Ces notes personnelles, tenues au jour le
jour pendant trente-cinq ans, constituent une source précieuse de la pratique
d'un juge des mineurs au milieu du 20e siècle, fonction nouvelle dans le canton
de Vaud : une pratique nourrie par des idéaux progressistes, mais souvent
décevante et critiquée. Ses décisions sont inspirées d’une justice qu’il veut
avant tout préventive et éducative, plutôt que punitive. Maurice Veillard est
fortement impliqué dans les réformes qualitatives des maisons d’éducation,
ainsi que dans la formation du personnel judiciaire et éducatif. Son témoignage
illustre de manière pragmatique des constantes et des changements dans la
juridiction pénale des mineurs.
Je ne sais pas réellement
commencer cet avis qui n’en est pas réellement un, alors hop, je plonge !
J’ai dû lire ce livre pour l’Université,
pour un travail dans un cours d’Histoire. J’avais le choix entre plusieurs
bouquins et deux d’entre eux m’avaient intriguée : Nous, les assistantes sociales et Crapauds de Gamins ! C’est finalement ce dernier qui me
permettra de faire mon « étude ». Le titre, déjà, m’avait réellement
interpellée, et je ne regrette pas d’avoir donné sa chance à ce bouquin !
La raison ? Il est assez
rare d’avoir droit à des notes de cette teneur, simples mais directes et
relatant tout simplement les années de travail d’un juge de l’enfance en Vaud.
D’autant que cette profession était encore à construire, il y avait encore
tellement à faire ! Mais Maurice Veillard ne s’est pas démonté et il a
pris le taureau par les cornes, sincèrement soucieux de l’avenir de ces jeunes.
Ces notes, mêlant le côté
administratif, mais aussi le ludique, et parfois carrément des détails sur les
jeunes auxquels l’auteur est confronté, nous permettent une immersion partielle
mais tout à fait efficace dans ce milieu qui n’a rien d’aisé. Perpétuelles
remises en question, soulagements, fiertés ou désespoirs… tout y passe.
Je ne sais pas quoi vous dire,
sinon que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage et que j’ai appris
un certain nombre de choses sur le métier de Juge de l’enfance, du moins ainsi
qu’on le concevait au lendemain de la Deuxième Guerre Mondiale. J’ai aussi été
souvent amusée de retrouver des noms de villes que je connaissais (le canton de
Vaud n’est pas loin, hein), et cela m’a rendu le récit d’autant plus réaliste.
Je me suis aperçue que c’est un
métier où il faut se battre, pour soi, pour se préserver, d’une certaine
manière, mais aussi et surtout pour ces jeunes qui sont parfois simplement
perdus. Bien sûr, à cette époque on n’agissait pas comme aujourd’hui, mais au
fond, je pense que relire ce bouquin est une bonne chose, puisqu’on en oublie
aujourd’hui la vocation réelle d’un tel métier.
Quand il fallait tout construire,
les centres d’accueil, qu’il fallait faire reconnaître sa place, non pas en
tant que « juge mineur » parce que juge des mineurs, mais comme juge
à part entière… rien n’était pareil. Enfin, je ne sais réellement que dire, j’aimerais
donner envie à certains de le lire pour se rendre compte que derrière un juge,
c’est un homme (ou une femme) qui veut aider, qui cherche le mieux pour le
mineur en face de lui, qui a beaucoup de mal à accepter qu’il n’y ait plus de
solution, donc quelqu’un de profondément humain…
C’est une lecture que je
conseille, en tout cas ! :)
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