lundi 30 mai 2016

Jeff Madison (Bernice Fischer)

Tome 1 : Jeff Madison et les ombres de Drakmere

Et s’il existait un royaume sombre, forgé sur de terribles sortilèges, avec à sa tête un roi malveillant dont le seul but est d’infiltrer les rêves des enfants du monde entier ? Et si, avec l’aide d’une sorcière maléfique, il parvenait à injecter dans le sommeil de chaque enfant les cauchemars les plus affreux ? Et si, pour cela, la seule chose dont il avait besoin était un garçon en particulier ? Lorsque Matt, le frère de Jeff, est capturé et emporté dans le royaume de Drakmere, Jeff sait qu’il doit le sauver. Mais qui sont ces hommes mystérieux qui se dressent en travers de sa route ? Et que veulent-ils dire quand ils affirment que Matt est un attrapeur de rêves ? Bientôt, Jeff se retrouve face à un choix : il peut suivre les inconnus à travers la porte au clair de lune qui mène vers les dangers de Drakmere ou rester chez lui et courir le risque de ne plus jamais revoir son frère vivant. Le temps presse, car Jeff doit se décider avant que le dernier rayon de lune s’éteigne et que le portail se referme à jamais…

Tout d’abord, je tiens à remercier sincèrement Laure Valentin pour cette lecture qui est tombée dans une période de disette de Pile à Lire !

Jeff Madison et les Ombres de Drakmere 1, c’est l’histoire de Jeff (on s’en sera douté) qui voit son petit frère se faire enlever par des ombres. Madgwick, qui se prétend marchand de sable, lui explique que Matt a été emporté à Drakmere, le pays des cauchemars. Le roi de cet endroit veut infiltrer ses rêves pour atteindre ceux des enfants du monde entier… parce que les deux frères sont des attrapeurs de rêves. En compagnie de son meilleur ami Rhed, Jeff se retrouve au pied du mur : accompagner les deux marchands de sable à Drakmere ou attendre patiemment qu’ils ramènent Matt ? Comme si la question se posait vraiment…

Quand j’ai lu le résumé de ce roman, j’ai très vite pensé que ça risquait d’être une aventure pour le moins originale et inattendue. Je ne me suis pas trompée sur ce point, même si je pense avoir moins aimé que ce que j’aurais voulu, certainement parce que je l’ai lu dans une période de fatigue assez importante qui ne m’a pas aidée à me concentrer sur l’histoire. Cela étant, j’ai vraiment commencé à me plaire dans le bouquin vers la moitié, et la fin m’a sincèrement transportée !

Le début du roman est très brusque : on ne sait pas si nous sommes dans la réalité, ou dans un monde fantasy, on ne comprend pas, il faut intégrer les prénoms, qui est qui… je trouve que tout est un peu direct pour que nous ayons le temps de tout intégrer et de plonger aussi bien qu’on l’aimerait dans l’histoire. Cela étant, cela n’empêche nullement le lecteur de remarquer la fluidité de la narration, des dialogues et aussi de quelques points qui en effet se présentent comme originaux !

D’ailleurs… admettez que vous avez tilté au mot « marchand de sable ». Moi aussi, quand j’ai compris de quoi il en retournait, j’ai été assez étonnée, et en bien. Même si je n’accrochais pas encore, et que je trouvais les prénoms compliqués, il était indéniable que ce roman avait un potentiel énorme. Et ça se vérifie par la suite !

Drakmere, le pays des cauchemars… ah, pour le coup, il y a de quoi développer ! Bernice Fischer n’a pourtant pas créé un monde qui soit totalement anxiogène et cauchemardesque, de fait. On peut avoir peur, mais elle a opté pour des descriptions précises qui ne feraient pas non plus frémir ses lecteurs jeunesse. Je ne vais pas m’en plaindre, loin de là ! Elle a aussi ajouté plusieurs éléments et personnages assez uniques à cette contrée, aux noms aussi compliqués que le reste, d’ailleurs !

Au niveau de l’intrigue, je l’ai trouvé assez lente au départ, mais là, difficile de dire si c’est juste une impression avec ma fatigue ou autre chose. Tout devient beaucoup plus intéressant lorsque Matt entre plus en jeu, qu’il prend les choses en main de son côté, sans réellement le vouloir non plus ! L’arrivée d’Angie et d’un autre personnage fabuleux que je ne nommerai pas a vraiment apporté un énorme plus. C’est justement quand ces personnages hauts en couleurs se sont invités dans la danse que tout est devenu beaucoup plus intéressant !

Vous allez vous dire que Jeff, Rhed et les marchands de sable sont inintéressants. Non ! Mais on dirait qu’ils déploient leur potentiel plus tard, et pour le coup, j’ai beaucoup aimé la surprise concernant Jeff. Madgwick et Rig sont aussi vraiment chouettes, et chacun possède son propre caractère. Tous sont uniques, et même si parfois, c’est presque un peu cliché, un peu forcé, je trouve que ça reste quelque chose de très agréable à découvrir. Angie reste la plus loufoque, je crois ! Par contre, Wiedzma a un trait un peu trop forcé, mais c’est mon avis.

La fin du roman nous laisse assez pantois, on se doute (quand on sait qu’il y a une suite) de ce qui va survenir, mais la lutte se poursuit presque jusqu’aux toutes dernières lignes, et le « retour au calme » est assez brusque aussi. C’est chou, mais j’aurais aimé en savoir plus. Du coup, j’espère pouvoir lire un jour la suite, qui sort bientôt, je crois, parce qu’elle me semble promettre pas mal de trucs !

Concernant la plume de Bernice Fischer, enfin, je la trouve fluide, les descriptions sont juste et presque un peu trop développées pour du jeunesse, mais je ne vais pas m’en plaindre, ça nous aide à nous y croire. Si pour moi il manquait un peu de souffle malgré une belle fluidité dans la première moitié du livre, elle s’est largement rattrapée avec humour et tension dans la deuxième !

En conclusion, Jeff Madison et les ombres de Drakmere 1 est une réussite pour moi. Si le départ du roman est brusque et rend difficile l’immersion dans cet univers original et assez particulier, on finit par se laisser prendre pour vraiment apprécier. Tous les personnages sont uniques, mention spéciale pour Angie et le personnage mystère qui semblent fournir un nouveau tournant à toute l’intrigue, la déployant pour en faire quelque chose d’extra. Les interactions deviennent plus vivantes, la tension plus prenante et tout devient plus intéressant ! La fin nous tient en haleine jusqu’aux dernières lignes, le tout avec une fluidité vraiment sympathique.
Ce sera donc un 16/20 pour moi et je vous recommande ce bouquin, forcément !


Tome 2 : Jeff Madison et la Malédiction de Drakwood



« Frappe la peur en pleine poire. Sois un véritable ami. Accomplis ton devoir. » Jeff Madison – attrapeur de rêves, ami fidèle et adolescent intrépide – doit sauver son meilleur ami Rhed d’un sort dévastateur qui lui a été lancé lors de leur dernière visite à Drakmere. Mais depuis ce sombre royaume, deux sorcières maléfiques libèrent sur eux leurs horreurs innommables. Jeff peut-il vaincre les affreuses criatures de Wiedzma et les spectrifiés mangeurs d’hommes de Zorka ? Alors que les criatures de Wiedzma menacent la famille de Jeff et que les zombies de Zorka réclament leur sang, la malédiction de Rhed met sa vie en danger… le temps lui est compté. En mettant à profit ses dons d’attrapeur de rêves pour sauver ses amis qui ont entrepris le voyage vers la forêt de Drakwood à la recherche d’un remède pour Rhed, Jeff s’enfonce sans le savoir dans les ténèbres profondes. Dans cette nouvelle aventure fantastique pleine d’action, nous retrouvons les courageux guerriers sandustiens, Rig et Madgwick, accompagnés de la sorcière Angie, hilarante et bougonne, et nous faisons la connaissance des nouveaux guerriers Khrow et Horrigan, ainsi que de Watroc, un dragon affamé. En fin de compte, c’est à Angie que reviendra la tâche de négocier pour la vie de Rhed. Réussira-t-elle ou Rhed sera-t-il abandonné à jamais auprès du prince de la forêt de Drakwood ?

Essayons de ne pas trop traîner : je suis motivée, je me lance dans la chronique d’un deuxième tome qui a été une super surprise pour moi !

Le tome 2 de Jeff Madison nous ramène auprès de notre héros, qui doit faire face aux conséquences de son précédent voyage à Drakmere : Rhed est désormais malade, et s’ils ne font rien, son meilleur ami se retrouvera changé en arbre pour l’éternité ! Le seul moyen de le guérir est de retourner dans cette contrée étrange. Aussi, Jeff n’hésite pas une seconde, et si le fait que Rhed et Phoebe le suivent n’était pas prévu, ce n’est pas ceci qui va le faire rebrousser chemin, d’autant plus que Madgwick et Rig sont toujours là-bas, à essayer de délivrer Gwyndion des mains de Wiedzma…

Je l’avoue tout de suite : je ne m’attendais pas du tout à autant apprécier cette suite, ni à me retrouver embarquée à ce point au bout de si peu de pages ! Il faut dire aussi que Bernice Fischer a pris le parti de recommencer sur les chapeaux de roues, comme dans le tome 1. Si pour un démarrage dans un univers totalement innovant, c’est risqué, c’est pourtant un choix judicieux qui a été fait ici, puisque nous n’avons pas de temps mort et que nous replongeons directement dans un monde que nous connaissons et qui a pourtant encore mille facettes à nous faire découvrir !

Ce deuxième tome semble avoir pris beaucoup de maturité dans son histoire et dans son univers. Je m’explique. Bernice Fischer nous présente ses personnages qui ont eu le temps d’évoluer, mais qui restent des ados, des jeunes avec des préoccupations de leur âge, et les connexions entre eux sont intéressantes à observer, vraiment. Chaque personnage a ses hésitations, ses frayeurs, ses crises de nerf et compagnie, du coup, la maturité semble pour moi présente dans le fait que tout paraît extrêmement réaliste, bien qu’il s’agisse d’un récit de fantasy. En plus de cela, l’univers paraît tellement plus étoffé ou tout du moins, expliqué, que dans le tome 1 !

L’intrigue, en plus de cela, ne concerne pas seulement Rhed, mais aussi les guerriers Sandustiens qui sont toujours à la recherche de l’une des leurs, ainsi que les pouvoirs de Jeff, aux multiples conséquences encore ignorées. Tout se mêle pour prendre une ampleur juste fascinante et qui nous donne envie de tourner les pages toujours plus vite ! Si le premier tome s’apparentait vraiment plus pour moi à du jeunesse, on sent vraiment qu’ici, tout a été travaillé pour faire plus adulte, plus riche, moins enfantin. Attention, je ne dis pas que le premier tome était enfantin, mais comme tome d’introduction, ça allait bien. Là, on complexifie beaucoup les choses et ça, ça me plaît tellement !

En dehors de ceci, notre auteur offre une belle part à l’humour. Les situations et échanges cocasses rendent ce livre très attachant et on prend vraiment plaisir à se remettre dans la lecture chaque fois que l’on a dû s’en décrocher. J’ai souri de nombreuses fois, apprécié les échanges réalistes et comiques entre les différents personnages, admiré les mauvais tours que Jeff joue aux méchants… tout en me disant que ce n’était quand même pas le meilleur exemple à suivre !

J’en profite pour mentionner les valeurs. Si je viens de préciser que je n’aurais pas forcément soutenu le choix de faire payer aux méchants ce qu’ils avaient fait aux personnages, Jeff nous offre le portrait parfait de celui qui va au-delà de la peur pour sauver les autres. Il se montre d’un courage exemplaire, sans pour autant nier qu’il a des craintes, des doutes. En plus de cela, on a les deux Madgwick et Rig qui cherchent sans relâche Gwyndion, et les deux enfants qui tâchent de sauver Rhed. La loyauté, l’amitié et l’amour sont vraiment mis en avant et c’est plus que franchement agréable. Ça fait du bien ! Alors oui, les méthodes sont un peu violentes, sauf que dans le pays des cauchemars, il semble que nos héros doivent faire avec ce qu’ils ont sous la main.

Avec ceci, je pourrais ajouter que la plume de Bernice Fischer m’a transportée, puisque je me suis cru au milieu des criatures, des ombres, de tous les décors qu’elle a pu implanter. Les descriptions étaient fascinantes, les discours fluides et l’humour m’a plu. En gros, c’était du très bon et ça a topé dans le mille ! Je n’ai pas vu les pages défiler et je ressors plus que satisfaite de ma lecture ?

Quel point n’ai-je pas encore abordé ? Les personnages ? Ils sont nombreux, cependant chacun est tellement unique qu’il est impossible de les confondre ! Si j’étais frileuse avec Phoebe au départ, elle a fini par se faire apprécier, et par jouer une part importante dans l’histoire. J’ai beaucoup aimé le caractère de chacun, la force qui émane des gentils, comme des méchants, mais aussi les réticences, parce que le tout forme un tableau assez épique et explosif pour notre plus grand bonheur ! Un gros point positif, d’ailleurs, pour les échanges dans l’amulette, qui sont juste hilarants !

En conclusion, Jeff Madison et la Malédiction de Drakwood a été une excellente lecture, une très bonne surprise aussi, puisque je ne m’attendais pas à autant aimer. Bernice Fischer nous propose de nouveaux mystères, une nouvelle intrigue pleine de complications (pour mon plus grand bonheur), de rebondissements et de situations cocasses, mais aussi de frayeurs qui auront de quoi tenir le lecteur en haleine ! Tous les personnages sont bien forgés, parfois hauts en couleur, et la plume est juste, fluide, nous proposant en plus de beaux messages au milieu d’un environnement pour le moins difficile. On ne voit pas les pages défiler et c’est un pur bonheur, quoi !
Je vous recommande chaudement ce deuxième tome, et ce sera un 18/20 pour moi !

1 commentaire:

  1. Je l'ai également lu et j'ai beaucoup aimé me plonger dans cet univers jeunesse ^^

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