Et si les histoires de
zombies n'étaient que des jeux de miroirs ? Et si le plus effrayant se révélait
être au fond de nous ? Jouant avec les codes du récit horrifique, le talentueux
Pierre Gaulon (La mort en rouge, Blizzard...) nous livre ici un ouvrage
haletant, misant aussi bien sur la psychologie de ses personnages que sur la
probabilité des faits. Un grand thriller, doublé d'un excellent roman.
Un roman avec des zombiiiiies ! Ne vous y fiez pas, il
risque bien d’être le seul dans le genre dans l’Eden !
Enragés nous parle
de Louis, un jeune homme comme les autres qui va voir s’écrouler le monde tel
que nous le connaissons : une nouvelle forme de rage va se répandre en à
peine quelques heures sur notre planète et créer ce qui s’apparente à des
zombies. Mais comment survivre au milieu de ces êtres qui ne reculent devant
rien et qui transmettent si facilement leur infection ?
Lorsque j’ai reçu ce livre, j’ai été très surprise (merci quand même aux Editions Fleur Sauvage !!). Je ne l’avais
nullement demandé, mais j’ai rapidement été intriguée par le contenu, même si
les zombies et moi, on ne s’entend pas. En effet, Pierre Gaulon m’avait bien
transportée dans son roman de fantasy Blizzard,
et je me demandais sincèrement ce qu’il pouvait réserver à ces lecteurs dans ce
registre totalement différent.
Alors j’ai essayé.
Et que dire ? C’était… innovant, certes, même si je ne
peux pas dire que j’ai franchement apprécié. Je suis d’un autre côté loin d’avoir
détesté. Je vous explique.
Très, très rapidement, je me suis retrouvée aux côtés du
personnage principal du roman, alors que sa vie est tout à fait banale. Je me
suis très facilement laissée glisser dans son quotidien, dans sa tête, bref,
Pierre Gaulon a très bien réussi son coup parce que tout m’a paru tout à fait
plausible. Y compris quand le virus s’est déclaré.
J’ai réellement apprécié de suivre la plume de l’auteur et
de voir comment il mettait en scène ses personnages, comment il développait
leur psychologie et qu’il maintenait un sérieux suspense. C’est indéniable, les
fils sont très bien tirés, il n’y a rien à redire. Même les aspects
biologiques, tout ce qui peut expliquer la naissance de cette nouvelle rage… l’ensemble
est inséré et manipulé avec une espèce d’aisance qui a de quoi laisser coi.
Sauf qu’évidemment, vous pensez bien que les zombies… ont
gâché mon plaisir. J’aime pas les zombies, je trouve ça horrible de base. Le
principe même du zombie me rebute et me donne envie de tourner les talons. Et
là, ils étaient tellement bien décrits, tellement… réalistes que je me suis
obligée à rester en surface. Je ne me suis que partiellement impliquée, sautant
quelques lignes quand j’avais affaire à une description un peu trop… détaillée.
La notion de survie en milieu hostile (c’est le moins qu’on
puisse dire) me plaisait beaucoup plus, tout comme le changement de mentalité
chez Louis, mais aussi chez Lucas que l’on suit un moment.
D’ailleurs, si deux personnages nous offrent deux points de
vue différents, tous les deux n’ont pas le privilège de notre sympathie, au
contraire. On ne les déteste pas, mais pour Lucas, on s’en méfie un peu comme
de la peste. J’avoue qu’à un moment, je ne savais plus si on pouvait se fier à
lui ou non. Sa personnalité était devenue si particulière que… niuk. Déjà qu’à
la base, je lui aurais bien mis quelques agnaffes… En revanche, le suivre a été
fortement intrigant et intéressant, au vu de son caractère.
Quant à Louis, on sent que c’est un homme intègre et que
lorsque les évènements lui tombent dessus, c’est… dans sa tête, ça ne veut pas
imprimer. Et peu à peu, cette situation totalement apocalyptique va le changer.
Sans totalement le faire virer dans la folie ou l’inconscience, on sent qu’il
pourrait y basculer mine de rien.
Après, je dois dire que la tension monte tout au long du
roman. On a envie de savoir comment ça va se passer, s’ils vont s’en sortir,
est-ce que quelque chose peut changer et… bref, cette situation n’est plus
tenable, il faut le dire. L’humanité ? Un reliquat, un reliquat, et ça
fait peur.
Sauf que la fin est… bah… on se demande même pourquoi le
livre, honnêtement. Enfin, non, j’ai bien saisi qu’il s’agissait d’un possible,
si vous voulez, d’un aperçu probable et j’avoue que cette excursion dans cette
vision dérangeante m’aura aussi fait réfléchir. Sauf que je suis un peu déçue
que ça se termine comme ça, j’ai la sensation que le problème n’est pas résolu,
enfin, pas entièrement… ce qui est peut-être aussi le but visé. J’y réfléchis
encore, haha !
Petit mot aussi encore une fois pour la plume de Pierre
Gaulon qui est juste super, franchement, j’en suis fan. Il y a des petites
touches de réalisme dans les descriptions, ces petits détails qui font un tout,
et des phrases qui vous marquent un peu plus. Sans compter que les dialogues ou
les pensées des personnages sont très fidèles à ce qu’on pourrait trouver en
vrai, avec parfois une touche d’humour appréciable.
En conclusion, puisque je ne vais pas épiloguer pendant cinq
ans non plus, Enragés risque bien d’être
mon unique roman sur les zombies, mais il ne m’aura pas traumatisée. J’aurai
fait en sorte de rester assez en surface pour ne pas m’attarder sur les
zombies, il faut cependant avouer que tout le roman est très bien mené, malgré
une impression de non résolution pour la fin. Les personnages sont
intéressants, avec une personnalité très bien développée, l’ensemble paraît
très réaliste autant au début que pendant la catastrophe. La plume, quant à
elle, est toujours aussi agréable, on en redemande, évidemment !
Ce sera donc un 15/20
pour moi (oui, parce que j’aime pas les zombies)
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