Ce roman se passe à
Paris. Et pourtant on y croise des crocodiles. Ce roman parle des hommes. Et
des femmes. Celles que nous sommes, celles que nous voudrions être, celles que
nous ne serons jamais, celles que nous deviendrons peut-être. Ce roman est
l'histoire d'un mensonge. Mais aussi une histoire d'amours, d'amitiés, de
trahisons, d'argent, de rêves. Ce roman est plein de rires et de larmes. Ce
roman, c'est la vie.
Pour ceux qui me suivent, vous aurez remarqué que j’aurai
quand même mis un certain temps à lire ce roman. Plusieurs raisons expliquent
ceci.
Les Yeux jaunes des
crocodiles nous parle de Joséphine et d’Antoine, qui se séparent parce que
ça ne va plus. Lui est au chômage depuis un an, elle fait tout pour qu’ils
survivent, mais lorsqu’elle apprend qu’il la trompe régulièrement, elle décide
de le mettre à la porte. Mais cette histoire, c’est aussi celle de la sœur aînée
de Jo : Iris, de sa voisine Shirley, de leur mère Henriette, de leur
beau-père Marcel… et d’encore quelques personnes. C’est l’histoire d’un cheni à
Paris, principalement, comme on peut tous en connaître. De ceux qui font
émerger des papillons de leurs chrysalides et ne laissent pas le lecteur
indifférent.
La première chose que je dois avouer concernant ce roman, c’est
que j’ai lutté avec. J’ai même pensé à abandonner, avant la moitié. Presque
tous les personnages me sortaient par les yeux, il y avait à mes yeux des
longueurs dont je comprenais quand même l’utilité… mais j’ai continué. Et je
suis contente de l’avoir fait !
Ceci est le premier livre de Katherine Pancol que je lis, et
je suis étonnée de la facilité qu’elle a à transmettre et décrire les émotions de
ses personnages. J’ai été très vite admirative de sa plume qui peut être douce
mais aussi incisive et qui a du mal à vous laisser de marbre. Parce qu’elle
réussit à coller à chaque personnage, en jouant sur des exercices de style, en
s’attardant sur des détails qui peuvent paraître insignifiants… pour leur
donner corps et tout simplement pour leur octroyer une vie propre.
Parce que oui, chaque personnage présent dans ce roman –
avec ses faiblesses et ses forces, ses coups fourrés, ses regrets, etc. – a ce
petit quelque chose qui vous fait dire que vous pourriez le croiser dans la
rue, ou même dans votre entourage. Certains, au contraire, vous ferons dire « mais
c’est pas possible, celui-là, il faut le secouer à coup de… je sais pas, faut l’assommer
avec un pot de confiture pour lui reconfigurer le cerveau, c’pas possible,
vraiment ! ». Combien de fois l’ai-je pensé ? À l’encontre d’Antoine,
d’Iris et surtout… d’Hortense, la fille aînée de Jo. J’ai tellement eu envie de
lui dévisser la tête, à cette gamine !
Et pourtant, c’est Joséphine qui m’a donné envie de
continuer. On a l’impression que c’est la seule qui reste douce, droite, et qui
suit un chemin qu’enfin on espère plus lumineux. Elle commence en bas et on se
demande sincèrement si elle va arriver en haut, ou même au milieu ! Elle a
des valeurs, elle se trompe, parfois, elle se bat pour ses filles… difficile de
ne pas s’attacher à elle. Bien sûr, on a aussi envie de la secouer. On la prend
en pitié. Mais les baffes sont pour les autres !
Vous vous imaginez bien qu’un roman de plus de 600 pages
permet de développer l’intrigue, d’aller doucement et de laisser le temps à
chacun de vivre un moment particulier avec le lecteur, l’auteur… bref, chacun
fait avancer l’histoire à sa façon. C’est une histoire humaine. Une histoire de
liens qui se font et se défont, de passé qui remonte, d’avenir qu’on entrevoit
et de présent qu’il faut évidemment affronter. Il serait donc très long de vous
décrire ce qui se passe dans le roman. Disons juste que chacun évolue selon un
scénario qui parle de livre à écrire, d’affaires à racheter, de crocodiles à
élever… un cheni, je vous dis. Un beau cheni !
Un beau cheni qui trouve une fin assez particulière, puisque
chacun arrive à un point particulier. Chacun a fait des erreurs, a réussi à s’en
sortir ou non, doit composer avec ce qu’il a fait, et qui laisse parfois
entrevoir quelque chose de meilleur. Ou qui laisse tout juste la place à une
quelconque espérance. J’avoue aussi que j’aurais aimé savoir quelques petits
trucs en plus après le dénouement à propos d’Iris et de Philippe, notamment. Mais
je ne souffre pas d’un manque particulier en y repensant.
Ah, avant que je n’oublie. Quelque chose a eu tendance à me
perturber, même si j’ai réussi à trouver d’autres repères au final. Ce roman
comporte quatre parties mais aucun chapitre. C’est plus difficile pour rythmer
une histoire, quand il n’y en a pas. Alors le lecteur évolue selon les parties
de chacun, puisque nous observons une petite séparation quand nous changeons de
personnage.
En conclusion, Les
Yeux jaunes des crocodiles m’aura fait passer par bien des émotions. Si le
début m’a paru laborieux et que j’ai lutté pour continuer, je ne regrette
nullement cette décision puisque j’ai fini par m’attacher à certains personnages
dont je suis contente d’avoir suivi les déboires. D’autres m’ont révoltée,
dégoûtée, j’ai eu envie de les taper et je crois même qu’en m’étant attachée
voire identifiée à Jo, ils m’ont blessée. J’ai apprécié ceci dit le réalisme du
bouquin, la religion qui transparaît tout en douceur, le combat de l’espérance
et de l’amour… comme il est dit dans le résumé, c’est une histoire de vie. Une tranche
de vie. Pas facile, un peu romancée mais à peine. C’est parfois cru, ça heurte,
mais on en ressort peut-être grandi. On a réfléchi, ressenti, et je ne crois
pas qu’on le regrette. Ce n’est pas mon cas, d’ailleurs. J’ai même presque
envie de lire un autre roman de Katherine Pancol. Mais pas tout de suite !
Ce sera donc un 15/20
pour moi, malgré tous les démêlés du départ !
J'avais beaucoup aimé les 2 premiers tomes de cette série. Il faudrait que je lise le 2e !
RépondreSupprimerça donne plutôt envie.il faudrait que je m'y plonge à l'occasion :)
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