lundi 19 janvier 2015

2 heures du matin à Richmond Street (Marie-Helene Bertino)

Au cours d’une soirée, des destins se croisent au cœur d’un quartier de Philadelphie.

Madeleine Altimari, 9 ans, n’a qu’une chose en tête : chanter ! Surtout depuis le décès de sa mère, elle passe son temps à faire ses gammes et à perfectionner son répertoire. Un jour elle sera sur scène… peu importe si ni son père en proie au désespoir, ni ses professeurs ne l’encouragent dans cette voie. Et quand Madeleine découvre l’existence d’un club de jazz, le Cat’s Pajamas, dans sa ville natale, elle décide que ce sera l’endroit idéal pour faire ses débuts. Elle ne sait pas encore qu’elle s’apprête à vivre la nuit la plus extraordinaire de sa vie…

Le même jour, son professeur, Sarina Greene, de retour à Philadelphie après un divorce douloureux, attend avec une certaine angoisse le dîner où elle doit retrouver celui qui aurait pu – dû ! – être l’homme de sa vie. Et s’il n’était pas trop tard pour saisir une seconde chance ?

De l’autre côté de la ville, Lorca, le propriétaire bourru et désabusé du Cat’s Pajama, se retrouve au pied du mur. A moins de trouver 30 000 $ pour rembourser sa dette, ce club légendaire fermera ses portes pour toujours.

Ces trois âmes perdues, cherchant l’amour, la musique et l’espoir dans les rues de Philadelphie, vont découvrir les possibilités infinies que peut offrir la vie au cours d’une nuit magique.


Bon, d’accord, assez traîné. Il est temps de donner mon avis !
Tout d’abord, merci aux Editions Kero pour cet ouvrage :)

2 heures du matin à Richmond Street, c’est l’histoire de Madeleine, qui n’a pas une vie facile à 9 ans, quasiment orpheline vu qu’elle n’a plus sa mère et que son père se laisse presque mourir. Elle ne rêve que de chanter, pas d’avoir des amis, mais de chanter. Peut-être que le Cat’s Pajamas pourra l’aider. Après moult contrariétés, sait-on jamais. C’est aussi l’histoire de Sarina, une fille un peu paumée, un peu décalée, qui décide d’aller à un repas d’amis où se trouve celui qu’elle aurait voulu à ses côtés pour toujours. Qui sait, peut-être que ce n’est pas encore trop tard ! Et enfin, c’est l’histoire de Lorca, Lorca qui ne sait pas s’y prendre avec son fils, qui tient le Cat’s Pajamas et qui doit payer des mille et des cents parce qu’il n’a pas respecté la loi. Cette nuit pourrait être la dernière pour le club…
Mais si cette dernière nuit apportait son lot de surprises ?

La couverture et le résumé m’avaient assez attirée, je dois l’avouer, aussi j’ai tenté ma chance. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il s’agit d’une déception, non, non... mais disons que ce bouquin n’était pas tellement dans mes goûts habituels et qu’il m’a laissé un goût étrange.

J’ai commencé par rencontrer Madeleine, qui fume à 9 ans. Oh yeah, oui, elle fume. Et c’est une peste ! (pour ne pas dire autre chose) C’est une peste et elle en a conscience ! Elle ne cherche pas d’amis, les repousse même et dans sa bouche, il y a de jolis mots pas recommandables. Mais elle chante bien et elle possède une véritable affection pour son père, sa mère qui n’est plus, et les adultes qui gravitent autour d’elle. Il n’empêche que si elle a su me toucher, je ne me suis pas tellement attachée à elle.
Ensuite, il y a Sarina. Sarina qu’on trouve à côté de la plaque mais dont l’histoire est attendrissante et qu’on aimerait voir bien se terminer ! Sarina qui aimerait que tout se passe bien à l’école aussi, mais qui… eh bien qu’on trouve presque désespérante, par moments. Elle nous ferait mentalement grincer des dents. Mais elle est assez attachante quand même, je dois l’avouer.
Et enfin, Lorca, lui, euh… comment vous dire. Bourru, pétri de bonnes intentions mais… on dit bien que l’enfer en est pavé, non ? On dirait qu’il a un don pour ne pas choisir les bonnes options. Pourtant, il déborde d’affection pour ses gars, pour son fils, pour sa copine… il est touchant, lui aussi. J’ai fini par me laisser attendrir.

Au final, les trois personnages principaux ont tous quelque chose, dans le livre, même si c’est fugace, pour toucher une corde sensible chez vous. Leur détresse est présente, et même si ce livre relate moins d’une journée, il s’y passe tellement de choses que c’en est déconcertant. On se prend un peu tout dans la face, pour être honnête.

C’est un effet qui est renforcé par les chapitres courts et qui jonglent entre les différents points de vue : pas forcément qu’entre les trois, mais d’autres interviennent aussi et du coup, on dirait un tour de manège qui vous ferait presque tourner la tête.
Ça implique de savoir maîtriser son histoire, de pouvoir emmener le lecteur exactement là où on veut, de le mener par le bout du stylo, si on veut, et je pense que Marie-Helene Bertino a véritablement bien réussi son coup. J’ai senti la structure bien pensée de son roman, j’ai perçu les détails qu’elle fournissait expressément, parfois. Je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai décortiqué le livre, nous serions bien loin de la vérité, mais disons que j’ai réussi souvent à prendre un peu de recul.

L’ensemble du roman est très fluide, la plume est originale parfois, regorgeant de détails qui rendent les scènes réalistes et nous permettent de nous y croire. La seule chose que j’aurais à reprocher, c’est que parfois cela me paraît trop haché. Oui, c’est fluide, mais la façon dont c’est formulé, parfois, me fait tiquer.

C’est pareil pour les évènements, j’ai parfois tiqué parce que cela me paraissait hors de sens. Non, mais vraiment, pour moi, la journée et la nuit qui sont relatés ont un aspect « magique » comme c’est expliqué dans le résumé, mais je le constate plus en repensant au livre pour écrire ma chronique que sur l’instant. Il y a des points qui me dépassent, d’autres qui me poussent à la réflexion, mais je n’ai pas senti tant de magie que cela dans le récit. Bien que je me sois vraiment intéressée à ce qui arrivait à Sarina, je voulais toujours en savoir plus !

Autant vous dire qu’en effet, je suis mitigée. J’ai senti une jolie plume, des personnages intrigants avec chacun un passé qui a été fouillé afin de pouvoir construire une histoire intéressante, même si je ne m’attendais pas à ça. Je n’avais pas spécifiquement d’attentes, mais disons que j’ai quand même été déroutée de cette lecture. Quant à la fin, j’aurais aimé autre chose, même si la plus jolie des trois est pour moi celle de Lorca, qui réalise de jolies choses bien que sa nuit n’ait pas été la plus simple.

En conclusion, je ne dirais pas que je suis passée à côté du livre, je dirais juste que le caractère de certains personnages et ce qui a pu leur arriver pendant le bouquin m’ont parfois laissée de marbre ou m’ont fait hausser un sourcil. C’est quand même une journée intéressante qui est retracée, une journée qui change à la fois la vie de bien des personnes et qui offre de nouvelles perspectives. C’est un roman qui fait réfléchir sur le regard qu’on porte aux autres, à la place qu’on leur laisse et… peut-être, oui, à la magie de ce qui peut nous arriver comme ça. Même si ce n’est pas la lecture de l’année pour moi, il y a des messages de valeur qui peuvent être extraits de ce livre et c’est un bon point.
En conséquence, même si je ne suis pas tout à fait convaincue, j’aurai passé un assez agréable moment de lecture, ce sera donc un 14/20 pour moi !

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