jeudi 27 novembre 2014

La Petite Fadette (George Sand)

Dans le pays, on l'appelait la petite Fadette, car elle avait la taille d'un farfadet et les pouvoirs d'une fée.
Comme sa grand-mère, elle guérissait les hommes et les animaux. Landry, l'un des jumeaux de la ferme voisine, tombe amoureux d'elle. Mais l'amour d'une sorcière est mal vu dans cette famille, et il rend malade de jalousie Sylvinet, l'autre " besson ". Après La Mare au diable et François le Champi, c'est le troisième roman champêtre de George Sand. Elle y exprime tout ce que la vie lui a appris. L'apparence des êtres ne compte pas, il faut percer l'écorche.
La richesse des filles ne fait pas leur bonheur et l'amour est difficile à construire. Son désir inassouvi est là, aussi, d'un amour qui durerait toujours. La Petite Fadette illustre le grand dessein de George Sand : enseigner le respect de Dieu, de la nature, de la sagesse, de l'amour.

Piochée dans le fin fond des bouquins qui zonent quelque part chez moi, cette lecture ne m’attirait pas tellement à la base. Je me suis lancée parce que j’étais curieuse et que je n’avais encore jamais lu de livre de George Sand.

La Petite Fadette nous lie de connaissance en premier lieu avec deux bessons, ou deux jumeaux, si vous préférez : Landry et Sylvinet. Ces deux-là s’aiment énormément, mais divergent en caractère, et un jour, Landry, le plus robuste des deux, va être loué comme garçon de ferme, si vous voulez, chez le paysan d’à côté. Sylvinet aura beaucoup de mal à s’en remettre, mais Landry, lui, va faire son bonhomme de chemin, jusqu’au jour où Sylvinet fera une fugue. La petite Fadette, jeune fille ressemblant un peu à un garçon ou tout simplement à un souillon, fournira la cachette de Sylvinet à Landry en échange d’une promesse. Et c’est ainsi que commence l’histoire de la petite Fadette et du besson Landry…

Mon résumé est un peu différent de ce qui est présenté en quatrième de couverture dans d’autres éditions. Certes, mais je voulais présenter l’histoire telle que nous la rencontrons dans le livre. Point de petite Fadette avant quelques pages, c’est certain, et on ne comprend le titre du bouquin que longtemps après.
Parce que oui, notre petite souillon va prendre une place importante dans ce roman. Bien plus importante qu’on ne pourrait l’imaginer, et si au départ on se demande bien par quel chemin l’on va passer, laissez-moi vous dire que la tournure que prennent les choses ensuite est tout simplement fort sympathique.

Je me rends compte que je dois être en train d’écrire avec un style un peu vieillot, que voulez-vous, la forme des écrits de George Sand n’est pas non plus de première jeunesse par rapport à notre époque ! J’ai même eu parfois assez de mal dans ses tournures de phrases, ce que je n’avais pas encore trop rencontré dans d’autres romans classiques. On ne peut pas dire que je n’ai pas apprécié la plume de cette auteure, je n’en suis cependant pas charmée. C’était agréable, mais c’est l’histoire en elle-même qui m’a totalement captivée.

Oui, captivée ! J’avais vraiment hâte de finir, pour connaître le fin mot de toute cette histoire. Parce que les valeurs qui transparaissent sont juste vraiment belles et que c’est le genre d’histoire que j’aime lire, et qui ravit mon petit cœur de tendre madeleine.
Qu’est-ce que ce livre essaie de nous dire ? Qu’il faut aller au-delà des apparences. Qu’en accordant une chance à quelqu’un, on peut découvrir un monde de douceur, de vérité… Et que l’amour peut tout surmonter. Je vous l’accorde, c’est un joli livre pour moi, avec tout ce qui est piété, foi, mais c’est un peu comme un conte qu’on aimerait encore raconter aux enfants pour leur donner envie de croire aux fins heureuses et en la bonté du monde.
(oui, je sais, je m’emballe, mais j’ai le droit !)

De plus, dans l’édition de… 1950, il me semble, que je possède, les illustrations sont juste merveilleuses et il n’est pas rare d’en croiser, soit sur une page complète, soit en début ou fin de chapitre. Si au départ, je trouvais que ces images faussaient la vision que je pouvais avoir des personnages : Landry était trop enfantin sur certaines, Fanchon Fadette était bien trop mignonne par rapport aux descriptions… j’ai fini par vraiment les apprécier et à m’en délecter chaque fois que je tombais dessus. Elles ont apporté un vrai petit rayon de soleil dans ma lecture !

Au niveau des personnages, si je n’appréciais pas outre mesure Fanchon Fadette (ou la petite Fadette, si vous préférez) lorsqu’on la croise au détour des premières pages, elle a vite gagné mon affection, c’est certain ! Elle est droite, forte et réfléchie, même si les apparences tendent à prouver le contraire !
Quant à Landry, je l’ai apprécié tout au long du livre, même si sur les débuts, il faisait vraiment cliché. Le gars super robuste qui devient un beau jeune homme, apprécié de tous, qui dragouille gentiment une des plus belles filles de la région et avec succès… il s’est vite rattrapé et j’ai beaucoup apprécié son caractère franc, droit, parfois un peu impétueux, mais qui cache aussi, tout comme Fanchon, beaucoup de douceur.
Celui qui aura mis le plus de temps à me convaincre, c’est Sylvinet, l’autre besson. Pleurnichard, jaloux… on ne peut pas dire que les qualités s’amoncelaient devant sa porte ! En même temps, s’il en est agaçant, on a envie de le prendre en pitié car on saisit qu’il est plutôt victime de l’affection qu’il porte à son jumeaux. Et la fin nous montre qu’il sait bien être autrement, et même si j’ai été un peu chagrinée de la conclusion le concernant, je dois avouer qu’elle est quand même bien et toujours dans la continuité du roman en lui-même.

Autrement, je me suis amusée de voir les coutumes et les superstitions qui voguaient à l’époque de George Sand dans la campagne décrite. Sincèrement, ça m’amusait beaucoup, comme avec les follets, avec ces trucs de sorcière que la grand-mère de la petite Fadette faisait… alors que c’en était en fait bien différent. J’ai souri de voir que tout ceci se jouait un petit peu des croyances populaires et ça m’a plu, tout bêtement.

Que vous dire de plus sinon que c’est sûrement un joli classique à tenter ? Je suis tombée dessus un peu par hasard, encore une fois pour essayer de renflouer ma PAL qui baisse encore, mais je ne regrette absolument pas d’avoir donné sa chance à ce bouquin à l’apparence légèrement désuète…

En conclusion, si vous voulez essayer un classique dont l’histoire est juste choupinette et qui fait passer de beaux messages, de belles valeurs, La Petite Fadette est juste le roman qu’il vous faut ! Un classique dont je suis très agréablement surprise, même si la plume m’aura plu sans me charmer réellement… De quoi faire un petit bond dans le passé sans trop se prendre la tête et en sortir avec un sourire, ni plus ni moins !
Ce sera dont un 17/20 pour moi !

2 commentaires:

  1. je me rappelle avoir beaucoup aimé ce livre, je l'ai lu étant gamine et je me demande si je l'apprécierais autant...

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  2. J'adore ton édition, elle est superbe!!
    Tout comme toi, j'ai été captivée par cette histoire! C'est plein de romantisme, de superstition... j'ai vraiment adoré!
    Par contre, je n'ai pas eu de souci avec le style de Sand! J'ai trouvé sa plume très agréable à suivre :)

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