mardi 10 février 2015

Le monde parallèle (Danaé Fournier)



Quand Livia, jeune femme dépressive, se porte volontaire pour traverser un trou noir, elle est loin de se douter des nombreuses épreuves auxquelles elle va devoir faire face, et du terrible secret qu’elle va découvrir... Portée par l’amour, elle saura prendre en main le sort de l’humanité menacée et reconstruire un monde nouveau.

De mémoire, je ne crois pas avoir déjà eu à écrire une chronique comme celle que je vais taper. Hem.

Le monde parallèle, c’est l’histoire de Livia, une jeune femme de 22 ans, veuve, qui décide de lancer dans une mission suicide dans l’espace. Elle va atterrir dans un monde parallèle et se retrouver à se battre dans une arène pour survivre.

Oui, voilà, c’est le petit pitch que je peux vous fournir en début de chronique. Je vous raconterais bien la suite, mais comme le bouquin fait 63 pages, je vous dévoilerais le reste de l’intrigue… Jusque-là, admettez avec moi que le pitch nous donne une histoire qui pourrait être intéressante.

Elle l’est, intéressante… enfin, elle pourrait l’être. Comment vous dire que… même si j’ai trouvé que l’auteure avait un imaginaire qui pouvait donner de grandes choses, ça manquait cruellement de travail, ici ? Oui, parce qu’il faut vous dire que ce roman, on me l’a prêté. C’est une jeune fille de 14 ans qui l’a écrit. Alors je soutiens tous les jeunes qui veulent écrire, sincèrement, j’y suis passée aussi et ça m’a servi de tremplin pour ce que je vis actuellement, mais là… woh.

Quand je vous ai dit que je risquais de faire une chronique assassine, je ne mentais pas. Je suis prête à soutenir corps et âme ceux qui veulent écrire et devenir romanciers plus tard, je dois aussi être critique dans son sens originel.

C’est-à-dire que… cette histoire m’a donné envie de m’arrêter en plein milieu du bouquin. J’ai ri, j’ai été gênée, non pas à cause de l’histoire même, mais parce qu’en lisant certains passages, je me suis dit « ouhla ». On sent qu’il y a quelque chose qui émerge, quelque chose qui pourrait donner un truc fabuleux, j’en suis certaine, mais là, outch.

Le récit est plein d’incohérences, manque de sentiments, les dialogues sont parfois bancals et il n’y a presque pas de descriptions ! Ah, et le bouquin a une mauvaise mise en page sur plusieurs feuillets.
Ouais, je sais, j’y vais pas avec le dos de la cuillère. Il faut pourtant bien dire ce qui est.
Pour vous donner un exemple d’une gentille incohérence qui m’a quand même fait sérieusement buter sur le récit, c’est que Livia se bat pendant environ deux ou trois ans dans l’arène pour survivre. Ok, d’accord. Seulement, elle précise qu’après son dernier combat, il faut quand même qu’elle aille voir un infirmier parce que ses blessures n’ont jamais été soignées et que ça commence à s’infecter. Oui, oui, après deux ou trois ans… il y a plein de petites choses qui vous font prendre le livre à deux mains, pour vérifier que vous avez bien lu… comme Nathanaël qui a d’abord les yeux topaze puis ambre. Mh, d’accord, pourquoi pas.

Je veux dire, il y a du bon, dans le livre. On sent quand même que la jeune auteure a fait des recherches : les trous noirs qui permettent de passer dans une autre dimension, le fait que la monnaie puisse pervertir les hommes, l’invention d’une race alien… ça pourrait au final être parfaitement riche, comme histoire ! Si c’était plus développé en 200 pages et qu’on retirait les incohérences voire même les impossibilités chroniques qui s’y trouvent.
Ces impossibilités seraient franchement chouettes, cela dit, si elles pouvaient être mises en œuvre. Comme le restaurant des quatre saisons, que j’ai trouvé d’une idée tout à fait géniale, sauf que c’est pas possible. Non, mais vraiment.

Comment vous dire que je n’ai pas envie de descendre l’auteure mais qu’au contraire, j’aimerais qu’elle déploie ses ailes pour nous offrir quelque chose d’extraordinaire ? Je pense qu’elle peut le faire. Elle a quand même du cran d’avoir osé, à 14 ans, publier son roman. Sauf qu’à mes yeux, elle aurait mieux fait de le garder pour elle et de le peaufiner encore et encore. Parce qu’au final, je n’ai pas compris le réel intérêt du livre. Oui, quelque part, d’accord, j’ai saisi. Mais ça manquait d’approfondissement donc… ça sonne légèrement creux.

Cela dit, il faut noter que s’il y a des fautes d’orthographe et des mélanges dans les temps de narration, Danaé Fournier a quand même parfois de jolies tournures de phrases. Elle essaie de donner vie à certains dialogues, ça peut nous tirer un sourire parce qu’en effet, la situation s’y prête. Mais encore une fois, je pense qu’avec du travail, on aurait droit à du bien mieux.

En conclusion, un roman qui m’a légèrement fait halluciner pour certains points, qui ne m’aura pas conquise et néanmoins qui me donne envie de pousser et d’encourager sa jeune auteur à aller plus loin, de travailler plus dur et de nous créer des histoires beaucoup plus étoffées, et sans incohérences et impossibilités dans le récit. On y croit !
En revanche, pour Le monde parallèle, je lui mets un 9/20 (j’ai failli mettre plus bas, mais j’ai du mal à mettre en dessous de la moyenne, déjà)… il n’est pas abouti.

2 commentaires:

  1. Aoutch. Ca a dû être difficile pour toi de rédiger cette chronique. Mais j'admire ta franchise et le cran qu'il a dû te falloir..
    A te lire je comprend tout à fait ta note, et je t'avoue que je suis surprise de découvrir qu'un roman peut avoir une soixantaine de pages (c'est quand même court pour introduire un nouveau monde, non?)

    Tu m'as bien fait rire avec la couleur des yeux et je suis vraiment désolée car ce n'est sûrement pas voulu de l'auteure qui reste très jeune mais bon.. j'ai quand même rit ^^

    Je me joins à toi pour encourager la jeunesse de l'auteure, mais je trouve ça dommage qu'elle n'ai pas été relue plus tôt (genre avant publication) par une personne comme toi qui lui aurait dit quoi changer.

    Critiques vraiment cool, merci :)

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  2. Arf les critiques négatives c'est toujours dur à écrire...
    Mais un écrivain à des devoirs envers ses lecteurs et le premier c'est d'éviter les fautes d'orthographe et les incohérences ^^

    C'est d'autant plus dommage quand il y a du potentiel dans l'histoire...

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