mardi 15 décembre 2015

La Bible racontée comme un roman (Christine Pedotti)

Tome 1


Racontée par Christine Pedotti, la Bible devient une véritable saga. Rien n’a été inventé, tout vient de ce texte sacré. Le résultat est lumineux : des histoires que l’on croyait connaître, comme celles de Noé, Adam et Ève, Sodome et Gomorrhe, dont on découvre le vrai sens, et d’autres, enfouies dans les pages de la Bible, qui surgissent pour notre plus grand bonheur : la ruse de Rébecca, le coup de foudre pour Rachel, la jalousie des frères de Joseph…

Pour les croyants, la Bible est la Vérité qui décrit la relation entre Dieu et les hommes. Mais elle est aussi le miroir de l’humanité, dans sa bonté comme dans ses côtés les plus sombres.


Avant toute chose, un grand merci aux Editions XO pour ce Service Presse qui m’aura ravie !

La Bible racontée comme un roman, inutile d’en dire beaucoup plus, ce livre nous embarque auprès de Juifs qui se racontent oralement la parole écrire dans l’Ancien Testament, d’Adam, jusqu’à l’arrivée d’Israël en Terre Promise, juste après la mort de Moïse.

Ce résumé est très court, mais je ne m’aventurerai pas à le compléter. D’ailleurs, pour quoi faire ? La plupart d’entre nous connaissent ces histoires, au moins un minimum : Adam et Eve, Moïse et le buisson ardent, ainsi que la fuite d’Egypte et la Mer Rouge séparée en deux… ça vous parle ?

Moi aussi, ça me parle, d’autant plus que j’ai lu la Bible une ou deux fois et que je continue à la parcourir parfois. C’est d’ailleurs le livre que je préfère, pour de multiples raisons. Alors, quand on m’a présenté ce bouquin, je n’ai pas hésité longtemps : je savais que j’allais découvrir quelque chose de connu sous un autre angle. Je ne me trompais pas et je ne regrette absolument rien !

Les personnages qui guident la narration des faits de la Bible sont assez secondaires : il y a Jonathan, fils de scribe, qui est un peu le lien entre tous les passages. Et il y a Eliézer, qui raconte la plupart des faits de cette tradition qui était d’abord orale. Oui, parce qu’en fait, Jonathan va accompagner Eliézer jusqu’à Babylone, et le deuxième va raconter l’histoire de leur peuple tous les soirs, en petites parties. Il faudra donc 50 jours pour arriver jusqu’à l’arrivée d’Israël en Terre Promise…

Je crois qu’il m’est assez difficile de vous en parler de façon tout à fait claire. Je vais quand même essayer. Même si je connais les histoires qui sont présentées, j’ai pu les découvrir sous un autre angle, dans un langage beaucoup plus proche du nôtre, beaucoup plus oral, aussi, quoique pas si moderne, parfois. Il y a un savant mélange entre les propos de la Bible tels qu’on peut les retrouver en ouvrant cet énorme ouvrage, et ceux que l’on connait, beaucoup plus accessibles de nos jours. Ça donne vraiment l’impression que les récits sont transmis et racontés avec le cœur, si vous voulez. On parvient même à distinguer des changements dans la narration quand un autre personnage prend le relai de façon temporaire !

Aussi, avec tout ceci, on se concentre évidemment sur les faits, les évènements et les personnages : pas de description de l’Arche de l’Alliance avec toutes les coudées et les détails, non ! Seulement l’histoire. Et c’est là qu’on découvre sur un fil continu tout ce qui s’est produit sur plusieurs générations. Et qu’on peut se rendre compte que parfois, c’est compliqué, qu’Israël était un peuple un peu (beaucoup) buté, et qu’il y a eu au départ pas mal de problèmes de coucheries (si, je vous assure).

La Bible racontée comme un roman, c’est vraiment un livre qui nous parle, puisqu’il retrace des passions, des peurs, des aventures, aussi, d’un peuple que nous connaissons tous. C’est un bouquin qui met en valeur à la fois toute l’humanité de ces textes, avec les faiblesses de ceux qui ont été choisis par Dieu, et l’immense amour qu’il y a entre Dieu et ce peuple, justement. Ça se voit beaucoup plus avec Moïse, pour être honnête.

Mention spéciale, d’ailleurs, pour Moïse, qui ne m’a jamais paru plus vivant et proche que dans ces lignes ! Je n’avais jamais ri en lisant son histoire, c’est désormais chose faite ! Je vous mettrai d’ailleurs un extrait en bas de chronique, juste pour que vous puissiez capter un petit peu de l’essence de ce bouquin.

En conclusion, puisque je vois que déjà c’est bien long comme avis, La Bible racontée comme un roman ne nous apprend pas de choses nouvelles sur des histoires que nous connaissons déjà, non. Il nous apporte un vent d’humanité et de fraîcheur pour reconsidérer ces presque légendes, et nous les approprier. On rit, on s’effraie, on remarque que tout ceci est un mélange d’oralité et des écrits un peu plus pompeux de la Bible en elle-même. Ça se lit facilement, et même si c’est pas addictif, on prend plaisir à se replonger dedans.
Enfin, pour moi, c’est une très belle découverte et ce sera un 18/20 ! J’ai hâte de pouvoir lire la suite !

Extrait (p. 252) (essayez de le lire à voix haute, si jamais) :
« — Excuse-moi, ô Éternel, Seigneur Très-Haut, mais vraiment, je ne suis pas doué pour les discours. Je parle lentement, j’hésite, je bégaie, c’est comme ça depuis toujours, depuis que je suis un enfant. Crois-moi, ça ne date pas d’hier, ni d’aujourd’hui, ce n’est pas un prétexte.
Mais l’Éternel balaya l’argument.
— Crois-tu que je ne sache pas ce que font les hommes avec leur bouche ? N’est-ce pas moi qui les ai créés ? Les hommes naissent, ils entendent ou sont muets, ils voient ou sont aveugles, je le sais. N’essaie donc pas de m’apprendre qui peut parler et qui ne le peut pas. Maintenant, ça suffit, fais ce que je te dis. Et quand il te faudra parler, je t’indiquerai ce que tu auras à dire. Allez ! en route.
Devant une telle insistance Moïse aurait pu renoncer à faire valoir son point de vue. Qui oserait entrer ainsi en débat avec l’Éternel ? Mais c’était mal connaître Moïse et sans doute l’Éternel l’a-t-il choisi à cause de cela ; une tête dure. »



Tome 2



« Du fond de notre mémoire, quelques souvenirs surgissent : les trompettes de Jéricho, Samson et Dalila, David et Goliath. Mais la Bible est bien plus que cela : un véritable trésor d’histoires plus incroyables les unes que les autres ! »

Décidément, la Bible est le grand roman des passions humaines. Avec une plume toujours aussi alerte, Christine Pedotti poursuit le récit fascinant des mille et une histoires contenues dans le livre sacré : des histoires où les ennemis sont partout et qui résonnent du fracas des combats !

Cette humanité-là ressemble à la nôtre. Elle est faite de grands élans, de générosité, de rancune, de jalousie, et parfois de haine…

Moi qui avais tant apprécié le tome 1, je peux vous dire que j’ai été heureuse de pouvoir avoir la suite !

Cette fois-ci, c’est la sortie du désert qui nous est contée au travers du jeune Joseph, puis de maître Tobiya, le scribe en chef de l’atelier ou travaille le jeune garçon. Ce deuxième personnage va narrer le temps des Juges, et c’est un conteur renommé, ancien scribe aveugle, qui s’occupera du règne de David ainsi que de son descendant, Salomon.

Vous le savez sûrement, tout ce qui touche à la religion, à la Bible, a tendance à me fasciner. Je suis très preneuse des écrits qui parviennent à rapprocher ces textes de notre époque, à nous les rendre plus accessibles. C’est exactement ce que Christine Pedotti s’applique à faire ! Elle nous présente, au travers de personnages de fiction, ces grands temps et ces héros qui ont fondé la mémoire et l’identité du peuple d’Israël. Une façon pour nous de mieux comprendre ce que la Bible nous présente comme messages…

Parce que oui, c’est avant tout le dessein de la Bible, de présenter des messages. Les écrits de Christine Pedotti vont aussi dans ce sens. Bien sûr, elle nous confie une histoire narrée de façon plus simple, toujours dans un langage qui reste biblique en majorité, sans pour autant devenir obscur. Néanmoins, on s’aperçoit tout de suite que parmi ces exploits guerriers violents et sanglants, il y a quelque chose à tirer en plus. Du moins, c’est tout de suite ce que j’ai pensé. Il ne faut pas s’arrêter aux anathèmes, aux récits de ces épopées sanguinaires, mais plutôt se concentrer pour voir derrière, et percevoir les épisodes de façon plus claire est très aidant.

On découvre donc ici le temps de l’arrivée en Israël après 40 ans au désert. C’est bien, mais Israël n’est pas un pays vide et des peuples y habitent. Il va donc falloir conquérir la terre, et là commence la quête, se poursuit le dialogue entre Dieu et le peuple qu’il s’est choisi et qui a tendance à se détourner de Lui. Idem pour le temps des Juges, qui sont de vaillants guerriers qui vont empêcher Israël de tomber, toujours en essayant de ramener les gens vers Dieu. Quant au règne de David, sa magnificence n’est pas dépourvue de fautes et de taches.

Le roman de Christine Pedotti nous plonge à la fois dans un récit de guerre et un récit qui décrit les conditions de l’époque, comme si nous écoutions à notre tour un conte, et il nous plonge dans une histoire férocement humaine. Parce que si vous relisez le paragraphe du dessus, en fait, Dieu passe son temps à essayer de ramener ses enfants, son peuple qui l’a aussi choisi, vers Lui. Cela nous montre la fidélité de Dieu, et l’inconstance, la difficulté des hommes à perpétuer un attachement à une religion avec le cœur.

C’est en cela que ce deuxième tome est aussi réaliste et humain que le premier : il met en avant l’imperfection de la relation entre le peuple d’Israël et Dieu qui l’a choisi. L’imperfection de l’humain, mais aussi sa grandeur, et toute sa capacité à faire le bien. Pour moi, c’est un bouquin qui m’a fait un résumé de plusieurs livres de l’Ancien Testament (puisque l’auteur résume quand même pas mal de trucs en 320 pages. Il a fallu faire des choix, et si je regrette de ne pas avoir plus lu à propos de la Reine de Saba, par exemple, je reste contente de tout ce que j’ai trouvé. C’est bien un condensé pour mieux aborder la Bible.

Je crois que je commence à tourner un peu en rond… que dire de plus ? La plume de Christine Pedotti est accessible, et elle a su garder le style biblique dans son propos tout en nous le rendant proche. Elle a su éveiller des sentiments et des émotions à partir d’images et d’histoires qui se répètent depuis si longtemps que l’on ignore quand elles ont commencé. Elle a fait le choix, parfois, de condenser et de passer sous silence certains détails, mais on peut très facilement tirer de belles leçons de ce qu’elle nous a proposé, et aussi s’attacher aux personnages de sa propre fiction, comme Joseph ou Tobiya.

Une précision que je tiens à faire est la richesse explicative des Annexes en fin de roman. En effet, on y trouve des éléments qui font largement réfléchir sur ce que contient la Bible et sur les tenants et aboutissants historiques de ce qui est raconté. De quoi réaliser que la Bible n’est pas un récit historique, mais une histoire qui se transmet pour les messages et les leçons à tirer. David et Salomon n’ont peut-être jamais existé, mais le vécu qui nous est transmis est d’une richesse difficile à ignorer.

En conclusion de cette chronique peut-être un peu plus courte qu’habituellement, La Bible comme un roman 2 a été encore une fois une super lecture à mes yeux. J’ai redécouvert des passages que je n’ai pas lu depuis longtemps et j’ai ainsi pu élever ma vision à partir d’éléments condensés. Ce bouquin est vraiment bien pour aborder plus facilement des contenus parfois complexes, et la vie de David ou de Salomon aura de quoi faire rêver, réfléchir ou questionner. C’est encore une fois un beau passage de l’amour de Dieu pour son peuple, et de l’humanité de la relation qui les lie : imparfaite mais belle.
Ce sera donc un 18/20 pour moi et je vous recommande ce deuxième opus, forcément !
 

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