vendredi 24 juillet 2015

Les Yeux jaunes des crocodiles (Katherine Pancol)

Ce roman se passe à Paris. Et pourtant on y croise des crocodiles. Ce roman parle des hommes. Et des femmes. Celles que nous sommes, celles que nous voudrions être, celles que nous ne serons jamais, celles que nous deviendrons peut-être. Ce roman est l'histoire d'un mensonge. Mais aussi une histoire d'amours, d'amitiés, de trahisons, d'argent, de rêves. Ce roman est plein de rires et de larmes. Ce roman, c'est la vie.

Pour ceux qui me suivent, vous aurez remarqué que j’aurai quand même mis un certain temps à lire ce roman. Plusieurs raisons expliquent ceci.

Les Yeux jaunes des crocodiles nous parle de Joséphine et d’Antoine, qui se séparent parce que ça ne va plus. Lui est au chômage depuis un an, elle fait tout pour qu’ils survivent, mais lorsqu’elle apprend qu’il la trompe régulièrement, elle décide de le mettre à la porte. Mais cette histoire, c’est aussi celle de la sœur aînée de Jo : Iris, de sa voisine Shirley, de leur mère Henriette, de leur beau-père Marcel… et d’encore quelques personnes. C’est l’histoire d’un cheni à Paris, principalement, comme on peut tous en connaître. De ceux qui font émerger des papillons de leurs chrysalides et ne laissent pas le lecteur indifférent.

La première chose que je dois avouer concernant ce roman, c’est que j’ai lutté avec. J’ai même pensé à abandonner, avant la moitié. Presque tous les personnages me sortaient par les yeux, il y avait à mes yeux des longueurs dont je comprenais quand même l’utilité… mais j’ai continué. Et je suis contente de l’avoir fait !

Ceci est le premier livre de Katherine Pancol que je lis, et je suis étonnée de la facilité qu’elle a à transmettre et décrire les émotions de ses personnages. J’ai été très vite admirative de sa plume qui peut être douce mais aussi incisive et qui a du mal à vous laisser de marbre. Parce qu’elle réussit à coller à chaque personnage, en jouant sur des exercices de style, en s’attardant sur des détails qui peuvent paraître insignifiants… pour leur donner corps et tout simplement pour leur octroyer une vie propre.

Parce que oui, chaque personnage présent dans ce roman – avec ses faiblesses et ses forces, ses coups fourrés, ses regrets, etc. – a ce petit quelque chose qui vous fait dire que vous pourriez le croiser dans la rue, ou même dans votre entourage. Certains, au contraire, vous ferons dire « mais c’est pas possible, celui-là, il faut le secouer à coup de… je sais pas, faut l’assommer avec un pot de confiture pour lui reconfigurer le cerveau, c’pas possible, vraiment ! ». Combien de fois l’ai-je pensé ? À l’encontre d’Antoine, d’Iris et surtout… d’Hortense, la fille aînée de Jo. J’ai tellement eu envie de lui dévisser la tête, à cette gamine !

Et pourtant, c’est Joséphine qui m’a donné envie de continuer. On a l’impression que c’est la seule qui reste douce, droite, et qui suit un chemin qu’enfin on espère plus lumineux. Elle commence en bas et on se demande sincèrement si elle va arriver en haut, ou même au milieu ! Elle a des valeurs, elle se trompe, parfois, elle se bat pour ses filles… difficile de ne pas s’attacher à elle. Bien sûr, on a aussi envie de la secouer. On la prend en pitié. Mais les baffes sont pour les autres !

Vous vous imaginez bien qu’un roman de plus de 600 pages permet de développer l’intrigue, d’aller doucement et de laisser le temps à chacun de vivre un moment particulier avec le lecteur, l’auteur… bref, chacun fait avancer l’histoire à sa façon. C’est une histoire humaine. Une histoire de liens qui se font et se défont, de passé qui remonte, d’avenir qu’on entrevoit et de présent qu’il faut évidemment affronter. Il serait donc très long de vous décrire ce qui se passe dans le roman. Disons juste que chacun évolue selon un scénario qui parle de livre à écrire, d’affaires à racheter, de crocodiles à élever… un cheni, je vous dis. Un beau cheni !

Un beau cheni qui trouve une fin assez particulière, puisque chacun arrive à un point particulier. Chacun a fait des erreurs, a réussi à s’en sortir ou non, doit composer avec ce qu’il a fait, et qui laisse parfois entrevoir quelque chose de meilleur. Ou qui laisse tout juste la place à une quelconque espérance. J’avoue aussi que j’aurais aimé savoir quelques petits trucs en plus après le dénouement à propos d’Iris et de Philippe, notamment. Mais je ne souffre pas d’un manque particulier en y repensant.

Ah, avant que je n’oublie. Quelque chose a eu tendance à me perturber, même si j’ai réussi à trouver d’autres repères au final. Ce roman comporte quatre parties mais aucun chapitre. C’est plus difficile pour rythmer une histoire, quand il n’y en a pas. Alors le lecteur évolue selon les parties de chacun, puisque nous observons une petite séparation quand nous changeons de personnage.

En conclusion, Les Yeux jaunes des crocodiles m’aura fait passer par bien des émotions. Si le début m’a paru laborieux et que j’ai lutté pour continuer, je ne regrette nullement cette décision puisque j’ai fini par m’attacher à certains personnages dont je suis contente d’avoir suivi les déboires. D’autres m’ont révoltée, dégoûtée, j’ai eu envie de les taper et je crois même qu’en m’étant attachée voire identifiée à Jo, ils m’ont blessée. J’ai apprécié ceci dit le réalisme du bouquin, la religion qui transparaît tout en douceur, le combat de l’espérance et de l’amour… comme il est dit dans le résumé, c’est une histoire de vie. Une tranche de vie. Pas facile, un peu romancée mais à peine. C’est parfois cru, ça heurte, mais on en ressort peut-être grandi. On a réfléchi, ressenti, et je ne crois pas qu’on le regrette. Ce n’est pas mon cas, d’ailleurs. J’ai même presque envie de lire un autre roman de Katherine Pancol. Mais pas tout de suite !
Ce sera donc un 15/20 pour moi, malgré tous les démêlés du départ !

2 commentaires:

  1. J'avais beaucoup aimé les 2 premiers tomes de cette série. Il faudrait que je lise le 2e !

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  2. ça donne plutôt envie.il faudrait que je m'y plonge à l'occasion :)

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