais de douteux, aussi. M'enfin, je crois que je suis assez mal placée pour parler d'humour douteux ou non, c'est vrai.
Et enfin, nous avons Max... Max, ce Juif que Hans, Rosa et Liesel vont cacher dans leur cave, Max, cet homme qui a compris que ce dictateur avait acquis un grand pouvoir avec les mots, et qui rêve un jour de pouvoir le tuer. Max, qui se cache, mais qui ne peut cacher aux Hubermann son grand coeur meurtri et qui offrira à Liesel des moments merveilleux.
Ce livre est débordant d'une multitudes d'émotions. La vie ne s'est jamais arrêtée, pendant la guerre. Tout a continué. Liesel s'est mise à voler des livres, certes, mais il ne s'agit pas du point central de l'histoire à mes yeux. C'est un élément important, parfois clé, mais les relations, l'ambiance de tout le livre comporte encore tellement d'aspects non négligeables.
Le nom de Voleuse de Livres vient de la Mort elle-même, qui raconte l'histoire.
Le fait que ça soit elle qui la raconte ajoute une originalité au livre qui ne laisse absolument pas indifférent, je dois l'admettre. Tour à tour grave, cynique ou légère, la Mort narre l'histoire de Liesel, et nous voici happés qu'on le veuille ou non.
La Voleuse de livres, je tiens à le préciser, ne fait pas partie de ces livres que l'on lit d'une traite parce que le suspense est insoutenable. Non, déjà parce que la Mort nous coupe tout suspense. L'intérêt de l'histoire n'est pas dans la fin, mais dans ce qu'il y a au milieu, dans l'histoire de Liesel elle-même. Tout ce que les personnages traversent, toutes ces épreuves, tous ces instants de bonheur volés, c'est ça, le plus important. C'est de comprendre la vie.
J'étais contente de reprendre ma lecture, lorsque je l'avais arrêtée. J'étais aussi contente parfois de la laisser pour quelques instants, parce que, sans dire qu'il y avait des longueurs, certains passages méritaient une pause afin de mieux être compris. J'avais l'impression, si je me grouillais de lire, de passer à côté de quelque chose d'important. Ce livre, en fait, est un hymne au présent. Profitons de la seconde, de la minute que nous vivons. Demain arrivera si vite!
On apprend aussi à se méfier du pouvoir des mots, des idéaux... On apprend la valeur des principes. Au 21ème siècle, la 2GM nous parait une abomination. Oui, mais nous n'y étions pas. Ca n'enlève rien au massacre qui a eu lieu. Seulement, comment aurions-nous réagi, nous, si nous avions été de petits habitants révoltés? Aurions-nous aidé nous aussi un Juif? Les aventures de Liesel nous donnent aussi une leçon de morale. Ouvrez le livre, et vous vous attacherez à eux, à tous, à ce qu'ils dégagent, ces représentants des héros méconnus...
Je me suis beaucoup attachée aux personnages, enfin, les bons, parce qu'il y en a des bons, et des moins bons. Tous ont une particularité, ils sont si humains, si vulnérables aussi... Markus Zusak a vraiment créé une histoire originale, qui vous prend au fond de vous, avec de l'humour, parce qu'au contraire de ma chronique définitivement ennuyante et désespérante (je ne voulais pas qu'elle soit ainsi!!! Snif), on tourne les pages et on sourit, on se dit qu'on l'aime bien, la Mort, quand même. Elle est sympa.
Enfin bref, j'ai l'impression d'ajouter des mots, encore et toujours, alors que dans le livre, tout est dit... La Voleuse de Livres fait partie de ces ouvrages que l'on regarde dans sa bibliothèque, sans qu'il vous revienne un coeur qui bat, mais vous vous dites "j'ai appris quelque chose, avec celui-là, et mon regard sur le monde a changé". La Voleuse de Livres est une histoire humaine, une histoire du passé, mais qu'on prend beaucoup de plaisir à lire présentement.
Je vous le conseille, et ça sera un 18/20 pour moi!
Le pays retient son souffle.
La mort n'a jamais été aussi occupée et jamais elle ne le sera autant.
Un roman où il est question :
d'une fillette
de mots
d'un accordéoniste
de fanatiques
d'un boxeur juif
d'un certain nombre de vols...
C'est la mort elle-même qui raconte cette histoire. Dotée d'un humour noir, sarcastique, mais compatissant, elle est témoin de la folie des hommes. Tout semble perdu d'avance, sauf quand se distinguent des enfants rebelles et des Allemands qui n'obéissent pas aux règles...
Quand la mort vous raconte une histoire, vous avez tout intérêt à l'écouter !
Brillant et extrêmement ambitieux... Un livre qui peut changer votre vie .
New york Times Book Review.
La Voleuse de livres...
Entre nous soit dit, le titre peut soit intriguer, soit passer au travers des mailles du filet sans se faire remarquer. Pendant longtemps, il a fait ça, chez moi... Jusqu'à ce qu'on me le conseille. Il est arrivé dans ma PAL pour Noël, en grand format, et j'ai trouvé ce livre imposant, gros, et avec une belle couverture, un résumé qui me donnait cette fois-ci bien envie... le parfait mélange!
Ce roman n'est pas un coup de coeur, je vous l'annonce de suite, néanmoins, j'avoue que c'est une découverte que je suis extrêmement loin de regretter. La Voleuse de Livres fait partie de ces romans intrigants, originaux, et qui dépassent un peu le cadre conventionnel, et qui, doucement, marquent.
Parce que sous ses dehors de livre jeunesse, ce roman cache une leçon de vie, et surtout, un aperçu de la Deuxième Guerre Mondiale (2GM, hein) en tant qu'allemand, en tant que ceux qui ont dû vivre sous le diktat d'Hitler, sans aller au front. Ceux qui ont dû vivre avec les moyens du bord, rationnés, alors qu'ils n'avaient rien demandé.
Liesel est une enfant que sa mère a laissé à la charge de deux parents nourriciers. Sur le chemin qui les mène à Molching, le petit frère de Liesel meurt sous ses yeux, et c'est ainsi que la Mort et la fillette font en quelque sorte connaissance. C'est lors de l'enterrement de son frère que Liesel va dérober son premier livre. Elle ne sait alors pas lire. Pas encore.
Elle va apprendre, avec Hans, son père nourricier, un homme qui n'adhère au parti nazi que par obligation, parce que ceux qui refusent les idéaux du Führer se voient aussi refuser le travail. Or, quand on a une femme et une petite fille à nourrir, il faut bien travailler. Alors Hans fait comme il peut, avec un amour grand comme lui...
Liesel va vivre 4 ans à Molching, entourée de son Papa qu'elle aime tant, cet homme si discret mais si grand dans son coeur, qui en a vu des vertes et des pas mûres; mais aussi de sa Maman, qu'elle aime aussi, mais dans un style différent. Rosa est plus abrupte, plus directe, mais elle aime aussi Hans et Liesel à sa façon.
Il y a Rudy, aussi, le meilleur ami de Liesel, qui tentera tout le long du livre d'arracher un baiser à celle qu'il aime tant depuis le premier jour. Un peu fou, ce Rudy, ce garçon qui rêve d'être Jesse Owens, cet athlète noir qui a gagné aux JO d'Hitler. Avec un humour que je qualifierais de douteux, aussi. M'enfin, je crois que je suis assez mal placée pour parler d'humour douteux ou non, c'est vrai.
Et enfin, nous avons Max... Max, ce Juif que Hans, Rosa et Liesel vont cacher dans leur cave, Max, cet homme qui a compris que ce dictateur avait acquis un grand pouvoir avec les mots, et qui rêve un jour de pouvoir le tuer. Max, qui se cache, mais qui ne peut cacher aux Hubermann son grand coeur meurtri et qui offrira à Liesel des moments merveilleux.
Ce livre est débordant d'une multitudes d'émotions. La vie ne s'est jamais arrêtée, pendant la guerre. Tout a continué. Liesel s'est mise à voler des livres, certes, mais il ne s'agit pas du point central de l'histoire à mes yeux. C'est un élément important, parfois clé, mais les relations, l'ambiance de tout le livre comporte encore tellement d'aspects non négligeables.
Le nom de Voleuse de Livres vient de la Mort elle-même, qui raconte l'histoire.
Le fait que ça soit elle qui la raconte ajoute une originalité au livre qui ne laisse absolument pas indifférent, je dois l'admettre. Tour à tour grave, cynique ou légère, la Mort narre l'histoire de Liesel, et nous voici happés qu'on le veuille ou non.
La Voleuse de livres, je tiens à le préciser, ne fait pas partie de ces livres que l'on lit d'une traite parce que le suspense est insoutenable. Non, déjà parce que la Mort nous coupe tout suspense. L'intérêt de l'histoire n'est pas dans la fin, mais dans ce qu'il y a au milieu, dans l'histoire de Liesel elle-même. Tout ce que les personnages traversent, toutes ces épreuves, tous ces instants de bonheur volés, c'est ça, le plus important. C'est de comprendre la vie.
J'étais contente de reprendre ma lecture, lorsque je l'avais arrêtée. J'étais aussi contente parfois de la laisser pour quelques instants, parce que, sans dire qu'il y avait des longueurs, certains passages méritaient une pause afin de mieux être compris. J'avais l'impression, si je me grouillais de lire, de passer à côté de quelque chose d'important. Ce livre, en fait, est un hymne au présent. Profitons de la seconde, de la minute que nous vivons. Demain arrivera si vite!
On apprend aussi à se méfier du pouvoir des mots, des idéaux... On apprend la valeur des principes. Au 21ème siècle, la 2GM nous parait une abomination. Oui, mais nous n'y étions pas. Ca n'enlève rien au massacre qui a eu lieu. Seulement, comment aurions-nous réagi, nous, si nous avions été de petits habitants révoltés? Aurions-nous aidé nous aussi un Juif? Les aventures de Liesel nous donnent aussi une leçon de morale. Ouvrez le livre, et vous vous attacherez à eux, à tous, à ce qu'ils dégagent, ces représentants des héros méconnus...
Je me suis beaucoup attachée aux personnages, enfin, les bons, parce qu'il y en a des bons, et des moins bons. Tous ont une particularité, ils sont si humains, si vulnérables aussi... Markus Zusak a vraiment créé une histoire originale, qui vous prend au fond de vous, avec de l'humour, parce qu'au contraire de ma chronique définitivement ennuyante et désespérante (je ne voulais pas qu'elle soit ainsi!!! Snif), on tourne les pages et on sourit, on se dit qu'on l'aime bien, la Mort, quand même. Elle est sympa.
Enfin bref, j'ai l'impression d'ajouter des mots, encore et toujours, alors que dans le livre, tout est dit... La Voleuse de Livres fait partie de ces ouvrages que l'on regarde dans sa bibliothèque, sans qu'il vous revienne un coeur qui bat, mais vous vous dites "j'ai appris quelque chose, avec celui-là, et mon regard sur le monde a changé". La Voleuse de Livres est une histoire humaine, une histoire du passé, mais qu'on prend beaucoup de plaisir à lire présentement.
Je vous le conseille, et ça sera un 18/20 pour moi!
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