Dans le pays, on l'appelait la petite Fadette, car elle avait la taille
d'un farfadet et les pouvoirs d'une fée.
Comme sa grand-mère, elle guérissait les hommes et les animaux. Landry,
l'un des jumeaux de la ferme voisine, tombe amoureux d'elle. Mais l'amour d'une
sorcière est mal vu dans cette famille, et il rend malade de jalousie Sylvinet,
l'autre " besson ". Après La Mare au diable et François le Champi,
c'est le troisième roman champêtre de George Sand. Elle y exprime tout ce que
la vie lui a appris. L'apparence des êtres ne compte pas, il faut percer
l'écorche.
La richesse des filles ne fait pas leur bonheur et l'amour est
difficile à construire. Son désir inassouvi est là, aussi, d'un amour qui
durerait toujours. La Petite Fadette illustre le grand dessein de George Sand :
enseigner le respect de Dieu, de la nature, de la sagesse, de l'amour.
Piochée dans le fin fond des
bouquins qui zonent quelque part chez moi, cette lecture ne m’attirait pas
tellement à la base. Je me suis lancée parce que j’étais curieuse et que je n’avais
encore jamais lu de livre de George Sand.
La Petite Fadette nous lie de connaissance en premier lieu avec
deux bessons, ou deux jumeaux, si vous préférez : Landry et Sylvinet. Ces
deux-là s’aiment énormément, mais divergent en caractère, et un jour, Landry,
le plus robuste des deux, va être loué comme garçon de ferme, si vous voulez,
chez le paysan d’à côté. Sylvinet aura beaucoup de mal à s’en remettre, mais
Landry, lui, va faire son bonhomme de chemin, jusqu’au jour où Sylvinet fera
une fugue. La petite Fadette, jeune fille ressemblant un peu à un garçon ou
tout simplement à un souillon, fournira la cachette de Sylvinet à Landry en
échange d’une promesse. Et c’est ainsi que commence l’histoire de la petite
Fadette et du besson Landry…
Mon résumé est un peu différent
de ce qui est présenté en quatrième de couverture dans d’autres éditions. Certes,
mais je voulais présenter l’histoire telle que nous la rencontrons dans le
livre. Point de petite Fadette avant quelques pages, c’est certain, et on ne
comprend le titre du bouquin que longtemps après.
Parce que oui, notre petite
souillon va prendre une place importante dans ce roman. Bien plus importante qu’on
ne pourrait l’imaginer, et si au départ on se demande bien par quel chemin l’on
va passer, laissez-moi vous dire que la tournure que prennent les choses
ensuite est tout simplement fort sympathique.
Je me rends compte que je dois
être en train d’écrire avec un style un peu vieillot, que voulez-vous, la forme
des écrits de George Sand n’est pas non plus de première jeunesse par rapport à
notre époque ! J’ai même eu parfois assez de mal dans ses tournures de
phrases, ce que je n’avais pas encore trop rencontré dans d’autres romans
classiques. On ne peut pas dire que je n’ai pas apprécié la plume de cette
auteure, je n’en suis cependant pas charmée. C’était agréable, mais c’est l’histoire
en elle-même qui m’a totalement captivée.
Oui, captivée ! J’avais
vraiment hâte de finir, pour connaître le fin mot de toute cette histoire. Parce
que les valeurs qui transparaissent sont juste vraiment belles et que c’est le
genre d’histoire que j’aime lire, et qui ravit mon petit cœur de tendre
madeleine.
Qu’est-ce que ce livre essaie de
nous dire ? Qu’il faut aller au-delà des apparences. Qu’en accordant une
chance à quelqu’un, on peut découvrir un monde de douceur, de vérité… Et que l’amour
peut tout surmonter. Je vous l’accorde, c’est un joli livre pour moi, avec tout
ce qui est piété, foi, mais c’est un peu comme un conte qu’on aimerait encore
raconter aux enfants pour leur donner envie de croire aux fins heureuses et en
la bonté du monde.
(oui, je sais, je m’emballe, mais
j’ai le droit !)
De plus, dans l’édition de… 1950,
il me semble, que je possède, les illustrations sont juste merveilleuses et il
n’est pas rare d’en croiser, soit sur une page complète, soit en début ou fin
de chapitre. Si au départ, je trouvais que ces images faussaient la vision que
je pouvais avoir des personnages : Landry était trop enfantin sur
certaines, Fanchon Fadette était bien trop mignonne par rapport aux
descriptions… j’ai fini par vraiment les apprécier et à m’en délecter chaque
fois que je tombais dessus. Elles ont apporté un vrai petit rayon de soleil
dans ma lecture !
Au niveau des personnages, si je
n’appréciais pas outre mesure Fanchon Fadette (ou la petite Fadette, si vous
préférez) lorsqu’on la croise au détour des premières pages, elle a vite gagné
mon affection, c’est certain ! Elle est droite, forte et réfléchie, même
si les apparences tendent à prouver le contraire !
Quant à Landry, je l’ai apprécié
tout au long du livre, même si sur les débuts, il faisait vraiment cliché. Le gars
super robuste qui devient un beau jeune homme, apprécié de tous, qui dragouille
gentiment une des plus belles filles de la région et avec succès… il s’est vite
rattrapé et j’ai beaucoup apprécié son caractère franc, droit, parfois un peu
impétueux, mais qui cache aussi, tout comme Fanchon, beaucoup de douceur.
Celui qui aura mis le plus de
temps à me convaincre, c’est Sylvinet, l’autre besson. Pleurnichard, jaloux… on
ne peut pas dire que les qualités s’amoncelaient devant sa porte ! En même
temps, s’il en est agaçant, on a envie de le prendre en pitié car on saisit qu’il
est plutôt victime de l’affection qu’il porte à son jumeaux. Et la fin nous
montre qu’il sait bien être autrement, et même si j’ai été un peu chagrinée de
la conclusion le concernant, je dois avouer qu’elle est quand même bien et
toujours dans la continuité du roman en lui-même.
Autrement, je me suis amusée de
voir les coutumes et les superstitions qui voguaient à l’époque de George Sand
dans la campagne décrite. Sincèrement, ça m’amusait beaucoup, comme avec les
follets, avec ces trucs de sorcière que la grand-mère de la petite Fadette
faisait… alors que c’en était en fait bien différent. J’ai souri de voir que
tout ceci se jouait un petit peu des croyances populaires et ça m’a plu, tout
bêtement.
Que vous dire de plus sinon que c’est
sûrement un joli classique à tenter ? Je suis tombée dessus un peu par
hasard, encore une fois pour essayer de renflouer ma PAL qui baisse encore,
mais je ne regrette absolument pas d’avoir donné sa chance à ce bouquin à l’apparence
légèrement désuète…
En conclusion, si vous voulez essayer
un classique dont l’histoire est juste choupinette et qui fait passer de beaux
messages, de belles valeurs, La Petite
Fadette est juste le roman qu’il vous faut ! Un classique dont je suis
très agréablement surprise, même si la plume m’aura plu sans me charmer
réellement… De quoi faire un petit bond dans le passé sans trop se prendre la
tête et en sortir avec un sourire, ni plus ni moins !
Ce sera dont un 17/20 pour moi !
je me rappelle avoir beaucoup aimé ce livre, je l'ai lu étant gamine et je me demande si je l'apprécierais autant...
RépondreSupprimerJ'adore ton édition, elle est superbe!!
RépondreSupprimerTout comme toi, j'ai été captivée par cette histoire! C'est plein de romantisme, de superstition... j'ai vraiment adoré!
Par contre, je n'ai pas eu de souci avec le style de Sand! J'ai trouvé sa plume très agréable à suivre :)