Damanta (Céline Guffroy)

Tome 1 : Les erreurs de l'innocence

« On est jeune et con tant qu’on prend ses rêves pour des réalités et ses idées reçues pour des vérités. » Poursuivi par une terrible malédiction jetée jadis sur sa famille, Nigel O’Conor a perdu bien plus que ses parents dans l’incendie qui leur couta la vie ; il y perdit aussi son frère. Quatorze ans après le drame, le jeune homme et ses sœurs voient leur vie se compliquer avec l’arrivée d’une jeune et jolie sorcière, prête à tout pour perpétuer l’œuvre de son aïeule. Logan, le jumeau de Nigel, se retrouve, quant à lui, à devoir ruser pour rester en vie alors que toutes les personnes autour de lui meurent les unes après les autres. Jusqu’où devront-ils payer pour les erreurs de leur innocence ?

Essayons de rédiger quelques lignes sur cette lecture qui m’a transportée le temps de mon retour chez moi, en train…

Damanta 1 ? C’est l’histoire de la famille O’Conor, et plus spécifiquement celle de Nigel et Logan, deux jumeaux séparés à l’âge de 3 ans alors que leur maison prenait feu et que leurs parents y laissaient la vie. Nigel, resté avec ses sœurs Dana et Shana, mène une vie plutôt tranquille auprès de leurs parents adoptifs jusqu’à ce que Michelle et Mélanie Dragonetti débarquent dans la même ville qu’eux… face à la malédiction qui lie les deux familles depuis des années, il y a de quoi… De son côté, Logan, élevé comme fils unique par d’autres parents adoptifs, voit soudain son monde s’écrouler sans en comprendre la raison…

Qu’il est difficile de faire un bon résumé. Surtout quand le récit concerne autant de personnages et pas forcément au même moment ! Je veux dire, Nigel est présent dès le départ du livre, mais Logan, lui, n’apparaît que bien, bien après ! Du coup, c’est presque un spoil, de vous en parler maintenant !

Mais enfin… passons. Par quoi commencer ? Je dirais ma première impression : après 20 pages de lecture, je savais déjà que cette lecture serait géniale. Je ne me suis pas trompée, même si j’ai été chiffonnée de certains aspects. Ce qui m’a permis de poser ce verdict ? La plume, la plume… hypra fluide, légère et entraînante ! Je l’ai trouvée vraiment très bien. En fait, elle m’a paru aussi rafraîchissante qu’un verre d’eau claire en plein été. Tout le long du livre, cette impression m’est restée !

Ensuite ? Je me suis très vite attachée à la famille O’Conor. Nigel, Dana, Shana… les trois m’ont de suite plu par leurs différents caractères, surtout Nigel, étant donné que c’est celui que nous suivons le plus. Mais avoir un point de vue à la troisième personne et croiser les différentes situations avec différents personnages, ça a été un bon moyen, je trouve, pour découvrir chacun sous différents angles.

Pour essayer de vous décrire chacun, je dirais… que Nigel est un jeune homme charmant, doux et déterminé, quand même. Même s’il réserve bien des surprises à bien des personnes ! Shana, elle est caractérielle, mais emplie d’amour pour sa famille. Dana… Dana aussi a son caractère, et il est un peu plus difficile de la cerner. Mais on l’aime quand même !

Logan, quant à lui, est arrivé plus tard, mais son caractère artiste et un peu rebelle m’a plu aussi. Bon, sa souffrance est aussi palpable et, parfois, il réfléchit autant qu’un poulpe shooté à la fraise, mais bon… on est tous passés un jour par cette phase…

Il faut aussi mentionner Mélanie et Michelle. Mélanie, elle a été un personnage que j’ai beaucoup apprécié par sa douceur, et sa force de caractère. On ne la voit que peu de temps, mais quand même ! Concernant Michelle… comment vous dire ça… c’est une ahurie du neurone. Je ne vois pas d’autre expression possible à part « cette fille est complètement malade, siphonnée du bocal, je vais la taper ». Parce que c’est votre ressenti à son propos hyper rapidement, et une pensée qui ne vous quitte plus jusqu’à… jusqu’à la fin du bouquin. Et, à mon avis, je ne suis pas encore prête de changer d’opinion dans le tome 2 (quand je l’aurai) !

À propos de l’intrigue, je trouve que le tout est très bien amené, on sent que Céline Guffroy a vraiment travaillé sur bien des points, sur son univers, les créatures qu’elle voulait insérer, les légendes et la construction du passé de ses personnages… non, il y a un réel boulot. C’est ce qui contribue d’ailleurs beaucoup au fait que les pages se tournent à une vitesse folle. Parce qu’il n’y a aucun temps mort.

Le point négatif ? J’ai légèrement eu l’impression d’être une balle de flipper. Tout ce que Céline Guffroy nous présente est génial, surtout les légendes irlandaises, ou le monde des sorciers et compagnie, mais… fichtre, j’ai trop eu l’impression que c’était survolé. À peine avons-nous le temps de dire « coucou ! » que déjà, nous sommes passés à autre chose. C’est vraiment dommage !

Je pense que ce qui provoque ce ressenti chez moi, c’est aussi la manière dont l’histoire est racontée. Le fait que le point de vue du narrateur soit extérieur est très bien, de même que le fait que l’on puisse observer différents personnages à différentes époques, et non pas seulement Nigel et Logan. Bon, d’accord, ça pourrait tourner un peu, dans votre tête, au départ, le temps de vous habituer. Mais sinon, c’est bon.

Ce qui me gêne, ce sont les ellipses. Elles sont nombreuses, et je me suis souvent surprise à me faire la réflexion que j’aurais voulu savoir comment cela se passait. Qu’il n’y ait pas que les passages essentiels à la compréhension de l’histoire (oui, j’aime bien passer sur de « l’inutile », parfois, ça me permet de respirer et de mieux m’imprégner, du coup, ce n’est pas de l’inutile xD). C’est pour moi la seule ombre du livre.

Oui, la seule, parce que le reste du temps, j’étais prise dans le feu de l’histoire, fascinée par ce que je découvrais, m’étonnant de certains points, souriant pour d’autres… tout en regrettant toujours parfois que cela ne soit pas plus développé.

Je voudrais, d’ailleurs, au niveau de l’histoire, saluer le coup de la manipulation mentale que j’ai trouvé bien narrée et qui est assez impressionnante. Je n’aurais pas aimé me trouver au centre de tout ceci…

Enfin bref, une chronique qui m’a encore l’air d’être un peu décousue, mais c’est un peu à l’image du livre que je trouve cependant très bien construit : j’aurais juste aimé moins d’ellipses et plus de temps pour bien des passages. En dehors de ceci, je suis une grande fan de l’histoire dont j’ai hâte de connaître la suite ! La plume de Céline Guffroy est juste superbe et hyper rafraîchissante, ses personnages sont attachants et le côté « légendes irlandaises » et « malédiction qui entraîne des machineries dans tous les sens » me plaît beaucoup. Je suis certaine que d’autres lecteurs seront à leur tour subjugués, je vous conseille ce bouquin, en tout cas ! Pour une première lecture en 2015, c'était vraiment chouette !

Ce sera donc un 17/20 pour moi et un bravo à Céline !

Tome 2 : La Voix des Sages

« L’Homme est sage tant qu’il cherche la sagesse, mais dès qu’il croit l’avoir trouvée, il perd la tête. » Huit ans se sont écoulés. Nigel pensait mener une vie tranquille en tant que professeur dans la paisible ville de Bailway mais c’est sans compter sur la malédiction jetée sur sa famille qui se rappelle inexorablement à lui, le faisant sombrer peu à peu dans les ténèbres. La providence attire Logan dans la même ville que son jumeau et ses sœurs. Le Destin aurait-il réuni les deux frères pour s’unir ou se détruire ? Sont-ils seulement prêts à écouter la voix des Sages ?

Attention, cette chronique risque d’être la première (d’une longue série, je le crois !) concernant le tome 2 de Damanta. J’ai intérêt à ne pas me planter, je vous le dis !

Nous retrouvons dans ce dernier opus Nigel et ses sœurs qui vivent toujours à Bailway, mais 8 ans plus tard. Chacun possède plus ou moins un travail, mène sa petite vie… mais les choses vont changer. Cette malédiction qui les a si souvent suivis n’en a pas terminé avec eux, et on dirait que l’aventure repart… avec en prime un Logan qui pourrait bien retrouver sa famille biologique. En prime d’autres surprises, bien évidemment !

Mais qui l’emportera ?

Je dois m’excuser encore une fois de mon résumé qui ne rend pas justice au livre. C’est fade, alors que le roman est frais, qu’il vous emporte et que si vous n’y prenez pas garde, les quelques 300 pages (sur ma liseuse, en tout cas) seront lues en une journée…

Damanta 2 est un roman que j’étais curieuse de découvrir. Je me demandais bien comment notre auteure allait bien pouvoir mener la chose, comment certaines situations pouvaient se dénouer… puis, il faut avouer que quand on fait une saga en deux tomes, c’est quand même un pari risqué. Mais pari relevé et réussi pour Céline Guffroy !

J’ai replongé avec bonheur dans son univers, auprès de sa plume très douce, fraîche, fluide et qui m’a fait déconnecter du monde. Les pages glissaient, les mots coulaient, bref, c’était juste du pur plaisir. Sans compter que retrouver tous ces personnages, qui ont vraiment grandi, mûri et qui sont prêts à affronter tout ce qui pourra se présenter, moi je dis oui ! Ça a été une très jolie surprise.

Tiens, nous pouvons parler des personnages. Il va quand même falloir que je me réfrène, parce que je pourrais vous spoiler des trucs et ce n’est aucunement mon intention !

Chacun a vraiment son caractère et je les ai tous appréciés, à leur façon (bon, sauf les méchants, sauf que ça, normalement, c’est… voulu aha).

Il y a Dana, l’aînée de la fratrie, posée, stricte avec elle-même, qui va en apprendre sur elle et sur sa famille et qui va vraiment être… je dirais le roc de l’équipe. Elle n’est pas une mère, mais franchement, j’ai vraiment apprécié de la voir évoluer !

Il y a Nigel, qui a un caractère très agréable, doux, un peu comme dans le premier tome, bien qu’il ait grandi. On a tout de suite envie de s’en faire un ami, je peux vous le dire ! Et il est un personnage très agréable à suivre, qu’on soutient, même quand il fait des bourdes. Et ce qui lui tombe sur le coin du bec n’est pas drôle non plus !

Logan est le jumeau de Nigel, et j’avoue que je préfère ce frère. Il est plus bad boy, moins tempéré, et j’aime son humour, mouah ! J’ai quand même été triste et déçue de sa fin à lui, j’avais espéré jusqu’au bout… mais c’est pas grave, je veux bien le consoler, hihi ! Non, vraiment, il prend sa place dans ce deuxième roman, en revenant auprès de sa famille, et c’est un gros plus de l’histoire.

Pour terminer avec la fratrie O’Connor, il y a Shana, la petite dernière, qui elle devient plus mature au fil des pages, parce que même si elle a 24 ans, c’est pas encore ça, par moments ! Elle est quand même déterminée, et on sent qu’elle a un énorme cœur, à l’instar de ses frères et de sa sœur.

En bref, une fratrie super sympa à suivre, même s’il ne leur arrive pas que des câlins de Bisounours dans le pays enchanté des licornes argentées shootées au Milka !

Nous avons droit à des méchants qu’on a envie de taper ou de nieeeh, pouah, j’veux même pas en parler. Michelle n’a pas abandonné, et elle est… oooouh ! Elle, c’est un peu comme Tohon dans Le Pouvoir des Lys de Maria V. Snyder, elle a dû avoir un incendie de poussette qu’on a éteint avec une pelle carrée, c’pas possible ! Même quand on lui dit et démontre que c’est fini, nan, elle continue !

Après, je devais mentionner Sokar. C’est très simple : je ne l’aime pas. Je n’aime pas ce qu’il est, et tout, pourtant il apporte une dimension au roman un peu flippante, ça rajoute en densité et ça en fait un méchant particulier qui ajoute en tension. Bref, il est bien construit, même si parfois, je l’aurais bien assommé avec une poêle à frire sans remords…

Je pourrais vous parler encore d’autres personnages, puisqu’il y en a un max, mais ce serait trop en dire et le temps file, les mots s’entassent et… et voilà.

Ils sont nombreux, dans ce roman, et dans un récit à la troisième personne, c’est pas facile. Céline Guffroy a su toutefois manier son histoire et nous amener en tant que lecteurs à ne voir que l’essentiel, pour nous embarquer du début à la fin sans jamais nous perdre. On chope le train en route et on ne veut plus qu’il s’arrête !

Le rythme, lui aussi, est très bien agencé. Il y a des moments un peu plus tranquilles, des petites touches sentimentales (j’aime les romances qu’il y a à l’intérieur, wouaah !), et d’autres de combats, de tensions, de manigances… bref, nous sommes menés à la baguette de façon très convaincante !

Il est un point que je voudrais noter aussi : le roman de Céline Guffroy nous fait vivre plusieurs évènements, aucun n’est cependant trop raconté ou au contraire pas assez. J’ai trouvé qu’elle résolvait les problèmes non pas avec facilité, mais qu’elle déliait les nœuds de façon intelligente et fluide, encore une fois.

Awh, et l’univers imaginé, aussi ! Purée, j’ai trop de trucs à dire. Arg ! Faisons bref. C’était super ! J’ai aimé revisiter les légendes, revoir certains éléments réutilisés à la sauce de l’auteur, les aspects magiques et surnaturels étaient juste vraiment bien… le top, quoi !

Bref, la chronique commence à se faire longue…

En conclusion, ce deuxième tome de Damanta a été à la hauteur de mes espérances ! Une suite dans la lignée du premier, un peu plus mature avec des personnages qui ont vieilli et que l’on prend réellement plaisir à suivre. Une plume toujours aussi fraîche, fluide, qui sait manier les différents points de vue sans jamais nous perdre au milieu de la foule de personnages que nous rencontrons ! Tout ceci avec un rythme bien dosé, une intrigue avec des nœuds qui se lient et se délient avec intelligence… bref, un bon roman qui vous fera oublier le monde, sans vous prendre la tête !

Ce sera un 17/20 pour moi et bravo à Céline, encore une fois !