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lundi 15 mai 2017

Noël en décembre (Bernard Tirtiaux)

Juin 1914. Après une année universitaire à Bruxelles, Klara, fille unique d’une famille berlinoise aisée, s’apprête à rentrer chez elle sans avouer à sa famille qu’elle est enceinte. Pendant le voyage, elle accouche prématurément et confie sa fille, Luise, aux fermiers wallons qui l’ont accueillie.
La guerre éclate et Luise est élevée avec les autres enfants des fermiers dont le petit Noël, de quatre ans son aîné, qui deviendra son protecteur. Huit ans plus tard, Klara revient chercher Luise. Dès lors, Noël n’aura de cesse de retrouver celle qu’il aime plus qu’une sœur.

Noël en décembre est un roman qui a fini dans ma PAL à cause de mon achat trimestriel pour France Loisirs. Autrement, je n’aurais pas pu le découvrir et je serais passée loin de cette histoire touchante, écrite presque entièrement en format épistolaire !

Ce roman nous parle de Noël, qui a grandi en Belgique auprès d’une enfant arrivée inopinément dans sa famille : Luise. Depuis son plus jeune âge, il sait, il sent qu’il est lié à elle par un amour que rien ne peut séparer, pas même les tourments d’une guerre, aussi terrible soit-elle. C’est la raison pour laquelle, lorsqu’elle finit par devoir partir de chez eux pour retourner chez les siens, il n’a de cesse de la retrouver. Mais le pourra-t-il toujours ?

L’idée d’un roman où un garçon chercherait sa promise m’a beaucoup plu. Je suis toujours fleur bleue dans l’âme, et j’avoue que je me laisse très souvent attendrir par ce genre de résumés. En plus, je ne sais pas vous, mais le tout promettait, entre les quelques mots de la quatrième de couverture et la couverture elle-même, une quête assez difficile, mais déterminée. Quand les choses sont compliquées, c’est prenant, et ça a été justement le cas ici.

Le livre se lit très vite et très facilement : il n’y a que 300 pages, et le tout est écrit gros, dans une mise en page aérée. Puis, le format épistolaire nous emmène tout de suite sur le ton des confidences, plongeant à la fois dans un présent que l’on devine tourmenté, et dans un passé que l’on a hâte de découvrir.

C’est Noël qui raconte l’histoire. Depuis la naissance de Luise, jusqu’au dénouement de cette intrigue, que je ne révèlerai pas, d’ailleurs. Je peux juste vous dire que tout est sobre, mais puissant, et que les sentiments, s’ils restent assez concis, n’en sont pas moins touchants et puissant, oui. L’amour et la détermination de Noël sont palpables, et sans qu’il soit grandiloquent dans ses expressions, le lecteur ne peut s’empêcher de les ressentir aussi à sa façon. On a envie avec lui de retrouver Luise, à chaque fois.

Bien que la narration soit réservée à un seul personnage, il nous est donné de voir l’évolution de plusieurs autres, notamment Luise, mais aussi tout l’entourage familial de Noël. Au travers d’espèces d’instantanés, on les voir grandir, mûrir, vieillir, parfois mourir. Chaque fois, les mots sont justes, tranchants presque, terriblement humains. C’est ce qui fait le charme de l’histoire : parce que Noël est véritablement humain.

En fait, cette histoire est un peu comme une saga familiale, mais sur une seule génération, et condensée. Nous suivons à la fois la quête de Noël, mais aussi tout ce qui se produit autour de lui : les évolutions dans sa famille et les grands évènements historiques, parfois vus sous un angle nouveau. Ça, c’est un très bon point, à mes yeux : voir l’Histoire encore sous un angle différent, de celui qui a voulu prévenir, qui a vu les choses arriver, et qui malgré toute sa bonne volonté, n’a pas pu réussir à changer les choses. Ça en dit beaucoup sur l’époque, et ce refus de voir la vérité est vraiment surprenant. Il nous pose la question de savoir comment nous réagirions aussi dans pareil contexte, ou même actuellement si cela devait se produire à nouveau.

Oui, parce que le livre parle de la Deuxième Guerre Mondiale, ainsi qu’un petit peu de la Première, avec moins d’implication de la part du narrateur étant donné qu’il était plus jeune. Au travers de ces confidences écrites, nous pourrions presque prendre la température du monde international, à la veille des conflits qui vont tout changer.

Et au niveau de l’intrigue principale ? La relation si forte entre Luise et Noël, qui va doucement évoluer, est très touchante. Dès le départ, Noël se pose en protecteur, et ses sentiments forts ne vont qu’augmenter au fil des pages. J’ai beaucoup aimé sa délicatesse, sa fougue qu’il peine parfois à réfréner et qu’il se reproche si cela a pu ralentir son rapprochement avec Luise. De même, j’ai beaucoup aimé sa sensibilité à l’égard de sa famille, et le fait qu’il ne laisse jamais tomber les siens, ni ne les juge. C’est une très belle âme qu’on suit, je trouve !

Le roman aborde aussi de belles valeurs, comme l’absence de jugement que je viens de mentionner, même si on peut constater que d’autres personnages, eux, ne se gênent pas pour juger. C’est une belle peinture humaine que l’on découvre dans ce style épistolaire peu courant mais fort. Il y a évidemment cet amour si puissant qui ne cesse jamais, ce pardon qui revient, et cette envie d’avancer malgré tout ce que l’adversité peut nous envoyer. Noël est un personnage qui porte haut en couleurs l’honnêteté et l’envie de changer les choses, de devenir acteur de sa vie et du présent.

Ah, et la plume ? Franche, juste, pudique. On ne dit que le nécessaire, comme si, réellement, nous nous trouvions entre les pages d’un journal intime touchant. De même, les thématiques difficiles sont abordées avec beaucoup de délicatesse, même les plus difficiles et horribles liés à la guerre. Pas d’étalage, juste les faits, et l’horreur qui transparaît. Un gros plus, tout ça !

En conclusion, Noël en décembre est une très belle histoire humaine, et pas seulement romantique. En suivant Noël dans ses confidences, on vit beaucoup de choses, fortes et condensées. Le ton est juste, pudique, mais prenant. On a envie de savoir la fin, et on se laisse emporter dans l’intrigue jusqu’au bout, avec au passage de belles valeurs et de beaux messages. Ce sera donc un 16/20 pour moi !

samedi 21 janvier 2017

La dernière conquête du Major Pettigrew (Helen Simonson)

À Edgecombe St. Mary, en plein cœur de la campagne anglaise, une tasse de thé délicatement infusé est un rituel auquel, à l’heure dite, le major Ernest Pettigrew ne saurait déroger pas plus qu’à son sens du devoir et à son extrême courtoisie, aussi désuète que touchante, qui font de lui l’archétype même du gentleman anglais : raffiné, sarcastique et irréprochable. Dans ce petit village pittoresque où les cottages le disputent aux clématites, le major a depuis trop longtemps délaissé son jardin. Désormais veuf, il a pour seule compagnie ses livres, ses chers Kipling, et quelques amis du club de golf fuyant leurs dames patronnesses. Ce n’est guère son fils, Roger, un jeune londonien ambitieux, qui pourrait le combler de tendresse. Mais, le jour où le major apprend le décès de son frère Bertie, la présence douce et gracieuse de Mme Ali, veuve elle aussi, va réveiller son cœur engourdi. Tout devrait les séparer, elle, la petite commerçante d’origine pakistanaise, et lui, le major anglais élevé dans le plus pur esprit britannique. Pourtant leur passion pour la littérature et la douleur partagée du deuil sauront les réunir. Ils vont, dès lors, être confrontés aux préjugés mesquins des villageois, où le racisme ordinaire sévit tout autant dans les soirées privées, sur le parcours de golf, à la chasse, sur les bancs de messe que dans les douillets intérieurs. Et les obstacles seront pour eux d’autant plus nombreux que leurs familles s’en mêlent : Roger s’installe dans un cottage voisin avec Sandy, sa petite amie américaine, et le neveu de Mme Ali, musulman très strict rentré du Pakistan, se découvre un enfant caché…

Parlons d’un roman que j’ai mis du temps à lire, et qui possède un résumé prodigieusement long ! (olé !)

Le Major Pettigrew est un homme respectable, veuf et… qui vient de perdre son frère. Déboussolé, il va croiser sur sa route Madame Ali, la propriétaire de l’épicerie de la ville, et quelques points communs vont les rapprocher, offrant une perspective inattendue pour le Major, qui ne sait plus quoi en penser. Et si on ajoute un fusil dont il devait hériter mais qui n’est pas mentionné, un fils qui se comporte comme un sérieux arriviste et un village tout entier prêt à sauter sur les premiers bruits de couloir… non, vraiment, le Major Pettigrew n’est pas au bout de ses peines… ni de ses surprises !

J’avais acheté ce roman pour un euro sur un vide-grenier, puisque c’était une lecture que j’avais plusieurs fois vu passer sans jamais me décider. Je me suis dit : « pourquoi pas », et je dois avouer que si pour moi, j’ai apprécié sans que cela soit énorme, il m’a offert un bon moment de tranquillité !

Dès les premières pages, le lecteur découvre une plume très douce, très vieille école un peu british, et immédiatement, on plonge auprès du Major Pettigrew, véritable anglais aux mœurs particulières et auquel on va très vite s’attacher. Ce pauvre homme vient de perdre son frère, et les complications vont s’enchaîner.

Ce roman n’est définitivement pas un roman qui bouge, bien qu’il s’y passe pas mal de choses. On est plus dans une histoire de mœurs, de changements de points de vue, et de saga familiale, si on veut. J’ai trouvé le tout amusant et reposant, parce qu’il est vrai que les anglais sont parfois réputés pour leurs traditions bien ancrées. Le Major Pettigrew ne fait pas exception à la règle, bien qu’il devienne instigateur d’un changement notable dans la bourgade.

Le roman nous embarque dans une histoire d’attirance entre deux personnes veuves, issues de cultures différentes, mêlant des aspects d’héritage et de transmission qui ne sont pas anodines. Ce bouquin nous parle de confrontation de mondes différents, avec une bonne dose de ridicule par moments, voire de saugrenu !

Parlons des personnages. Le Major est attendrissant, campé sur ses positions, mais capable de réfléchir pour s’adapter. Il est très touchant dans sa maladresse de vieux garçon, dans ses mots qu’il retient pour cause de bienséance, pour tout ce qu’il ne dit pas. Madame Ali aussi, est touchante, parce qu’elle est différente sans l’être totalement. On perçoit sa sensibilité et tout ce qui la rapproche du héros.
Je pourrais vous parler de nombreux personnages secondaires, comme le neveu de Mme Ali, ou Amina, ou d’autres personnages atypiques que l’on croise plusieurs fois. Je voudrais simplement mentionner le fils du Major, qui risque de déclencher une envie de baffes assez puissante chez plusieurs lecteurs. Ce gars est stupide, profiteur et il semblerait qu’il ne comprenne rien à la vie, c’est affligeant !

Comme on peut le voir, le roman nous promet une belle fresque de caractères assez uniques. L’histoire possède en cela une profondeur non négligeable, de même concernant les aspects culturels qui sont bien renseignés. On apprend des choses sur le Pakistan, sur les mœurs dans les grandes familles, et on peut réfléchir à de nombreux points. Après tout, qui sait comment nous réagirions dans pareille situation ? La dernière conquête du Major Pettigrew nous pousse à la réflexion, sans pour autant juger ceux que nous rencontrons entre les pages.

L’intrigue, comme je l’ai précisée plus haut, n’est pas de type « addictive ». J’avoue m’être presque ennuyée, par moments, parce que c’est calme et qu’on se laisse porter. Pour autant, cela n’est pas dérangeant, puisque cela me changeait de mon cadre habituel. On a quand même envie de savoir ce qui va se produire dans la suite, si le Major va retrouver ses fusils, si son imbécile de fils va changer… plus on avance, plus le tout devient compliqué et nous donne envie de voir la pelote se dénouer.

Concernant les valeurs, c’est tout simple : il y en a beaucoup et les messages sont chous. C’est un appel à la tolérance, à la discrétion et à la rencontre, tout simplement. En se trouvant des affinités avec Mme Ali, le Major va se rendre compte qu’il était resté enfermé dans son monde et ses relations toute sa vie, sans chercher à voir plus loin. Ça peut aussi nous remettre en question ! C’est aussi un joli message sur le fait que la vie ne s’arrête pas à la mort d’un proche, et que de périodes d’ombres peuvent jaillir de beaux moments de lumière. Ça nous montre aussi qu’il faut se battre pour ceux qu’on aime, et oser aller de l’avant. Personnellement, ça me parle bien !

Au niveau de la plume, je la trouve très douce, maîtrisée et fluide. Si je me suis parfois un peu ennuyée, j’avoue qu’au final, cela ne m’aura pas vraiment dérangée : j’ai passé un agréable moment de lecture, reposant et divertissant !

En fin de compte, La dernière conquête du Major Pettigrew est un roman intéressant, qui finit par nous prendre au jeu, pour peu qu’on se donne la peine d’aller voir plus loin. L’histoire peu commune et attendrissante entre le Major et Mme Ali nous permet de réfléchir sur des questions de culture et de rencontre entre les différents groupes qui forment nos villes. L’intrigue prend parfois des tournants inattendus, et les personnages qui sont présentés ne laisseront aucunement le lecteur indifférent, c’est un fait ! En bref, une lecture agréable et reposante, parfaite pour faire une petite pause dans le quotidien !
Ce sera donc un 16/20 pour moi et je le recommande !

vendredi 13 janvier 2017

C'est pas moi, c'est toi (Mhairi McFarlane)

— Vous êtes quand même ensemble depuis dix ans ; vous vivez ensemble. Il t’aime.
— Dix ans au bout desquels j’ai eu envie de l’épouser, et lui de coucher avec quelqu’un d’autre. Tires-en les conclusions que tu veux.
Quand Delia découvre que l’homme qu’elle a demandé en mariage la trompe avec une autre, elle se dit que c’est sa faute. Si rien n’est plus comme avant, c’est aussi sa faute. Mais dans ce cas, pourquoi son ex remue-t-il ciel et terre pour la récupérer ? N’aurait-il pas lui aussi sa part de tort dans cette sombre histoire ? De Newcastle à Londres, entre les boulots louches, les patrons excentriques et les journalistes si séduisants que c’en est indécent, une nouvelle version de Delia voit le jour. L’amour est mort, vive l’amour !

Plus ça va, plus je trouve que France Loisirs me permet de découvrir des romans et des auteurs fichtrement intéressants. Pourvu que cela se poursuive !

Delia est avec Paul depuis dix ans, et prend la décision de le demander en mariage. Démarche peu commune, un peu sauvage pour certains, qui va pourtant entraîner la découverte de la tromperie de Paul. Comment ont-ils pu en arriver là ? Que s’est-il passé ? Delia ne sait plus où elle en est, et part se réfugier à Londres, chez sa meilleure amie Emma. Trouver un boulot, de nouvelles connaissances, renouer avec sa propre personnalité et faire face à la vérité toute crue… Delia Moss n’est pas au bout de son chemin, mais il se pourrait bien que l’amour s’invite au rendez-vous de façon plutôt cocasse…

Cela fait bien quelques années que j’ai envie de découvrir un roman de Mhairi McFarlane, et je suis ravie d’avoir enfin pu m’y consacrer ! J’ai découvert une plume riche, précise et douce, qui m’a souvent fait rire par des situations incongrues et par son personnage principal atypique mais tellement proche de nous.

Delia est une jeune femme qui va de l’avant, tout en essayant de se contenter de ce qu’elle a. Elle se sent heureuse avec Paul, juqu’au jour où elle découvre son infidélité. N’importe quelle femme verrait son monde chamboulé (charmant euphémisme), et pour elle aussi, c’est la douche froide et la complète remise en question. Peut-elle continuer à l’aimer ? Le veut-elle ? Delia est une femme qui se pose des questions, tout en redoutant souvent la réponse. Elle est comme beaucoup d’entre nous : en quête d’elle-même. J’ai beaucoup aimé son caractère un peu emporté mais réservé (british !) qui s’affirme au fil des pages. Le nouveau tournant de sa vie lui apporte beaucoup, bien qu’elle ne s’y attende pas.

Le roman se compose aussi de personnages secondaires qu’il est intéressant de suivre, parce qu’ils sont tous uniques et assez hauts en couleur. Paul paraît même un peu fade, passé la révélation de sa trahison. Il reste touchant, mais quand on rencontre Emma, et toute la clique londonienne, j’avoue que le roman prend une saveur très colorée et chatoyante voire choquante pour le chef de Delia, qui a été juste super intéressante à découvrir.

Concernant l’intrigue, j’avoue m’être posé des questions, puisque Mhairi McFarlane prend le temps de faire évoluer les sentiments et les pensées de Delia. N’importe qui pourrait vivre cela, et on la voit hésiter, revenir, repartir… tout en voyant de nouveaux éléments survenir dans sa vie. C’est une vraie histoire d’amour, mais qui part de pots cassés, si on veut.

En parlant de pots cassés, tiens. Les thématiques difficiles de ce roman sont très bien abordées à mes yeux. Ce n’est pas violent, cependant on comprend bien ce que peut ressentir une femme qui a été trompée. Toutes les questions que l’on peut se poser, les doutes que l’on a sur soi et sur tout ce que l’on a vécu avant… la remise en question est complète, et l’auteur a très bien su la retranscrire, à mes yeux. L’incertitude des sentiments amoureux aussi rend vraiment bien, puisque cette blessure est une porte béante sur une rupture qui peut être évitée, ou pas.

Pour autant, le bouquin n’est pas seulement une histoire d’amour : c’est aussi un livre drôle qui nous plonge dans les méandres londoniens et dans la difficulté de se trouver un travail convenable. Le boulot dans lequel se retrouve Delia a tout pour nous faire réfléchir et même pour nous révolter. Il en paraît parfois aussi incongru, pour tout dire. La façon dont cela se termine est même assez épique, puisque cela se transforme en mission commando qui m’a ravie et amusée.

En dehors de ça, comme je l’ai dit, on rit souvent pendant la lecture. Le ton est frais, les répliques franches et réalistes, donc parfois totalement hors du cadre, ce qui rend très bien. Rajoutez un Naan qui a décidé de semer la zizanie et quelques dialogues entre filles qui n’ont rien de cliché mais beaucoup de vérité, et ça devrait vous donner un aperçu du délire.

C’est pas moi, c’est toi aborde aussi pas mal de valeurs, en fin de compte. La dignité d’une personne après une trahison, la valeur de l’amour, l’équilibre d’un couple… les thématiques sont nombreuses. Avec le travail de Delia, on se questionne aussi sur l’intégrité professionnelle, sur le respect de l’autre, et nous permet de nous demander jusqu’où nous serions prêts à aller pour garder un emploi. La notion de confiance est aussi bien sûr très présente : celle que l’on accorde sans restriction, celle qui se gagne, celle qui doit être récupérée. Au final, c’est un roman qui aborde une foule de sujets, principalement la tromperie et ses conséquences, c’est vrai, sans pour autant nous pousser au jugement, mais plutôt au cheminement.

La plume est jolie, fluide, drôle et surprenante. Les émotions sont précises, justes, le rythme est bon, et malgré les 600 pages et quelques, je n’ai pas ressenti d’essoufflement. Je donne aussi un gros plus pour les planches d’illustrations dedans, j’ai tellement apprécié ce côté comics ! Ça a conféré une nouvelle dimension à l’histoire et à Delia, de fait !

En conclusion, C’est pas moi, c’est toi, est un bouquin que j’ai vraiment apprécié. C’était la première fois que je lisais un roman de Mhairi McFarlane, et ça m’a donné envie d’en découvrir d’autres de sa plume. Delia est un personnage que l’on aime suivre, avec ses questionnements et tout le chambardement dans lequel elle se trouve, d’autant plus que ceux qui l’entourent ont tous un petit grain qui les rend uniques. La toile globale est juste superbe, et on rigole bien, tout en réfléchissant et en savourant ce petit trait de réalisme. Non, vraiment, c’est un roman que je conseille, parce que l’histoire d’amour est jolie, mais tout le reste aussi !
Ce sera un 17/20 pour moi !