Il est le roi de
France et de Navarre qui a voulu dépasser les clivages et faire vivre ensemble
catholiques et protestants. Et il en est mort.
Le vendredi 14 mai
1610, Jean-François Ravaillac, catholique exalté originaire d’Angoulême,
poignarde le souverain dans son carrosse, rue de la Ferronnerie. Il voulait en
finir avec « cet hérétique paillard, parjure et renégat » dont la conversion
n’était que façade.
Dans un texte
haletant, Max Gallo dresse le portrait d’Henri IV, ce béarnais vigoureux, grand
amateur de chasse, imbattable au jeu de paume, fou de femmes, et qui n’aura de
cesse de consolider l’État, d’administrer une saine justice et d’éviter que la
France sombre dans la guerre civile.
Pour les ligues catholiques,
Henri IV sera, jusqu’au bout, un « voleur d’âmes ». Mais l’Histoire retiendra
de ce grand roi qu’il était celui de tous les français, apôtre infatigable de
la tolérance et de la concorde.
Pour ceux qui me suivent depuis un petit moment, vous savez
que j’aime bien lire des romans historiques et en apprendre plus sur notre
passé, d’autant plus si c’est en compagnie de Max Gallo, dont j’aime assez les
écrits.
Henri IV nous
permet d’aller à la rencontre du roi de France et de Navarre qui a oscillé
entre la religion catholique et la religion protestante pendant une bonne
partie de sa vie. Le lecteur va aussi s’approcher de Ravaillac, cet homme que
personne ne soupçonnait et qui pourtant a assassiné ce roi qui rêvait de paix
dans le royaume français, sans y parvenir jamais tout à fait. Max Gallo nous
fait ainsi découvrir les facettes plus ou moins cachées d’un homme dont on n’entend
pas tellement parler.
Non, mais c’est vrai ! Admettez qu’Henri IV est souvent
passé sous silence. Nous entendons bien plus parler de Louis XIV ou Louis XVI,
ou encore de Saint Louis, (Louis IX, non), voire François 1er et d’autres,
non ? Pourtant, Henri IV a un parcours pour le moins fascinant. D’abord
huguenot (donc protestant), puis catholique et ensuite on ne sait pas
tellement, cet homme cherche avant tout à préserver son royaume et à l’unifier.
Profondément marqué par le massacre de la Saint Barthélémy,
il fera son possible pour que pareil évènement ne se reproduise. Il rêve de
gouverner la France, mais sait que le chemin est long et improbable. Pourtant !
C’est lui qui va se retrouver en lice, mais ses convictions religieuses vont
être un frein à son accès au trône. Ses convictions religieuses seront toujours
un frein dans sa royauté.
Max Gallo nous présente une biographie assez peu commune, je
m’en rends compte en y repensant pour taper mon avis. Des éléments sont passés
sous silence, d’autres mis en avant, tout ça pour nous intéresser et peut-être
pour nous questionner. Parce qu’après tout, l’histoire d’Henri IV, c’est l’histoire
de la tolérance et de l’extrémisme, quelque part. Ce texte résonne avec l’actualité,
hélas : chacun est convaincu de quelque chose et prête à l’autre des
intentions qu’il ne possède peut-être pas (voire sûrement). Le roi ressort pour
moi ici comme un homme qui a toujours essayé de suivre ses ambitions, tout en
restant le plus fidèle à lui-même possible.
Ce roman présente donc avec un assez bon rythme toutes les
contradictions et les obstacles qui se dressent sur le chemin d’Henri IV. Parce
que dès le départ, on s’aperçoit qu’il s’agit d’une pièce maîtresse sur le jeu
d’échecs qu’était la France à l’époque. Les temps sont troubles, et chacun
tente comme il peut de tirer son épingle du jeu. D’ailleurs, les jeux de cour
sont déjà bien présents, et les vices qui peuvent en découler eux aussi. Max
Gallo les précise sans toutefois s’y appesantir, ce qui m’a convenue vu que j’ai
été assez choquée de certains points.
D’ailleurs, c’est un point que j’aime toujours beaucoup avec
Max Gallo : il parvient à traiter le sujet avec respect, mais en
déconstruisant le faste et le merveilleux Bisounours dans lequel nous nous
berçons à propos de la royauté et de la monarchie. L’hygiène était loin d’être
au top, l’hypocrisie était de mise et les caprices nombreux. Les puissants du
monde étaient parfois soucieux de leur peuple, ou non. Pour autant, cet auteur
réussit parfaitement bien à dresser les faiblesses des grands, tout en leur
restituant leur noblesse, comme ici pour Henri IV.
Ainsi, vous vous imaginez bien que dans ce bouquin – assez court
au demeurant – on découvre un pan plus réaliste d’Histoire que tout ce que nous
avons pu imaginer. La mort d’Henri IV est brusque et inattendue, quand on
regarde bien. Néanmoins, on peut y observer toute la violence de l’époque (le
démembrement ? Hurk.), à côté de la richesse des affaires diplomatiques. On
s’approche du réel, d’autant plus que le livre contient un petit dossier en
plus au milieu avec des tableaux et des représentations d’époque pour mieux
visualiser ce qui nous est conté.
En conclusion, Henri
IV est un succès pour moi. Le roman est court, il se lit vite, mais demande
une certaine dose de réflexion, puisque les thématiques de tolérance et d’extrémisme
présentées peuvent correspondre avec ce que nous observons de nos jours. Sous
la plume de Max Gallo – qui sait d’ailleurs se renouveler puisqu’on ne s’ennuie
pas – Henri IV s’avère être un personnage fascinant, avec ses vices, ses
faiblesses, mais aussi son génie et sa noblesse, puisqu’il rêvera toute sa vie
d’unifier le royaume de France et tâchera d’œuvrer dans ce sens. Il s’agit d’un
roman qui nous permet de voir la monarchie comme elle était et non pas
idéalisée comme parfois, ce qui n’est pas plus mal.
Ce sera donc un 15/20
pour moi !
J'ajoute tout de suite ce livre à ma wish-list, comme toi je suis friande d'Histoire ^^ Je dois lire prochainement la biographie de Louis XIV par le même auteur, Max Gallo, tu l'as déjà lu ? :)
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