mercredi 23 novembre 2016

Gwyneira McKenzie (Sarah Lark)

Tome 1 : Le Pays du Nuage Blanc

« Église anglicane de Christchurch (Nouvelle-Zélande) recherche jeunes femmes honorables pour contracter mariage avec messieurs de notre paroisse bénéficiant tous d'une réputation irréprochable. »

Londres, 1852. Hélène, préceptrice, décide de répondre à cette annonce et de tenter l'aventure. Sur le bateau qui la mène au Pays du Nuage Blanc, elle fait la connaissance de Gwyneira, une aristocrate désargentée promise à l'héritier d'un magnat de la laine. Ni l'une ni l'autre ne connaissent leur futur époux.

Une nouvelle vie - pleine d'imprévus - commence pour les deux jeunes femmes, qu'une amitié indéfectible lie désormais...

Se poser et prendre le temps de taper son avis sur un roman que j’ai mis du temps à lire, mais que j’ai savouré. C’est parti !

Le Pays du Nuage Blanc nous embarque auprès d’Hélène et de Gwyneira, deux femmes que rien n’associe, mais qui vont se retrouver toutes les deux sur le même bateau en partance pour la Nouvelle-Zélande. Hélène est une préceptrice qui a accepté de partir pour se marier avec un inconnu, tandis que Gwyneira obéit à l’honneur : son père a parié sa main au jeu et l’a perdue…elle devra épouser le fils de Gérald Warden, le baron des moutons. Aucune des deux n’imagine pourtant ce qui les attend, une fois la terre promise atteinte… Mais elles sont désormais amies, et rien ne pourra détériorer ce lien qu’elles ont créé.

J’avoue, j’avoue, au tout départ, c’est la superbe couverture qui m’a attirée. Ensuite, ça a été l’intrigue d’un roman historique sur une terre que je ne connais que très peu : la Nouvelle-Zélande. En plus, le bouquin était bien épais, et ça promettait de belles heures de lecture. Je suis heureuse d’avoir vu juste !

Très vite, j’ai découvert des personnages assez emblématiques, pas forcément forts, mais qui ont vraiment du caractère et des ressentis humains. Hélène, dans son rôle de préceptrice, m’a beaucoup plu, parce qu’elle incarne cet idéal d’éducation de l’époque, et qu’elle va devoir s’adapter et faire face à ce qu’elle va trouver avec son mari. Franchement, je l’ai admirée, j’ai vécu les difficultés avec elle, et je me demande comment j’aurais vécu tout ça à sa place. Au final, elle est à la fois vraiment faible et terriblement forte. C’est génial !
Quant à Gwyneira, elle est totalement différente de son amie, plus jeune, plus fougueuse…  et pourtant, on l’aime tout autant. Gwyn se retrouve dans une famille qui semble mieux mais cache pas mal de choses. Les épreuves qu’elle traverse n’ont rien d’évident, et sa force de caractère apparaît parfois comme la seule chose qui lui permet de se tenir debout contre vents et marées. Je l’ai trouvée pleine de vie, amusante et parfois si bornée que j’avais envie de la secouer.
Malgré tout, les deux femmes représentent sincèrement des êtres dont nous prenons plaisir à découvrir la vie et les aventures.

En plus d’elles se trouvent évidemment bien d’autres personnages, comme les deux maris, le beau-père, James, les enfants de chacune, ou les jeunes filles qu’Hélène accompagne durant la traversée… le roman se dessine sur plusieurs années, donc forcément, plusieurs protagonistes entrent en jeu et offrent une belle densité au roman, qui devient au bout d’un moment véritablement prenant.

Une intrigue sur plusieurs années nécessite des rebondissements, des améliorations ou des aggravations de situations… et je peux vous dire que Sarah Lark a eu l’imagination suffisante pour nous tenir en haleine ! J’étais à fond, ne serait-ce que pour les histoires de cœur de Gwyneira, et même tout ce qui pouvait se produire dans l’histoire. Toute évolution avait ses conséquences, parfois plusieurs mois après, et on avait vraiment l’impression de suivre une saga familiale à la fois tragique et pleine d’espoir.

Au niveau historique, je pense avoir appris des trucs. J’ignore quelle est la validité des données de base, mais j’ai trouvé l’ensemble cohérent, et la plongée dans l’élevage de moutons sur des immenses surfaces, mais aussi les difficultés de la cohabitation avec les Maoris, ou encore l’utopie de la ruée vers l’or… tout m’a paru fascinant. J’aime apprendre des trucs, découvrir de nouveaux horizons, et pour le coup, j’ai été largement servie ! J’ai véritablement voyagé dans une autre époque, un autre lieu qui m’a bien fait rêver, et au milieu de mœurs différentes des nôtres.

Après, n’allez pas croire que tout est rose, dans l’histoire. Dans mon avis, il y a essentiellement du positif, parce que je ne vois pas quoi critiquer, en dehors, encore une fois, de certains détails qui m’ont un peu chiffonnée. En même temps, ici, c’était plutôt… c’était pas du tout dans une visée érotique, loin de là. J’ai eu l’impression que c’était plutôt pour impliquer le lecteur, pour lui montrer le problème, le tragique, et surtout le manque d’information de l’époque. Ça, gros plus plus, parce qu’on oublie souvent que les jeunes vierges n’avaient aucune connaissance sur le sujet !

Pour en revenir aux passages plus difficiles du roman… il y a des morts. Des engueulades, des vices, des trucs qui vous tordent le cœur et les boyaux, parce que c’est quand même assez violent. La Nouvelle-Zélande représentait peut-être une terre pour un nouveau départ, c’était pas Pâquerettes et Tartes aux Myrtilles tous les jours, hein. La vie était parfois rude, et nos héroïnes ne sont pas épargnées. Ce qu’elles traversent, d’autres l’ont vécu aussi, et ça a de quoi faire réfléchir !

Concernant la plume, je l’ai trouvé vraiment sympathique, pour plusieurs raisons. La première étant que le roman est fluide, ça se laisse couler, sans souci. Ensuite, c’est que l’auteur prend souvent le parti de se dire que son lecteur n’y connait pas grand-chose et qu’elle doit réactualiser ses connaissances dans bien des situations, notamment sur les échanges entre Pakehas et Maoris. Ça m’a beaucoup plus, parce que je me suis sentie impliquée dans l’histoire, comme si j’en faisais vraiment partie. On a l’impression que Sarah Lark nous fait une petite place dans l’histoire qu’elle nous conte. De fait, les émotions et les situations sont plus percutantes encore, de cette façon.

Enfin, à propos des valeurs, je pense qu’on peut en dire beaucoup. La force de caractère et l’espoir de s’en sortir, de voir advenir des jours meilleurs, est assez présente dans le roman. Idem pour l’amour que l’on porte aux autres, on en constate l’importance. Le respect d’autrui, que l’on soit de la même tribu d’origine ou non, aussi, a son importance. Avec le recul de notre époque, on réalise l’importance du respect dans le mariage, de l’information et de la nécessité de savoir s’adapter, même quand on a l’impression que toutes les voies sont bouchées. On pourrait tirer beaucoup de choses de ce roman. Mais l’amour et l’espoir restent omniprésent.

En conclusion, Le Pays du Nuage Blanc est un franc succès pour moi. La lecture aura été plus longue que prévu, mais sincèrement agréable : je ne me suis pas ennuyée une seconde ! J’ai voyagé dans le temps et dans l’espace, auprès de deux héroïnes vraiment différentes mais que j’ai appréciées toutes deux, pour leurs forces et leurs faiblesses. Leur histoire est passionnante, l’intrigue possède beaucoup de rebondissements, et si ce n’est pas le monde des Bisounours, l’amour et l’espoir prédominent. C’est un récit vivant, fluide, intéressant, et qui m’a donné envie de lire la suite !
Je vous conseille donc vivement ce premier tome, et ce sera un 18/20 pour moi !



Tome 2 : Le Chant des Esprits



Gwyneira – l’une des deux héroïnes du Pays du nuage blanc – élève sa petite-fille Kura et s’inquiète pour elle. La jeune métis de quinze ans, surnommée la reine maorie, possède un physique et une voix magnifiques qui suscitent l’admiration. Mais, capricieuse et uniquement intéressée par la musique, Kura refuse d’assumer son rôle d’héritière de Kiward Station, le domaine familial. Gwyneira décide alors de l’envoyer en pensionnat pour lui donner une éducation stricte. C’est alors que Kura rencontre William Martyn – le fiancé de sa cousine, la petite-fille d’Hélène – autre héroïne du Pays du nuage blanc… Le coup de foudre est réciproque. Kura et William décident de se marier, au grand dam de tous. Kura pourra-t-elle cependant se contenter d’un rôle d’épouse alors qu’une grande carrière musicale lui est promise ? Portée par un puissant souffle romanesque, ce roman confirme le talent d’une auteure découverte avec Le Pays du nuage blanc…

Bon, j’ai beau être HS, les chroniques en retard sur le blog ne vont pas se rédiger seules, alors c’est parti !

Ce deuxième tome nous embarque à nouveau en Nouvelle-Zélande, terre qui a accueilli Gwyneira et Hélène dans leur jeunesse. Désormais, ce sont Kura et Elaine que nous suivons, les petites-filles. Elaine est même la petite-fille des deux héroïnes que nous connaissons. Pour autant, elles sont diamétralement différentes, et lors d’une visite où Kura rencontre le fiancé d’Elaine et s’en éprend (et réciproquement), les choses commencent à dévier. La situation n’était déjà pas simple, mais rien ne va s’arranger, surtout pas pour Elaine… mais comme leurs aïeules, ce sont des battantes, différentes mais déterminées. Qui sait ce qui pourra encore leur arriver ?

Franchement, quand j’ai commencé ce tome 2, je ne savais pas trop si j’allais apprécier. C’est toujours un peu le souci quand vous suivez une saga de ce type : si le premier tome vous a conquis, vous craignez un peu que la suite vous déçoive, que la nouvelle génération/les nouveaux personnages ne soient pas à la hauteur des précédents. Que nenni ! Ça n’a pas du tout été le cas ici.

Les deux protagonistes de ce roman sont véritablement différentes, et j’ai beaucoup apprécié de suivre Elaine. C’est une jeune femme sensible, innocente, qui va pourtant mûrir et révéler une véritable force de vie en elle. J’ai beaucoup aimé son personnage qui n’avait pas beaucoup d’orgueil à la base, mais a eu beaucoup d’humilité avec une détermination qui m’a touchée !
Quant à Kura, je dois avouer que si elle m’est moins antipathique sur la fin, franchement, elle n’a pas remporté les suffrages de mon côté. J’ai vraiment eu du mal avec son caractère, ses décisions, son orgueil et sa façon de voir les choses. J’admets pourtant que la suivre a été intéressant.

De même, on rencontre plusieurs personnages sur lesquels on pourrait s’arrêter ici, mais la liste serait longue. Disons plutôt qu’ils sont nombreux, et que chacun est susceptible de créer un sentiment vivace dans le cœur du lecteur. La fresque peinte par Sarah Lark est très vivante, très humaine (en bien comme en mal), et on se laisse vraiment embarquer dans cet imbroglio qui ne peut pas nous laisser indifférent.

Au niveau de l’intrigue, en 800 pages et plus, il y a largement le temps de raconter des choses. Pour autant, je n’ai pas eu l’impression de m’ennuyer, de vivre des temps morts ou d’avoir affaire à des passages superflus. Certains moments sont plus lents, mais Sarah Lark sait très bien mener son lecteur à la baguette pour nous emmener là où elle le souhaite. Ses chemins sont parfois sinueux, frôlant les précipices ou parcourant des vallées moins trépidantes, mais une chose est sûre : le voyage en vaut la peine. On referme toujours le livre en disant : « Quelle aventure ! ».

Le voyage en vaut la peine, absolument, bien qu’il faille passer au travers d’épreuves douloureuses pour les personnages. Maltraitance, trahison, culpabilité, mort… beaucoup de thématiques sont abordées, au travers d’Elaine, surtout, mais aussi de Kura. Les choix de vie de chacune les propulse dans des situations auxquelles elles n’auraient jamais imaginé faire face. Cette fois-ci, je trouve que les champs sont plus élargis : on voit que la Nouvelle-Zélande se diversifie au fil des années avec l’arrivée de nouvelles personnes et les technologies qui avancent.

Ceci est un bon point aussi, la découverte de cette île particulière que j’avais déjà beaucoup appréciée dans le tome 1. Je ne connais que peu ce recoin de la planète (enfin, recoin… sur un globe… bref), et j’aime toujours autant en apprendre plus à son sujet. Déjà, de pouvoir sentir l’évolution des mœurs, des pratiques et des possibles au travers de ce deuxième tome est agréable. On constate de véritables changements sociétaux, alors que les personnages que nous avions croisés au départ sont toujours là. Ce mouvement est super !

Concernant la plume de Sarah Lark, rien à redire dessus : tout est fluide, les descriptions sont intéressantes et elle sait capter l’essence des sentiments pour ses personnages. Chacun a une véritable psychologie, à laquelle on adhère ou non, mais elle a le don de manier son intrigue et ses pions pour embarquer le lecteur de bout en bout. Ses histoires sonnent vraies, sous le couvert de la fiction !

À propos des valeurs, je dirais qu’Elaine est celle qui nous fait le plus réfléchir à ce sujet. C’est une des raisons pour lesquelles je l’apprécie autant. Elle tâche de rester juste et droite, même dans l’obscurité qu’elle doit affronter. Sa force de cœur est très belle. Kura est différente, et elle fait vraiment égoïste, à dire vrai. Si son caractère est intéressant, elle ne porte pas de beau message comme Elaine, qui ressemble à un oiseau pur ayant traversé beaucoup trop d’épreuves. On voit tout de même une belle image de pardon entre les deux cousines, et surtout les dégâts, les conséquences qui peuvent survenir dans une même famille lorsqu’on ne prête pas attention aux autres. De bien des manières, ce roman nous fait réfléchir. D’ailleurs, je pourrais épiloguer longtemps là-dessus !

Avant de me mettre encore à écrire un roman sur le roman, je conclurai en affirmant que Le Chant des Esprits est un roman très intéressant, largement à la hauteur du Pays du Nuage Blanc, bien que très différent. Les deux héroïnes que nous suivons ont des caractères uniques, que le lecteur aura tout loisir d’apprécier ou non. Leurs trajectoires sont vraiment intéressantes à suivre, d’autant qu’elles permettront de suivre l’évolution du pays par rapport au premier tome, et de voguer dans une intrigue qui réserve pas mal de surprise. Il y a de beaux messages, de belles réflexions à tirer, et la plume est toujours aussi fluide. Ce sera donc un 17/20 pour moi !
 


Tome 3 : Le Cri de la Terre

Gloria, l’arrière-petite-fille de Gwyneira McKenzie (la jeune Anglaise qui débarquait sur les côtes de la Nouvelle-Zélande dans Le Pays du Nuage blanc), a joui d’une enfance et d’une adolescence idylliques à Kiward Station, la ferme familiale.

Mais tout s’effondre quand ses parents – pourtant absents car pris par la carrière de cantatrice de sa mère – lui font savoir qu’il est temps pour elle de devenir une véritable lady.
Gloria doit alors tout quitter et faire ses adieux à ceux qui l’entourent, en particulier son cousin Jack, dont elle est très proche. Destination l’Angleterre et un austère pensionnat !
Contrainte de se plier aux règles strictes de l’établissement, incapable de s’intégrer, Gloria se retrouve plus seule et démunie que jamais.
Aussi décide-t-elle de rentrer coûte que coûte dans son pays, celui du nuage blanc, et, qui sait, d’y retrouver Jack…

Alors ! Parlons de ce troisième opus qui aura été une relative déception pour moi.

Dans Le Cri de la Terre, nous nous glissons auprès de Gloria, la fille de Kura, que nous suivions en parallèle d’Elaine dans Le Chant des Esprits, mais aussi auprès de Jack, le fils de Gwyneira, et de la fille d’Elaine. Cette dernière va partir avec Gloria en Angleterre pour la soutenir, en pensionnat, pendant plusieurs années, puisque Kura et William l’imposent à leur fille. Mais tandis que Gloria grandit, Jack refait sa vie, chacun va son chemin, jusqu’au jour où Gloria décide de rentrer par ses propres moyens, et que dans le même temps, la Première Guerre Mondiale éclate…

Comme on peut le voir dans le résumé, là encore, Sarah Lark a décidé de faire souffrir ses personnages. C’est en lisant ce tome 3 que je me suis aperçue du fait qu’elle n’épargne pas du tout ses héroïnes. Pour autant, ici, je n’ai pas du tout retrouvé l’étincelle que j’avais appréciée dans le tome 1, surtout, et qu’on retrouvait avec Elaine dans le tome 2. La conviction que malgré les blessures, on s’en sortira, que ça ira. Ici, l’ambiance est beaucoup plus pesante, et alors disons que je n’ai pas adhéré aux choix de l’histoire.

Parlons d’abord des personnages. Nous suivons essentiellement Gloria, qui va être obligée, à 12 ans, de partir en pensionnat en Angleterre sur injonction de ses parents, qui ne seront jamais présents ou presque. Heureusement, Gloria ne partira pas seule, mais son soulagement est de courte durée, puisqu’elles ne seront quasiment jamais ensemble. La fille de Kura ne ressemble pas du tout à ses parents au niveau de ses talents, et elle en souffrira tout le long de l’histoire, parce qu’on lui reproche. De fait, son chemin, depuis l’annonce de son départ, jusqu’aux toutes dernières pages du roman, est plus que laborieux et pesant. Sarah Lark a très bien réussi à capturer ses ressentis, mais franchement, pour le lecteur, c’est pas joyeux, même si on éprouve de l’empathie à son égard.

Nous suivons aussi Lilian, la cousine de Gloria, qui elle va faire de sa vie un presque roman, et c’est le cas de le dire. Pour moi, elle aura été la petite étincelle, le petit lutin joyeux qu’on aime bien, même si on ne s’attache pas forcément à elle, parce qu’on la suit moins.
Enfin, il y a aussi Jack, le fils de Gwyneira, que nous suivons dans sa vie d’adulte, qui n’a rien d’une balade au bord de la plage non plus. Ses engagements vont être de véritables épreuves, et du garçon insouciant que nous connaissions, il va devenir un homme blessé qui aura de la peine à se relever. Et bien sûr, nous continuons de suivre Gwyneira, qui vivra bien des épreuves aussi dans ce troisième tome !

Il est difficile de rassembler toutes mes idées pour vous exprimer mon ressenti exact face à cette lecture. J’ai eu du mal à apprécier les personnages, à éprouver une réelle proximité avec eux, bien que je ne sois pas indifférente à leur sort, au contraire. Sauf que comme je l’ai dit, c’était plutôt, dans l’ensemble, dramatique, et la conclusion (que je redoutais de voir arriver, la devinant) a été telle que je le craignais. Personnellement, elle ne me convient pas… mais je dois admettre que Sarah Lark a vraiment mené ses personnages au travers de chemins sinueux peu évidents.

L’intrigue du roman, d’ailleurs, est à la hauteur des tomes précédents : on commence le livre sans absolument se douter de toutes les épreuves qui attendent nos héros. Les tours et détours qui sont exprimés sont bien pensés, et j’ai apprécié ce détour par la Première Guerre Mondiale au travers de l’ANZAC, parce que j’ai appris des choses. Le côté historique de cette saga m’a toujours plu, et cela a continué ici, bien que le contexte soit plus élargi qu’à la Nouvelle-Zélande. On en apprend beaucoup aussi sur les tribus maories, c’est chouette.

Non, ce qui me chagrine, c’est le ton dramatique, de l’histoire. Je pense que je n’étais pas préparée à une ambiance pareille pour ce troisième tome, et je trouve ça quelque part dommage. Bien sûr, Sarah Lark nous montre à quel point l’humain, au travers de ses personnages, est fort, capable de surmonter le pire. Mais quand même ! Là, ça craint ! Je cherchais du rêve, et j’ai trouvé une belle histoire, mais j’ai pas rêvé, ça non, pas vraiment. J’ai passé un moment de lecture relativement agréable, mais ce n’était pas ce que je cherchais. Je suis sûrement passée à côté, quelque part.

Cela étant, la plume de Sarah Lark est toujours aussi fluide, prenante et harmonieuse, quelque part. Elle dépeint fidèlement les émotions de chacun, elle sait s’appesantir sur une ambiance particulière, et on voit qu’elle maîtrise très bien la tonalité dramatique, mais aussi les côtés plus légers, notamment avec l’histoire de Lilian. Elle sait être touchante.

Au niveau des valeurs, cela reste très beau : pour avancer, il faut s’accepter, accepter son passé, tout ce que l’on a traversé. C’est un livre qui nous fait vraiment réfléchir sur ce que nous considérons comme forces et faiblesses. J’en tire l’idée qu’à force de se blinder pour survivre, pour surmonter les épreuves, on devient plus faible, bien plus démuni et vulnérable. Cela demande un apprentissage de la faiblesse, ensuite, pour redevenir fort. De même, l’amour est toujours présent, même si on essaie de l’enterrer, de l’éloigner, il est là, et c’est lui qui nous guérit, nous permet d’avancer. Ce sont de beaux messages à retenir, parmi tant d’autres.

En conclusion, même si Le Cri de la Terre aura été une déception pour moi, je reconnais que l’intrigue a été très bien ficelée et que Sarah Lark possède encore et toujours le même talent de narration et d’écriture. Son contexte historique est fascinant, ses personnages sont forts et véhiculent de beaux messages pour les lecteurs, et ce qu’ils vivent est prenant. Je regrette juste la trop forte tonalité dramatique de l’intrigue générale, j’aurais aimé quelque chose de plus joyeux, vivant et surtout un autre tournant pour la fin, que je n’apprécie pas. Cela reste une lecture intéressante, et pour moi, ce sera un 14/20 !

1 commentaire:

  1. Une très bonne découverte pour moi aussi !! Je te conseille Le Chant des Esprits, le deuxième tome, qui n'est pas mal du tout ! Pour ma part, je pense que je vais me lancer cet hiver dans Le Cri de la Terre, le dernier tome de la trilogie qui m'a l'air plutôt sympa aussi ! !

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