« Le
Chevalier de Maison-Rouge » (1845) se consacre aux derniers mois de
Marie-Antoinette. Dans l'ombre, un homme plein de passion tente de
sauver celle qui fut la reine, en s'appuyant sur le dévouement d'une
femme pure, Geneviève Dixmer ; un amour impossible se tisse entre cette
femme et Maurice Lindey, l'un des républicains héroïques qui ont pour
charge de garder la prisonnière.
Dumas revient au sujet de son premier récit historique, « Blanche de Beaulieu » , et il ouvre le grand cycle de ses romans révolutionnaires. À travers la figure émouvante de Lorin, le républicain nostalgique d'une douceur de vivre perdue, qui égrène des vers roses et bleus tandis que des têtes tombent, il fonde l'ensemble de son œuvre sur une interrogation nouvelle, qui fut aussi celle de Vigny, de Hugo et de Balzac : quelle littérature est-elle possible après la Terreur ?
Sur l'abîme creusé par la Révolution, il s'agit en effet, pour Dumas romancier de toute l'Histoire de France, de jeter un pont vers ce temps disparu, la fin de la monarchie, ou des monarques. La Marie-Antoinette qu'il recrée dans ce roman, il la considère ainsi : « Reine, c'est une grande coupable ; femme, c'est une âme digne et grande. » Une grande et double figure, sur fond d'intrigues amoureuses et de réforme totalitaire. Personne n'a su, mieux que Dumas, peindre la passion dans l'Histoire.
Eh oui, encore un Dumas... un classique.
Inutile de vous faire un topo sur ce genre, je crois bien vous avoir déjà fait nombre d'entre eux!
Persévérant sur ma lancée après la Tulipe Noire, j'ai décidé de lire le Chevalier de Maison Rouge. J'ai découvert avec intérêt qu'il s'agissait d'une histoire de passions. Oui! D'amuuuuur!
Sur fond d'histoire et de politique quand même.
Mais justement! C'est ce qui donne tout son charme au roman! Pourquoi?
Parce que le Chevalier de Maison-Rouge est un roman qui se passe sous la Terreur, vous savez, ce qu'il y a eu après la Révolution, avec Robespierre et tous ces zigotos machins... Mais oui! La belle époque de la guillotine. Enfin, belle. Comprenez bien mon ironie, par pitié!
C'est durant cette période que se déroule notre histoire.
Maurice est un révolutionnaire, un citoyen, un patriote tout entier dévoué à son amour: la France. Seulement, voici qu'un soir, au détour d'une rue, il va croiser le regard d'une belle, d'une inconnue, que l'on découvrira plus tard sous le nom de Geneviève. Il la raccompagne chez lui, après quelques péripéties (une femme ne circule pas seule la nuit, et surtout en période de Terreur), en lui promettant de ne pas se retourner, de l'oublier.
Seulement... seulement un regard a suffi, la fièvre est montée, notre brave Maurice veut revoir sa belle inconnue. Alors il la cherche, il la cherche, tout en veillant à la séquestration de Marie-Antoinette, car cette digne reine n'a pas encore été exécutée. Et un soir, dans la rue où il l'a déposée, Maurice se fait attaquer. Il se fait attaquer et se fait surtout attraper, et ses geôliers menacent de le tuer. Alors, notre bon citoyen, trouvant un moyen de se défendre, parvient dans la petite maison avoisinante. Et tombe... sur son inconnue.
Heureux hasard! Elle se dressera entre ses adversaires et lui, et expliquera la situation. C'est ainsi que Maurice et Geneviève sont réunis, et c'est surtout ici que les choses se compliquent... Car Geneviève est mêlée par son entourage à ceux qui veulent faire échapper la Reine avant qu'on ne la tue. Et cet entourage va largement profiter de Maurice, à son insu, pour essuyer plusieurs tentatives... Et les deux amoureux seront ballotés là-dessus.
Finiront-ils heureux?
Oui, vous pensez que c'est un bien long résumé pour ce qui ne concerne, en fait, qu'un tiers, même pas, du livre. Je sais. Seulement, quand on parle de ce genre d'histoires, si on n'explique pas la politique environnante, on est perdu, et Alexandre Dumas, en bon romancier historien qu'il était, le savait parfaitement aussi, et s'excusait régulièrement auprès de son lecteur de devoir s'embarrasser de descriptions, et de tout le tsouin tsouin.
J'ai encore une fois retrouvé avec délices la plume de mon auteur classique favori, débusquant çà et là des remarques humoristiques qui seraient passées sous le nez de quelqu'un n'y étant pas habitué.
J'aime cette façon de mêler fiction et histoire, et cet auteur le réussit à chaque fois merveilleusement bien.
Ses personnages sont touchants, bien que, du fait du genre, on se sente parfois assez éloignés d'eux, puisqu'ils ne sont pas de la même époque, ne s'expriment pas de la même manière... Je les ai toutefois appréciés, ou détestés selon l'endroit où je les trouvais, comme Simon... ou Dixmer (fieffé maraud, cuistre!). En revanche, certains personnages, même s'ils sont secondaires, forcent l'admiration, comme Marie-Antoinette que l'on suit tout au long de sa captivité, et même jusqu'au pied de l'échafaud. Digne, mais humaine. Reine. Il y a aussi d'autres personnages secondaires comme Lorin, qui eux, apportent le sourire. Tantôt frivole, tantôt grave, Lorin est le meilleur ami de Maurice, et il ne peut pratiquement pas placer une phrase sans placer en même temps des quatrains, des rimes... La complicité entre les deux amis est très touchante.
Quant au couple principal, Maurice et Geneviève, je les ai trouvés touchants, bien que... bien que cette distance m'empêchât réellement d'en savourer toutes les dimensions. Même si j'aurais bien aimé avoir mon Maurice à moi, c'est clair xD
Au niveau de l'intrigue, j'avoue avoir été tenue en haleine jusqu'à la fin, à me demander comment ils finiraient, tous, bien que l'histoire nous l'apprenne pour certains, tels que Marie-Antoinette... je voulais savoir si l'espoir était encore permis sous ce régime de la Terreur si effrayant.
Néanmoins, malgré cela, il est des mystères qui n'en ont pas réellement été pour moi, puisque je les avais devinés d'avance, et même assez aisément. Toutefois, cela ne m'a nullement gênée dans ma lecture, et j'ai même été assez fière d'avoir trouvé toute seule avant qu'on ne me le dise dans le bouquin mdr
En conclusion, le Chevalier de Maison-Rouge (qui, si vous vous posez la question, est un chevalier amoureux de Marie-Antoinette et qui fera tout pour tenter de la délivrer, et qui est intrinsèquement mêlé à l'historie de Maurice et Geneviève), est un bon roman, un bon classique, avec une belle histoire d'amour sur fond d'histoire intéressant. Une période dont je n'avais encore jamais entendu parler dans mes livres, je suis bien contente d'avoir pu en faire l'expérience grâce à ce roman! La plume d'Alexandre Dumas est toujours un émerveillement pour moi.
Ce sera donc un 15/20!
Dumas revient au sujet de son premier récit historique, « Blanche de Beaulieu » , et il ouvre le grand cycle de ses romans révolutionnaires. À travers la figure émouvante de Lorin, le républicain nostalgique d'une douceur de vivre perdue, qui égrène des vers roses et bleus tandis que des têtes tombent, il fonde l'ensemble de son œuvre sur une interrogation nouvelle, qui fut aussi celle de Vigny, de Hugo et de Balzac : quelle littérature est-elle possible après la Terreur ?
Sur l'abîme creusé par la Révolution, il s'agit en effet, pour Dumas romancier de toute l'Histoire de France, de jeter un pont vers ce temps disparu, la fin de la monarchie, ou des monarques. La Marie-Antoinette qu'il recrée dans ce roman, il la considère ainsi : « Reine, c'est une grande coupable ; femme, c'est une âme digne et grande. » Une grande et double figure, sur fond d'intrigues amoureuses et de réforme totalitaire. Personne n'a su, mieux que Dumas, peindre la passion dans l'Histoire.
Eh oui, encore un Dumas... un classique.
Inutile de vous faire un topo sur ce genre, je crois bien vous avoir déjà fait nombre d'entre eux!
Persévérant sur ma lancée après la Tulipe Noire, j'ai décidé de lire le Chevalier de Maison Rouge. J'ai découvert avec intérêt qu'il s'agissait d'une histoire de passions. Oui! D'amuuuuur!
Sur fond d'histoire et de politique quand même.
Mais justement! C'est ce qui donne tout son charme au roman! Pourquoi?
Parce que le Chevalier de Maison-Rouge est un roman qui se passe sous la Terreur, vous savez, ce qu'il y a eu après la Révolution, avec Robespierre et tous ces zigotos machins... Mais oui! La belle époque de la guillotine. Enfin, belle. Comprenez bien mon ironie, par pitié!
C'est durant cette période que se déroule notre histoire.
Maurice est un révolutionnaire, un citoyen, un patriote tout entier dévoué à son amour: la France. Seulement, voici qu'un soir, au détour d'une rue, il va croiser le regard d'une belle, d'une inconnue, que l'on découvrira plus tard sous le nom de Geneviève. Il la raccompagne chez lui, après quelques péripéties (une femme ne circule pas seule la nuit, et surtout en période de Terreur), en lui promettant de ne pas se retourner, de l'oublier.
Seulement... seulement un regard a suffi, la fièvre est montée, notre brave Maurice veut revoir sa belle inconnue. Alors il la cherche, il la cherche, tout en veillant à la séquestration de Marie-Antoinette, car cette digne reine n'a pas encore été exécutée. Et un soir, dans la rue où il l'a déposée, Maurice se fait attaquer. Il se fait attaquer et se fait surtout attraper, et ses geôliers menacent de le tuer. Alors, notre bon citoyen, trouvant un moyen de se défendre, parvient dans la petite maison avoisinante. Et tombe... sur son inconnue.
Heureux hasard! Elle se dressera entre ses adversaires et lui, et expliquera la situation. C'est ainsi que Maurice et Geneviève sont réunis, et c'est surtout ici que les choses se compliquent... Car Geneviève est mêlée par son entourage à ceux qui veulent faire échapper la Reine avant qu'on ne la tue. Et cet entourage va largement profiter de Maurice, à son insu, pour essuyer plusieurs tentatives... Et les deux amoureux seront ballotés là-dessus.
Finiront-ils heureux?
Oui, vous pensez que c'est un bien long résumé pour ce qui ne concerne, en fait, qu'un tiers, même pas, du livre. Je sais. Seulement, quand on parle de ce genre d'histoires, si on n'explique pas la politique environnante, on est perdu, et Alexandre Dumas, en bon romancier historien qu'il était, le savait parfaitement aussi, et s'excusait régulièrement auprès de son lecteur de devoir s'embarrasser de descriptions, et de tout le tsouin tsouin.
J'ai encore une fois retrouvé avec délices la plume de mon auteur classique favori, débusquant çà et là des remarques humoristiques qui seraient passées sous le nez de quelqu'un n'y étant pas habitué.
J'aime cette façon de mêler fiction et histoire, et cet auteur le réussit à chaque fois merveilleusement bien.
Ses personnages sont touchants, bien que, du fait du genre, on se sente parfois assez éloignés d'eux, puisqu'ils ne sont pas de la même époque, ne s'expriment pas de la même manière... Je les ai toutefois appréciés, ou détestés selon l'endroit où je les trouvais, comme Simon... ou Dixmer (fieffé maraud, cuistre!). En revanche, certains personnages, même s'ils sont secondaires, forcent l'admiration, comme Marie-Antoinette que l'on suit tout au long de sa captivité, et même jusqu'au pied de l'échafaud. Digne, mais humaine. Reine. Il y a aussi d'autres personnages secondaires comme Lorin, qui eux, apportent le sourire. Tantôt frivole, tantôt grave, Lorin est le meilleur ami de Maurice, et il ne peut pratiquement pas placer une phrase sans placer en même temps des quatrains, des rimes... La complicité entre les deux amis est très touchante.
Quant au couple principal, Maurice et Geneviève, je les ai trouvés touchants, bien que... bien que cette distance m'empêchât réellement d'en savourer toutes les dimensions. Même si j'aurais bien aimé avoir mon Maurice à moi, c'est clair xD
Au niveau de l'intrigue, j'avoue avoir été tenue en haleine jusqu'à la fin, à me demander comment ils finiraient, tous, bien que l'histoire nous l'apprenne pour certains, tels que Marie-Antoinette... je voulais savoir si l'espoir était encore permis sous ce régime de la Terreur si effrayant.
Néanmoins, malgré cela, il est des mystères qui n'en ont pas réellement été pour moi, puisque je les avais devinés d'avance, et même assez aisément. Toutefois, cela ne m'a nullement gênée dans ma lecture, et j'ai même été assez fière d'avoir trouvé toute seule avant qu'on ne me le dise dans le bouquin mdr
En conclusion, le Chevalier de Maison-Rouge (qui, si vous vous posez la question, est un chevalier amoureux de Marie-Antoinette et qui fera tout pour tenter de la délivrer, et qui est intrinsèquement mêlé à l'historie de Maurice et Geneviève), est un bon roman, un bon classique, avec une belle histoire d'amour sur fond d'histoire intéressant. Une période dont je n'avais encore jamais entendu parler dans mes livres, je suis bien contente d'avoir pu en faire l'expérience grâce à ce roman! La plume d'Alexandre Dumas est toujours un émerveillement pour moi.
Ce sera donc un 15/20!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire