Elles sont amies
d’enfance. L’une est inquiète, rêveuse, introvertie ; l’autre est souriante,
joyeuse, lumineuse. Ensemble, elles grandissent, découvrent la vie, l’amour.
Jusqu’à ce qu’un drame bouleverse le monde qu’elles se sont bâti... Un roman
poignant sur l’amitié, le deuil, et sur ce point de bascule irréversible qui
sonne la fin de l’insouciance.
Et si je vous donnais mon avis sur un livre qui m’a vraiment
surprise et qui m’a fait réfléchir encore bien après que j’aie terminé son
contenu ?
Ta façon d’être au
monde nous parle de deux amies, aux caractères réellement différents qui
grandissent et se complètent… jusqu’à ce qu’un élément vienne tout éclater. Les
jeux de narration vous feront voyager de l’enfance au monde des adultes, dans
un écrin de douceur pour aborder ce qui compose la vie dans ses bons et ses
mauvais côtés.
Alors, je ne sais pas vous, mais la couverture et le titre m’ont
tout de suite frappée. Je les trouve tous les deux très doux, poétiques, et je
me suis dit « pourquoi pas ? ». Il faut que je vous avoue un
truc, c’est que j’appréhendais aussi un peu le bouquin, pour la bonne et simple
raison que j’ai lu un autre roman de cette collection (La contre-heure de Sébastien Hoët), et que la mayonnaise n’avait
pas pris.
Ceci dit, quand j’ai commencé ce roman-ci, j’ai tout de
suite remarqué que le style narratif était un peu hors temps, hors champ, comme
si l’auteur avait décidé de rentrer à pas feutrés dans l’histoire de cette
gamine un peu particulière et dans laquelle on pourrait se retrouver quand
même. Et puis, peu à peu, l’enfant grandit, jusqu’à ce que Justine arrive, la
copine qui va un peu tout changer. Le style narratif change un tout petit peu :
on passe au tutoiement de temps en temps.
Si l’on suit un ensemble relativement chronologique, les
scènes sont assez courtes et les pages défilent facilement. La mise en page est
aérée, ce qui nous donne aussi un peu l’impression de voyager dans un album de
photos, avec des clichés choisis. Et toujours avec cette plume, cette douceur
qui va traverser les douleurs et les émois de la vie. Il peut arriver qu’on
grimace, parce que les points soulevés nous paraissent un peu étranges, crus,
au milieu de ce petit cocon façonné. Ça ajoute pour moi au charme.
Très vite, dans cette histoire, je me suis laissé emporter,
pour profiter de chaque instant, me demandant comment ça allait se terminer. Et
puis, il y a ce truc qui arrive. Au départ, on ne comprend pas bien, puis on
discerne des contours flous, une réalité qui se précise… et il faut avancer
encore dans la lecture, comme les personnages, eux, doivent avancer. Et cette
fois-ci, on n’est plus extérieur : la narration a changé et nous sommes
impliqués dans cette nouvelle « façon de vivre », on a l’impression
que la première fille s’est réveillée et qu’elle prend sa vie en main. C’est
assez déroutant, mais j’ai encore une fois totalement adhéré.
Sans que je m’en rende compte, je me suis mise à réfléchir,
à considérer plusieurs choses en même temps. Je ne saurais pas réellement vous
parler de l’ensemble de façon plus précise, mais quelque part, je pense que ça
dépend de ce qu’on a vécu : il y a indéniablement des passages qui nous
rappellent notre propre existence et qui sont dépeints avec tant de justesse
que ça nous ramène à notre propre expérience. Là aussi, on passe à « notre »
façon d’être au monde, au travers de ce qui est présenté dans ce roman.
Et enfin, il y a la fin. Cette fin qui m’aura fait réfléchir
en plein milieu de la nuit suivante, puis encore au réveil… imaginez-vous !
J’ai été tellement embarquée que cette fin, qui arrive comme une petite souris
sans faire de bruit a retenti de manière incroyable dans mon esprit. C’est un
peu comme les Musso, vous savez : un truc un peu inattendu, que l’auteur
aura réussi à dissimuler sans trop le faire, pour ne le laisser passer qu’en
dernier instant. Et contrairement à Musso, là, j’ai vraiment adhéré. Ça m’a
vraiment plu, parce que j’ai eu envie de relire le bouquin pour le lire
autrement. C’était doux, et pourtant un peu tranchant.
Cette chronique est indéniablement différente de celles que
j’écris habituellement, il faut dire aussi que Ta façon d’être au monde cadre difficilement avec ce que je lis en
temps normal. Cela étant, j’ai franchement apprécié ma balade, avec une plume
très douce, pour parler de l’apprentissage de la vie… même si parfois, on se
sent écorché selon les thèmes abordés. Les personnages m’auront touchée, la
narration changeante m’aura bercée et je suis très heureuse d’avoir pu
découvrir tout ça, parce que ça m’a rejointe de bien des manières que je n’aurais
imaginé. La fin m’a vraiment fait réfléchir, et je trouve que c’était très bien
joué.
En conclusion, ce sera un 17/20 pour moi et un tout grand merci aux Editions Kero !
Ta chronique porte vraiment ce qu'est le livre ! Je l'ai adoré pour ce ton doux, simple, mais ancré dans la réalité!
RépondreSupprimerEt la fin, tu as bien raison de la comparer à cette petite souris : on ne l'attend pas!
Très beaux mots pour un beau livre !