Animale (Victor Dixen)

Et si le conte le plus innocent dissimulait l'histoire d'amour la plus terrifiante ?

1832. Blonde, dix-sept ans, orpheline, vit depuis toujours dans un couvent, entourée de mystères. Pourquoi les sœurs l'obligent-elles à couvrir ses cheveux d'or et à cacher sa beauté troublante derrière des lunettes noires ? Qui sont ses parents et que leur est-il arrivé ? Quelle est la cause de ses évanouissements fréquents ?

Blonde est différente et rêve de se mettre en quête de vérité. Alors qu'elle s'enfuit du couvent pour remonter le fil du passé, elle se découvre un côté obscure, une part animale : il y a au cœur de son histoire un terrible secret.

Bon, alors, il serait très éventuellement temps que je fasse cette chronique, sachant que j’ai terminé mon bouquin jeudi et que nous sommes lundi… hum-hum.

Cela faisait un petit moment que j’avais envie de lire Animale, mais je l’avais presque oublié dans ma Wish quand une de mes copines me l’a offert. Joie pour moi !

Il n’est pas resté longtemps dans ma PAL, je l’avoue, autant parce qu’il me faisait de l’œil que parce que ma PAL était… rapetissée, dirons-nous… xD

Bref. Dans Animale, nous faisons la connaissance de Blonde, une jeune fille qui a été placée dans un couvent très jeune, et qui ne semble pas avoir d’autre perspective que d’y rester pour le restant de ses jours. Il est vrai qu’au… 19ème, si je ne me trompe, les options pour les femmes ne sont pas nombreuses, et comme aucun parti ne peut s’intéresser à elle vu que personne ne la connaît… Blonde vit dans son petit monde, un peu passive, cachée derrière ses verres bleutés… ni heureuse, ni malheureuse. Jusqu’à… jusqu’à ce que tout se bouscule dans sa vie. L’entrée de deux sculpteurs dans le couvent, l’apparition d’un vieil homme à sa fenêtre un soir qui va lui remettre un étrange dossier… et si Blonde était tellement plus que ce qu’elle n’aurait jamais pu imaginer ? Et si le conte des Trois Ours n’était qu’une fable masquant une vérité toute aussi fantastique et… maudite ? 

Quand j’ai plongé dans le livre, je ne m’attendais pas à autant apprécier. Je n’avais jamais lu d’ouvrage de Victor Dixen, alors c’était une double surprise : celle de l’histoire et celle de la plume. J’avoue avoir été surprise de façon positive par les deux ! 

L’histoire que j’ai découverte était un peu plus sombre que ce à quoi je m’étais attendue, et cependant, cela ne m’a pas tellement dérangée. À certains moments, avec ces conflits avec l’église, les forces de l’ordre et tout, j’ai eu l’impression de me trouver sur un fil tendu, en équilibre précaire. Mais Victor Dixen a su maintenir le tout sans que je trouve de fausse note, ce qui consiste presque en un sérieux prodige pour moi ! 

C’est un des éléments que j’ai le plus apprécié. Pour une fois, le côté fantastique n’est pas en totale contradiction avec le côté spirituel, tout est nuancé et permet au lecteur de se faire sa propre idée de tout. La Malédiction de Boucle d’Or ? Franchement, ça a été un truc super bien étudié, manié et utilisé dans l’histoire. Je ne pensais pas qu’on pouvait voir le conte des Trois Ours ainsi et j’avoue que c’est carrément original et extra ! Bon, c’est moins drôle pour Blonde, mais fichtre… je suis fan !

Loin d’un petit truc de Bisounours, ce roman revisite une histoire que tout le monde croit connaître en y mêlant des aspects plus sombres, une histoire d’amour (soft, quand même), un contexte historique très bien maîtrisé et… des personnages pour le moins unique. 

En fait, il y a beaucoup de choses, dans ce roman. Plusieurs parties qui vous vont voyager au cœur d’une histoire époustouflante et dans des endroits très différents, au moyen de lettres ou de souvenirs… quoi que vous fassiez, vous êtes transportés. 

La plume de Victor Dixen est pour ceci admirable à mes yeux. J’ai été soufflée de voir avec quelle légèreté on évoluait sur les phrases, les mots… franchement, on sent que Victor Dixen a maîtrisé son sujet aussi à ce niveau-là, pour donner de la crédibilité à son récit… et c’est juste beau. 

J’ai dévoré ce livre, j’avais du mal à m’en détacher, finissant un chapitre pour en entamer un autre de nouveau en essayant de me pousser à arrêter parce que j’avais des obligations, mais c’était dur ! Sans compter que les personnages que j’ai rencontrés, Blonde et Gaspard, en particulier, tellement humains, imparfaits, certes, mais emplis de valeurs et d’une détermination impressionnante, m’ont beaucoup plu. Chacun cache des secrets, ou presque, et l’intrigue n’en est que plus fascinante ! Une intrigue qui se développe lentement, qui vous accroche de plus en plus… bref, rien n’est précipité et tout arrive à point nommé.

De peur de tourner en rond et de finir par me répéter, ce que j’ai très certainement déjà fait dans cette chronique, je m’arrêterai ici. J’espère vous avoir convaincu de vous lancer dans Animale car il sort du lot et il vaut le coup, vraiment !

Un roman qui revisite un conte tout doux, en le transformant en une Malédiction qu’on n’aurait pas imaginé, qui n’a rien d’un conte de fée, lui. Pas de fausse note, une plume savamment travaillée pour donner encore plus de réalisme au récit… des personnages qui sont juste… superbes… que demander de plus ? Hormis un peu plus de romance pour moi, qui aurait sans foute détonné pour un roman se déroulant dans cette période de l’Histoire…

Ce n’est pas un coup de cœur pour moi, mais ce sera un 18/20 !