Des cendres dans les bulles (Tsilla Aumigny)

Emma, égoïste, têtue, séductrice invétérée, ne vit que des histoires sans lendemain, entre deux soirées trop arrosées.

Danièle, timide, brillante, assidue, s'enferme dans le travail mais rêve d'une autre vie.
Elise, cynique, fataliste, révoltée, n'a aucune idée de ce qu'elle va devenir, ni du chemin qu'elle veut parcourir.

Emma, Danièle et Elise sont trois lycéennes et amies inséparables. Leurs vies sont mouvementées : entre le BAC qui approche, les fêtes, leurs histoires de cœur et leurs tracas quotidiens, elles n'ont pas le temps de s'ennuyer. Cette année plusieurs événements vont bouleverser leurs vies. À la fin, plus rien ne sera pareil. Plus jamais.

Je sens déjà que cette chronique va m’être difficile à écrire. Je ne sais déjà pas par où commencer…

Parlons de l’histoire : nous faisons la connaissance de trois jeunes femmes en terminale, se préparant au Bac : Elise, Emma et Danièle, toutes les trois radicalement différentes mais unies par une amitié solide. Solide jusqu’à cette année de Terminale, justement, où plusieurs évènements vont bouleverser nos personnages et tout changer.

Je tiens tout d’abord à remercier chaleureusement Tsilla Aumigny pour ce SP et pour la confiance qu’elle a bien voulu m’accorder, d’autant plus qu’il s’agit d’une jeune auteure !

Dès les premières pages, quand je me suis plongée dans l’histoire, j’ai été surprise par la plume que j’ai découverte : fluide, poétique et rythmée. Mûre. Sincèrement, je trouve que c’est un des gros points forts du livre, parce qu’elle donne une autre dimension à l’histoire, aux ressentis évoqués des personnages. Alors déjà, chapeau, Tsilla !

Ensuite, en découvrant les personnages, je n’ai pas trop su quoi en penser. C’est toujours le cas actuellement. Je les apprécie, mais en surface. C’est sûrement le souci avec un livre aussi court (il ne fait que 136 pages, après tout), on peut commencer à s’attacher à ceux que l’on suit, mais l’appréciation réelle et pérenne ne survient qu’avec plus de développement. Ce qui est dommage, je trouve, parce que chacune d’entre elles a une histoire et un caractère bien particuliers et bien pensés.

Oui, on sent tout au long du livre que ces filles-là pourraient tout à fait exister. Le réalisme est prenant, aucun aspect fantastique malgré une couverture qui pourrait y faire appel, si on s’y penche.

Auprès de chaque fille, qu’il s’agisse d’Elise, d’Emma ou de Danièle, on peut retrouver des sentiments et des situations que quelque part, nous avons déjà vécu. Bien sûr, on pourra s’identifier plus à l’une d’entre elles, ou pas, après tout, ces trois filles ne recouvrent pas la richesse humaine. Mais tout de même ! Danièle m’a paru la plus proche de celle que je suis, et pourtant diamétralement éloignée.

Vous voyez, pour le moment, je n’ai que des qualités à énoncer. C’est parce qu’il faut rendre justice au livre et à son auteure ! La manière dont les choses sont amenées, certains instantanés qui nous permettent d’entrer dans la brèche ouverte de ces 3 vies unies par l’amitié, tout parvient à créer une certaine ambiance qui nous pousse à tourner encore et toujours les pages.

Néanmoins, s’il est vrai que j’ai lu vite ce bouquin, c’est bien la première fois que je suis perplexe ainsi après un point final. Cela faisait déjà quelques pages que je me posais des questions. Même avant de commencer l’histoire, je me suis demandé ce qu’on pouvait bien faire en 136 pages, pour être honnête !

Et ma question, peut-être tout à fait stupide, c’est… quel était le but de ce livre ? Je veux dire… je n’ai pas rêvé, en le lisant. Je n’ai pas oublié le monde autour de moi. J’avais certes envie de connaître la suite, d’évoluer à côté de ces trois jeunes femmes, mais… hormis proposer une réflexion sur la vie et sur ses aléas, sur les relations que l’on maintient ou non, sur la fragilité de l’existence… je vous avoue que le roman m’a laissée un sentiment d’inachevé. D’incomplétude. Et je ne me l’explique pas. C’est bien la première fois que cela m’arrive !

Petit détail qui m’a un peu chagrinée, si l’on me prête le terme : si la plume de l’auteure m’a ravie et que j’ai trouvé très agréables ses tournures de phrases pour certains sentiments, pour des descriptions justes, simples et percutantes, sur la deuxième moitié du bouquin, elle a fini à certains moments par me perdre. Cela venait peut-être de moi et d’un manque de concentration, c’est tout à fait possible, toujours est-il que là, c’était un petit peu trop pour moi.

Enfin, il me faut admettre aussi qu’au niveau des valeurs… ce bouquin n’est pas tellement conforme à ce que j’attends de mes lectures. Oui, vous commencez à me connaître, j’aime bien quand on prône de belles valeurs, mais j’avoue que là… ce ne sont pas elles que je retiendrai et c’est dommage, là aussi. Elles sont présentes, mais… un peu trop cachées, à mon goût.

Et… je suis désolée, mais le lycée n’est pas aussi horrible que ça, non ? Ou c’est moi qui vis encore dans mon monde de Bisounours ? Parce que dans les descriptions qui en étaient faites, sincèrement, j’avais l’impression que c’était l’enfer sur Terre…

Bref, Des cendres dans les bulles reste quand même une jolie découverte, avec une plume surprenante qui vous emportera certainement, aux côtés de 3 jeunes femmes aux caractères différents mais sympathiques, même si le fait que le roman soit court nous empêche de les apprécier complètement. Si personnellement, je me suis demandé quel était le but d’un tel livre (une première, vraiment), je pense que ce roman saura plaire encore à plusieurs personnes, d’autant qu’il est plein de réalisme et de justesse pour certains points !

Ce sera un 14/20 pour moi et je remercie Tsilla Aumigny pour sa confiance, encore une fois !