Tome 1 : Les Fiancés de l'hiver
Sous son écharpe
élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut
lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur
l'Arche d'Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La
jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale
flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle
dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet
d'un complot mortel.
Quand mon amie m’a prêté ce livre que j’avais déjà croisé,
je me suis bien demandé ce que j’allais y trouver… parce qu’il ne m’avait
jamais réellement attirée pour que je m’y intéresse. Ça s’appelle une belle
erreur de jugement !
Les fiancés de l’Hiver
nous présente Ophélie, une Animiste liseuse :
elle peut lire le passé des objets en les touchant, ainsi que traverser les
miroirs. Cette jeune femme n’a pas grand-chose pour elle, aux yeux du monde :
elle se fagote mal, elle est maladroite, parle dans un chuchotis et a
franchement du mal à s’intégrer en société. Aussi, lorsqu’on la fiance à Thorn,
se dit-elle qu’elle réussira bien à décourager son promis. La voilà pourtant
partie au Pôle, loin de tout ce qu’elle connait, avec pour seul repère sa
marraine acariâtre… Ophélie découvrira bientôt que cette histoire de mariage
pourrait être bien plus qu’elle ne l’imagine et que dans la Citacielle, rien n’est
ce qu’il paraît.
Quand on plonge le nez dans les premières pages du roman qui
se présente comme assez conséquent, mine de rien, la première chose que l’on
peut constater est d’abord que la plume est fluide et entraînante, bien que
calme, mais aussi que l’univers est incroyablement riche. Pour le moment, nous
découvrons le présent, avec le premier tome, avec des bribes du passé que j’ai
sincèrement envie de découvrir. À dire vrai, j’aurais presque envie de tout
savoir parce que c’est juste fascinant !
Mais il n’y a pas que ceci, bien que l’intrigue se compose
sur tous ces éléments qui peuvent devenir un émerveillement continu ou presque.
Il y a Ophélie, qui diverge totalement
des héroïnes que l’on connait. C’est bien simple : elle est une
anti-héroïne ! Sans être passive, elle n’a quand même pas non plus un
caractère si fort que cela au début du roman. Tout se passe à l’intérieur, et
on est loin des sarcasmes violents que certains peuvent mettre en avant. Pour autant,
on s’attache vite à elle, à ses maladresses, son caractère si unique et
imprévisible.
Il est donc très rafraichissant d’évoluer auprès d’un tel
personnage. Sans compter que même si elle n’est pas la plus adroite des femmes,
Ophélie est loin d’être sans ressource, sans intelligence et surtout sans
résistance. C’est presque jouissif au final de voir qu’elle trompe les
pronostics de son promis et de son entourage.
Oui, parce que notre jeune femme va de situations complexes
en situations complexes. Une fois que nous semblons avoir compris quelque
chose, il s’avère qu’il ne s’agissait que d’un vernis trompeur. En ceci,
Christelle Dabos a réussi à monter une intrigue qui n’en finit pas de nous
surprendre et de nous entraîner vers la suite, à toujours désirer en savoir
plus. J’avoue que ces jeux et cette histoire en général me seront restés encore
un moment en tête après ma lecture. Je dis déjà vivement la suite !
Il me faudrait aussi parler des autres personnages, bien
intéressants et auxquels il est parfois difficile de se faire une idée fixe.
Thorn, d’ailleurs est l’exemple type du personnage difficile à cerner, bien qu’on
s’attache quand même à lui. La marraine d’Ophélie est plus franche, amusante
parfois et touchante aussi. La tante de Thorn est… celle-là, j’ai parfois du
mal à l’encadrer, un peu comme beaucoup de nobles de la Citacielle, pour être
honnête. Et je dois mentionner le grand-oncle d’Ophélie que j’ai regretté de ne
pas voir plus, j’ai eu un coup de cœur pour lui !
Ce roman n’est pourtant pas un coup de cœur malgré sa
richesse indéniable sur bien des points. Pourquoi ? Parce qu’il y a des
moments où je trouvais ça un tantinet longuet, ce qui a fait retomber un peu le
soufflé, hélas. Ça ne m’empêche pas de garder une excellente impression du
livre, il n’en reste pas moins que quelques essoufflements sont à noter. En même
temps, c’est normal puisque le roman prend son temps et que c’est à la fois un
avantage comme un inconvénient. Le lecteur doit patienter et au milieu de cette
patience, il apprend à découvrir, comme Ophélie apprend à écouter.
On peut voir aussi de nombreux sentiments défiler : l’histoire
entre Thorn et Ophélie en est déjà un bon point de départ. Ils ne s’aiment pas,
puis on ne sait plus s’ils ne ressentent pas un tout petit quelque chose… bref,
on évolue dans un ballet complexe qui montre pourtant que la romance (ou le
semblant de romance) n’est pas au centre tout en le restant. Joli tour, n’est-ce
pas ?
Après, le roman est une bonne critique de certaines
sociétés, mais aussi un bon véhicule pour certaines valeurs. Le fait de ne pas
prêter attention aux apparences pour faire confiance, d’assumer ses actes, de
ne pas abandonner malgré les épreuves, de continuer à se soucier de ceux qui
nous entourent, même quand on ne les apprécie pas non plus outre mesure… j’apprécie
aussi le fait que la mort ne devienne pas… superficielle. La société du Pôle
est par des points bien différente de la nôtre mais semblable aux intrigues de
cour de notre Histoire. Il n’en reste pas moins qu’avec Ophélie, on reste dans
un niveau qui nous ressemble et c’est chouette !
En conclusion, ce premier tome est une réelle réussite pour
moi, je suis contente d’avoir pu découvrir ce roman et j’ai hâte d’en lire la
suite. L’univers est très riche, très bien développé même si j’en attends
encore plus dans le prochain opus. Nous évoluons aux côtés d’une Ophélie qui ne
ressemble quasiment en rien aux héros que nous côtoyons en général et ça a
quelque chose de parfaitement rafraîchissant, avec une plume fluide qui pourra
aussi vous tirer quelques rires selon les moments. Malgré quelques petites
longueurs par moments du fait d’une intrigue qui prend son temps (ce qui n’est
pas plus mal non plus), l’impression générale du bouquin reste très bonne, ce
qui me permet de vous le conseiller sans retenue !
Si vous ne l’avez pas encore découvert, foncez ! Ça
vaut vraiment le coup ! Et de mon côté, ce sera un 18/20 !
Tome 2 : Les Disparus du Clairdelune
Tome 2 : Les Disparus du Clairdelune
Fraîchement promue
vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui
couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours
plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ?
Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à
la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui
l’entraînera au-delà des illusions du Pôle, au cœur d’une redoutable vérité.
Aaaaah ! J’avais beaucoup aimé le tome 1 de cette série, je
peux cependant vous assurer que j’ai bien plus apprécié ce deuxième tome !
Les Disparus du
Clairdelune nous ramène auprès d’Ophélie, toujours fiancée à Thorn, qui
voit son monde déjà pas simple se compliquer encore. Non seulement sa famille
d’Anima va débarquer au Pôle, mais elle va se retrouver mêlée à des intrigues
et des complots dont personne n’oserait soupçonner l’existence même. Parce que
des personnes ont disparu au sein du lieu le plus sûr de tout le Pôle… et que ces
manigances dépassent bien des horizons… et s’il n’y avait que ça. Il faut aussi
compter sur le mariage et toutes ses implications !
Bon, ok, mon résumé n’est pas le must, sauf que je ne vois
absolument pas comment je pourrais vous donner les points clefs de cette
histoire si riche, dense et incroyable ! Vous l’aurez saisi, je l’espère,
mais j’ai to-ta-le-ment accroché à ce deuxième opus qui a été bien au-dessus de
mes attentes ! (voilà que je me mets à parler comme Agathe, la sœur
d’Ophélie, malheur)
Si le tome 1 nous avait plongé dans un univers qu’il fallait
sans cesse découvrir et expliquer, maintenant que c’est chose faite, le tome 2
se centre beaucoup plus sur une intrigue qui aurait tout du policier si cela
n’incluait pas aussi des aspects fantastiques. La tension ? Présente tout
au long du roman, et il est particulièrement difficile de lâcher les dernières
cent pages qui enchaînent les évènements déstabilisants et surprenants.
Si vous voulez, en me remettant dans l’histoire de ce
bouquin, j’ai eu l’impression de me retrouver dans une ambiance digne d’un
Sherlock (ou ce que je me figure d’un Sherlock). Il y avait pour moi un aspect
un peu suranné, vieilli, qui m’a totalement plu. Pas de bruyantes technologies,
que des êtres et des liens incroyables entre eux tous. Vous voyez ? Il y a
un peu du vieillot qui reste moderne et dans lequel on aimerait presque
évoluer.
J’ai bien dit presque, parce que même si les aventures
d’Ophélie sont parfaitement fascinantes, intrigantes et géniales, je ne suis
pas certaine que j’aimerais mettre les pieds dans son univers. Alors oui, tout
est incroyable. Sauf que la situation qui est dépeinte est loin d’être facile,
elle est même grave et c’est aussi un des points qui fait le charme du bouquin.
C’est critique, même, comme histoire. On pourrait retirer plein d’éléments et
les appliquer à notre société, aux gens que nous connaissons… il y a beaucoup
de transversalité. (vous avez vu comme je parle bien, hein !) Pourtant, ce
monde nous reste assez inconnu. Les réactions des gens nous paraissent à la
fois sensées et incongrues.
Pour suivre tout ceci, Ophélie est un personnage
merveilleux, je trouve. C’est avec elle que l’on s’étonne d’un nombre
incalculable de choses, qu’on essaie de comprendre, et qu’on s’habitue à bien
plus qu’on ne le croirait. Encore une fois, je l’ai trouvée vraiment atypique,
comme héroïne et je ne demandais pas mieux : elle a du caractère, elle
dévie des attentes et elle suit son bout de chemin, tout en mûrissant. Je crois
bien que c’est un de mes personnages de roman préféré, en termes de caractère
et de façon de vivre et de penser !
A côté d’elle, vous avez aussi Thorn, toujours aussi
difficile à comprendre, même si là, vous soupçonnez quelque chose qui finit par
survenir. Je l’aime beaucoup. J’ai du mal à le cerner mais je l’aime beaucoup
aussi pour ça !
Il y a plein de personnages que j’ai été heureuse de
retrouver : Archibald, Renard, le grand-oncle, la tante Roseline… tous
forment cet univers dans lequel j’ai pris tant de plaisir à évoluer.
Un autre point qui a fait que j’ai férocement apprécié cette
suite ? L’intrigue. En soi, on sent qu’il y a quelque chose de plus grand,
qu’on devinait à peine dans le tome 1. Christelle Dabos a joué au Petit Poucet
avec nous : laissant çà et là quelques indices pour aller plus loin. J’en
reste admirative, vous n’imaginez pas à quel point ! Du coup, l’attente du
tome 3 va être trèèès longue. Et l’envie de me procurer mes propres exemplaires
de cette série ardue à contrer.
Je pourrais vous parler de la plume, aussi, qui est toujours
aussi sympathique, même si on pourrait lui reprocher un peu trop de
descriptions. On pourrait mais je ne le ferai pas, pour la bonne et simple
raison que dans pareil univers, il faut nécessairement décrire sinon on se
perd. Et là, j’en ai pris plein les mirettes alors j’adhère. Les touches
d’humour alternées avec de la gravité ou des chutes de chapitres bien narrées,
pour moi c’est un sans-faute.
En conclusion (il faut bien que je m’arrête, à un moment),
ce deuxième tome est bourré de surprises qui sauront à coup sûr enchanter les
lecteurs. Pour moi, ça a été juste du-pur-bonheur ! J’en redemande !
On prend plaisir à se replonger au cœur des pages, on ne veut plus lâcher le
bouquin sans pour autant pouvoir tout à fait qualifier ceci d’addictivité
chronique. Le ton est juste, les personnages attachants (surtout Ophélie et
Thorn qui sont exceptionnellement atypiques), l’intrigue complexe et
fascinante. Vous cherchez une bonne saga ? Qu’attendez-vous, la
voilà !
Ce sera un 19,5/20
pour moi, presque un coup de cœur !
J'ai beaucoup aimé ce livre :)
RépondreSupprimeroui mais à quand la suite le tome 1 date de juin 2013 ?
RépondreSupprimerCoup de coeur pour ce second tome de mon côté :)
RépondreSupprimerj'ai complètement adoré!
RépondreSupprimerTa chronique est très intéressante ! J'ai beaucoup aimé le deuxième tome, et je l'ai même préféré et j'aime beaucoup Archibald :) Moi aussi j'ai fais ma chronique : http://journalacoeurouvert.blogspot.fr/2016/04/la-passe-miroir-t2-les-disparus-du_87.html
RépondreSupprimerBisous, Mélanie