" Existe-t-il une
personne au monde qui ignorerait le nom de Marie, mère de Jésus, celle qui
engendra le plus grand bouleversement spirituel depuis la naissance du
monothéisme. Pourtant, ce que nous disent les Evangiles se résume à quelques
versets elliptiques et mystérieux. Durant les années nécessaires à la rédaction
de ce roman, dressant le portrait de "ma Marie", je me suis efforcé
d'imaginer qui avait pu être cette Miryem de Nazareth, née en Galilée dans le
chaotique royaume d'Israël en butte à l'occupation romaine. Né en Pologne, où
le culte de Marie domine l'Eglise catholique, j'ai été depuis mon enfance
fasciné par le destin de cette jeune juive à l'origine du christianisme. Un
jour il fallait bien que je parte à sa recherche. Aujourd'hui, j'aimerais
partager cette histoire passionnante avec vous. " Marek Halter.
Marie est le
quatrième roman que je lis de la plume de Marek Halter. Il revêtait pour moi
une importance particulière parce que j’ai énormément d’affection pour Marie en
tant que mère du christianisme et de Jésus, tout simplement. J’étais à la fois
intriguée et sceptique, en ouvrant le bouquin…
Ce roman est une autre manière de voir Marie, celle qui a
engendré celui que l’on nomme aujourd’hui Sauveur. Que l’on croie ou non en
elle, il est indéniable que cette femme est mondialement connue alors que si
peu de texte la mentionne dans la Bible. Les écrits de Marek proposent d’aller
à sa rencontre et de découvrir qui elle a pu être, déjà avant que l’ange ne la
visite et qu’elle n’enfante Jésus…
Il est à noter d’emblée que Marek Halter a effectué de
nombreuses recherches dans le dessein de réaliser ce roman. Il le dit et ça se
sent, dans la précision aussi de certains éléments.
On apprend donc qui était Marie, ou « la Marie de Marek
Halter », puisqu’on ne peut que conjecturer sur son véritable caractère. C’est
une jeune fille puis femme débordante de sagacité, de colère aussi et de soif
de justice que nous dévoile l’auteur. Marie n’est pas aussi… douce et lisse que
certains peuvent la croire (d’après les images populaires, à mes yeux). Elle
est ici forte d’un caractère que beaucoup lui envieraient, propre parfois à
embarrasser les autres, mais d’une foi et d’une sagesse débordante, même dans
son plus jeune âge. Elle ne mâche pas ses mots et se révolte énormément des
injustices.
En gros, c’est un personnage que l’on prend plaisir à
suivre, d’autant qu’elle est accompagnée d’autres qui sont aussi fascinants
même si bien imparfaits parfois. Certains ne sont que mentionnés, tels qu’Hérode,
d’autres se font deviner, comme Yossef, et d’autres encore vous laissent sur
les fesses comme… Barabbas. Si ce nom ne vous dit rien, petite explication :
c’est le bandit qui a été relâché lorsque le peuple a choisi de crucifier
Jésus. Pilate avait donné le choix entre lui et Jésus. Le retrouver tout au
long de l’histoire apporte un éclairage nouveau et… très intéressant.
Une chose est sûre, c’est que… croyance, foi, ou non, ça
fait réfléchir. Ça fait réfléchir parce que Marie ne sait pas rester
indifférente à la douleur des autres, au mépris que certains affichent envers
les femmes ou ceux qui ne sont pas Juifs. Ça pourrait tout à fait être
transposé à notre quotidien. Marie incarne ici l’envie de faire un monde d’amour.
C’est d’ailleurs la ligne conductrice du roman, alors que
les violences et les morts s’accumulent autour de notre petit cercle qui varie
selon les périodes. Nous découvrons l’époque comme elle était lors de la
naissance de Jésus : difficile. Le peuple en avait plein le dos, de Rome,
la révolte n’était pas loin, et les conflits religieux avaient lieu au sein d’une
même croyance. Personne pour se mettre d’accord, tout le monde pour dire que ça
ne va pas ! Et Marie va se retrouver au cœur de tout ceci.
Je ne pensais pas découvrir autant, quelque part, en ouvrant
ce livre. J’aurais dû m’en douter, vu la teneur de la trilogie que j’avais
dévorée. On en voit tellement sur tout qu’on pense tout savoir, et même si je
ne sais trop quel crédit accorder à ce récit, j’en ressors quelque part grandi.
Dans ma considération des autres, dans ma réflexion sur les écrits, sur… des tonnes
de trucs.
Il n’en reste pas moins que la fin avec l’Evangile de Marie
me laisse un peu coite. Je ne sais là non plus quoi en penser, puisque je ne
suis pas très d’accord avec cette version, en fait. Je reste avec mes idées et
avoue que ça pourrait être possible ! Mais cette « fin » me
plaît beaucoup moins que celle que je connais !
Au niveau de la plume ? Très belle, encore une fois.
Elle m’a embarquée, tout autant lorsque l’auteur s’adresse à nous sur la fin,
nous expliquant d’où il tient ce bout d’Evangile qui l’a tant chamboulé et qui
clôt, il est vrai, à merveille le roman. Il sait mener son intrigue (alors que
nous connaissons un peu la fin, quand même), nous faire passer par des détours
pour nous montrer qu’on croit connaître, mais qu’au final, on ne sait rien. Ou si
peu ! C’est fantastique de voir tout cette histoire sous un autre jour et
d’avoir Marie mise en valeur. Ça change et ça fait un grand bien, mine de rien !
En conclusion, Marie
restera longtemps dans mon esprit parce qu’il m’aura fascinée en mettant en
avant cette femme que j’admire et porte dans mon cœur d’une façon particulière.
Elle n’est pas lisse, peut-être pas parfaite mais elle ne s’écarte pas trop de
l’image de celle que nous connaissons tous (ou presque), tout en devenant plus
humaine, plus… caractérielle, peut-être. On découvre son histoire avec un
énorme intérêt, comprenant que certains personnages mentionnés dans les
Evangiles sont plus proches de Jésus et de Marie qu’on ne le croyait, bref… c’est
un jour nouveau de bien des façons !
En conclusion, ce sera un 18/20 pour moi ! Et… je suis épatée. Réellement épatée.
Ce résumé est très intéressant et donne envie de lire ce roman. On sent que tu as pris beaucoup de plaisir à le lire et malgré les faits énoncés tu as fait ta propre opinion. Je le note donc dans ma wish car je suis vraiment curieuse d'en apprendre plus sur cette Femme.
RépondreSupprimerMerci