Foutu mardi, foutue
pluie… Sur cette route d’Irlande qu’Hanna a prise tant de fois pour aller à son
atelier, c’est l’accident. À l’hôpital, la jeune femme se lie avec Zelda, sa
voisine de chambre de 85 ans, positive et joyeuse, experte en broderie. Mais
Hanna sent un mystère chez la vieille dame, qui esquive toute question précise
sur son passé. Que peut-elle avoir à cacher, à son âge ? Bientôt, Hanna
découvre que Zelda Zonk était le nom d’emprunt de Marilyn Monroe quand elle
voulait passer inaperçue. Hanna sait bien que c’est absurde, Marilyn est morte
il y a presque cinquante ans, et pourtant… Tout en menant l’enquête, Hanna
commence à réfléchir au sens de sa propre vie. Est-elle vraiment épanouie dans
ce hameau perdu, dans ce mariage routinier ? Si vraiment Zelda est Marylin, si
elle a réussi à passer de la lumière à l’anonymat, pourquoi elle-même ne
pourrait-elle pas changer de vie ?
Dès le départ, ce résumé m’a donné envie de me plonger dans
ce roman. Quand j’ai su que son auteure écrivait à Grenoble, l’affaire a été
dans le sac !
La drôle de vie de
Zelda Zonk, c’est l’histoire d’Hanna, une Irlandaise mariée depuis des
années à Jeffrey, dans un quotidien un peu pépère qu’elle apprécie pourtant. L’accident
de la route qui va la conduire directement à l’hôpital va l’amener à reconsidérer
les choses, surtout grâce à la présence de Zelda Zonk, sa voisine de chambre.
Elle sent que cette vieille femme cache bien des choses, sous sa sagesse
incroyable. C’est en rentrant chez elle qu’Hanna découvrira que ce nom était
aussi celui que Marilyn Monroe utilisait comme pseudonyme pour passer
inaperçue. Et si… et si les deux ne faisaient qu’une ? Et si, en menant
son enquête, Hanna découvrait des choses qu’elle aurait peut-être mieux fait d’ignorer,
sachant qu’elle s’engage sur un chemin qui pourrait bien changer sa vie à
jamais ?
Même si j’ai été très vite intéressée par le roman, je ne
savais pas à quoi m’attendre, ce qui est plutôt bien, entre nous soit dit. Pas d’attentes,
pas de déceptions ! Mais ce que j’ai découvert m’a totalement bluffée.
J’ai commencé le bouquin sans savoir quoi trop en penser. D’ailleurs,
je n’ai pas trop su quoi en penser jusqu’à une centaine de pages. C’était
intéressant, je sentais que chacun des personnages était travaillé, mais c’était
un peu lisse, quand même. J’avais un petit peu de mal à me dire que c’était
autre chose qu’une lecture plaisante.
Et puis d’un seul coup, voilà qu’Hanna semble vivre un
énorme tournant dans sa vie, petit à petit, mais indéniablement, et paf, là, ma
lecture est devenue quasiment addictive. J’avoue que c’est monté crescendo avec
une belle maîtrise de l’ensemble, vraiment. La tension a été maintenu, le
rythme aussi… nickel !
Parce qu’il y a plusieurs choses qui peuvent embarquer le
lecteur, dans ce roman : l’affaire Zelda Zonk, la psychologie des
personnages (parce qu’Hanna vit quand même dans une situation qui est
compliquée), le nouveau tournant de la vie d’Hanna, et encore une foule de
trucs, à mes yeux. Ce qui est étrange, c’est peut-être que j’aie autant
apprécié, sachant qu’avec du recul, ce n’est pas tellement le genre de lecture
que j’ai d’habitude.
Il me faut aussi admettre que si j’ai été totalement
embarquée dans l’histoire, dans la vie réelle, je désapprouverais sûrement
totalement certains des choix d’Hanna. Sauf qu’à être dans sa tête, dans son
quotidien et à la suivre de la sorte, je n’ai pas pu la juger. Non que je
puisse le faire dans la réalité, mais là, on abordait encore une autre
dimension. J’ai vécu tout ceci avec elle et j’ai trouvé ça beau, quelque part. On
partage ses doutes, ses douleurs, ses angoisses, mais aussi ses envies, ses
joies et un peu de tout. C’est une femme qui a longtemps vécu dans son
quotidien un peu enfermé, et elle se rend compte que l’accident l’a fait
changer. Mais doit-elle abandonner ceux qu’elle aime sur un coup de tête, comme
ça ? Peut-on encore parler de coup de tête lorsque les réflexions s’étalent
sur plusieurs mois ?
Parce que le nœud est ici : les personnages sont
complexes, on ne parvient jamais totalement à les saisir, comme un paysage qui
change à chaque saison. Il y a toujours un ou plusieurs éléments qui se
transforment… et même au niveau de l’intrigue en elle-même. Ce n’est pas un
policier, c’est vraiment une histoire de vie, en fait. Un peu particulière,
mais une histoire de vie quand même.
Ça parle d’amour. D’amour pour différentes personnes, sous
différentes formes. Et j’ai trouvé l’ensemble très bien amené, abordé, encore
une fois dans toute sa complexité. C’était pourtant juste, à mes yeux ! Je
dirais juste que j’ai eu du mal avec Jeffrey et avec Gail, pour moi… ouais, ça
n’a pas tellement collé. Mais on les apprécie quand même, puisqu’on les voit à
travers le prisme d’Hanna et qu’elle les aime. Et j’ai pas mal apprécié Marsha
avec son humour un peu étrange ! Zelda, aussi, a été un personnage qui m’aura
bien plu !
D’ailleurs, il est important de noter que tout le roman est
à la troisième personne, et que nous parvenons quand même parfaitement à nous
sentir proches d’Hanna. La plume de Laurence Peyrin y est très certainement pour
quelque chose, elle a une manière de rendre le récit extérieur plus personnel,
plus touchant… franchement, c’est vraiment agréable à lire !
Ça l’est d’ailleurs aussi d’autant plus qu’on sent qu’il y a
un véritable travail derrière : il y a eu des recherches (sur Marilyn,
notamment, mais pas que), les descriptions de certains endroits sont juste géniales, et rien
n’est laissé au hasard, ce qui ne peut que conforter le lecteur dans son
plaisir de lecture.
Parlons des valeurs… j’avoue que c’est un point difficile à
aborder ici. On parle d’adultère, de refaire sa vie, de mensonge… mais aussi d’amour,
de fidélité, d’accepter les autres et de s’accepter… il faut se montrer honnête :
ce roman mêle un petit peu tout sans qu’on puisse réellement se positionner. J’avoue
que j’aurais tendance à pointer du doigt ce qui est répréhensible, mais quelque
part, la fin me convient. J’ai apprécié le fait que si Hanna commet des actes qu’elle
pourra regretter, les autres ne soient pas tous blancs.
Puis, il y a des phrases qui nous font réfléchir et nous
poser des questions, aiguiser un peu notre sens critique.
Enfin bref, un roman qui, au niveau des valeurs me laisse
quand même un peu mitigée, mais qui me laissera un beau message sur l’amour et
sur les chances que la vie peut nous offrir. Lire ce roman aura été une belle
plongée, j’ai découvert des personnages avec une psychologie poussée, qui ne
nous permet jamais de vraiment les juger, sur fond d’une intrigue à propos de
Marilyn Monroe qui nous suit tout au long du bouquin, le tout servi par une
plume qui nous permet d’être réellement proches du personnage principal, même
si la narration est externe. Franchement ? Je suis épatée et je ne
regrette pas ma lecture !
Ce sera donc un 18/20
pour moi, en espérant que ma chronique n’aura pas été trop fouillis, il est
difficile de parler d’un roman comme celui-ci !
Un grand merci aux Editions Kero pour ce SP !
J'ai beaucoup aimé cette lecture :)
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