mardi 20 août 2013

Le Maître d'Escrime (Arturo Pérez-Reverte)

A la fin du siècle dernier, dans une Espagne secouée par de graves troubles politiques, un maître d’escrime assiste à la lente disparition de son art et des valeurs auxquelles il a été fidèle toute sa vie. Lorsque dans sa salle d’armes apparaît la belle et énigmatique Adela de Otero, sa vie bascule dans une aventure où les trahisons succèdent aux manœuvres politiques et aux crimes, et qui se déroule selon les règles d’un duel : assaut, fausse attaque, dégagement forcé, jusqu’au combat à pointe nue, mortel.

Oui, oui, je sais, je suis encore en retard par rapport à mes lectures, mea culpaaaaaaaaa!
Le travail est un peu trop prenant pour que je parvienne et à lire autant que je  le désirerais et pour faire mes chroniques. Pardon. 

La lecture du Maître d'Escrime remonte à quelques jours, néanmoins, je devrais malgré tout réussir à faire ma chronique. 
Nous rencontrons ici Jaime Astarloa, un maître d'armes d'une cinquantaine d'années, qui en a déjà vu plusieurs dans sa vie. Jaime est un homme que l'on nomme classique, pour lui, tout se fait par l'honneur, et un combat doit se livrer à la pointe d'une épée, non pas avec un pistolet. Don Astarloa est même un homme qui ne se préoccupe nullement de la politique pourtant très agitée de son pays, et reste bien tranquille dans sa salle d'escrime, gagnant son maigre pécule. Il est serein, tout va bien. Jusqu'au jour où Adela de Otero entre dans sa vie et lui demande de lui enseigner sa botte secrète. Lui? Jaime Astarloa, le classique maître d'escrime? Enseigner à une femme l'escrime? En plus, lui enseigner sa botte? 
Pourtant, notre homme va s'y résigner, et sa vie va basculer. Adieu sérénité...

C'était, ce me semble, ma première lecture d'un Arturo Pérez-Reverte. J'en avais déjà entendu parler, déjà parce que les auteurs espagnols ne sont pas si présents que ça chez nous, et ensuite parce qu'on faisait des comparaisons avec Dumas. Comment ça, on parle de celui que j'aime tant lire? Il fallait que j'essaie. 
Alors première impression, je suis assez charmée, mais aussi assez déçue par ce premier livre. 

J'ai pu trouver une plume très intéressante, un peu comme celle de Dumas, c'est vrai, pour le côté simple et historien. Je n'ai pas réellement trouvé mon petit côté humoristique que j'aime tant. Hélas. Mais Dumas est i-ni-mi-table, que voulez-vous? Comment ça, je m'égare? Ah, euh, oui. Certes. 
Je disais donc que notre auteur espagnol a une belle plume pour relater des fictions historiques. C'est parfaitement adapté. Seulement, le gros point qui m'a agacée dans ce livre, c'est la trop grande place des soucis politiques dont je n'avais que faire. Oui, il faut l'avouer, je n'y comprenais qu'un mot sur deux (j'aime la politique, surtout quand elle est étrangère, hihi), et le fait qu'il y ait parfois trois pages d'échanges juste sur cela, ça m'a troublée et agacée. 
Néanmoins, on ne peut reprocher ici l'exactitude de notre auteur qui a très bien su planter son contexte et nous montrer son personnage dans toutes les facettes de sa vie, y compris celles qu'il supportait avec une bravoure impressionnante (entendre deux amis se battre tous les soirs sur le même sujet de politique, je crois que j'aurais pété un câble!). 

A propos de cette exactitude, j'ai savouré avec un grand plaisir les scènes de bataille au fleuret ou à l'épée. C'est là qu'on reconnait que j'en fais aussi, de l'escrime, parce que je m'amusais à reconnaître les postures, les jeux, même si les termes ne sont plus ceux-ci aujourd'hui. Cette précision m'a énormément plu, c'est ce qui pour moi fait aussi son charme au roman de cape et d'épée. 

Au niveau des personnages, j'ai beaucoup aimé Jaime, un homme droit qui n'a pas toujours trempé dans le bonheur et qui s'est forgé seul, autour de principes qui lui sont chers et auxquels il reste particulièrement fidèle. Du moins, jusqu'à l'arrivée d'Adela de Otero. Personnage fascinant d'un certain côté, mais repoussant aussi car on sent la vipère. Vous l'aurez compris, je n'ai pas aimé cette femme. Elle m'a agacée. Au niveau des autres personnages, que l'on n'entrevoit que très peu, je ne peux rien dire de très concluant, sinon qu'ils me sont tous apparus très réalistes. Des têtes à claques, des personnages sérieux... la palette est elle aussi assez fournie. 

Au niveau de l'intrigue en elle-même... Elle ne m'a pas plus emballée que cela et j'ai deviné bien auparavant ce qu'il s'était réellement passé pour certains points, ce qui m'enlevait un suspense considérable, ce qui était dommage. Bon, d'accord, ça s'avérait aussi très sympathique de voir que j'avais raison, pour une fois, moi qui suis une vraie taupe pour ce genre de choses! M'enfin, bref. 

Oh, et dernier point qui m'a un peu refroidie, la crudité (non, ça ne se dit pas, ça...), euh... disons les passages crus de description des morts, des évènements. Je me serais bien passée des détails concernant bidule qui s'est pris une épée dans la gorge , avec la jolie fleur de sang autour. Enfin, vous voyez à quoi j'ai eu droit? Appétissant, miam. 

En conclusion, malgré des points assez négatifs qui peuvent entacher votre envie de lire un livre pareil, je persiste à affirmer que le maître d'escrime est une lecture très intéressante, pas pour son côté romantique (mesdemoiselles, n'y comptez pas comme moi, ce n'est pas ce qu'il faut rechercher dedans...), mais pour son exactitude historique et pour les combats d'épée. L'intrigue elle aussi est assez intéressante, mais ne m'a pas emballée. Ce sera donc un 15/20 pour moi pour le maître d'escrime!

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